La scolarisation des enfants de nomades est à l'origine du défi que l'ONG Tanafout, en plein accord avec tous les habitants de la vallée de Takriza, s'est lancé à la veille du 3ème millénaire.
A la fin de l’année 2000, la population de Takriza réunie en assemblée, a confirmé sa volonté de scolariser dès le mois de janvier suivant une trentaine d’élèves en respectant les normes du ministère nigérien de l'éducation nationale (programmes, directives, choix des enseignants, etc.) pour à moyen terme, intégrer l'école dans le système officiel.
Mais la création de la classe implique de prendre totalement en charge les enfants dont les parents poursuivent leurs activités pastorales dans l'aire traditionnelle de nomadisation et nécessite donc de résoudre préalablement de multiples questions logistiques.
A titre provisoire, la population construit deux paillotes traditionnelles en nattes pour l’hébergement des enfants et celui du maître tandis que débute la construction du bâtiment de l’école dans le cadre du projet «1000 classes et 1000 cases de santé» du Président Tandja Mamadou.
Par ailleurs, la construction d’un second bâtiment, soutenue et financée par la France, pour abriter une deuxième classe ainsi qu’un centre de santé, est réalisée pour la rentrée scolaire d'octobre 2001 à la satisfaction de tous, moins de dix mois après le lancement du projet.
Au cours de l’année 2002, le groupe scolaire sera complété par un dortoir de 75 places, un ensemble cuisine magasin, un bloc hygiène et une aire de repos et de jeux à l'abri du soleil.
Ainsi, les élèves qui, pour la plupart ne peuvent rejoindre leur famille chaque soir, sont pris intégralement en charge par l’école (hébergement, alimentation, fournitures scolaires) grâce à des associations relais françaises.
Au moment où la première « promotion » va affronter l’examen d’entrée en sixième, l’opération est indéniablement un succès tant par l’accueil des jeunes élèves que par la qualité de l’enseignement qui est dispensé. Désormais, la renommée de l’école de Takriza dépasse le cadre de la vallée et certains parents d’Arlit ou d’Agadez souhaitent y inscrire leurs enfants. Ce sera sans doute l’occasion de construire une troisième classe.
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