L’EAU DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT

 

 

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D’un point de vue géographique, selon la manière dont l’eau est présente dans la nature, on peut distinguer :

 

-         L’eau de la mer : mers er océans : c’est 97,5 % de la superficie terrestre couverte d’eau (laquelle représente les ¾ de la surface du globe), soit 73 % de la surface de la terre.

 

-         L’eau douce laquelle peut se subdiviser en :

·        Eaux courantes de surface : les fleuves comme l’Amazone et les rivières comme la Kwa (gros affluent du Congo au débit 5 fois supérieur à celui du Nil…) avec le problème, en français, de l’usage du mot fleuve.

·        Lacs (comme le lac Victoria ou le lac Tanganyika en Afrique de l’Est) et zones inondables comme la Cuvette congolaise et les très vastes étendues inondables par le Chari, le Logone et le Bahr Salamat au sud du Tchad.

·        L’eau souterraine (qui peut être courante ou non : rivières et lacs souterrains en milieu karstique, chères aux spéléologues)

·         Les inféroflux (exemple dans la région de Maroua au Nord-Cameroun dans les vallées des mayo), l’affluent souterrain du Nil… Les nappes stagnantes : peu profondes (comme les nappes phréatiques, avec l’exemple du Nord-Gourma…) ou profondes comme la nappe albienne dans le Bas-Sahara algérien, avec, par exemple, les forages artésiens de Zelfana. Les palmeraies-entonnoirs du Souf dans le Sahara algérien.

·        L’eau dans le sol agricole…ou dans le sol de la végétation naturelle. L’eau présente dans les tissus des végétaux : la liane à eau des Pygmées. L’eau de pluie stagnant dans les replis des végétaux : l’expérience de Savorgnan de Brazza sur les plateaux téké au Congo…

·        L’eau atmosphérique (pluie, nuages, neige, grêle, glace des cirrus…et vapeur d’eau : l’humidité atmosphérique absolue ou relative)

-         L’eau saumâtre dans les mangroves : l’exemple des Rivières du Sud (bolons et tanns du pays serer au Sénégal, notamment chez les Nyominka dans les Iles du Saloum), rias (Gambie, Casamance, Guinée-Bissau).

 

 

Les ressources liées à l’eau de mer

 

     Parmi les ressources biologiques, on pense d’abord bien sûr aux poissons, voire aux cétacés (baleines, dauphins etc.) qui sont abondamment pêchés (pour les poissons) ou plus rarement chassés (pour la baleine). Les eaux froides ou fraîches des faces ouest des continents aux latitudes tropicales (autrement dit les eaux orientales des océans à ces latitudes) sont particulièrement riches en plancton, ce qui entraîne une abondance particulière des poissons et par voie de conséquence de leurs prédateurs naturels : les oiseaux de mer. Cela explique que la pêche soit si active au Pérou et au Chili (qui sont parmi les premiers pays du monde pour la pêche maritime), ou, en Afrique, aux Iles du Cap Vert et le long des côtes du Maroc, de la Mauritanie et du Sénégal (dans l’hémisphère nord), et de la Namibie (dans l’hémisphère sud). Cela explique aussi les ressources de certains de ces pays (Pérou et Namibie notamment) en guano (fientes d’oiseaux de mer constituant un engrais azoté de choix pour l’agriculture). L’importance économique du guano peut être illustrée par le fait que les États-Unis ont une loi qui porte son nom : le Guano Act (1856) : cette loi permet de déclarer américaine toute île inhabitée riche en guano, lequel est utilisé comme engrais et pour... la fabrication de poudre à fusil…C’est au nom de cette loi que les États-Unis se sont emparés de la Navase, un îlot désert au large d’Haïti toujours revendiqué par Haïti, d’autant plus qu’il constitue aujourd’hui un trésor écologique.

 

     Il faut penser aussi aux ressources du sol de la mer : les animaux et plantes qui y vivent. On pense immédiatement aux crustacés (crevettes, langoustes, homards, crabes). Au Congo, dans les eaux saumâtres des mangroves de la région de Nzambi, les femmes attrapent les crevettes en les piégeant dans des palmes. De nos jours l’élevage industriel de la crevette s’est fortement développé dans les eaux saumâtres des estuaires aussi bien sur la côte ouest de Madagascar qu’à Kalimantan (partie indonésienne de l’île de Bornéo. A propos de la langouste, notons qu’elle a été l’objet, en 1963, d’un conflit entre un pays en développement (le Brésil) et un pays développé (la France) : c’est ce qu’on appela la « guerre de la langouste ». Il y a aussi les coquillages, avec parfois des amoncellements importants de coquilles, résultat de siècles d’exploitation sur un même lieu comme à Fadiouth et dans ses environs (Sénégal). Les huîtres de palétuviers *, qui se fixent et croissent sur les racines de ces arbres, sont présentes et cueillies dans la plupart des mangroves (Casamance, Guinée-Bissau etc.). Certaines peuvent atteindre une taille respectable. L’élevage de ces huîtres (l’ostréiculture) a débuté dans certaines régions des pays en développement comme en Casamance au Sénégal.

 

* Selon le Laboratoire de Génétique et Pathologie d’IFREMER en France, la seule huître sur les côtes de l’Afrique de l’Ouest est Crassostrea gasar. Ces huîtres de mangrove vivent à l’état naturel, grégairement, sur les racines-échasses des palétuviers découvertes à marée basse.

 

     D’une manière plus générale l’aquaculture est surtout développée, en ce qui concerne les pays en développement, en Asie : culture d’algues, élevage de poissons et de crevettes et tout particulièrement en Chine.

 

     L’eau de mer constitue également une ressource pour le sel : on peut observer des marais salants sur les côtes, par exemple, de l’Érythrée (à Massaoua) ou du Ghana (près d’El Mina).

 

 

Le tourisme balnéaire est une ressource économique capitale pour certains littoraux des pays en développement.

On peut citer comme exemples :

 

Les Antilles avec bien sûr la Guadeloupe et la Martinique pour les métropolitains, mais surtout la destination phare du moment : la République Dominicaine.

L’Océan Indien occidental, avec principalement l’Ile Maurice, les Seychelles et les Maldives, mais aussi la côte du Kenya (aux alentours de Mombasa) et de la Tanzanie. En 2002 un attentat islamiste contre un hôtel israélien de la côte kényane a révélé au grand public l’importance du tourisme balnéaire au nord et au sud du grand port kényan.

L’Afrique du Nord : Tunisie, Agadir au Maroc, Hurghada et Charm-el-Cheikh en Égypte.

La Petite Côte au Sénégal.

Copacabana et Ipanema (plages de Rio de Janeiro), La Vera Cruz au Mexique

Kaolak en Thaïlande rendue célèbre par le tsunami de la fin 2004.

Et le littoral chinois, de plus en plus animé par un tourisme interne massif.

 

     Enfin les régions maritimes ont par endroits un rôle militaire plus ou moins important (selon les lieux et selon les époques) : on peut citer comme exemples dans l’Océan Indien : la base américaine de Diego Garcia et le port de Djibouti qui contrôle le détroit de Bab-el-Mandeb sur la rive africaine. Ce détroit est celui par lequel la Mer Rouge communique avec l’Océan Indien : c’est la voie de passage obligé pour tout le trafic du Canal de Suez, c’est-à-dire pour le trafic entre l’Europe et l’Asie, hormis pour les superpétroliers en pleine charge qui sont obligés de faire le détour par le Cap de Bonne Espérance.

 

 

Du point de vue de l’usage qu’en fait l’homme, c’est l’eau douce qui est de loin la plus vitale : c’est cette toute petite fraction des eaux de surface (2,5 % de la superficie terrestre couverte d’eau, soit un peu moins de 2 % de la surface du globe, un pourcentage encore bien plus faible en volume (certainement moins de 1 %) car les océans sont bien plus profonds que les lacs et les rivières.

 

         Une des questions géographiques fondamentales est la répartition des ressources en eau et son rapport avec les besoins des sociétés…variables selon leur niveau de développement, mais comme toute société aspire au développement, les besoins en eau sont croissants, surtout dans les pays en développement rapide comme la Chine, l’Inde ou le Brésil. Le rapport entre ressources et besoins permet de parler d’abondance ou de rareté de la ressource. La répartition des ressources et des besoins peut s’étudier au niveau de la planète, d’un continent, d’un groupe de pays, d’un pays ou d’une région : à toutes les échelles de la géographie. Le développement implique une raréfaction de la ressource, donc sa valorisation économique, politique, stratégique, psychologique…et entraîne une compétition accrue pour son contrôle.

 

 

 

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