De mai 1968 à mars 2008

 

Pour une révolution sexuelle

féministes, libertaire et anticapitaliste.

 

La « libération ne saurait être totale et irréversible que si elle s’effectue dans le cadre de la révolution sociale, en un mot que si l’espèce humaine parvient, non seulement à libéraliser les moeurs, mais, bien davantage, à changer la vie ». 

Daniel Guérin, Homosexualité et Révolution

 

Libération sexuelle

Une des dimensions de Mai 68 a été la revendication autour de la libération sexuelle. En 1967, c’est autour de la revendication pour les garçons de pouvoir rendre visite aux filles (et inversement) dans leur chambre universitaire que s’est constitué le Mouvement du 22-Mars.

Mais le Mouvement de libération des femmes (MLF), en 1970, s’est constitué en partie en réaction contre le machisme qui régnait durant le mouvement de Mai. Féministes et libertaires ont toujours partagé la revendication d’autres rapports sociaux entre les sexes et en particulier la revendication d’une libération sexuelle et des rapports d’oppression. Aujourd’hui l’aspiration à une révolution sexuelle se trouve coincée entre une contre-révolution conservatrice et une libéralisation de l’économie du sexe.

 

La contre-révolution sexuelle

Si l’ère Sarkozy coïncide avec une pétainisation (travail, famille, patrie) de la société, c’est entre autres parce qu’elle correspond à la remise à l’ordre du jour des valeurs réactionnaires des Églises. Or il ne faut pas oublier quelles sont ces valeurs en matière de mœurs : la famille monogame et hétérosexuelle comme institution de base de la société, l’interdiction de l’avortement, de la contraception, des pratiques sexuelles autres que celles liées à la reproduction (masturbation, homosexualité…).

Ainsi, les mouvements autoritaires, liés aux Églises traditionalistes et aux organisations d’extrême droite entendent réoccuper la rue, s’imposer au maximum dans l’espace public pour nous imposer leurs choix.

 

Une libéralisation de l’économie du sexe

Par ailleurs, la révolution sexuelle est confondue avec une libéralisation économique. Dans une société où tout devient marchandise, il s’agit de libéraliser l’économie du sexe : peep-show, pornographie… Il s’agit bien ici d’une contre-révolution libérale qui tend à réduire toutes les relations humaines, y compris les relations sexuelles, à des relations marchandes. Dans cette libéralisation, ce qui est omis, ce sont les relations d’exploitation économique qui se cachent derrière ces relations marchandes en apparence libres et égales.

N’oublions pas que le sexisme qui prend aujourd’hui de nombreuses formes sert toujours à légitimer des inégalités au travail, et à fournir une masse de travail domestique totalement gratuit.

 

Pour une véritable révolution sexuelle

En tant que féministes, libertaires et anticapitalistes, nous revendiquons une révolution sexuelle qui ne confondent pas libéralisme et amour libre. Il ne peut donc y avoir de véritable révolution sexuelle sans remise en cause des rapports économiques d’exploitation. Cette révolution suppose aussi une remise en cause de toutes les formes de hiérarchie afin que soient possibles des relations entre individus libérés des rapports de domination. Enfin, elle suppose une éducation libertaire à une sexualité qui permette d’accepter une pluralité de formes de relations amoureuses et sexuelles délivrées du machisme !

 

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