Grèce
« Des balles pour les jeunes, de l’argent pour les banques » :
Soulèvement général contre la terreur d’Etat
L’assassinat par la police d’un jeune de 15 ans, Alexandros Grigoropoulos, a entraîné une immense vague de révolte dans toute la Grèce. L’assassinat d’Alexandros est le résultat de la politique de répression policière qui s’abat sur la population et particulièrement sur les jeunes et les immigrés. Plusieurs dizaines d’entre eux ont déjà été torturés ou tués par la police depuis la fin de la dictature. Toutes les villes sont touchées par la révolte : les rues, les universités et les lycées sont occupées par des dizaines de milliers de manifestants qui affrontent quotidiennement la police. Les banques et les grandes entreprises multinationales sont également visées.
Le pouvoir tremble
La jeunesse grecque est la première génération de l’après-guerre qui connaît des conditions de vie et de travail pires que celles de leurs parents : l’immense majorité des salaires est en dessous de 700 euros, la perspective d’un contrat de travail stable et durable a pratiquement disparue, le travail au noir est généralisé.
Enfin, comme partout en Europe, le gouvernement a démantelé les systèmes de retraites qui offraient encore une protection sociale. L’ensemble des travailleurs et des travailleuses sont touchés par les conséquences de la crise économique. Le patronat licencie massivement pour préserver ses intérêts.
Si les jeunes sont en première ligne du mouvement actuel, c’est bien la colère de tout un peuple qui s’exprime, comme en atteste la grève générale du mercredi 10 décembre.
Le pouvoir est aux abois est répond par l’intensification de la répression. Des coups de feux ont déjà été tirés par la police lors des manifestations.
Alors que, partout dans le monde, les capitalistes s’organisent pour faire payer aux classes populaires les conséquences de leur crise, le soulèvement grec vient rappeler que la rue et la grève peuvent les faire trembler. Nous espérons qu’elles mettront leur système à terre.
Alternative libertaire, le 10 décembre 2008