SOCIÉTÉS ET MILIEUX
NATURELS EN AFRIQUE NOIRE
ÉLÉMENT DE COURS
Voici les cours qui auraient dû avoir lieu les 16, 23 et 30 novembre et
le 7 décembre 2007
Le fait
essentiel est la diminution de la température : elle baisse en
moyenne de 0,55° C tous les
La cause de cette baisse de température est que la densité de l’air diminue : plus on s’élève, moins il y a de molécules absorbant le rayonnement solaire par unité de volume (mètre cube par exemple).
La température moyenne annuelle
au niveau de la mer en Afrique tropicale est le plus souvent de
l’ordre de 26° C : à
…colonisation belge au Katanga, portugaise en Angola, française sur les Hautes Terres malgaches : toutes les régions de l’Afrique tropicale qui ont connu une colonisation de peuplement de la part des Européens sont des régions d’altitude.
La diminution de la température est un avantage car
elle favorise le travail physique (moindre transpiration et besoin de
s’activer pour lutter contre la fraîcheur ou le froid), élimine
certaines endémies typiques des climats chauds (paludisme *,
trypanosomiase) et diminue l'évaporation : => un haut plateau
tropical a besoin de moins d’eau qu’une plaine ou un bas plateau pour l’agriculture.
* Au dessus de
1200-
En revanche à haute altitude le manque d’oxygène est un facteur limitant de la force de travail
(en tout cas pour ceux qui ne sont pas adaptés). Mais pour les populations qui
y vivent en permanence depuis des siècles ou des millénaires des adaptations
peuvent se produire comme cela a été constaté dans les Andes péruviennes et boliviennes: en atmosphère hypobare
l’hypoxie artérielle provoque une adaptation du corps humain : elle
« permet la libération par le rein de l’érythropoïetine, laquelle stimule
la production d’érythrocytes » (nom scientifique des globules
rouges). L’augmentation du nombre des globules rouges (la polyglobulie) augmente la capacité de transport de l’oxygène par le
sang. « La polyglobulie chez les natifs à haute altitude est
proportionnelle à l’altitude à laquelle ils vivent » (cf. cours de licence
STAPS de François COTTIN 1998-1999). Mais cette adaptation comporte par
ailleurs des dangers pour la santé (on parle alors de polyglobulie pathologique
d’altitude). Cette forme d’adaptation à l’altitude ne se retrouve pas chez les populations des hauts plateaux
éthiopiens (ni chez les Tibétains) qui ne présentent pas de polyglobulie et pourtant sont tout aussi performantes pour le travail physique. Une autre forme
d’adaptation est l’augmentation du débit respiratoire : le fait qu’il soit
plus élevé chez les Tibétains que chez les habitants des Andes compense dans
une certaine mesure l’absence de polyglobulie.
Les montagnes tropicales sont celles où l’homme
vit le plus haut car la température, à altitude égale, y est plus
élevée : le village le plus haut d’Europe, Saint-Véran, est à
Mais comme les températures diminuent, les conditions
biogéographiques et édaphiques ne sont pas les mêmes : il y a un étagement
de la végétation et un étagement des sols.
Sur les bas versants la pédogenèse de type
tropical (sols rubéfiés) peut avoir lieu. On trouve encore des sols rouges sur
les hauts plateaux éthiopiens…mais sans doute guère au dessus de
L’agriculture doit s’adapter à cette diminution de la
température : les plantes tropicales peuvent être cultivées sur les bas
versants mais au delà de 2.500 -
Il faut noter que si les températures moyennes
apparentent les hautes terres tropicales aux pays tempérés, les conditions de
l’activité rurale sont cependant radicalement différentes.
Par exemple à
Autre comparaison : entre 1.500 et
L’altitude introduit un moindre risque sanitaire (Éthiopie, Hautes Terres malgaches, Highlands du Kenya) mais une plus forte attraction pour la colonisation européenne, d’où frustrations, injustices, accaparement de terres (révolte kikuyu : les Mau-Mau)…mais investissements (routes, chemins de fer, divers équipements) et modernisation. L’altitude, par son rôle sur la température module les plantes cultivables : le blé et le riz, le litchi, le café, l’hévéa etc.
Des cartes de la production de blé et de café en Afrique illustrent bien le rôle de l’altitude dans la répartition de ces cultures et notamment, pour le café, entre l’arabica et le robusta.
Altération du milieu naturel
due au relief :
pluies orographiques et exposition aux mouvements de l’atmosphère.
·
Tout relief tend à créer une ascendance et donc à provoquer des
pluies : les pluies orographiques.
o Dans les régions arides les
hautes montagnes sont des points d’attraction (Éthiopie, Touareg de l’Aïr).
o voire de véritables châteaux
d’eau : cf. les climats de Douala et de Buea
au pied du Mont Cameroun.
o Dans les régions pluvieuses les pluies peuvent devenir
excessives : précipitations énormes du Mont Cameroun par exemple.
o Il arrive même souvent que
les nuages stagnent (selon les conditions locales vers 1.500, 2.000, 2.500,
voire jusqu’à
o
Au delà de ce niveau de précipitations maximum les précipitations diminuent. La
très haute montagne est peu arrosée. Les neiges résistent grâce au froid
mais il neige rarement.
o
Tout relief crée aussi un abri en aval de lui (par rapport aux
mouvements de l’atmosphère) => opposition de versants « au
vent » et de versants « sous le vent », plus marquée dans la
zone chaude où les courants atmosphériques sont relativement constants :
on en trouve des exemples aux Iles du Cap Vert et à
A partir de
Altération du milieu naturel due à la pente : érosion, pédologie,
refuge et enclavement, ensoleillement (E-W / N-S).
ð
Refuge, difficultés de communication, isolement mais enclavement pour le
développement moderne.
ð
Effet de pente => sols plus riches, moins lessivés ; en
fait appauvrissement vers le haut, renouvellement sur le milieu de pente,
enrichissement vers le bas.
ð Le rôle de l’exposition aux vents et au soleil : particularités des pentes et reliefs par rapport aux plateaux. Le soleil matinal est moins efficace. En zone tropicale un versant reçoit moins de chaleur par unité de surface que les plaines ou plateaux environnants (quand le soleil est haut dans le ciel, donc surtout versants nord et sud, les versants ouest et est étant exposés aux rayons obliques du début de la matinée et de la fin de l’après-midi.). C’est le contraire de ce que l’on observe sur les adrets (versants sud) dans les montagnes tempérées.
ð
Le risque d’érosion des sols (lié aussi à l’intensité des
pluies, aux plantes cultivées, aux façons culturales). Penser à l’arachide, au
degré de couverture végétale, aux labours etc. Une carte du danger d’érosion
(selon les critères naturels) doit en principe intégrer ces différents
facteurs.
Conclusion sur la pente : Inégal
développement : avantage aux plaines ou aux plateaux. Les montagnards
quittent leurs montagnes-refuges. La pente était leur défense dans le contexte
antérieur.
2. LE CLIMAT
a) RÔle de
Il y a en Afrique d’énormes
différences de pluviométrie puisqu’on y trouve aussi bien des déserts où il
y a des années sans aucune pluie (certaines parties du Sahara, Namibe) et l’une
des régions les plus arrosées de la planète : le Mont Cameroun.
Or c’est
la pluviométrie qui est le caractère climatique le plus déterminant pour le
géographe, car c’est lui qui explique le plus les différences écologiques
(végétation, faune) et fait varier, pour l’homme, les potentialités du milieu
naturel.
Du point de vue de la quantité des précipitations il y a donc
toute la gamme possible sur terre :
depuis les régions où il ne pleut presque jamais (Sahara, Désert de Namibe) jusqu’aux régions hyper-arrosées du Cameroun sud-occidental (Avec
Il faut distinguer nettement :
-
les espaces bien ou assez
bien arrosés (aux latitudes proches de l’équateur, sauf à l’est, près de l’Océan
Indien) ;
-
les régions soumises aux
sécheresses et aux famines (Sahel, Soudan, certaines parties
de l’Afrique de l’Est) ;
-
les régions de climat méditerranéen où la tendance sèche domine mais où les pluies ont lieu pendant l’hiver de l’hémisphère sud : en juin-juillet au Cap.
La répartition des
pluies dans l’année (durée de la saison pluvieuse et répartitions du ou des
maximum(s) et du ou des minimum(s) est ce qui définit le mieux les différents
climats de l’Afrique noire.
La
répartition de la pluviométrie est zonale dans une grande partie de l’Afrique
noire...mais ce n’est guère vrai le long
de l’Océan atlantique sud, à cause du courant
de Benguela et, bien sûr, le relief peut créer des pluviométries azonales (pluies orographiques : exemples :
l’Aïr, ou, en bien plus important,
l’Éthiopie).
La sécheresse
L'Afrique est le
continent le plus concerné par la sécheresse. Elle abrite le plus grand désert du monde: le Sahara:
8 millions de km2,
soit 30 % du continent reçoivent moins de
Pourquoi
cette sécheresse ?
En raison de la force de Coriolis
qui détermine la circulation des fluides
(liquides et gaz), liée à la rotation de
la terre et, pour les eaux marines,
en raison aussi des obstacles
continentaux, il y a toujours aux latitudes proches des deux Tropiques, dans les 2 hémisphères, et
sur tous les continents, des déserts sur
la face ouest de tous les continents. Mais les faces est au contraire sont pluvieuses (Amérique
centrale, Asie des moussons, côte brésilienne, côte mozambicaine)...
…mais à cause de la présence de l'Asie à l'est de l'Afrique au
niveau du Tropique du Cancer, l'Afrique n'étant pas bordée par un océan,
elle est sèche et le Sahara s'étend jusqu'à la limite est du continent (le désert se poursuit
d'ailleurs en Arabie). Cette situation résulte de la migration de la plaque Afrique vers le nord (1cm/an, une montagne
est en train de se former entre
Au contraire
dans les Amériques il y a des océans à l'est et de plus la très longue chaîne occidentale (des Rocheuses aux
Andes) arrête près de la côte les influences asséchantes des courants froids de Californie et de
Humboldt.
Y-a-til un assèchement
du climat en Afrique noire ?
cf. « Évolution des
climats et des ressources en eau » par Jacques Sircoulon in « L’environnement en Afrique »,
Afrique contemporaine, 1992 (qui, lui, parle d’assèchement, vu la date à
laquelle il écrit).
Il y a eu un déficit pluviométrique systématique pendant
une quinzaine d’années (de 1969 à
1985) dans de nombreux pays africains (pas tous): dans l’hémisphère nord, recul
vers le sud des isohyètes; discuter la notion de déficit....mais ce n’est plus vrai depuis :
Pourtier écrit même (Afriques Noires, p.69) : « les années 1990
ont vu le retour d’un « Sahel vert » ».
Ainsi, au Mali,
il y a eu une grave sécheresse en 1983-84, qui entraîné un déficit céréalier
qui a culminé à 480.000 tonnes en 1985, mais ensuite il y a eu des pluies
excédentaires: en 1989-90, 500.000 t d’excédent (Quid 1997 p. 1300a).
De même au Niger,
il y eu une sécheresse en 1984 mais les pluies sont « abondantes depuis
1991 » (Quid 1997).
Ce déficit pluviométrique systématique a entraîné un effondrement des ressources hydriques,
d’où une dégradation sévère de l’environnement: mais est-ce nouveau ? Déjà en
1910 le général Tilho se
demandait si le lac Tchad n’était
pas en voie de disparition ; le
niveau avait remonté dans les décennies suivantes mais il s’est de nouveau
abaissé depuis 1970 si bien que l’expression « le lac Tchad » n’est
plus valide de nos jours : l’abaissement du niveau de l’eau a entraîné une
fragmentation et pour être exact il faut parler aujourd’hui des lacs Tchad.
Il y a des phases
sèches, mais aussi des phases
humides : la sécheresse est donc une phénomène cyclique : plusieurs
années particulièrement sèches sèches se succèdent puis des années plus
pluvieuses se succèdent. Les sécheresses de 1913 et de 1940 ont été aussi
graves que celles de la période 1969-1985. D’une manière générale, depuis 2.500
ans B.P.*, c’est-à-dire depuis le VIème siècle avant Jésus-Christ,
la tendance est à l’aridification sur les marges du Sahara (cf. Pourtier,
Afriques Noires p. 69).
* B.P.
signifie : « before present » : le
« présent » a été défini par une convention internationale des géologues
comme l’année 1950, pour éviter toute référence à Jésus-Christ.
Du site FAO 4-4-02 : selon F. Paladini (1985), à propos de la zone d’un projet FAO au
Niger :
« Une longue période de sécheresse, qui a débuté en
1965-
Sécheresses et désertification : ici le mot sécheresse
est pris dans un autre sens, en rapport avec le premier, mais différent; il
peut se mettre au pluriel.
Y-a-t-il en l’Afrique noire une désertification
c’est-à-dire une avancée sans retour des déserts ? Si oui est-elle due aux
sécheresses ou, disons plutôt, à l’assèchement du climat ?
D’abord cela ne concerne que certaines parties de l’Afrique : Sahel, Afrique de l’est,
une partie de l’Afrique australe.
Ne pas confondre désertification et diminution des
précipitations ! La désertification est réelle par endroits mais
largement due à l’action de l’homme et de ses troupeaux, qui n’ont jamais été
aussi nombreux.
De nos jours l’homme
est le principal acteur de la désertification: croissance démographique...et croissance
des « besoins » par habitant (enseignement, santé, loisirs,
société), surexploitation du milieu naturel (environnement) fragilisé par la
sécheresse.
La zone sahélienne
lato sensu est la plus sensible
(entre 100 et
Sécheresses et
famines : la part de la nature et la
part de l’humain (Congo-Brazza, Soudan, Éthiopie), de la densité humaine (Sahel). Au Congo-Brazzaville la famine de la fin
des années 1990, qui a motivé une intervention de Médecins Sans Frontières
(M.S.F.), n’était nullement due à la sécheresse, mais à la guerre civile qui y
avait éclaté en juin 1997. Au Sud-Soudan
qui a connu des famines récurrentes depuis un quart de siècle la sécheresse n’a
toujours été que l’une des causes.
Les effets des
famines : morts, maladies,
migrations (vers les villes ou vers le sud), vente de bétail, envolée des prix du grain s’il n’y a pas d’aide ou
d’organisme public régulateur du marché
des céréales.
La sécheresse en tant qu’anomalie de pluviosité est
toujours grave; des pluies abondantes sont en général favorables à de bonnes
récoltes mais...
…des
pluies trop fortes peuvent dévaster les
cultures ou même l’habitat : Djibouti, Somalie, Tanzanie naguère, et en
octobre 2007 : Ghana, Burkina Faso, Niger, Mali, mais aussi, en novembre
2007 : Brazzaville et Kinshasa ont connu des pluies exceptionnelles
qui ont provoqué de graves inondations dans ces deux capitales qui se font face
sur les rives du Congo (les deux capitales les plus proches du monde).
LES
RISQUES CLIMATIQUES
Résumé des observations de
1. La plupart des pays
africains ont une économie qui dépend encore largement de l’agriculture
qui représente une part importante du P.I.B. (30 % à Madagascar
par exemple) et surtout de la population active : 80 % des
Malgaches tirent l’essentiel de leurs revenus de l’agriculture.
2. Or la production agricole
dépend beaucoup du climat et de ses aléas.
3. La pluie est le facteur
climatique principal. Ainsi au Burkina Faso la bonne pluviométrie de
4. Mais d’autres facteurs
climatiques peuvent intervenir, comme les tempêtes : ainsi à Madagascar,
en 2001, les tempêtes sur les caféières ont fait baisser sensiblement la
production.
5. La pluviométrie conditionne
aussi la production d’électricité et donc indirectement l’activité industrielle : cette sensibilité
est notée au Kenya, en Côte d’Ivoire, au Ghana… (ces deux pays pour des années
très antérieures – années 1980).
LE RISQUE DE SÉCHERESSE : source d’inégal
développement : opposer Sahel et Guinée.
Source : Nations Unies 8 avril 2002 :
MAURITANIE : Appel urgent du PAM en faveur des victimes de la sécheresse
Le Programme
alimentaire mondial (PAM) a lancé un appel urgent mardi sollicitant 7,5
millions de dollars pour procurer 16.000 tonnes d'aide à quelque 250.000
Mauritaniens affectés par la sécheresse, a rapporté l'agence de l'ONU. Elle
a ajouté que 70.000 victimes recevraient, entre le 1er avril et le
30 septembre, des rations de riz, de fèves et d'huile végétale. Les autres
victimes ne pourront bénéficier alors que de simples rations de céréales de
juin à septembre. Ces personnes vivent dans le Plateau d'Aleg, dans la vallée
du fleuve Sénégal et dans le sud des deux Hodhs,
a précisé l'agence.
Noter que le risque de
famine ou de disette, de nos jours, est davantage lié aux conflits qu’à la
sécheresse :
La sécheresse responsable du non-remplissage
des réservoirs hydroélectriques (Kossou en Côte d’Ivoire, Lac
Volta au Ghana), d’où une pénurie d’électricité…difficile à vivre dans des immeubles
conçus pour être climatisés : le risque de sécheresse n’avait pas
été prévu par les architectes des immeubles du Plateau en Abidjan. De
même fin mars 2002, le directeur général (américain) de
Pour la sécheresse,
voir la carte « Les dérives du climat »
dans Le Monde Bilan Économique et Social 2000 (paru le 10-1-2001) p. 23 : en
l’an 2000 : il y a eu une sécheresse au Niger (mais cette carte oublie le Burkina Faso où en 2001 encore bien des gens sont morts de faim,
suite à cette sécheresse de l’an 2000), en
Érythrée et en Éthiopie et au Kenya.
Voir
le lien entre climat et santé : exemple de la méningite :
Source : ONU 8-4-02
BURKINA FASO : « Le bilan actuel des décès des
suites de la méningite s'élève à 672. Une épidémie de méningite au Burkina
Faso a abouti à 813 décès sur les 6.145 cas enregistrés depuis janvier,
a rapporté mercredi l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.). D'après des
responsables de la santé au Burkina Faso il y a une semaine, 15 des 53
districts sanitaires du pays ont atteint le seuil épidémique de dix cas
pour chaque 100.000 habitants. Les responsables de la santé attribuent la
propagation de la maladie à la récente apparition au Burkina Faso, pour la
première fois, du germe de la méningite d'Arabie Saoudite, le W135. Les
autorités burkinabè ont indiqué que des musulmans qui étaient retournés du pèlerinage
à
« La
méningite est une infection virale ou bactérienne du liquide de la moelle
épinière et encéphalique. En Afrique, la maladie surgit souvent durant les
saisons annuelles sèches lorsque les vents forts du désert soufflent au sud,
provoquant une pluie de poussière sur la région. En janvier, les
responsables de la santé ont lancé une « campagne massive de
prévention », d'un coût de 1,66 million de dollars, contre la méningite,
dans le but d'immuniser trois millions d'habitants ayant entre deux et 30
ans ».
LE RISQUE DE
TEMPÊTE : LES CYCLONES
Pour les régions touchées
par le cyclone à Madagascar cf. www.France.diplomatie.fr
La carte montre qu’il s’agit de régions au Nord du pays. Le texte dit, et c’est vrai, que c’est la côte Est qui est en général touchée par les cyclones.
RISQUES ÉPIDÉMIOLOGIQUES
La
question de l’eau potable : les microbes dans l’eau de boisson
Un
ouvrage sur la question :
« Alimentation en eau des populations menacées », Par Eric Drouart
et Jean-Michel Vouillamoz,
Responsables du département Eau et Assainissement
d'Action contre
1,5 milliard de personnes
n'ont pas accès à l'eau potable. Les maladies liées à l'eau représentent 80%
des pathologies dans les pays du Tiers-Monde.
Maladies pour lesquelles
l’épidémiologie dépend assez fortement de facteurs naturels : méningite,
onchocercose, bilharziose (appelée aussi schistosomiase), paludisme, trypanosomiase,
dengue, choléra…et de nombreuses autres maladies (le plus souvent
gastro-intestinales).
A partir de janvier 2001 : épidémie de choléra au Kwazulu-Natal en Afrique du Sud : il y avait déjà 59 morts et 15.000 malades mi-janvier. Les malades ont tous été contaminés par l’eau. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région fin décembre 2000 et début janvier 2001 ont favorisé la pullulation du vibrion (la bactérie pathogène). De nos jours le choléra est pourtant une maladie que l’on sait prévenir et guérir quand il y a un système de santé efficace…notamment par la réhydratation des malades et par l’hygiène (pour la prévention).
B) RÔle de
Des pays chauds
L’Afrique (30 millions
de km2) est le continent le plus chaud et le plus
sec de la terre - si l’on met à part les cas des petits continents : Antarctide (13 millions de km2), Australie
(7,6 millions de km2) et Groënland (2,2 millions de km2). L’Australie est moins chaude que
l’Afrique mais la proportion des terres recevant moins de
Les températures :
L’Afrique noire est située presqu’entièrement entre les deux tropiques : elle bénéficie
ou subit, selon le point de vue où l’on se place, de climats chauds. (On parle de climat
chaud quand la température moyenne
du mois le plus frais est supérieure
à 18 ou 20°, selon les auteurs*; en général c’est janvier dans l’hémisphère nord et juillet dans l’hémisphère sud:
c’est important pour nous car nous étudions un ensemble à cheval sur
l’équateur).
*
En prenant 18° pour critère, l'isotherme exclut tout le nord de l'Afrique jusqu'au Sahara central : il passe nettement au sud du Tropique si
bien que le nord de
Ainsi dans le désert côtier de Namibe, refroidi par
le courant de Benguela, et jusqu’au 10ème parallèle sud sur les hauts plateaux du sud de l’Angola et du Katanga au Congo-Kinshasa,
et a fortiori sur les hautes terres des régions plus méridionales, le mois de
juillet (hiver austral) a une température inférieure à
Dans l'hémisphère
sud africain donc, seules la cuvette
du Congo, la vallée du Zambèze et les basses terres proches de l'Océan Indien ont un climat chaud toute l’année.
En Afrique noire s'opposent
donc un hémisphère nord au climat toujours chaud sauf à haute altitude et un
hémisphère sud au climat doux, sauf à basse altitude (N.b.: attention !
nous parlons ici des températures vraies,
les seules qui nous importent, et non des températures « réduites au
niveau de la mer » comme c'est souvent le cas dans les planisphères (ex :
Atlas 2000 p. 126).
A propos de l'incidence
de la température sur l'économie :
- Température et énergie
Économies : chauffage des maisons et locaux de travail, pulls,
manteaux, chaussettes, couvertures et aussi on a moins faim (la quantité de calories quotidienne nécessaire au corps
diminue avec la chaleur....mais
consommation de froid (réfrigérateurs, climatisation) ou de vent
(ventilateurs, brasseurs d’air), mais qui n’est pas nécessaire, contrairement à
la lutte contre le froid. Tenir compte
de ces économies si l’on veut évaluer, à partir du P.N.B./habitant ou du
nombre de calories alimentaires consommées par jour, la qualité de la vie ou le
niveau de nutrition, mais penser que l’argent dépensé nécessairement à lutter
contre le froid est tout de même produit, donc a un sens en termes de puissance
économique).
-
Température et tourisme : pas de possibilité de sports d’hiver....qui enrichissent les
Alpes par exemple. Une chaleur pas trop accablante est un atout touristique mais les trop
fortes chaleurs sont un obstacle au développement du tourisme (Mali,
Burkina Faso, Niger, Tchad) ; la chaleur permanente permet le tourisme
d’hiver et le tourisme balnéaire d’hiver
notamment.
- Pénibilité du travail : « Tu gagneras ton pain à la sueur de
ton front »... En Afrique tropicale, c’est-à-dire dans
la plus grande partie du continent, sauf en altitude, la chaleur est presque
toujours un obstacle au travail physique, qu’elle rend très pénible, surtout si
l’humidité relative est élevée (toute l’année en régions équatoriales, une
partie de l’année ailleurs).
- D’autre part la chaleur peut être un danger
quand l’homme ne peut pas s’hydrater suffisamment : risque
d’insolation : le chapeau est obligatoire dans les régions
concernées, même pour les autochtones ; danger de la mode moderne urbaine
où le chapeau a tendance à disparaître.
- Mauvaise conservation des denrées
alimentaires : légumes, fruits, lait,
beurre, fromage (des civilisations sans fromage), viande, poisson... Le risque alimentaire (hygiène des produits,
l’eau de boisson). Le climat chaud et humide favorise une putréfaction
rapide. Penser à l’aflatoxine (substance cancérigène qui se
développe dans les graines d’arachides conservées en atmosphère chaude).
- La chaleur rend difficile la conservation des
médicaments (notamment des sérums antivenimeux contre les morsures de serpents
etc.). Mais penser aussi aux médicaments (leur condition de stockage, leur
exposition sur les marchés : on est à l’intersection des conditions
naturelles et des conditions sociales).
Et le réchauffement de la planète ?
Pour
diminuer la quantité de dioxyde de carbone (CO2) – le principal
« gaz à effet de serre » -