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Les climats de l’Afrique dépendent fortement de la position en latitude

de la région concernée

 

En effet on observe en Afrique une zonalité * marquée des climats. La zonalité des climats s’observe partout sur la terre, mais elle est particulièrement manifeste en Afrique en raison de la massivité du continent (peu ou pas de golfes ou de péninsules pour modifier le schéma zonal impliqué par la circulation atmosphérique générale) et cette zonalité est plus marquée dans l’hémisphère Nord que dans l’hémisphère Sud car c’est dans l’hémisphère Nord que le continent est le plus massif et comporte le moins de reliefs marqués (montagnes ou hautes terres, autres facteurs de modification du climat altérant le schéma zonal)

 

* Une zone est une portion de la surface d’une sphère délimitée par deux cercles parallèles.

 

 

         La forme de la terre (une sphère) et sa rotation autour d’une axe incliné par rapport au plan de l’écliptique (de 23° 27’) expliquent la variation de l’énergie solaire reçue par l’atmosphère en fonction de la latitude et en fonction du temps (selon les saisons) ; ces variations entraînent des différences de températures et de pression atmosphérique qui déterminent la circulation atmosphérique générale. Cette circulation crée des hautes et des basses pressions* plus ou moins durables. D’une manière générale sur la terre (couverte à 71 % par les mers) il y a une ceinture de basses pressions le long de l’Équateur, deux ceintures de hautes pressions le long de chacun des deux tropiques (on les nomme souvent « anticyclones subtropicaux »), deux ceintures de basses pressions dans les zones tempérées de chacun des deux hémisphères, et enfin de fortes pressions vers les deux pôles.

 

* Au niveau du sol : si l’on ne précise rien, cela signifie toujours au sol ; mais il faut savoir qu’il y a très souvent une interversion en altitude : par exemple en été, au dessus des basses pressions sahariennes, à 5.500 m d’altitude, on observe de hautes pressions. Cela signifie qu’au dessus du Sahara, à cette altitude, la pression atmosphérique est plus forte qu’à la même altitude dans les espaces immédiatement plus au nord ou plus au sud ; car, bien sûr, la pression à 5.500 m est toujours plus faible qu’au sol.

 

         Les basses pressions équatoriales attirent l’air des hautes pressions tropicales engendrant ainsi des déplacements d’air, c’est-à-dire des vents : mais ces vents ne soufflent pas du nord vers le sud, ni du sud vers le nord car, fluides en déplacement sur une sphère en rotation, il sont déviés par la force de Coriolis : sur leur droite dans l’hémisphère nord et sur leur gauche dans l’hémisphère sud : ils soufflent donc du nord-est vers le sud-ouest dans l’hémisphère Nord et du sud-est vers le nord-ouest dans l’hémisphère Sud et convergent vers l’Équateur ; on nomme ces vents réguliers les alizés. Les alizés des deux hémisphères se rencontrent donc : on appel cela la Convergence intertropicale ( C.I.T. ).

 

 

 

Mais ce schéma strictement zonal est modifié par plusieurs autres facteurs non zonaux.

 

L’un des plus importants de ces facteurs azonaux est la répartition des masses continentales. En effet les terres n’ont pas du tout le même comportement que les mers vis à vis du rayonnement solaire. Le mouvement incessant de la mer brasse les molécules, ce qui transmet la chaleur jusqu’à une certaine profondeur : l’échauffement diurne est plus lent mais concerne une  plus grande masse : au total une plus grande quantité de chaleur est absorbée. Les terres au contraire sont immobiles : le sol s’échauffe rapidement mais seulement sur une faible épaisseur. L’échauffement rapide du sol chauffe à son tour l’air ambiant qui se dilate et s’élève, créant ainsi au sol de basses pressions dites thermiques dans les régions et durant les saisons où le rayonnement solaire est le plus intense, notamment au Sahara en été. Ainsi donc, en été, l’anticyclone saharien disparaît pour laisser place à de basses pressions. Au contraire, sur l’Océan Atlantique, l’anticyclone tropical, l’anticyclone des Açores, se maintient été comme hiver, même s’il migre sensiblement vers le nord durant cette saison.

 

De la même manière, dans l’hémisphère Sud, de basses pressions thermiques se créent pendant l’été de cet hémisphère (décembre à février) au dessus de l’Afrique australe, tandis que les anticyclones tropicaux océaniques (anticyclone de Sainte Hélène dans l’Atlantique Sud et anticyclone subtropical de l’Océan indien austral) se maintiennent.

 

Dans l’hémisphère Nord, les basses pressions sahariennes créent en été un appel d’air si puissant que l’alizé de l’hémisphère Sud (qui souffle du sud-est vers le nord-ouest dans cet hémisphère), traverse l’Équateur, et, du coup, en vertu de la force de Coriolis, change radicalement de trajectoire, obliquant sur sa droite : il devient dans l’hémisphère Nord un vent de sud-ouest et comme il vient de régions maritimes (Atlantique sud) ou, plus à l’est, vient de traverser une zone continentale très humide (la Cuvette congolaise et son immense massif forestier), il est très chargé d’humidité et apporte des pluies abondantes : c’est ce qu’on appelle la mousson, par analogie avec ce qui se passe en Inde où c’est aussi l’alizé austral qui apporte les pluies après avoir franchi l’Équateur, attiré par les très basses pressions estivales de l’Asie continentale.

 

L’une des conséquences de l’existence et de la forme des continents est donc que la Convergence intertropicale ne se fait pas toujours dans la zone équatoriale : en fonction des saisons elle peut s’avancer (au niveau du sol) jusqu’au Sahel, voir au Sahara méridional et jusqu’en Éthiopie) en juillet-août, ou reculer vers le sud jusqu’au désert du Kalahari (en janvier-février). Or c’est cette convergence qui apporte les pluies sur la plus grande partie du continent : dans l’hémisphère Nord, l’air de mousson, chaud et humide, est attiré par les faibles pressions au sol du Sahara en été * et pénètre en coin sous l’air très chaud (donc plus léger) et très sec de l’intérieur du continent ; certaines plantes sont sensibles à cet air humide et commencent à reverdir avant même les premières pluies ; mais la pluie n’est possible que si l’épaisseur de la masse d’air humide est suffisante pour que se créent de gros cumulo-nimbus.

 

* En fait dès mars-avril, dès qu’il commence à faire très chaud au Sahara.

 

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