Pourquoi se mobiliser contre la LRU ?

 

Janvier 2008

Le sentier tortueux de l'auto-organisation: analyse du mouvement.

Vendredi 14 décembre

Montpellier III: Miossec-Poutine, même combat.

Vendredi 14 décembre :

Traitement médiatique du mouvement étudiant.

Mardi 11 décembre :

Appel de la coordination nationale étudiante de Nice (9-12).

Mercredi 5 décembre :

Conférence: Mondialisation et services publics.

Mardi 4 décembre :

Bibliographie sur la LRU.

Lundi 3 décembre :

Appel de la coordination nationale étudiante de Nantes.

Samedi 1 décembre :

Une semaine de répression policière, dans le silence.

     

Infos, tracts communiqués de novembre

Vendredi 14 décembre 2007

Université de Montpellier III:

Miossec, Poutine, même combat !

 

« Une honte ! », voilà ce que de nombreux-ses enseignant-es, étudiant-es et personnels ont affirmé ce matin, devant le dispositif de sécurité censé assurer le « déroulement démocratique » du référendum organisé par le président, Jean Marie Miossec. Tandis qu’une rue entière avait été barrée par la police, près de 150 Gardes Mobiles (les mêmes qui étaient intervenus dans l’enceinte de l’Université de Nanterre pour casser les piquets de grève étudiants avec une extrême violence) étaient stationnés non loin du bureau de vote. La section d’intervention de la police nationale et la Brigade Anti Criminalité, ceux la-même qui ont envoyé sept étudiants et étudiantes à l’hôpital lundi ont de nouveau et sans raison chargé les grévistes.

 

Avec une violence extrême (nez brisé, étudiante évacuée par les pompiers après avoir été tabassée, personnel administratif frappé et étranglé par les miliciens de la BAC, sa caméra brisée…) la police a installé un « cordon sanitaire » autour des files d’attente. Des scènes dantesques ont alors pu se dérouler avec le consentement de l’administration. Des membres des Renseignements Généraux se trouvaient devant le bureau de vote, à l’intérieur de l’enceinte du campus, à observer les votants. Un militant de SUD-Etudiant, voulant les prendre en photo pour condamner ces méthodes inadmissibles, s’est vu soumis à un contrôle d’identité et a été obligé d’effacer les clichés. D’autres étudiant-es qui patientaient dans la rue se sont vu-es pousser dans la file d’attente et obligé-es à aller voter, des policiers de la BAC observaient tranquillement les votant-es qui sortaient du bureau à quelques pas de la porte !

 

A l’intérieur du bureau, outre la question (pour ou contre le blocage) que nous remettons en cause, des pratiques douteuses ont été encouragées par les sbires du président. Des étudiant-es se sont vu-es refuser de mettre leur bulletin dans l’urne, et ont refusé de laisser « les démocrates présidentiels » s’en charger. Aucune liste d’émargement n’était disponible et des étudiant-es ont avoué avoir voté plusieurs fois. Certains étudiant-es, ne disposant pas encore de leur carte (doctorant-es par exemple), étaient soumis-es à un régime spécial : certain-es rentraient, d’autres non…

 

A l’heure où nous écrivons ces lignes nous ne disposons pas du résultat du vote, mais nous apportons notre soutien aux décisions du comité de mobilisation d’appeler au boycott du référendum, et nous remercions tous-tes les étudiant-es grévistes de ne pas avoir participé à cette mascarade sous haute surveillance (de nombreux policiers en civil filmaient les étudiant-es contestant les méthodes intolérables de la police…). Quelque soit les résultats, nous ne considérons ce référendum en rien légitime ou représentatif. Voter les matraques à quelques mètres des urnes, ce n’est pas notre conception de la démocratie !

 

Nous appelons donc les enseignant-es, étudiant-es et personnels à rejeter les méthodes autoritaires et dangereuses du président de l’Université Paul Valéry, et par la-même à rejeter ce référendum. Nous les appelons à se rendre nombreux et nombreuses en Assemblée Générale, seule organe légitime des luttes universitaires, pour décider ensemble des modalités de lutte et d’action qui nous permettrons d’obtenir l’abrogation de la LRU.

 

 SUD-Etudiant Montpellier, 13-12-07

 

 

 

Infos, tracts communiqués de novembre

 

 

Jeudi 29 novembre :

Témoignage sur les méthodes de l'UNEF.

 

 

Jeudi 29 novembre :

Les enseignants chercheurs se lancent dans la lutte.

 

 

Mercredi 28 novembre :

Témoignages et photos sur la violence policière à Nantes.

 

 

Lundi 26 novembre :

Programme de la mobilisation dans les universités de Strasbourg

 

 

Lundi 26 novembre :

Témoignage sur les affrontement à Tolbiac (Paris I).

 

 

Dimanche 25 novembre :

Appel de la coordination nationale étudiante de Lille.

 

 

Jeudi 22 novembre :

Communiqué de l'AG des étudiants de Strasbourg sur les manipulations médiatiques.

 

 

Lundi 19 novembre:

Communiqué de SUD étudiant Strasbourg sur les groupuscules contre la grève

 

 

Dimanche 18 novembre:

Communiqué et argumentaire d'AL 93

sur les anti-grévistes.

 

 

Dimanche 18 novembre:

Témoignages de 2 victimes de la violence policière à Tours.

 

 

Vendredi 16 novembre:

Communiqué de l'assemblée générale des étudiants de l'UMB

 

 

Vendredi 16 novembre:

Communiqué d'AL-Alsace contre la répression policière !

 

 

Jeudi 15 novembre:

Communiqué de SUD étudiant Rennes face aux  manipulations médiatiques

 

 

Jeudi 15 novembre:

Communiqué fédéral d'AL

La grève appartient à ceux qui luttent !

 

 

Mercredi 14 novembre:

Communiqué d'AL-Alsace contre la censure à l'UMB.

 

 

Mardi 13 novembre:

Communiqué fédéral d'AL

Reconduire et généraliser la grève !

 

 

Mardi 13 novembre:

Communiqué fédéral d'AL sur les interventions policières.

 

 

Dimanche 11 novembre

Appel de la coordination étudiante de Rennes

 

 

Mercredi 7 novembre:

Tract d'AL-Alsace

 

Pourquoi se mobiliser contre la LRU ?

 

Vendredi 14 décembre 2007

Le traitement médiatique du mouvement étudiant...

et de la répression des lycéens à Nantes.

L’avis du Canard enchaîné.

 

Des choses qui n'existent pas

 

AVEZ-VOUS entendu parler de Pierre ? C'est un lycéen de Nantes. Il a 17 ans. Voilà deux semaines, le mardi 27 novembre, il est allé manifester contre la réforme sarkozyste de l'université. Il se trouvait sur les pelouses du rectorat, avec un bon millier de manifestants, quand les CRS et les flics sont arrivés, et ont chargé. Brutalement. En tirant au Flash-ball.

 

Pierre a reçu une balle dans l'oil. Transporté en urgence à l'hôpital. Dès le lendemain, le préfet se sentait en mesure d'affirmer aux journalistes que le diagnostic était «plutôt rassurant ». Ce préfet est formidable. Il est plus rapide que les médecins du CHU. Lesquels, deux jours plus tard, estimaient le pronostic « incertain » et relevaient un «potentiel de risque de perte complète de la fonction visuelle » : « Des complications peuvent survenir (décollement de la rétine, glaucome post-traumatique). » A l'heure qu'il est, Pierre est sorti de l'hôpital. Il a 23 jours dTTT. Et le pronostic est toujours incertain.

 

Alors, aviez-vous entendu parler de Pierre ? Les médias ont été d'une discrétion de violette à son sujet. Après tout, un gamin qui risque de perdre un oeil, ça n'est guère une information. Il n'avait qu'à pas. Il ne nous intéresse pas. Les seules victimes dignes d'attention sont celles auxquelles s'intéresse l'omniprésident Sarkozy. Savez-vous qu'à Nantes, le jeudi 29, près de quatre mille jeunes ont manifesté pour protester contre les violences policières, et notamment celle-là ? Il semblerait que tout le monde ne trouve pas parfaitement normal le fait que le droit de manifester s'accompagne désormais du droit à avoir un oeil en moins. Mais qu'est-ce que quatre mille personnes ? Dans les médias nationaux, rien ou presque.

 

Savez-vous qu'en fin de semaine dernière 30 universités françaises étaient encore bloquées ? 31 selon SUD-étudiants, entre 13 et 17 selon les anti-bloqueurs de « Libère ta fac »... Et que 41 lycées l'étaient aussi ? Là encore, les médias ont été d'une discrétion remarquable. Après tout, les principaux syndicats lycéens et étudiants Fidl, UNL et Unef ne soutiennent plus le mouvement, donc la ministre Pécresse a gagné, donc les blocages n'ont plus lieu d'être, donc c'est comme s'ils n'existaient pas, donc ils n'existent pas : pourquoi parler de choses qui n'existent pas ?

Pour être informé du fait que les facs françaises bougent, qu'elles bruissent encore de débats, d'assemblées générales, de manifs, de grèves, il n'y avait, ces derniers quinze jours, qu'un seul recours : les sites Internet du réseau Indymedia, à Paris, Lille, Nantes, Grenoble, Toulouse, Saint-Etienne, Clermont-Ferrand, ou Rebel-lyon à Lyon, Bellaciao à Paris, etc. Le tout formant une sorte de vaste place publique où claquent au vent les dazibaos, vivante, engagée, subjective, alimentée par des militants (donc pas forcément fiable : il faut recouper), avec tracts, vidéos, photos, appels à manifester, agit-prop, agendas, etc. Oui, c'est sur ce média alternatif, multiforme ouvert et bordélique qu'on pouvait (et qu'on peut toujours) s'en apercevoir, tellement il déborde de contributions ces jours-ci : la loi Pécresse, même assaisonnée de quelques milliards, ne fait toujours pas l'unanimité. Une info à transmettre à TF1...

 

Jean-Luc Porquet

« Le Canard enchaîné » - mercredi 12 décembre 2007 – 5

 

L'article du Canard au format .jpg

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Mardi 11 décembre 2007

Contre la LRU:

Appel de Nice du 9 Décembre 2007

Coordination nationale étudiante

 

Nous, représentant(e)s de 23 délegations d’universités mobilisées, réuni(e)s en coordination nationale les 8 et 9 decembre 2007, lançons l’appel suivant. Après plus de 7 semaines de mobilisation, la lutte contre la LRU continue dans les universités et les lycées. Nous sommes toujours des centaines de milliers à refuser la logique de la LRU : étudiant(e)s, chercheur(se)s, enseignant(e)s, personnels IATOSS, BIATOSS, lycéen(ne)s.... Plus de la majorité des universités, et de plus en plus de lycées sont toujours en lutte.

 

Le gouvernement répond à notre mouvement par deux moyens : des prétendues « avancées », et la répression.

Les annonces du gouvernement ne répondent en rien à nos revendications. La circulaire devant être rédigée pour rétablir un cadre national pour l’intitulé des diplômes ne permettra pas réellement de corriger la désharmonisation du contenu des diplômes qu’a créé la réforme LMD. L’augmentation des bourses de 7,2 % (260 euros /an) et l’accès aux bourses pour 100 000 étudiant(e)s ne résolvent en rien le problème de leur précarité : plus de la moitié des 2 millions d’étudiant(e)s seront toujours contraint(e)s de se salarier ! La rédaction d’une circulaire contre la sélection à l’entrée de l’université n’est que de la poudre aux yeux : de nombreuses universités et de nombreuses filières sont déjà sélectives, et ce phénomène est largement encouragé par la loi LRU. Enfin, l’annonce d’une hausse du budget de l’enseignement supérieur de 5 milliards d’euros a toutes les chances d’être un cadeau empoisonné.

D’abord parce qu’il n’y a aucune garantie sur l’attribution de ces crédits : ils seront répartis en priorité aux « universités d’élite » et formations professionalisantes, ce qui est un renforcement des inégalités et de la logique de la LRU.

Ensuite, parce que l’origine de ces crédits est inacceptable : soit des crédits d’impôts pour les entreprises (c’est-à-dire une réduction du budget de l’Etat et une forme de financement privé), soit la privatisation de 3 % d’EDF (c’est-à-dire déshabiller un service public pour en habiller un autre...)

Ces annonces ne représentent donc certainement pas des « avancées suffisantes pour arrêter le mouvement », comme le prétendent certains. On peut constater au contraire que notre lutte oblige le gouvernement à faire semblant de répondre à nos préoccupations... de façon superficielle et dérisoire pour l’instant. En amplifiant la lutte, nous pouvons le faire reculer ! Nous nous battrons jusqu’à l’obtention de nos revendications, principalement l’abrogation de la LRU, qui démeure malgré tout dans son intégralité : encouragement du financement privé, contrôle des entreprises- « bailleurs de fonds » sur le contenu des diplômes, pouvoirs exhorbitants des président(e)s d’ universités, précarisation des enseignant(e)s-chercheurs et personnels, sélection à l’entrée de l’université, mécanisme poussant à terme à l’augmentation des frais d’inscription...

 

Derrière les effet d’annonce du gouvernement se développe une répression sans précédent. Fermetures admnistratives, interventions de la police, de la BAC, des CRS , des Gardes mobiles, de vigiles, procès contre les lycéen(ne)s et étudiant(e)s mobilisé(e)s se généralisent. L’objectif de leurs opérations toujours plus violentes est d’intimider et de criminaliser tous ceux et celles qui se mobilisent, pour les isoler et briser le mouvement . Nous exigeons le retrait de toutes les forces de répression qui occupent les universités, ainsi que la démission de tous les présidents d’universités qui y ont fait appel.

 

Nous entrons dans une nouvelle phase du mouvement : une lutte sur la durée. Le mouvement cherche partout les meilleures formes pour continuer la construction du rapport de force. Notre priorité est de convaincre toujours plus d’étudiant(e)s de se mobiliser et d’être actifs dans le mouvement contre la LRU. Cela passe par des manifestations et actions massives, pour nous faire entendre et montrer notre force. Cela passe aussi par maintenir des cadres pour les étudiants mobilisés, et des Assemblées Générales nombreuses, seuls organes souverains et représentatifs du mouvement. Nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire (étudiants, enseignants-chercheurs, personnels IATOSS...) à mener la lutte à nos côtés.

 

Nous pensons toujours que le blocage, c’est-à-dire les piquets de grève, est le moyen le plus efficace pour permettre à tous de participer, sans la pression des absences en cours et de la suppression des bourses. Chaque fac doit trouver les modalités de lutte les plus en phase avec la réalité locale. Le mouvement ne s’arrêtera pas.

 

Nous rappelons que la lutte contre la LRU s’inscrit dans un contexte plus global de casse des services publics et des acquis sociaux. Les résistances se multiplient contre ce projet de régression sociale. Nous manifestons toujours notre soutien à tous les secteurs mobilisés, et appelons donc à poursuivre la convergence des luttes avec : les cheminot(e)s, les salarié(e)s d’EDF et GDF, les enseignant(e)s et lycéen(ne)s des lycées pro, les jeunes en lutte, les salarié(e)s de la grande distribution...

 

Forts du succès de la dernière journée nationale de mobilisation du jeudi 6 décembre, nous appelons :

 

mardi 11 décembre, à une journée nationale d’action interprofessionnelle, symbolique et groupée

 

jeudi 13 décembre, à une journée nationale de manifestation pour converger avec l’appel à la grève des salarié(e)s de la SNCF

 

samedi 15 décembre, à une journée de manifestation avec actions de débrayages économiques

 

La prochaine coordination aura lieu à Toulouse III, le samedi 15 et le dimanche 16 Décembre.

 

Coordination nationale étudiante de Nice, 9-12-07

 

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Mercredi 5 décembre 2007

Conférence débat:

les services publics face à la mondialisation néolibérale.

 

Avec la participation d'Alain Bihr (professeur de sociologie à l'Université de Franche-Comté.

 

Les services publics occupent une place centrale dans le débat sur le projet de traité constitutionnel européen (TCE).

 

Pour les défenseurs du Traité, le fait que quelques articles mentionnent les « services d’intérêt économique général » constitue une avancée formidable. Si seulement cela était vrai...

 

Mais la réalité est toute autre. Non seulement le TCE ne protège en rien les services publics existants, mais au contraire il les soumet à la loi de la concurrence.

 

Pourtant, de nombreux exemples récents ont montré les limites de la privatisation des services publics.

 

Mais pour l’Union européenne, développer la concurrence n’est pas seulement un moyen d’accroître l’efficacité de l’économie.

 

C’est réaliser un projet de société. Non pas celui d’une société solidaire, notamment à l’échelle européenne, mais au contraire une société de la concurrence de tous contre tous'.

 

Michel Husson,

Chercheur à l'IRES

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Mardi 4 décembre 2007

Pourquoi se mobiliser contre la LRU ?

 

Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincu de la nocivité de la LRU, il existe désormais une importante littérature sur cette loi scélérate. Une bibliographie a été réalisée pour que vous puissiez vous y retrouver:

 

biblio sur la LRU

 

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Lundi 3 décembre 2007

Appel de la coordination nationale étudiante de Nantes, 2-12-07

 

Le mouvement contre la Loi Pécresse continue

 

La mobilisation importante a contraint la Ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse, à un déblocage de moyens pour l'Université.

 

Cela n'est pas une réponse à la revendication première d'abrogation de la Loi d'autonomie des Universités des étudiant-e-s mobilisé-e-s depuis plus d'un mois.

 

La mission sur le cadrage national des diplomes n'apporte aucune garantie législative. Les annonces budgétaires de 20 milliards d'euros demeurent insuffisantes (10% de plus de budget par an) face à la pénurie de moyens dans les Universités, et rien ne garantit que ces promesses soient réalisées d'ici 2012. Par ailleurs, le financement public de l'enseignement supérieur ne peut pas se faire par la privatisation rampante d'EDF (en vendant des actions come le propose  Nicolas Sarkozy).

 

Tout cela ne change rien au coeur de la Loi. L'autonomie

 budgétaire des Universités, l'introduction forte des entreprises privées et leur influence dans leur contenu des cours en contrepartie de fonds privés, l'octroi d'un pouvoir arbitraire aux présidents d'Université, le risque d'une hausse des frais d'inscription, la précarisation généralisée du personnel enseignant et administratif sont toujours  présentes dans la LRU. Par conséquent, nous réaffirmons notre opposition à la loi Pécresse et nous condamnons les négociations de la direction nationale de l'Unef.

 

La LRU n'est ni amendable, ni négociable, que ce soit sur un plan local ou national. Depuis le début de la lutte, c'est la position de toutes les assemblées générales et de la coordination nationale, seules instances représentatives des étudiant-e-s mobilisé-e-s.

 

Si nous nous battons pour l'abrogation de la LRU, c'est  parce que nous nous battons pour le droit à l'éducation pour tous, et contre la destruction du service public. étudiant-e-s et lycéen-ne-s, avec la LRU et les 11 500 suppressions de postes dans l'education, c'est notre avenir qui est menacé.

 

Exiger l'abrogation implique donc de lutter pour une augmentation massive du budget de l'enseignement supérieur, pour la création des milliers de postes dont il y a besoin, pour de vrais diplômes nationaux reconnus dans les conventions collectives, pour l'égalité entre Français-e-s et Etranger-e-s dans l'accès aux études, pour la gratuité des enseignements et pour la redistribution interne des financements de la Recherche.

 

Cela implique aussi de lutter pour une augmentation massive des aides sociales, et d'être solidaires des salarié-e-s qui luttent en ce moment pour une amélioration de leur pouvoir d'achat. Nous appelons à la tenue d'Etats-Généraux de l'enseignement supérieur pour formuler des propositions en positif face au projet du gouvernement avec les acteurs de la communauté universitaire (les enseignants, les chercheurs, les Biatoss) et de leurs mouvements (SLR, SLU). De telles propositions sont de toutes façons, pour nous, subordonnées à l'abrogation de la LRU.

 

Il est possible de gagner, de faire reculer le gouvernement sur nos revendications. SNCF et RATP, Air France, EDF-GDF, avocats, salariés de la fonction publique... Sarkozy a beau dire qu'il ne reculera pas face à nous, lui et son gouvernement ont été affaiblis par les grèves. La réussite de la journée de grève du 20 novembre a montré qu'il existait une volonté de lutte dans de larges secteurs de la jeunesse et du monde du travail.

 

En effet, la LRU n'est pas une loi isolée mais fait partie d'un contexte de casse généralisée du service public dû à une libéralisation grandissante de la société et de l'économie française, ce que nous condamnons. Face à un Etat autoritaire, qui joue sur l'usure du mouvement contestataire, et constatant l'échec des négociations SNCF, nous annonçons que nous allons combattre et que nous réfléchirons à l'interruption du mouvement uniquement lors de l'officialisation de l'abrogation de la loi Pécresse.

 

Pour cela, la coordination nationale appelle les étudiant-e-s à approfondir et amplifier la mobilisation dans les campus, à créer des assemblées générales communes avec les enseignant-e-s et les personnels afin de consolider les liens en vue d'arriver à une cooordination nationale de l'enseignement supérieur. Les lycéen-ne-s doivent se mobiliser encore plus massivement. Et lycéen-ne-s et  étudiant-e-s doivent chercher la convergence avec les travailleurs, en premier lieu ceux de l'Education Nationale, notamment dans les universités et dans les lycées.

 

La plupart des présidents d'université étant en faveur de la LRU, ils n'hésitent pas à recourir à la répression pour briser la mobilisation. Les fermetures administratives, les interventions policières... ne répondent pas à de prétendus « problèmes de sécurité » :  elles visent à nous empêcher de nous mobiliser, c'est-à-dire nous priver de notre droit de nous révolter. Nous condamnons toutes les interventions policières et les arrestations. Nous exigeons l'amnistie de tous les inculpé-e-s des mouvements sociaux, y compris ceux du mouvement cheminot.

Nous exigeons la réouverture de toutes les universités fermées administrativement, et le retrait de toutes les forces répressives (polices, vigiles privés...) qui occupent actuellement des universités. Nous réclamons  la démission des présidents d'universités ayant fait appel à la répression et collaboré à l'expulsion de sans-papiers.

 

La semaine dernière, le mouvement a été veritablement victime d'un durcissement de la répression. Le recteur de l'academie de Nantes a interdit la tenue d'Assemblée générale dans les lycées. Les charges de CRS ont été particulièrement dures à l'encontre des manifestants ; un mineur a été gravement blessé à l'oeil par un tir de flashball.

 

Face à cette situation, nous réaffirmons que le droit de réunion, le droit de manifestation et de grève doivent exister pour tous, y compris les étudiants et les lycéens. Suspendre les cours est le seul moyen efficace pour que tous les étudiant-e-s, notamment les boursiers, puissent se réunir et décider ensemble de se mobiliser.

Sans piquets de grève votés dans des Assemblées Générales massives, les étudiant-e-s ne disposent pas réellement de droit de grève. Sans occupation des locaux, ils ne disposent pas véritablement du droit de se réunir.

 

Face aux tentatives de faire reprendre les cours par l'intermédiaire des référendums, nous réaffirmons la seule légitimité des Assemblées Générales pour décider des suites du mouvement : c'est dans les AG que les informations, les différents points de vue peuvent être échangés et que les étudiant-e-s peuvent voter en connaissance de cause.

 

C'est aux grévistes d'organiser eux-mêmes la prise de décision et non aux présidences d'université, qui pour la plupart soutiennent la réforme. Nous appelons donc au boycott des votes organisés par les administrations universitaires.

 

Les annonces du gouvernements, présentées par des organisations syndicales comme une raison d'arrêter le mouvement, tout comme la répression généralisée, visent à nous isoler. Loin de nous résigner à ce risque d'isolement, nous réaffirmons que notre mouvement a vocation à s'étendre dans les universités, dans la jeunesse et dans le monde du travail.

 

Le projet du gouvernement est de détruire l'ensemble des acquis sociaux. Face à ce projet, c'est ensemble que nous gagnerons : nous devons construire un mouvement d'ensemble des jeunes et des salarié-e-s pour riposter à l'offensive du gouvernement.

 

Nous appelons à un véritable service public dans tous les domaines : éducation, santé, transports, protection sociale ce qui  implique un réengagement massif de l'Etat dans le financement de l'enseignement supérieur et la recherche, la titularisation des précaires, l'augmentation des salaires et du point d'indice dans la fonction publique....

 

Nous appelons à une manifestation massive le 6/12 pour que le mouvement montre sa force et qu'il encourage plus d'étudiant-e-s et de lycéen-ne-s ainsi que d'autres secteurs à nous rejoindre dans la lutte : nous appelons à une manifestation massive pour assurer la visibilité du mouvement et son élargissement vers d'autres secteurs. Nous appelons en particulier les personnels de l'université à nous rejoindre dans cette manifestation dans des cortèges communs.

 

Nous appelons désormais à la tenue de coordinations nationales de l'enseignement supérieur qui inclueraient les étudiant-e-s et les personnels de l'université. Nous appelons à participer à toutes les initiatives d'autres secteurs en lutte contre le gouvernement et sa politique, en particulier à la manifestation des chômeurs et des précaires du 8/12.

 

Nous proposons une prochaine date de manifestation  interprofessionnelle le 11 (ou 13) décembre, et nous adressons en ce sens à l'ensemble des salariés et de leurs organisations.

 

Coordination étudiante nationale de Nantes, 2-12-07.

 

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Samedi 1 décembre 2007

 

Mouvement étudiant: répression policière sauvage...

Il ne faut pas se taire !

 

Quelques témoignages dans la foule de ceux qui nous parviennent ! A diffuser pour protester !

 

Répression inouie face au mouvement lycéen !

 

Des menaces, des avertissements, des plaintes absurdes, des flics dans les lycées... voila ce qu'on a depuis plus d'une semaine sur Angers.

Le lundi 26 Novembre au lycée Henri Bergson, nous décidons de voter du blocage après 2 AG informatives la semaine précédente. L'administration étant totalement opposée, elle condamne parce que le recteur les interdit... Connaissant bien la dirlo depuis le fameux mouvement contre la loi relative à l'égalité des chances, je passe au dessus et lui fait un gros doigt. Bref pendant l'AG un mec envoyé de l'UNI (syndicat d'étudiants fachos) fait 2 interventions ridicules (je cite : " oui c'est vrai il y des facs de riches et des facs de pauvres mais bon c'est la vie" ; je vous jure qu'il l'a dit texto et je trouve ça jouissif de l'entendre dire une telle connerie ! !). Gérant l'AG, j'explique relativement rapidement la loi en elle-même en la citant. Un pote étudiant de chez SUD me complète par la suite. A la fin de l'AG nous décidons de bloquer le lycée pour une semaine par un vote majoritairement favorable au blocage. Je précise que nous étions un peu plus de 250 lycéens sur 650 en tout, ce qui est pour moi relativement significatif. Bien sûr j'aimerais que tout le monde puisse voté mais l'administration ne veut pas faire d'AG ni de vote et encore moins de banaliser une heure de cours... Aussi, pendant l'AG la dirlo envoie sa garde fermer la grille d'entrée pour que les élèves présents à l'AG ne puisse plus rentrer par ce coté ("quand on est con, on est con !")... 30 sec après l'AG, 2 motards arrivent ainsi qu'une voiture de flics. Pas d'arrestations. Mardi matin, 2 motards débarquent pour créer un décor de répression. La dirlo n'aimant pas que l'on touche à son royaume, elle riposte en menaçant les internes participant au blocage de les renvoyer de l'internat, en appelant les parents d'élèves pour leur expliquer que le lycée n'est pas bloqué (nous sommes une bonne centaine à bloquer) et en faisant circuler une feuille comme quoi les cours se dérouleront normalement et que le lycée n'est pas bloqué. Conclusion : une bonne cinquantaine de lycéens sont rentrés en cours.

 

Mercredi matin, nous nous retrouvons en face de 2 fourgons de policiers (10 au total) et 2 motards. L'administration faisant pression sur les élèves et les parents, un bloqueur se fait frapper par un parent d'élève et une tension particulièrement violente s'installe : la dirlo se tâte de faire intervenir les condés mais finalement renonce. Il faut savoir que sur le site du lycée, il est noté tous les conseils pour passer le blocage : Je trouve ça intolérable et dangereux de manipuler les parents pour taper sur les élèves ! ! ! Sans oublier que la directrice me menace de porter plainte contre moi pour avoir pris une barrière qu'elle avait dans ses mains ; je précise que je ne l'ai jamais touché ni insulté ni même violenté...

 

Jeudi matin, c'est le summum de la répression : 3 fourgons, une voiture et 2 motards ! vers 10h, la dirlo donne l'ordre de forcer les blocages pour les faire sauter. Résultat : une solidarité lycéenne tellement forte des bloqueurs que la police a arrêté de nous péter la gueule à une entrée mais de l'autre, les flics ont été vraiment violent et ont réussi à dégager les bloqueurs. Etant très remonté et même en train de péter un véritable câble, Je dis à tous le monde de se réfugier à l'intérieur du lycée. Des élèves rentrent dans les classes et crient à l'injustice. La confusion s'installe et nous décidons alors d'envoyer en vain une délégation pour pouvoir faire une AG. Le comité de mobilisation décide alors de ne pas bloquer le lendemain pour ne pas risquer de se faire embarquer par les condés.

 

Voilà à quoi nous nous confrontons lorsque nous décidons d'agir avec un instinct démocratique, égalitaire ( tout le monde est bloqué et peut alors se mobiliser ou pas) et équitablement (nous débattons avec ceux qui sont hostiles à nos méthodes, nous essayons d'aider ceux qui ont des pb dans certaines matières...).

 

Pour information : Chevrolier, Joachim, Renoir et Paul Émile Victor sont bloqué sur Angers.

 

AG lundi pour la fac d'Angers, pour Renoir, pour Bergson (le lycée souffrant d'une dirlo parano et dangereuse). AG mardi 4 décembre pour Joach.

 

Je tiens également à signaler que des faits similaires ont eu lieu à Renoir avec des pressions administratives allant à l'exclusion.

 

Nous résisterons face à la répression, nous appelons tous les lycéens à se mobiliser car nous ne sommes pas isolés et nous sommes une véritable force collective ! ! !

 

Retrait immédiat de la L.R.U. ! !

 

répression au lycée pasteur de lille des question a se poser

 

Réflexions sur l'évènement à pasteur le jeudi 29 novembre

J'ai lu dans des articles, et entendus dans certaines conversations une demande de démission du proviseur. Sincèrement, de là a demandé la démission du proviseur c'est vraiment sévère. Ce que je veux dire, c'est que apparemment la proviseur, ne s'attendait pas à une intervention comme ça des policiers, surtout qu'à la base, je pense que personne ne savais, qu'ils avaient des équipements de CRS, du moins, c'est ce qui se dit.

 

Par la suite, les CRS ont réagies, réellement très violament, sans aucune distinction, c'est vraiment limite si une petite fille passer, elle serait morte écraser par des gorilles géants !

 

Mais ou est la démocratie ? D'accord, l'organisation entière du blocus n'était pas démocratique ! Mais ou est la raison dedans pour taper des gens qui sont pacifique ? La démocratie, n'est en faite qu'une violence ? Je pense qu'il faut adapter un certains point de vue, en particulier les CRS, ils ont oublié que, là ils étaient devant des lycéens qui protestaient, pas qui se bâtaient. Cela n'as aucunement donné une vue différente de la situation au CRS, ils ont foncé sans réfléchir . Après qui a commencé ? Cette question ne se pose pas, car la violence qui ont donné, a fait des blessés . Cette violence est réellement choquante. Il y a vraiment aucune distinction entre des lycéens et des adultes ? Peut être que les lycéens seraient moins choqué par cette violence, ce sont dit les CRS, vue qu'ils regardent des series d'actions avec pleins de violence ! Mais non, c'est pas du tout celà, tout le monde est choqué, et surtout les parents.

 

Liberté, égalité, fraternit... Ou es telle ? La liberté , n'était pas là, car la liberté d'expression a été " frapper "

 

L'égalité ? Définition : L'égalité c'est accepter d'être égaux, donc de ne pas faire de distinction entre des jeunes et des personnes plus âgés, être égaux a la base, veux montrer un même niveau social entre les gens , une même richesse, mais là, d'un côté des gens pacifiques non armé, et d'un autre des CRS armée, qui tirent avec plaisir...

 

Et la fraternité ? : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît ; faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir ». Donc, la violence est une chose complètement démocratique, elle est la représentation même de la situation si dessus. [Ironie]

 

J'avoue malgré tout, avoir du mal, a me mettre a la place des CRS, même si c'est leurs métiers, ils ont aucune justifications pour avoir charger, et être aussi Violent. Malgré ce qu'on vois et pense, la société est toujours aussi violente. Même si la peine de mort est enlevé, l'état a toujours des forces, qui devaient réagir plutôt en cas extrême ou en " parlant " que en frappant, car la seule chose qu'on en retient, c'est du dégout et de la haine envers ces gens là.

 

La simple question est : Pourquoi la proviseur étant " Choqué " n'as rien fait pour éviter que ces élèves soient " tabasser " ? La question se pose réellement, car étant responsable, ont a bien l'impression qu'elles n'est pas réellement régie a cela.

 

 

Répression policière à Lyon

 

 

Le 28 novembre dans la nuit, le campus de Bron s'est trouvé encerclé par une dizaine de cars de CRS et des gendarmes mobiles. Ils ont procédé à une évacuation musclée des étudiants grévistes occupant le campus et contrôlé leur identité. 13 personnes ont été arrêtées, des militants du mouvement, totalement arbitrairement. Le but officiel de cette opération était d'arrêter les participants d'une action « supermarché gratuit » : le but réel, en fait, était de casser le mouvement de grève, d'évacuer l'université occupée par les grévistes, de criminaliser les étudiants opposés à la loi Pécresse.

 

Nous exigeons que cesse la campagne de dénigrement des étudiants grévistes, orchestrée notamment par la présidence de l'université dont nous rappelons qu'elle a commis des actes de vandalisme en détruisant des locaux associatifs et syndicaux il y a deux semaines - actes que la police a pu constater. Pour l'heure, les forces de l'ordre ne sont toujours pas intervenues contre ces hors la loi. Deux poids, deux mesures.

 

Nous exigeons, par ailleurs, la réouverture des campus fermés administrativement.

 

Le comité de grève de Lyon 2 et les organisations signataires [1], feront tout pour obtenir la libération de toutes les personnes, de tous les grévistes arrêtés. Les chefs d'inculpation sont, a priori, sans rapport avec la réalité des faits ; surtout, les arrestations ont été totalement arbitraires. Elles apporteront les éclairages nécessaires en temps utile.

 

Voté à l'assemblée générale de l'iep, jeudi 29 novembre


http://rebellyon.info/article4666.html

 

LES VIOLENCES POLICIERES DOIVENT CESSER

 

Nantes: témoignage du lycéen blessé par flashball

 

Le manifestant blessé à l'oeil raconte

 

Le jeune Pierre Douillard, blessé mardi soir lors des affrontements avec les forces de l'ordre, est toujours hospitalisé. Il souffre de contusions sévères de l'oeil, et le pronostic reste réservé.

 

« Le scanner de mercredi montre qu'il n'y a pas de rupture du globe oculaire. Le médecin dit qu'on peut espérer un recouvrement progressif de la vue, qui peut cependant prendre plusieurs mois, explique son père Luc Douillard. Mais une perte de vision n'est pas exclue. Les contusions ne permettent pas, pour l'instant, d'examiner la rétine. » Pour l'heure, le jeune homme a une zone noire dans l'oeil qui gêne sa vision. « Les policiers m'ont repoussé jusqu'à la grille, témoigne le jeune garçon. Quand ça s'est passé, ils étaient à hauteur du portail. Moi, entre cinq et dix mètres d'eux. » Le groupe de manifestants s'est alors un peu dispersé, hors de l'enceinte du rectorat. Pierre, lui, à ce moment-là, est en première ligne. « J'avais la tête légèrement de côté, tournée vers la gauche.

 

Tout d'un coup, j'ai senti un choc. J'ai tout de suite retourné la tête et j'ai vu un policier en position de tir. Il avait un flashball jaune. » Pierre précise qu'il ne l'a pas vu tirer, « mais des amis m'ont dit qu'ils l'ont vu ajusté son tir vers moi. » La blessure ne peut pas être due, semble t-il, à un coup de matraque. « Le premier médecin que j'ai vu, un médecin du Samu, est formel là-dessus. »Ouverture d'une enquêtePierre est un militant « plutôt dans la mouvance libertaire ». « Ce n'est pas en tapant sur les jeunes qu'on va arrêter de manifester, dit-il. On n'a pas compris cette violence. On criait étudiants non-violents »

 

De son côté, Yves Monard, patron de la police, souligne qu'il y a a eu, mardi, un tir de flasball et un tir de lanceur de balles. « On ne sait pas, dit-il, quel tir a provoqué la blessure à l'oeil de ce garçon ». Deux autres jeunes hommes de 18 et 20 ans ont également été pris en charge par les pompiers. Suite à ces affrontements, la substitut du procureur a annoncé l'ouverture d'une enquête concernant les jeunes blessés. « L'inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l'enquête, précise-t'elle. Parallèlement à cela, une autre enquête est ouverte concernant les violences faites aux policiers ».

 

Nantes: Autre témoignage

 

« Une flashball m'a touchée au ventre »

 

Marie, c'est son nom d'emprunt, est étudiante. Partagée sur la loi Pécresse, elle est allée au rectorat par curiosité. Et a été touchée par le flashball d'un policier

 

« Je n'ai pas peur de la police parce que je n'ai jamais rien eu à me reprocher », dit Marie, noyée dans un groupe d'amis qui partent à la manif, hier après-midi. Elle n'a pas encore dit à ses parents ce qui lui est arrivé. Elle dit : « L'incident ne m'a pas traumatisé. » Mais sa voix tremble un peu quand elle parle.Elle était entrée dans le parc du rectorat, comme un millier d'autres.

 

Poussée par la curiosité. Quand les forces de l'ordre et les manifestants se sont affrontés, elle s'est mise « sur le côté ». Puis ils ont été poussés hors du parc et les grilles se sont refermées. « Je suis sortie du rectorat et je me suis retrouvée devant la chaîne humaine, en première ligne. J'ai senti le coup, je me suis pliée en deux. J'avais compris qu'on m'avait tiré dessus et j'ai commencé à suffoquer.

 

On m'a aidé à me mettre sur le côté. »Benjamin : « C'était un tir de flashball »Benjamin (c'est aussi un nom d'emprunt), était juste à côté ce soir-là. Il raconte : « C'était bien un tir de flashball. Le policier de la bac (brigade anticriminalité, NDLR), était là, juste en face, il visait. » Aujourd'hui, Marie s'interroge : « Il n'avait aucune raison de me viser. Au début, je croyais que ça tombait sur moi par hasard. »Après, elle dit s'être « écartée » et être « montée le long de la rue. Je pleurais, j'étais écœurée.

 

Je suis allée à une pharmacie et ensuite chez un médecin, près du commissariat Waldeck Rousseau. Il m'a ausculté, il a dit que je me suis pris un projectile dans le ventre qui avait un gros hématome », dit-elle en montrant son ventre.Elle rassure : « Mais c'est une brûlure, ça chauffe. » Son témoignage a circulé en assemblée générale. Elle va le déposer auprès de la Ligue des droits de l'homme.Marie n'est pas militante. « Mardi, je n'étais même pas au début de la manif. » La contestation étudiante, elle l'a rejointe après plus d'une semaine. « Sur la loi Pécresse, j'ai toujours un avis partagé.

 

Alors mercredi, j'ai assisté aux débats de l'université populaire (organisée par les enseignants, NDLR). J'y suis allée comme ça, juste pour les idées. Je sais qu'on a besoin de réforme de l'université

 

Réponse evasives et mensongéres de la police ça continue

 

la fin justifie les moyens. C'est en substance la réponse de plusieurs policiers concernant l'emploi du flashball qui a blessé le jeune Pierre Douillard à l'oeil

 

autre témoignage : près du rectorat, la police au grand jour !

 

« Comment les forces de l'ordre ont-elles osé lever la main sur eux ? » Entre guillemets. Son bureau donne sur le parc du rectorat. Elle a assisté, mardi soir, aux incidents opposant les étudiants aux forces de l'ordre. Une employée du rectorat, qui souhaire garder l'anonymat, témoigne :

 

Il n'est pas juste de dire que les jeunes « sont entrés en cassant un petit grillage. » En raison de travaux de voirie, la grille du rectorat est momentanément enlevée. Nul besoin de casser quoi que ce soit, l'entrée du rectorat ne présente actuellement aucun obstacle. (...)« Il ne s'est pas passé plus d'une à deux minutes entre le moment où les policiers se sont alignés face aux jeunes et le moment où ils ont chargé. Car oui, j'appelle ça une « charge ». Vu leur nombre, comment les jeunes, même avec la meilleure volonté du monde, auraient-ils pu s'exécuter aussi vite ? On ne leur en a pas laissé tout simplement le temps. Les premiers rangs reculaient avant même que les derniers entendent l'ordre et comprennent ce qui se passait.« De plus en plus « tassés » les uns sur les autres, certains n'ont pas eu d'autres choix que de tenter une fuite hors de la foule par les côtés vers le parking. Rapidement rattrapés et maîtrisés par des policiers restés en arrière.

 

Pourquoi les pourchasser ainsi, d'ailleurs ? Ils ne cherchaient pas à déborder les forces de l'ordre, ni à venir vers le rectorat. Ils fuyaient vers la grille du parking pour tenter de partir par la fac de Sciences.« Coups de pieds et coups de poings des jeunes contre coups de matraques et boucliers qui repoussent en force », dit votre article. Je ne vous le fais pas dire ! Malgré leur supériorité en nombre, il était flagrant qu'à partir du moment où les policiers chargeaient, les jeunes allaient « dérouiller »... Aucun « casseur » encagoulé et armé parmi eux, ça se voyait ! Comment les forces de l'ordre ont-elles osé ainsi lever la main sur eux ? J'ai ma petite idée sur la réponse... « C'est incroyable qu'on ait le droit de leur taper dessus comme ça. Ces jeunes n'avaient pas d'intentions violentes », dit un étudiant. C'était clair depuis le début ! ! ! Certes, ils stationnaient sur la pelouse devant le bâtiment... Et alors ? Ils chantaient, jonglaient et ne cherchaient aucunement à pénétrer dans le bâtiment lui-même. L'ambiance était bon enfant, et j'ai même vu, avant que les policiers arrivent, des jeunes se pousser gentiment pour laisser passer les voitures des premiers collègues qui partaient. Tout ceci aurait pu se finir dans le plus grand calme !

 

« Alors pourquoi cette « fermeté » ? (...) Les personnels du rectorat sont habitués à boucler rapidement le bâtiment en cas de manif pour que personne ne pénètre. La violence des policiers est imputable, en premier lieu, à la volonté affirmée du rectorat de chasser manu militari tout gréviste de son beau parc (...) N'oublions pas que les policiers ne font finalement, qu'exécuter des ordres (...)« Cinq jeunes interpellés ». Et menottés, avez-vous oublié de préciser ! On a embarqué ces jeunes comme des délinquants ! Leur faute : ne pas avoir reculé assez vite face aux policiers et avoir résisté ? La belle affaire ! Tout ceci valait-il une arrestation ? Même s'ils ont tenté de se défendre quand ils ne pouvaient plus reculer, quand ils ne pouvaient plus faire autrement, c'était pieds et poings nus contre des hommes entraînés, casqués, carapaçonnés, boucliers au poing et armés ! J'ai honte pour ce que j'ai vu sous mes fenêtres (...)Tous mes voeux de prompt rétablissement aux jeunes qui ont été blessés »

 

PAS DE JUSTICE PAS DE PAIX

 

La FCPE dénonce ces actes, notamment les tirs de flashballs.

 

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Jeudi 29 novembre 2007

UNEF: la nausée

 

Les méthodes de l'UNEF pour détruire un mouvement démocratique ! Témoignage d'un syndicaliste de Pau.

Jeudi 29-11

 

 

Je n'avais jamais vu dans ma vie de militant un tel cynisme, un tel culot, de tels mensonges... pour briser une lutte.

 

Cet après-midi une dirigeante du Bureau National de l'UNEF a débarqué à PAU pour faire la leçon à plus de 2000 étudiants si Béarnais qu'ils n'auraient rien compris à la loi Pécresse et qu'ils seraient seuls à lutter !! "Nous avons obtenu 15 milliards" a-t- elle proclamé !!! "Pas question d'y cracher  dessus!! "C'est énorme"(en réalité c'est peut-être cinq milliards sur cinq ans) etc. , gonflant les mesures en trompe l'oeil promises par la ministre à l'UNEF (Au fait l'UNEF, combien d'adhérents?)

 

Le SNESup en a 6000. Je me disais en l'écoutant mentir: "elle a de l'avenir au parti socialiste". Pour la ministre comme pour les médias, les enseignants et les personnels n'existent pas.

Pas de place pour eux autour de la table. On fait mumuche avec la si complaisante CPU, devenue une courroie de transmission du ministère, et la ségoléniste UNEF.

On nous refait le coup de la CFDT nous poignardant en pleine lutte sur les retraites. Dans le mouvement ouvrier de mon village (Labastide-Rouairoux), jadis, on parlait de "jaunes", de "briseurs de grèves". Aujourd'hui, dans l'air néolibéral du temps, ils sont devenus "la gauche moderne", "réaliste", "pragmatique"...

 

Après vingt jours d'un mouvement exemplaire, responsable, pacifique, démocratique, l'AG n'a pas suivi l'apparatchik parisienne de la jeunesse socialiste. Elle a revoté le blocage, plus que jamais soutenue par le SNESup

 

Ces centaines de jeunes luttent pour nous, et avec peu d'entre nous, même si nous savons que la communauté rejette majoritairement cette loi managériale , de soumission des universitaires, de la recherche etc.

A ce jour, aucun recul gouvernemental sur la dite loi Pécresse. De la provocation, de la répression, des tentatives de division, du mépris..

Alors, raison de plus pour ne pas lâcher!!! Nous le répétons: les présidents nous ont trahi; ils sont devenus les commis voyageurs de la loi, la courroie de transmission du ministère. Ils ne nous représentent pas. Ne comptons que sur nos  forces: nous sommes la majorité, nous sommes l'avenir du service public.

 

 J O. Secrétaire du SNESup, UNIVERSITE DE PAU.

 

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Jeudi 29 novembre 2007

Mobilisation contre la LRU:

les enseignants chercheurs entrent (enfin) dans le mouvement !

 

Voici la motion commune à Sauvons l'Université et Sauvons la Recherche, votée en A.G.  jeudi 29-11, et appelant toute la communauté scientifique et universitaire à UNE JOURNEE D'ACTION POUR LE JEUDI 06 DECEMBRE:

 

Motion de la première assemblée générale commune des collectifs « Sauvons l’Université ! » et « Sauvons la Recherche »

 

Jeudi 29 novembre 2007

 

Nous, membres de la communauté universitaire et de recherche, quels que soient nos statuts, nos disciplines, nos universités ou établissements, sommes réunis à la première assemblée générale commune des collectifs « Sauvons l’Université ! » et « Sauvons la Recherche ». Nous affirmons notre opposition totale à la loi LRU et plus largement à la politique menée par ce gouvernement et ses prédécesseurs, qui menace la qualité de la recherche et de l’enseignement supérieur. Solidaires du mouvement étudiant, nous condamnons la répression dont il est l’objet. Nous entendons prendre part à la lutte engagée pour une université ouverte, collégiale, démocratique, et un savoir scientifique protégé des intérêts politiques et marchands. Nous soutenons les revendications exprimées dans les deux pétitions SLR et SLU, que nous appelons à faire signer massivement.

 

Nous ne reconnaissons aucune légitimité à parler en notre nom à la CPU, ce consortium de présidents d’Universités que le renforcement programmé de leur pouvoir disqualifie pour représenter notre communauté.

 

Nous demandons l’abrogation de la loi LRU. Nous nous engageons à prendre toutes les mesures nécessaires pour obtenir la suspension de l’application de cette loi et l’arrêt de la politique de démantèlement du service public de recherche et d’enseignement supérieur. Nous demandons que s’engage dès à présent un véritable débat avec tous les acteurs de la communauté universitaire et de recherche, pour l’élaboration démocratique d’une autre réforme.

 

Nous appelons dès à présent l’ensemble des personnels de l’université et de la recherche à se mobiliser et faire entendre sa voix lors de la

journée d’action

avec grève et manifestations

du jeudi 6 décembre.

 

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Mercredi 28 novembre 2007

 

Répression :

la police "massacre" les lycéens à Nantes... avec la complicité de l'AFP !

Mercredi 28-11-07

 

12 lycées sont bloqués aujourd'hui (28-11-07) à Nantes. Journée d'action nationale, 2000 lycéens et 1000 étudiants défilent dans les rues de Nantes entre la place Bretagne et le rectorat.

La commission action avait organisé à la fin du défilé l'occupation du rectorat, se sont 1000 manifestants totalement pacifistes qui pénètrent dans les jardins du bâtiment. Immédiatement plus d'une centaine de CRS arrivent sur place et repoussent extrêmement violement, avec l'aide de la Brigade Anti-Criminalité (BAC), les manifestants.

Les coups de matraque pleuvent sur ceux qui forment une tentent de former chaîne au premier rang pour éviter les interpellations et permettre un départ groupé. Des tirs de flash-ball à bout portant ont lieu et un lycéen de 17 ans est gravement touché juste au dessus de l'oeil. Dans un autre coin, une personne venant de se faire arrêter est passée à tabac.

Et toujours pendant ce laps de temps, des policiers en civil (la BAC) lancent des cailloux sur les manifestants. Repoussées hors de l'enceinte du rectorat, 300 personnes prennent la décision de se rendre au commissariat de Waldeck Rousseau pour y réclamer la libération des étudiants arrêtés. 150 CRS les attendent et un face à face de deux heures sans aucune tension a lieu.

La semaine sanglante est chantée à de nombreuses reprises et des demandes de libération des personnes arrêtées ont lieux, sans succès. Bilan provisoire à 21h30, 5 arrestations, 2 blessés graves.

Alors que seulement une dizaine de projectiles sont lancés pour répondre (j'insiste sur le mot répondre) à la violente expulsion des jardins du rectorat, la dépêche AFP et le 19/20 de France 3 font état de près 7 blessés chez la police.

 

Ni l'AFP, ni France 3 n'étaient présents sur les lieux. Alors qu'un lycéen a gravement été blessé par le tir d'un flash ball, et que de nombreux coups de feu ont été vu et entendu par de nombreux témoins, la police nie naturellement avoir tirer.

 

 

Communiqué des parents de Pierre Douillard, lycéen blessé au visage par un flashball en manifestation devant le Rectorat de Nantes

 

Alors que le pronostic médical sur l’oeil de notre fils reste très réservé en cet après-midi, nous, ses parents, voulons savoir quel a été l’enchaînement des faits qui peut conduire la police à viser au visage, avec un flashball, un lycéen désarmé qui n’a même pas 17 ans, alors que son groupe de manifestants s’était retiré du Rectorat et se trouvait sur la voie publique hier soir.

 

Nous réclamons au Recteur d’Académie (que nous rencontrerons ce soir à 19 heures), au Préfet, au Procureur de la République, une enquête sérieuse sur les faits d’hier soir, non seulement pour Pierre, mais pour défendre l’intégrité physique et les droits de tous les jeunes lycéens et étudiants à manifester pacifiquement.

 

Par ailleurs, nous demandons à tous les témoins des faits de bien vouloir prendre contact avec nous.

 

Nous demandons aux professeurs d’accompagner les jeunes lorsqu’ils manifestent sur la voie publique, afin de ne pas les laisser démunis face à l’arbitraire.

 

A tous les jeunes, nous demandons ne pas céder à la provocation, car c’est justement ce que souhaite ce gouvernement. Unis dans la non-violence active, nous serons plus efficaces.

 

Luc Douillard, Emmanuelle Lefevre

 

Sources: Indymédia Nantes, Contre-Faits

 

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Lundi 26 novembre 2007

Contre la LRU:

la mobilisation continue à Strasbourg

 

Le patio de l'UMB est toujours occupé en journée ! N'hésitez pas à passer vous informer et échanger avec les étudiants et étudiantes mobilisés.

 

Mardi 27-11: manifestation à 13h

rendez-vous devant le patio,

22 rue Descartes

 

Mercredi 28-11: projection à 12h

du film "Université en danger, le grand soir"

(tourné alors que la réforme LRU était encore "dans les cartons")

Amphi 2, à l'institut Lebel, ULP (Strasbourg I)

 

Jeudi 29-11: Assemblée générale à 12h

Amphi 1, au patio, UMB (22 rue Descartes)

 

Mardi 4-12: Journée Fac morte

Blocage de l'UMB.

8h00 au patio de l'UMB (22 rue Descartes)

12h00 Assemblée générale devant l'URS

 

 

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Lundi 26 novembre 2007

Stratégie de la tension:

L'administration universitaire provoque l'affrontement à Tolbiac !

 

Après l'intervention violente contre les étudiants en grève à Tolbiac (PAris I), ce matin, lundi 26-11-07, un témoignage d'un enseignant chercheur vient éclairer les dessous de cette répression.

 

 

Bonjour à tous,

 

n'en déplaise à certains je me dois de vous faire part de ce que je viens de vivre ce matin à Tolbiac pendant deux bonnes heures (en essayant d'être le plus bref possible).

 

Comme vous le savez certainement, la présidence de Paris 1 a invité tous les étudiants et les enseignants à venir nombreux pour reprendre les cours au centre Pierre Mendès France (Tolbiac) ce matin à 8h (voir le message ci dessous), alors que le site est bloqué par des étudiants mobilisés contre la loi LRU. Voilà comment cette "invitation"(qui, malgré le caractère choisi des mots utilisés, revient à inviter les étudiants et les personnels à "débloquer" manu militari Tolbiac) s'est traduite sur le terrain ce matin :

 

Contrairement à ce qui se passe depuis le début du mouvement, aucun contrôle des cartes d'étudiants avant l'accès au site n'a eu lieu vers 8h35, heure d'ouverture des grilles. Très vite, parmi la centaine de personnes ayant investis les lieux, quelques dizaines d'étudiants (dont certains militants notoires d'extrême droite non étudiants à Tolbiac), assistés par certains enseignants et mêmes des directeurs de composantes ont littéralement chargé les étudiants bloqueurs (qui faisaient barrage de leurs corps pour empêcher l'accès aux différents ascenseurs) en tentant d'emmener avec eux, dans la bousculade et le chaos, de nombreux étudiants (pris en tenaille) pensant que les cours reprenaient pacifiquement ce matin.

Ces charges furent particulièrement violentes et elles se sont succédées pendant au moins 1h30, et ce malgré les tentatives de certains collègues (très peu nombreux dans ce rôle risqué de modérateur) et de certains personnels administratifs de s'interposer entre "ceux qui chargeaient" et "ceux qui subissaient la charge" : j'ai, comme d'autres, dû essuyer de nombreux coups (des chargeurs) alors que je tentais de m'interposer pour éviter que l'invitation de la présidence ne conduise à des heurts violents.

 

Je peux aussi témoigner ici de la complaisance, pendant une partie au moins des charges, de certains personnels de sécurité de l'université envers les "chargeurs", complaisance pouvant aller même jusqu'à l'invitation à charger (j'ai été en effet moi même invité à le faire !).

 

Résultat  :  de nombreux blessés, de part et d'autre, dont un étudiant bloqueur ayant subi un coup de cutter (je vous passe les scènes dantesques et sanguinolentes) ; l'équipe de direction qui pointe le bout de son nez (après ce qu'il faut bien appeler une "bataille") pour constater que son invitation (à demi-mot) à déloger les bloqueurs s'est traduite par des violences et des atteintes graves à la sécurité des étudiants sans qu'évidemment la situation ne soit débloquée ; cette même équipe de direction, constatant l'échec de son invitation, annonçant la fermeture du site et le dépôt de plaintes pour violences...

 

Quelles que soient les positions des uns et des autres concernant le blocage, il me semble qu'il est extrêmement dangereux et définitivement irresponsable de faire ainsi appel (comme le fait le message de la présidence) aux étudiants et aux personnels pour débloquer un site.

 

Ozgur Gun, MCF Economie

 

Message de la présidence:

From: Cabinet de la Présidence < cabpresi@univ-paris1.fr >

To: ensp1@univ-paris1.fr , iatosp1@univ-paris1.fr, biucujas@univ-paris1.fr, biusorbonne@univ-paris1.fr, bup1@univ-paris1.fr, etudiants@listes.univ-paris1.fr

 

Date: Fri, 23 Nov 2007 20:39:27 +0100

Subject: [ensp1] Communiqué de la présidence : Appel à la reprise des enseignements lundi 26 au centre Pierre Mendès France.

Les enseignements du centre Pierre Mendès France sont perturbés, et souvent interrompus, depuis maintenant quatre semaines. Il est essentiel pour la validation des premiers semestres des diplômes hébergés sur ce site que les enseignements reprennent le plus rapidement possible.

 

Lundi 26 novembre, le centre Pierre Mendès France sera ouvert en vue de permettre le déroulement de l'ensemble des cours et travaux dirigés. Tous les étudiants sont invités à venir dès lundi matin pour reprendre leurs activités pédagogiques. La présidence appelle les enseignants à venir nombreux pour accompagner cette reprise.

Dans le respect des priorités pédagogiques, l'université restera attentive aux modalités légitimes d'expression du mouvement étudiant.

 

Les centres Pierre Mendès France et Sorbonne seront fermés samedi 24 novembre mais rouvriront lundi 26 novembre au matin.

 

Cabinet du Président

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

12, place du Panthéon

75231 Paris

Tel :  33 1 44 07 77 03/04

Fax :  33 1 46 34 20 56

courriel : cabpresi@univ-Paris1.fr

 

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Dimanche 25 novembre 2007

Contre la LRU : la lutte s'amplifie.

Appel de la coordination étudiante de Lille.

 

Nous, étudiants de 67 universités, réunis en Coordination nationale les 24-25 novembre 2007 à Lille, adoptons l'appel suivant.

 

 

Plus de la moitié des universités sont en blocage total ou partiel et plus de 60 universités sont touchées par la mobilisation.

 

Nous rejetons la LRU parce qu'elle signifie la privatisation de l'enseignement supérieur. L'introduction de financements privés va renforcer les inégalités entre universités et filières et va permettre une mainmise du patronat sur le contenu des formations. L'université n'est pas responsable du chômage, et adapter l'université aux exigences du "monde du travail" ne rapprochera pas les étudiant-e-s de l'emploi : la professionnalisation est au contraire le plus court chemin vers la déqualification et vers la précarité. La LRU implique aussi la précarisation des statuts des enseignants et personnels, et la transformation des présidents d'université en véritables managers.

 

Nous refusons la logique d'autonomie financière, qui implique le désengagement financier de l'État, et donc l'augmentation à terme des frais d'inscription. Nous refusons également l'instauration d'une présélection à l'entrée de l'université, qui remet en cause l'accès de tous à l'université.

 

La ministre Pécresse a récemment annoncé le déblocage de moyens pour les étudiants en 1er cycle (réorientation, tutorat), ainsi que la suppression des cautions pour le logement... en échange d'un « retour au calme » sur les campus. Cela prouve que le gouvernement voit bien qu'il y a un problème dans les universités, et qu'il a peur du mouvement étudiant. Mais ces annonces ne répondent pas au problème central : la LRU, et les dangers qu'elle nous promet. C'est pourquoi nous demandons au bureau national de l'UNEF de prendre clairement position pour l'abrogation de la loi Pécresse , et de cesser toute négociation jusqu'au retrait de cette loi.

 

La LRU n'est ni amendable, ni négociable, que ce soit sur un plan local ou national. Depuis le début de la lutte, c'est la position de toutes les assemblées générales et de la coordination nationale, seules instances représentatives des étudiant-e-s mobilisé-e-s.

 

Si nous nous battons pour l'abrogation de la LRU, c'est parce que nous nous battons pour le droit à l'éducation pour tous, et contre la destruction du service public. Étudiants et lycéens, avec la LRU et les 11 500 suppressions de postes dans l'éducation, c'est notre avenir qui est menacé. Exiger l'abrogation implique donc de lutter pour une augmentation massive du budget de l'enseignement supérieur, pour la création des milliers de postes dont il y a besoin, pour de vrais diplômes nationaux reconnus dans les conventions collectives, pour l'égalité entre Français-e-s et Étranger-e-s dans l'accès aux études. Cela implique aussi de lutter pour une augmentation massive des aides sociales, et d'être solidaires des salarié-e-s qui luttent en ce moment pour une amélioration de leur pouvoir d'achat.

 

Il est possible de gagner, de faire reculer le gouvernement sur nos revendications. SNCF et RATP, Air France, EDF-GDF, avocats, salariés de la fonction publique... Sarkozy a beau dire qu'il ne reculera pas face à nous, lui et son gouvernement ont été affaiblis par les grèves. La réussite de la journée de grève du 20 novembre a montré qu'il existait une volonté de lutte dans de larges secteurs de la jeunesse et du monde du travail. Les cheminots en particulier ont montré que lutter contre Sarkozy et sa politique était possible.

 

En effet, la LRU n'est pas une loi isolée mais fait partie d'un contexte de casse généralisée du service public dû à une libéralisation grandissante de la société et de l'économie française, ce que nous condamnons.

 

Pour cela, la coordination nationale appelle les étudiant-e-s à approfondir et amplifier la mobilisation dans les campus, à renforcer les liens entre personnels, enseignants et étudiants. Les lycéens doivent se mobiliser encore plus massivement. Et lycéens et étudiants doivent chercher la convergence avec les travailleurs, en premier lieu ceux de l'Éducation Nationale, notamment dans les universités et dans les lycées.

 

La plupart des présidents d'université étant en faveur de la LRU, ils n'hésitent pas à recourir à la répression pour briser la mobilisation. Les fermetures administratives, les interventions policières... ne répondent pas à de prétendus « problèmes de sécurité » : elles visent à nous empêcher de nous mobiliser, c'est-à-dire nous priver de notre droit de nous révolter. Nous condamnons toutes les interventions policières et les arrestations. Nous exigeons l'amnistie de tous les inculpés des mouvements sociaux, y compris ceux du mouvement cheminot. Nous exigeons la réouverture de toutes les universités fermées administrativement, et le retrait de toutes les forces de police qui occupent actuellement des universités.

 

Nous réclamons la démission des présidents d'universités ayant fait appel à la répression et collaboré à l'expulsion de sans-papiers.

 

Suspendre les cours est le seul moyen efficace pour que tous les étudiant-e-s, notamment les boursiers, puissent se réunir et décider ensemble de se mobiliser. Sans blocages votés dans des Assemblées Générales massives, les étudiants ne disposent pas réellement de droit de grève. Sans occupation des locaux, ils ne disposent pas véritablement du droit de se réunir. Face aux tentatives de faire reprendre les cours par l'intermédiaire des référendums, nous réaffirmons la seule légitimité des Assemblées Générales pour décider des suites du mouvement : c'est dans les AG que les informations, les différents points de vue peuvent être échangés et que les étudiant-e-s peuvent voter en connaissance de cause. C'est aux grévistes d'organiser eux-mêmes la prise de décision et non aux présidences d'université, qui pour la plupart soutiennent la réforme.

 

Nous appelons donc au boycott des votes organisés par les administrations universitaires.

 

Nous exigeons la réouverture de toutes les universités fermées administrativement, et le retrait de toutes les forces répressives (polices, vigiles privés...) qui occupent actuellement les universités.

 

Leur projet est de détruire l'ensemble des acquis sociaux. Face à ce projet, c'est ensemble que nous gagnerons : nous devons construire un mouvement d'ensemble des jeunes et des salariés pour riposter à l'offensive du gouvernement.

 

Nous appelons à un véritable service public dans tous les domaines : éducation, santé, transports, protection sociale ce qui implique un réengagement massif de l'État dans le financements de l'enseignement supérieur et la recherche, la titularisation des précaires, l'augmentation des salaires et du point d'indice dans la fonction publique...

 

Nous reprenons l'appel de la coordination de Tours à la journée de mobilisation 27 novembre.

 

Nous appelons à faire du 29 novembre une manifestation nationale étudiants/lycéens.

 

Nous appelons à une journée nationale de solidarité avec les sans-papiers le 3 décembre.

 

Nous proposons une prochaine journée de mobilisation interprofessionnelle le 4 décembre.

 

Nous rejoindrons toute initiative proposée par les salariés en grève : leur combat est aussi le nôtre.

 

Nous appelons tous les jeunes et les salariés à se saisir de ces dates pour nous rejoindre dans la grève.

 

Nous appelons à la tenue de réunions interprofessionnelles dans toutes les villes.

 

Coordination étudiante de Lille, 25-11-07

 

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Jeudi 22 novembre 2007

 

Journalisme d’insinuation et de révérence contre des étudiants en lutte

 

Jeudi 22 novembre 2007

 

« Informer sur les faits ne pose que des problèmes techniques : il faut confronter les sources, vérifier les chiffres, fournir les indications les plus récentes et les plus complètes possible. » (Le Monde du 18 novembre 2007, dans son sermon contre les acteurs des mobilisations sociales, en général et étudiantes en particulier).

 

A Strasbourg, les étudiants en lutte ont pu vérifier comment certains de ces « problèmes techniques » sont résolus.

 

Un exemple, parmi des centaines d’autres, de journalisme d’insinuation et de révérence que conteste l’AG des étudiants.

 

 

Un incendie à charge contre les étudiants mobilisés

 

Le Nouvel Obs.com, le 16 novembre 2007 publie, sous le titre « Plainte de Strasbourg II après un début d’incendie », un article, fondé, semble-t-il, sur une dépêche d’Associated Press, que le « chapeau » résume ainsi : « Un incendie s’est déclaré vendredi matin dans une salle de cours, alors qu’une AG d’étudiants se tenait non loin . L’établissement a été fermé . » Trois faits exacts, mais le rapprochement entre les deux premiers est délibérément suggestif, comme le confirme la suite qui accrédite en les citant, sans la moindre vérification, les mensonges – comme on le verra plus loin – de Valérie Pécresse.

 

« L’université Marc-Bloch (Strasbourg II) a porté plainte vendredi 16 novembre après un début d’incendie à la mi-journée dans une de ses salles de cours, a-t-on appris auprès de la présidence.

 

Alors qu’une assemblée générale d’étudiants se tenait dans le hall d’entrée d’un des bâtiments de l’université, un rideau a pris feu vers 13h dans une salle vide après les cours du matin. Le sinistre ne s’est cependant pas propagé de façon importante. Après l’évacuation du bâtiment à cause des fumées et l’intervention des pompiers, l’immeuble a été fermé au public. […] La ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse a condamné "avec vigueur" un "incendie intentionnel (...) provoqué par des individus qui participaient au blocage de l’université" . Les étudiants qui la bloquaient avaient toutefois été évacués sans heurts jeudi soir par les forces de l’ordre. Dans un communiqué, Valérie Pécresse a renouvelé son appel à la fin des blocages dans les facultés. (avec AP) »

 

Des accusations mensongères (le blocage de l’université n’a pas été décidé), des affirmations sans preuve et partant diffamatoires reproduites sans la moindre vérification.

 

France 3 Alsace, sous le titre « "Un bâtiment de l’UMB fermé jusqu’à lundi" publie le même jour un communiqué de l’AFP qui dément partiellement les propos de la ministre sur le blocage d’ l’Université, mais qui accrédite la version des autorités universitaires et confirme le rapprochement entre l’incendie et la tenu d’une Assemblée générale :

 

« L’incendie s’est déclaré vendredi matin dans une salle alors que se tenait à proximité une assemblée générale des étudiants, a indiqué le secrétaire général de l’université. Des rideaux d’une salle de cours étaient en feu lorsque l’alerte a été donnée. Les pompiers sont intervenus et ont rapidement maîtrisé l’incendie tandis que les étudiants ont été tous évacués, a précisé M. Baraton. "Nous avons pensé que, pour ne prendre aucun risque, il était préférable de fermer l’université aux étudiants jusqu’à lundi", a-t-il expliqué. L’origine de l’incendie demeure inconnue. "Nous avons porté plainte, puisqu’il y a eu dégradation des locaux", a encore indiqué M. Baraton. Dans un communiqué, la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse a assuré que le "procureur de la République a été saisi de ces faits par le Président de l’université". "Il s’agissait a priori d’un incendie volontaire qui commençait à se propager au plafond" de la salle de cours, a précisé une source à la présidence de cette université qui compte 12.000 étudiants. Mme Pécresse a de son côté "condamné avec vigueur" cet "incendie intentionnel", provoqué selon elle "par des individus qui participaient au blocage". Le blocage de l’université n’a jamais été voté en assemblée générale. Une quinzaine de jeunes gens qui occupaient un amphithéâtre ont été évacués jeudi soir sur réquisition du rectorat. En revanche, au moment de l’alerte, une assemblée générale, à laquelle participaient environ 300 étudiants, se tenait dans le hall de l’université, à proximité de cette salle de cours. Jugeant l’incendie "inacceptable", Mme Pécresse a précisé qu’il faisait "suite à des actes d’intimidation à l’égard des personnels de l’université". Elle a renouvelé "son appel aux syndicats et aux étudiants à cesser les blocages qui sont sources de violence et d’affrontements". […] AFP »

 

Les accusations de Valérie Pécresse sont partiellement et discrètement démenties. Mais l’insinuation est maintenue, sans la moindre vérification [1].

 

Et il se trouve encore des journalistes pour se demander si la « suspicion » à l’égard des médias, comme ils disent, ne relève pas de la « paranoïa » comme ils disent également.

 

La réplique de l’AG des étudiants

 

L’AG de L’Université Marc-Bloc de Strasbourg (UMB) a adopté le mardi 20 novembre 2007 le communiqué suivant :

 

« Les évènements survenus vendredi 16 novembre à l’Université Marc Bloch (UMB) et la manière dont ils ont été traités démontrent une nouvelle fois les collusions objectives qui animent l’ordre dominant administratif qui se fait le relais des logiques politico-économiques d’un gouverne-ment et la quasi totalité des media aussi bien papiers que télévisuels.

 

Un feu s’est effectivement déclaré dans une salle du bâtiment 3 du Patio au cours de l’Assemblée Générale réunissant près de 400 étudiants. Le Nouvel Observateur, pourtant déjà une vieille parution, écrit avoir « appris auprès de la présidence » que « L’université Marc-Bloch (Strasbourg II) a porté plainte vendredi 16 novembre après un début d’incendie à la mi-journée dans une de ses salles de cours ». Le même article cite Valérie Pécresse « condamnant avec "vigueur" un "incendie intentionnel (...) provoqué par des individus qui participaient au blocage de l’université" ».

 

Benoîtement, les politiques, qu’ils soient femmes ou hommes, dans les media, peuvent sans crainte se faire juges et partis sans craindre l’attaque en diffamation. Sans rien commenter de tout cela, l’article qui se veut sûrement relever d’un journalisme rigoureux, nous livre un fait comme une vérité d’Etat assénée avec tant de vigueur qu’on peut se demander si l’assurance de ces propos ne cache pas autre chose. Faut-il encore rappeler, pour prouver « les vues et les bévues » de cette chère ministre, qu’il n’y a jamais eu aucun blocage à l’UMB.

 

Le journal L’Alsace livre, lui, les propos du bras droit de Bernard Michon, Monsieur Baraton, véritable petit-chef et tyran du personnel : « Nous avons pensé que, pour ne prendre aucun risque, il était préférable de fermer l’université aux étudiants jusqu’à lundi ». Presque jamais, n’est dit que tous les amphithéâtres avaient été fermés dès 11h le même vendredi pour empêcher les étudiants de se réunir attentant, par-là, à leur liberté d’expression et les obligeant à se retrouver dans le hall principal du bâtiment. Rien n’est dit encore du fait que la fumée aperçue depuis quelques minutes par les étudiants n’a été officiellement signalée que par l’un des responsables administratifs et que, c’est seulement 15 à 20 minutes après ce constat susceptible de laisser croire à un nouveau bluff de I’ administration, que les alarmes ont retentie.[…]

 

S’il y a de quoi s’interroger, reste que tous les journaux s’emparent du pain béni que représente la parole officielle des personnes les mieux placées : comme si la vérité sur le monde, mieux, la vérité sur leur monde et celui qu’ils nous préparent, était celle qui faisait loi. Quand ce n’est pas cela, c’est le spectaculaire qui est mis en titre comme en ouverture des articles ou encore le formidable courage de Bernard Michon ayant porté une nouvelle plainte après les deux autres portées contre X pour : « des tags anti-CRS et anti-UNEF, tracés à la bombe à peinture noire » (tout le monde a vu que ces tags étaient gris métallisé) et des menaces verbales. Eléments évidemment indiqués dans un encart réservé à ce cher Bernard Michon dans les DNA. […]

 

La liste serait longue des mises en avant et mises en exergues écœurantes de propos de personnes qui ont tout intérêt à ce qu’aucune contestation ne s’élève ; les présidents eux-mêmes, futurs chefs d’entreprise, sont trop contents de voir leurs pouvoirs décuplés par la réforme que l’on veut faire passer au sein des universités. Les journalistes, les media, qu’ils en soient conscients ou pas, se jettent sur ces paroles d’évangile en définitive assez rassurantes pour eux et leur position, ce qui montre bien que dans notre pays, il y a une différence de traitement automatique de la parole et que l’on est plus à même de croire un membre de l’appareil, aussi vil soit-il, non pour la vérité de ses propos, mais en raison de la position qu’il occupe et en raison de l’ordre qu’il représente. C’est dire que la liberté de presse et la liberté d’expression, dans notre pays, sont aujourd’hui de vains mots, des croyances que l’on accepte comme cette blague du « travailler plus pour gagner plus ». Rien n’est dit par exemple des mots véritablement racistes qu’un administrateur a clairement exprimé à un étudiant, la parole de ce dernier compter largement moins que celle de ceux qui se définissent comme des « serviteurs de l’Etat » ; aussi injuste, totalitaire soit-il, il faut le servir, ce qui n’est pas sans rappeler quelques années noires. Rien n’est dit non plus de l’interdiction d’affichage dans le hall du Patio complètement vidé par l’administration, initiative allant réellement contre la liberté d’expression. Rien du tout. […]

 

Les media et d’autres séides, véritables « casseurs de grèves » pour rêve de capitalisme tonitruant et élitiste, sont aussi parmi les complices patentés de ceux qui tentent d’empêcher un mouvement et de le réduire à de simples fauteurs de troubles sans cervelles, utopistes ou sans arguments. Les conditions de travail et d’apprentissage, l’augmentation généralisée des inégalités sociales que nous laissent entrevoir les différentes réformes sont inhumaines et intolérables : c’est parce que les étudiants réunis à Strasbourg et ailleurs ont conscience de cela et qu’ils militent contre un intérêt commun privatisé, que jamais ils ne se seraient tirés une balle dans le pied en allumant ce feu qui prend la forme d’un faux incendie fédérant vraiment ceux qui veulent nous réduire à « être de la chair à patron ». En l’état donc, l’Assemblée Générale condamne fermement cet acte, le déplore et se dégage de toute responsabilité.

 

De sorte que, s’il n’y a pas de fumée sans feu et que Valérie Pécresse continue « son appel aux syndicats et aux étudiants à cesser les blocages qui sont sources de violence et d’affrontements », il ne faudrait pas non plus nous faire prendre un feu pour une fumée, une cause pour une conséquence, car c’est bien sa réforme et celles qui s’appliquent dans le différents services publiques qui sont pour le moment « source de violence et d’affrontement ». […] »

 

AG de L’Université Marc-Bloch de Strasbourg (UMB)

 

Communiqué voté par l’AG, le mardi 20 novembre 2007.

 

 

[1] L’Alsace et Les Dernières Nouvelles d’Alsace ont conforté, eux aussi, la version des autorité.

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Lundi 19 novembre 2007

Communiqué de SUD étudiant Strasbourg

 

 

ECB, Stop la grève, UNI, Confédération étudiante, FNJ, même combat contre la grève

 

Entre opportunisme politique, et froide stratégie idéologique

 

Il est beaucoup de monde qui a remarqué que lors de ce mouvement, les lobbys anti-grève se sont manifestés plus tôt qu’à l’habitude... Ces collectifs ont pour point commun de se vouloir apolitiques, ne désirant se positionner pour ou contre la loi, tout en aspirant être un facteur de concorde entre les étudiants : mais la vision bisounours de leur monde s’arrête là.

Non seulement ils avancent masqués en refusant de s’afficher de droite comme c’est bien le cas (voir d’extrême droite pour certains). ils sont donc tous à ce titre pour la LRU et une université pour les plus méritants. Enfin ils sont des véritables acteurs de la situation de pourrissement de ce mouvement, et sont soutenus directement par le gouvernement et la droite.

 

En effet derrière leur volonté de défendre la liberté des étudiants, et sans rentrer dans le débat de l’aspect démocratique d’une grève (qui il faut bien le dire est un outil purement subversif), ces militants n’ont eu comme seul but, même lorsque la question ne se posait pas comme à Strasbourg, de mettre sur la table des débats, la question du blocage et du référendum.

Pas encore rassasié de cela, ils accusent les AG de désinformation, de non information, sur la loi, et cela pour la simple et bonne raison que ce débat là est obstrué par leur stratégie de blocage de l’AG (je ne parlerai pas de prise d’otage intellectuelle...). Ainsi ces étudiants se permettent donc de convoquer demain une manifestation apolitique contre la grève étudiante, même si le peu de fois ou ils se sont exprimés sur le fond de la LRU c’était pour la soutenir sans réserve... Derrière tant de battage, de stratégie collective, d’efficacité dans les tractages, il est vraiment à noter que ces militants sont non seulement bien formées mais aussi chevronnés. La thèse d’un mouvement apolitique est pour toute ces raisons totalement factices.

 

Dire que ces personnes sont apolitiques, argument déjà servis durant le CPE, est tout simplement faux. Que ce soit stop la grève ou étudiants contre le blocage, il ne faisait aucun doute que les jeunes populaires et les restes de l’UNI sont derrières tout cela (voir article sur L’UNI sur ce même site pour en savoir plus) ; même mieux, nous pouvons vous certifier que l’un d’eux est fiché comme étant très proches des FNJ. Quand à la Confédération étudiante sur Strasbourg, elle a été (c’est caricaturale, mais presque vrai), créée par l’AFGES pour piquer des voix à l’UNEF lors des dernières élections de l’ULP (rappellons l’impopularité de l’AFGES à l’UMB, et des élections proches la-bas début décembre). Enfin rappelons que Julie Coudry et son syndicat que nous considérons, à SUD comme étant de droite, se félicite de la création de licence Club Med', n’hésite pas à fricoter avec Bébéar ou les patrons à l’université d’été du MEDEF. Bon, supposons que bien que l’on soit face à une coïncidence et que en effet ces collectifs soient apolitiques, avec des gens de droite par hasard, il est tout aussi intéressant de constater que ce véritable plan de communication est planifié au gouvernement et à l’UMP.

 

"Pour voler au secours de Pécresse, L’UMP a suggéré au syndicat maison l’UNI de créer ECB. Le 9 Novembre les service presse de l’UMP signait le premier communiqué signé "ECB", appelant au vrai débat, et au vote à bulletin secret. Le chef de l’État d’après le Canard Enchaîné (qui n’est pas connu que pour dire que des conneries), a suggéré a Devedjian de préparer de grandes manifestations antigrève ( ou plutôt "une marche citoyenne contre les privilèges" aurait déclaré l’homme qui vient d’augmenter son salaire de plus de 172%). On est pas loin de la réplique de mai 68 contre la chienlit (il parait pourtant que tout y était à jeté selon le même président).

 

Donc non seulement ces personnes sont ni apolitiques, mais bien de droite, non pas indépendants mais guidés par les intérêts des patrons du gouvernement et de partis réactionnaires, mais enfin derrière leur dessin de concorde, il s’agit bien pour eux de souffler sur les braises, et de jeter de l’huile sur le feu. Pour toutes ces raisons nous pouvons faire quelques parallèle avec les SAC durant le mouvement de 68, interdit en 1982.

 

Mais là où dans le passé le SAC se présentait clairement comme anti-communiste (voir article sur l’UNI), ceux-ci avancent visages masqués. Là où dans le passé ils étaient virés, aujourd’hui on accepte qu’ils viennent pourrir nos AGs.

 

Un seul mot d’ordre:

Ils sont vichy, soyons pirates !

Virons les réacs !

 

SUD étudiant - Strasbourg, 19-11-07

 

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Dimanche 18 novembre 2007

Anti-grévistes, vos gueules!

 

La grève des transports pour la défense des retraites donne l'occasion à la droite de vomir sa bile haineuse. Micros et caméras pataugent dans la fange des inepties des anti-grévistes. Il faut répondre aux pires de ces délires.

 

"C'est une prise d'otages!". Non. Une prise d'otage, c'est si on t 'enferme dans une cave, menotté au mur, cagoulé, et que régulièrement on vient te foutre un pistolet sur la nuque en te menaçant de te buter parce que ta famille ne paye pas. C'est ça, une prise d'otage. Là, il s'agit simplement d'une grève.

 

"On nous empêche de travailler!". Non. Il n'y a pas de piquet de grève devant chaque entreprise. Personne n'est empêché de travailler. Simplement il faut nous démerder tous seuls pour nous déplacer, sans les cheminot-e-s et les traminot-e-s. Au passage, la situation illustre l'absurdité totale de l'aménagement du territoire qui consiste à loger les travailleurs et travailleuses à l'est de Paris et à placer leurs entreprises à l'ouest. Si habitation et travail étaient plus harmonieusement organisés, les transports ne poseraient pas tant de problème.

 

"Supprimer les régimes spéciaux, c'est une question d'équité". Non. C'est une question de dumping social. L'équité, ce n'est pas aligner sur le pire régime, mais sur ce qu'on peut faire de meilleur pour le plus grand nombre. Et l'équité n'est pas non plus à géométrie variable. Si la préoccupation réelle du gouvernement Sarkozy était l'équité, il instaurerait un salaire unique. Puisque tou-te-s les travailleurs/euses sont sensés cotiser le même temps pour leur retraite, pourquoi donc ont-ils et elles des salaires différents?! Voilà pour le coup qui est bien inéquitable! Allez, hop, tout le monde aligné sur le salaire moyen (1903 euros par mois en 2005), y compris le président de la République qui vient de se tripler son salaire pour gagner 10 fois ce salaire moyen!

 

"La mondialisation oblige à supprimer les régimes spéciaux". Non. Ceux et celles qui pensent ça sont donc prêt-e-s immédiatement à toucher un salaire chinois ou indien, puisqu'"avec la mondialisation on n'a pas le choix"? Bonne nouvelle pour leurs collègues qui vont pouvoir se partager la différence! La mondialisation n'est qu'un prétexte pour cacher des choix purement idéologiques.

 

"Avec l'allongement de la vie, il faut bien travailler plus longtemps". Non. La productivité augmente plus vite que l'espérance de vie. Donc la richesse existe pour financer largement cet allongement de l'espérance de vie. Simplement il y a un choix politique idéologique: laisser les capitalistes, les actionnaires, les possédants, accaparer cette richesse supplémentaire au lieu de la distribuer à ceux et celles qui ont contribué à la produire.

 

"C'était une promesse de campagne, être contre est anti-démocratique". Non. La démocratie, ce n'est pas tout est à prendre ou à laisser. La démocratie, c'est l'élaboration collective du fonctionnement de la société. Il n'y a pas de débat sur cette question, mais un passage en force du fait d'une lubie d'un seul homme. La démocratie, ce n'est pas un chèque en blanc.

 

"L'opinion publique est contre cette grève, les sondages le prouvent". Non. Un sondage n'a jamais rien prouvé. Tout dépend de la manière dont on pose la question. Demandons si vous pensez normal de travailler plus pour gagner moins. 99% de Non! Donc 99% de gens contre la contre-réforme des retraites de Sarkozy.

 

Alors les anti-grévistes, vos gueules! Arrêtez vos arguments de pilier de comptoir sans logique. Faites-vous greffer des neurones! Et soutenez plutôt ceux et celles qui sont en train de se battre pour le droit à la retraite de tous et toutes.

 

Car il faut être soit complètement stupide, soit totalement malhonnête pour imaginer que le gouvernement Sarkozy s'arrêtera aux régimes spéciaux. C'est l'ensemble du régime de retraite par répartition qu'il veut détruire pour faire plaisir aux actionnaires des assurances privées. Dès qu'il en aura fini avec les régimes spéciaux, c'est le régime général qui passera à la moulinette de l'allongement de la durée de cotisation (encore!) et de la réduction des pensions (encore et toujours!). Alors bien sûr que c'est chiant, crevant, exaspérant de devoir se débrouiller sans les transports en commun pour se déplacer. Mais les responsables, ce sont les saboteurs des retraites: Sarkozy, Fillon et Bertrand.

 

Battons-nous maintenant si nous ne voulons pas bosser jusqu'à ce que mort s'en suive!

 

AL93

 

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Dimanche 18 novembre 2007

Mouvement étudiant:

 

Répression policière musclée à Tours,

Le pouvoir panique !

 

Texte écrit par les deux victimes, maintenant libres.

 

On a toujours raison de se révolter!

 

Mardi 13 Novembre, vers 20 heures 30, suite à une manifestation dans l'après-midi, nous Mathilde Barthélemy et Antoine Bureau avons été arrêtés par les policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC). Deux policiers déguisés en civil, sans brassard ni autre signe distinctif, nous ont appréhendés violemment dans la rue alors que nous montions dans notre véhicule.

Pendant qu'un des policiers me menottait, une autre notifiait à Mathilde de ne pas bouger. J'ai tenté à ce moment de signaler de vive-voix aux passants mon arrestation avant d'être étranglé, aveuglé et insulté par le policier.

 

Pendant ces quelques secondes, Mathilde a souhaité elle aussi signaler mon interpellation en disant: « À l'arrestation !» La policière a rétorqué: « Ta gueule salope! », elle l'a giflée, étranglée puis ceinturée pour la menotter sur la voiture de police. Des étudiants alertés sont arrivés sur les lieux des interpellations en criant « Police partout! Justice nulle part! »

 

Sorti de la voiture tiré par mon écharpe, le policier m'a projeté contre le chambranle de la porte d'entrée du commissariat en me disant: « T'es con, c'est tout neuf ! » Ensuite j'ai traversé le couloir entre les policiers en tenue anti-émeute qui lançaient à leur collègue: « Il n'est pas assez abîmé »

 

Derrière leur casque ils lancent un « Libérez nos camarades » en rigolant et en frappant sur leur bouclier avec leur matraque. Celui qui me traîne dit aux autres que je pue. Un gradé en cravate renchérit: « Qui pue à l'extérieur pue à l'intérieur. »

 

Dehors, six cars de CRS stationnent.  Ils ''maintiendront l'ordre'' lors d'un rassemblement de solidarité quelques minutes plus tard.

Moi, Mathilde, suis arrivée peu de temps après Antoine au poste. Je suis sortie de la voiture et me suis faite pousser en avant par la policière de la BAC qui me disait: « T'avais qu'à pas l'ouvrir ». Les policiers en tenue anti-émeute qui se tenaient devant l'entrée du commissariat ont lancé à mon  passage « Reste mignonne ». Je suis ainsi entrée, remarquant au passage Antoine qui était humilié verbalement dans la salle d'alcootest. La policière m'a entraînée jusqu'à une cellule d'isolement pour me faire déshabiller et procéder à ma fouille. Une fois cela fait, elle m'a mise en cellule de garde-à-vue.

 

Les conditions de garde-à-vue.

 

La cellule fait environ 3 mètres sur 2. Nous avons été respectivement trois au maximum dans cette surface de misère. Il n'y fait ni jour, ni nuit. En permanence, un spot éclaire la cellule sous l'oeil d'une caméra. Les murs sont maculés de traces de sang, de merde, de pisse et de vomi.

L'odeur est à la limite du soutenable. Quand il y en a, les couvertures qui puent couvrent à peine du froid et des courants d'air. Le manque d'hygiène des toilettes est insupportable.

 

C'est un lieu d'humiliations et de violences concentrées dans les cris, les coups de matraques et ceux qui frappent contre les portes.

Une jeune femme enceinte de 7 mois et demi restera dans ces conditions toute la journée de mercredi à nos côtés.

 

Après une audition dans la nuit, je suis sortie au bout de 20 heures de garde-à-vue avec une convocation au tribunal correctionnel de Tours pour le 9 avril 2008 à 9 heure. On m'inculpe de rébellion avec violences, alors que c'est moi qui les ai subies.

Quand à moi (Antoine), ma garde-à-vue à été prolongée à 20 heure le mercredi soir. Depuis 24 heures, je suis inculpé de violences volontaires sur un officier de police lors de la manifestation de la veille. J'ai été auditionné à 4 reprises, dont 2 fois au cours de la nuit. La prolongation  a été totalement arbitraire et visait uniquement à continuer la répression d'un militant politique. Les enquêteurs se sont acharnés à me mettre en examen. Ils ont été jusqu'à faire appel à la police scientifique pour scanner les semelles de mes chaussures pour prouver qu'elles avaient bien piétiné l'uniforme de la ''victime''. Sans résultat naturellement...

Je suis sorti le lendemain midi, après 39 heures au trou, sans convocation devant la justice. . Malgré tout, le  procureur peut donner des suites judiciaires à tout moment. Je reste sous sa menace, bien qu'en 39 heures il n'a pu déterminer aucune charge.

 

Au cours de notre garde-à-vue, la police a annoncé que  Mathilde était libre. C'était faux, et pourtant certains syndicats ont répandu la fausse information. De la même manière, les journalistes de La Nouvelle République ont annoncé notre libération alors que l'un de nous restait encore en cellule.

Les journalistes sont la voix de la Police, nous dénonçons cette collusion!

 

Nous dénonçons la violence policière !

 

Nous dénonçons fermement ces conditions de détentions indignes!

Nous exigeons l'arrêt des interpellations des militantes et des militants politiques!

Nous dénonçons la criminalisation des mouvements sociaux.

Face à la répression sociale, nous appelons à une riposte politique.

Nous exigeons l'arrêt immédiat des poursuites contre Mathilde ! Nous appelons, dans le cas où la justice tienne la barre, à un rassemblement de soutien à Mathilde le 9 Avril 2008 dès 8 heure 30 devant le Palais de Justice de Tours. En solidarité, nous appelons à signer la pétition en notre soutien.

Quand manifester est devenu un délit, se révolter contre l'État policier est devenu un droit, et un devoir essentiel.

 

Tours, le 17 Novembre 2007

Mathilde Barthélemy et Antoine Bureau.

 

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Vendredi 16 novembre 2007

Communiqué de l'Assemblée générale de l’UMB

16-11-07

 

Les étudiants de l’université Marc Bloch (UMB) réunis en Assemblée Générale souveraine sont en grève depuis le 13 novembre pour demander l’abrogation de la loi relative aux libertés et aux responsabilités des universités (LRU).

 

Très rapidement, une convergence des luttes à été affirmée avec les différentes fractions professionnelles exprimant leur mécontentement comme avec les sans-abris et les sans-papiers. Cette décision prend seulement acte de la logique systématique du gouvernement à mettre en pâture l’intérêt général aux entreprises privées. Plus généralement, le système d’application fractionné des différentes lois ou réformes à différents niveaux est une mécanique cohérente d’ensemble qui vise surtout à homogénéiser pour mieux flexibiliser, précariser, (néo)libéraliser et, si l’on y regarde plus attentivement, empêcher toutes les formes possibles de contestations, de critiques.

 

Devant le cynisme d’une droite qui se dit « décomplexée » et d’une semi-gauche molle, les étudiants ont décidé, en Assemblée Générale, de situer leurs luttes sur tous les fronts parce que ce qui semble une pluralité de dimensions n’est qu’une seule et même logique de marchandisation et de financiarisation : l’enjeu consistant à éviter le renforcement d’un régime où l’ordre de la « performance », de l’« efficacité », de la « concurrence », du « contrôle » ou du « contrôle des objectifs » sont de maîtres mots parce qu’ils sont aussi largement relayée et partagée tant dans le monde de l’économie que par les media dominants.

Et plus précisément à Strasbourg, si les étudiants inscrits à l’université désirent passer par un master professionnel, cette modalité de formation doit être maintenue sans frais supplémentaires d’inscription tout en laissant la possibilité aux autres formes de cursus de recherche relatifs aux sciences humaines, savoirs non-utiles à l’économie et réellement critiques, de construire leurs études et leurs objets spécifiques. Cette autonomie de la pensée ne demande pas une « autonomie » de gestion économique, mais une augmentation des personnels enseignants, des aides sociales et du budget de la recherche et l’enseignement supérieur, garantissant une indépendance vis-à-vis des contraintes économiques : le temps de la recherche n’est pas le même que celui du propre à l’économie qui conditionne la « performance ».

 

Face à la résistance du gouvernement et dénonçant également les faux-semblants de négociation mis en oeuvre par des organisations non-représentatives, l’Assemblée Générale (de 600 étudiants) a décidé, jeudi 16 novembre, l’occupation (sans blocage) diurne et nocturne de l’Amphithéâtre I du bâtiment du Patio de la faculté. Le personnel dit IATOS et les professeurs de l’UMB avaient voté le même jour une motion soutenant le mouvement des étudiants et appelant à la grève pour le mardi 20 novembre.

 

Aux alentours de 21h20, le président de la faculté Bernard Michon, accompagné du secrétaire général Bernard Baraton et du recteur de l’académie Gérald Chaix (ces deux derniers adoptant une attitude de dédain et de mépris), est venu non pas négocier avec les étudiants mais leur expliquer benoîtement avec toutes les roueries du politicien que l’occupation n’était pas légale et que si la loi LRU pouvait peut-être poser de petits problèmes les arguments étudiants n’avaient aucun fondement.

C’est à 22h50 que plus d’une centaine de gendarmes mobiles et CRS lourdement équipés ont méthodiquement encerclé la faculté avant de pénétrer en force à l’intérieur du bâtiment pour intimer à la soixantaine d’étudiants d’évacuer sans quoi ils utiliseraient la force. Les étudiants, une fois dehors se sont dispersés dans le calme, malgré la pression des policiers qui, toujours armés de boucliers et menaçants, se rangeaient en ligne.

 

Par cet acte ultime d’une grande violence, indiquant les accointances entre le régime néolibéral et certains des chiens de garde que ce régime trouve en masse dans certaines administrations, Bernard Michon, comme d’autres présidents d’université, nous montre bien que sous le règne sarkoziste l’emploi des armes est le seul moyen d’appliquer des politiques illégitimes.

 

Faut-il rappeler à Nicolas Sarkozy qu’un roi, même élu, ne peut s’endormir sur des baïonnettes ?

 

Devons-nous rappeler aux « serviteurs de l’état » (tel qu’ils se nomment eux-mêmes) qu’il y a différents niveaux de légalité et que la liberté d’expression et le droit de grève sont en haut de la hiérarchie des normes ?

 

 

Nous nous alarmons de ces atteintes graves à plusieurs de nos droits constitutionnels et nous réaffirmons, face au monopole de la violence et de l’imposition soi-disant légitime d’un Etat où le « nettoyage idéologique » et la « karchérisation » sont les leitmotivs servant le néo-libéralisme inhumain, que nous continuons la lutte.

 

Assemblée générale de l’UMB

 

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Vendredi 16 novembre 2007

Communiqué d'Alternative libertaire - Alsace:

 

Face aux répression policière et manipulations médiatiques:

Le mouvement étudiant est légitime !

 

Alors que le mouvement de contestation contre la loi d'autonomie des universités à Strasbourg grossit et affirme clairement son rejet de cette démarche de privatisation de l'enseignement supérieur et de la recherche, la seule réponse de l'administration universitaire et du pouvoir politique reste la répression policière.

 

Les étudiants qui occupaient pacifiquement l'amphi I de l'université Marc Bloch (Strasbourg II) depuis hier, jeudi 15 novembre, suite à une assemblée générale qui a regroupé plus de 600 personnes (étudiants, étudiantes, personnels enseignants ou IATOS), ont été expulsé peu avant minuit avec une débauche de moyens policiers (plus de 100 CRS pour une cinquantaine d'étudiants).

Une fois de plus, les chiffres annoncés par le pouvoir, repris sans aucune vérification par la presse, annonçant qu'une quinzaine d'étudiants "d'extrême gauche" avaient occupé cet amphi, contre l'avis de l'AG, démontre les manipulations dont le pouvoir est capable: plus de la moitié des 600 étudiants en AG avaient voté cette occupation et plus de 50, de toutes tendances politiques, étaient présents !

Et l'administration universitaire persiste dans cette stratégie de la tension: Aujourd'hui une assemblée générale plus massive encore n'a pu se tenir, tous les amphis étant fermés ! Pour couper court au débat qui s'engageait, l'administration a choisit de profiter d'une alerte incendie et ainsi de fermer les locaux !

Puis, c'est encore la force policière qui est intervenue pour empêcher les étudiants de manifester devant le rectorat, puis pour occuper l'université !!! L'université Marc Bloch est bien bloquée, occupée, mais par la police !!!

 

Ces pratiques liberticides ne visent qu'à étouffer un mouvement qui a pourtant déjà largement démontré son ampleur et sa détermination à refuser les méthodes autoritaires d'un ministère paniqué par la force de ce mouvement, incapable de prendre la mesure de la contestation en marche. Ce n'est pas ainsi, ni par le ton condescendant et méprisant utilisé pour s'adresser aux étudiants, étudiantes et personnels mobilisés, que le pouvoir pourra imposer une privatisation ! Si l'ère Sarkozy est marquée par un accroissement particulièrement violent de la répression policière, qui atteint une ampleur démesurée, elle doit aussi l'être par un mouvement populaire fort, déterminé et d'une ampleur plus importante encore.

 

A Strasbourg, comme ailleurs, le mouvement étudiant doit être pris au sérieux, et reprendra l'offensive. Alternative libertaire -Alsace continuera à soutenir ce mouvement, et à participer, aux côtés des étudiants, étudiantes et personnels, à manifester et occuper les locaux de l'université, qui est et restera publique.

 

Avec ou sans la protection des CRS, les patrons n'entreront pas à l'université !

 

Alternative libertaire - Alsace, vendredi 16 novembre 2007

 

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Jeudi 15 novembre 2007

Communiqué de Sud Etudiant Rennes
 

Droit de réponse: manipulation volontaire ou grossière erreur?

Dans un certain nombre de médias, on lit actuellement que Sud étudiant Rennes aurait rédigé un communiqué formulé comme suit: «Le comité de
grève n'accorde aucune espèce de légitimité au vote à bulletin secret. Nous considérons ce vote comme une tentative déguisée de briser le
mouvement sous couvert de "démocratie"». En réalité, comme il est précisé dans cette phrase, ce communiqué émanait du comité de grève de
Rennes II.

Ce communiqué mérite probablement quelques précisions supplémentaires.

Nous rappelons tout d'abord qu'un plusieurs irrégularités ont entâchés le scrutin organisé par la présidence et les anti-grévistes. Nous rappelons ensuite que la démocratie n'est en aucun cas un régime plébiscitaire. La démocratie suppose la participation au débat afin d'élaborer une décision collective, ce qui ne saurait se résumer à un choix buté entre deux options indépassables. Lors de l'organisation d'une mobilisation collective, les décisions se prennent collectivement par ceux et celles qui acceptent de participer aux assemblées générales.
 

Le vote tel qu'il a été concocté par la présidence et les anti-grévistes ne correspond en rien à un vote démocratique. Pour autant, nous
comprenons que certain-e-s veuillent des chiffres précis sur des questions qui concernent l'ensemble des étudiant-e-s.. Nous estimons
donc que les assemblées générales doivent réfléchir au moyen d'organiser des votes comptés qui soient respectueux d'une "démocratie
participative", c'est à dire qui permettent un comptage précis de tou-te-s ceux et celles qui participent aux assemblées générales. De
 cette manière, ni la présidence ni aucun-e étudiant-e ne pourra remettre en cause la légitimité des décisions de l'assemblée générale.
 

Nous demandons aux médias ayant publié le communiqué du comité de grève comme émanant de notre syndicat de bien vouloir corriger leur propos en publiant ce communiqué qui constitue notre réponse à toutes les personnes qui nous accusent de "dérives totalitaires" alors que,
depuis plus de 10 ans, Sud étudiant Rennes ne cesse de défendre l'auto-organisation des étudiant-e-s et la démocratie directe dans notre université. Nous exigeons toujours des excuses de la présidence quant à ses déclarations sur "les khmers rouges" et condamnons l'attitude condescendante et agressive adoptée par la présidence lors de la rencontre avec les grévistes cet après midi.

SUD Etudiant Rennes
R105 (batiment EREVE) Campus Villejean
Université Rennes 2 Haute-Bretagne
Place du recteur Henri Le Moal
CS 24307
35043 Rennes cedex
Renaud: 06 15 01 28 01
Jacques: 06 18 74 15 19
sud-etudiant.rennes@laposte.net

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Fédération des syndicats SUD Etudiant
25-27 rue des Envièrges
75020 Paris
www.sud-etudiant.org

sud-etudiant@sud-etudiant.org

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Jeudi 15 novembre 2007

 

Communiqué fédéral d'AL, 15-11-07

La grève appartient à ceux qui luttent

Alors que le mouvement étudiant continue de prendre de l’ampleur, l’enjeu central, le retrait de la LRU et la défense d’un enseignement libéré des intérêts privés, est occulté par un débat sur les blocages, et les votes à bulletins secrets sur la poursuite de la grève et du blocage. Les votes sont mis en place par les administrations des universités, soutenues par le ministère, c'est-à-dire ceux-là même qui combattent le développement du mouvement étudiant !

Ceux qui luttent doivent rester maîtres de leurs modes d’actions. Ce n’est pas aux présidences d’universités, aux dirigeants des entreprises, au gouvernement, ni même aux directions syndicales, qu’il revient de décider de la forme des luttes en cours mais bien à celles et ceux qui sont effectivement en grève et en mouvement

La démocratie directe, basée sur les échanges en assemblée générale, la prise de décision souveraine, le mandat révocable, n’est pas soluble dans un système qui nie la légitimité de l’organisation collective et qui n’est au final qu’un recours contre la grève. Comment mettre sur le même pied, d’un côté une assemblée générale de plusieurs milliers de personnes, un mouvement réfléchi et décidé et, de l’autre côté un simple vote « pour ou contre » auquel participe une part importante de personnes défavorables et extérieures au mouvement.

Nous sommes face aux prémisses de ce que va provoquer la loi anti-grève dite de « service minimum » qu’a fait passer ce gouvernement et qui instaure des votes « indicatifs » dans les entreprises de transports au bout de cinq jours de grève : une manœuvre d’instrumentalisation de la démocratie de la part du pouvoir, du Medef, et des médias aux ordres, pour encadrer ou stigmatiser les luttes sociales qui s’en prennent justement à la toute puissance du patronat et du gouvernement.

Dans les universités, à la SNCF, la RATP, EDF-GDF, c’est aux assemblées générales de décider de la de la conduite et de la poursuite du mouvement. C’est dores et déjà ce qui se passe avec la reconduction de la grève dans les transports. Malgré les manipulations gouvernementales, la propagande médiatique et la capitulation d’une partie des directions syndicales qui s’engagent dans une négociation sur la base des projets gouvernementaux contre lesquels se battent des dizaines de milliers de salarié-e-s.

L’expérience l’a déjà prouvé, la classe dirigeante ne connaît que le rapport de force, sans grève elle ne lâchera rien. La convergence des différents secteurs vers la journée de grève et de manifestation du 20 novembre constitue une étape supplémentaire pour imposer nos revendications.

Ceux qui luttent peuvent gagner ou perdre ; ceux qui ne luttent pas ont déjà tout perdu !

Alternative libertaire, le 14 novembre 2007
 

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Mercredi 14 novembre 2007

Communiqué d'Alternative libertaire - Alsace:

 

Le président de l'Université Marc Bloch entend étouffer toute contestation !

 

Aujourd'hui, mercredi 14 novembre, alors que des militants d'AL tenaient une table de presse dans le patio de l'Université Marc Bloch à Strasbourg, Bernard Michon, président de l'université, élu après le mouvement anti-CPE qui a du le traumatiser, est intervenu de façon virulente pour faire empêcher toute contestation !

 

Il a commencé par arracher une affiche apposée par les personnels de l'université affin d'annoncer une assemblée générale des personnels pour jeudi 15 novembre. Au cri de "c'est faux, ça, c'est pas vrai ", il a tenté de nous empêcher de replacer cette affiche à son emplacement.

 

Puis pendant de longues minutes, il a reproché à AL de tenir une table de presse, sans avoir demandé une autorisation, puis, de manière agressive et insultante, a annoncé qu'il demandait l'intervention des forces de police pour nous faire arrêter.

 

Refusant de discuter, Bernard Michon s'est contenté de contester notre droit à tenir une table de presse et à diffuser nos documents. Il a fini par demander à son responsable de la logistique, M. Goesel de nous expulsé manu militari et de nous confisquer une affiche pour, dit-il, "prouver notre présence"... que nous n'avions justement aucune envie de cacher !

 

Devant ce comportement agressif, le déni de l'idée même que les personnels de l'université et les étudiants et étudiantes puisse se mobiliser sur ce lieu, qui est pourtant leur lieu quotidien de travail et d'étude, nous sommes contraint de constater que M. Michon a perdu son sang froid au point de négliger les droits élémentaire d'expression.

 

* S'agit-il de la pression constante du pouvoir politique qui entend étouffer, grâce à l'administration universitaire et aux intervention des forces de police (CRS) et de l'armée (Gardes mobiles), toute possibilité de mouvement social dans un contexte de régression sociale particulièrement grave ?

 

* S'agit-il d'une stratégie de la tension appliquée par M. Michon de façon délibérée pour entrer dans des rapports de force violents avec le mouvement de contestation des étudiant-e-s et personnels, de façon à le discréditer ?

 

Toujours est-il que ces atteintes aux drois élémentaires d'expression démontrent bien les pratiques qu'entend employer l'administration de l'UMB, aux ordres du pouvoir politique, pour faire passer la réforme Pécresse.

 

Nous appelons tous les étudiants, étudiantes et personnels ATOS et enseignants à ne pas se laisser intimider et à occuper l'espace qui est le leur, à reprendre possession de son lieu de travail et d'étude, que l'on veut leur confisquer au profit d'une élite.

 

Alternative libertaire - Alsace, mercredi 14 novembre 2007.

 

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Mardi 13 novembre 2007

Communiqué fédéral d'AL, 13-11-07

 

Reconduire et généraliser la grève !

 

Les grèves démarrent à partir du 13 novembre à la SNCF, la RATP et dans l’énergie, en défense des retraites. La colère étudiante s’amplifie contre la loi Pécresse sur l’autonomie des universités. Manifestement, c'est la première épreuve de force du monde du travail et de la jeunesse contre les projets de casse sociale du gouvernement et du Medef. Faisons en sorte qu'elle soit décisive.

 

Dans les transports, les universités et la fonction publique, les militants et les militantes d’Alternative libertaire participent activement aux conflits en cours et oeuvrent en faveur d’un mouvement de grève reconductible, unitaire, massif et organisé à partir des assemblées générales de grévistes. Nous militons pour la convergence des luttes en cours et leur extension aux autres secteurs.

 

Face à un pouvoir qui alimente la division des classes populaires pour mieux régner et détruire les droits sociaux, il faut se préparer à un affrontement d’ampleur. Derrière la remise en cause des régimes spéciaux de retraites se profile en effet une attaque globale contre les pensions de tout(es) les salarié(e)s. Il s’agit d’enrichir massivement des fonds de retraites par capitalisation en leur ouvrant un vaste et juteux marché tout en nous faisant travailler plus et dans des conditions de plus en plus dégradées pour le plus grand profit des patrons et des actionnaires.

 

Faire plier Sarkozy sur ce terrain ouvrira à la voie pour imposer les exigences vitales des travailleurs et des chômeurs (droit au travail, augmentation des salaires, réduction du temps de travail, résorption de la précarité, accès à la santé, droit à un logement décent, régularisation des sans-papiers etc.)

 

Enfin, les assemblées générales, les actions communes de grévistes de différents secteurs doivent aussi permettre de contester la logique même du projet de société défendu par la classe dominante et d’affirmer la nécessité d’une redistribution des richesses en faveur des classes populaires.

 

Alternative libertaire, le 13 novembre 2007

 

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Mardi 13 novembre 2007

 

Communiqué fédéral d'AL:

 

Interventions policières et répression dans les universités :

le gouvernement a peur d’une extension de la lutte!

 

Le gouvernement a choisi : ce sera la matraque pour les étudiant-es. S’appuyant sur la complaisance de quelques présidents d’universités, les gardes mobiles (militaires) sont intervenus violemment ce matin contre les piquets de grève décidés en assemblée générale de l’université de Nanterre. Dans l’après midi, à Rennes, des étudiant-es ont été chargé-es et arrêté-es par une police qui a fait des arrestations ciblées de militant-es investi-es dans le mouvement étudiant.

 

Malgré tout, ce mouvement fait tache d’huile. Ce ne sont pas les fermetures administratives des universités ni la répression qui démobiliseront les étudiant-es, au contraire si l’on en juge par les nouvelles universités où étudiant-es, personnels administratifs, ouvriers et enseignants rejoignent la lutte contre la LRU et plus largement contre les tentatives de régressions sociales entreprises par Sarkozy.

 

La droite cherche à tout prix à casser et à minorer un mouvement massif et craint les convergences, déjà réelles, entre grévistes.

 

Alternative Libertaire, qui participe activement à la lutte, condamne les interventions policières contre les universités et soutient les mobilisations annoncées en novembre. Seul un mouvement large, convergent et uni pourra faire reculer ce gouvernement.

 

Alternative Libertaire

Le 13/11/2007

 

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Dimanche 11 novembre 2007

Appel de la coordination nationale étudiante

 

du 10 et 11 Novembre, à Rennes.

 

Nous, étudiants réunis en coordination nationale, représentant les assemblées générales de universités, constatons que la mobilisation prend chaque semaine de l’ampleur contre la LRU et les attaques du gouvernement. Plus de 50 assemblées générales ont eu lieu cette semaine, réunissant des dizaines de milliers d’étudiants. Plus de 25 universités sont en grève, dont plus de 15 ont voté massivement le blocage et l’arrêt total des cours. La mobilisation des étudiants s'annonce donc massive. Des assemblées générales sont prévues cette semaine dans presque toutes les universités.

 

Nous refusons la LRU parce qu’elle vise à démanteler le service public d’enseignement supérieur, amorcé depuis plus de 30 ans à travers de nombreux projets de lois (loi Faure, Projet De Waquet, Plan U3M, LMD, Loi de Modernisation des Universités), dont l’objectif principal est la mise en concurrence des universités à l’échelle mondiale comme aux niveaux nationnaux. La LRU va vers la privatisation des universités, augmentant ainsi le poids des entreprises et du privé. Les universités pourront être gérées comme des entreprises par des présidents tous puissants et des conseils d’administration avec encore moins de contrôle démocratique. Ainsi, les universités seront mises en concurrence avec comme conséquence une baisse du financement des filières considérées comme non rentables, une dégradation des conditions d’études dans les universités, et une augmentation de la sélection envers les étudiants. La loi instaure une pré-sélection des lycéens à l’entrée de l’université et facilite à terme l’augmentation des frais d’inscriptions. Nous appelons l’ensemble des lycéens-ennes à se mobiliser et à bloquer leurs établissements.

 

De plus, les personnels enseignants comme non enseignants seront précarisés et gérés directement par la présidence des universités : c'est la casse de leur statut qui est programmée.

 

Cette réforme n'étant ni négociable, ni amendable tant au niveau national que local, nous exigeons son abrogation.

 

La LRU n'est qu'une des mesures qui s'inscrivent dans la logique globale de casse de l'éducation, des services publics, et de l'ensemble des droits sociaux.

 

Nous exigeons un cadrage national des diplômes, une augmentation des aides sociales et du budget de l’enseignement supérieur, ainsi que la suppression des frais d'inscription. En particulier, nous exigeons le rétablissement des 22000 postes de fonctionnaires supprimés cette année dont les 11200 dans l'éducation nationale.

 

Nous exprimons notre solidarité avec les luttes des salariés qui se déroulent en ce moment et avec leurs revendications : contre la remise en cause des régimes spéciaux et pour le retour aux 37,5 annuités pour tous ; contre les franchises médicales ; contre la précarisation des statuts de la fonction publique. Cette solidarité ne doit pas être un vain mot elle engage tous les acteurs du mouvement social à travailler et à lutter ensemble. Nous dénonçons également la stigmatisation des immigrés et nous exigeons l’abrogation des lois anti-immigrés en particulier la loi Hortefeux, la régularisation de tous les sans-papiers et la fermeture des centres de rétention, et la fin des rafles. Au rouleau compresseur du gouvernement nous opposons la convergence des luttes tous les secteurs attaqués, qui seule pourra le faire céder.

 

Le gouvernement fait fermer les universités bloquées et envoie les CRS dans celles qui sont occupées. A la mobilisation, le gouvernement répond par des pseudo promesses et par une répression dans les universités, nous appelons au boycott et blocage des commissions de mise en place de la LRU. Nous condamnons fermement les fermetures administratives et les agissements de la police. Face aux référendums organisées par les administrations nous affirmons la seule légitimité des Assemblées Générales et des comités de grèves pour décider des suites du mouvement. Les votes à bulletins secrets doivent être empêchés car ils nuisent au mouvement.

 

Nous appelons la population à soutenir notre mobilisation, celle des cheminots et la grève du 20 novembre dans la fonction publique. C’est par une lutte de tous et pour tous, que nous pourrons faire céder le gouvernement.

 

Nous appelons les étudiants à se mettre en grève dès maintenant, à construire la lutte avec piquets de grève, blocage et occupation à discuter et convaincre autour d’eux pour construire un mouvement encore plus massif. Nous appelons tous les personnels des universités à nous rejoindre dans la grève.

 

Nous appelons à une journée nationale d'action de blocage des gares le mardi 13 Novembre.

 

Nous appelons à manifester aux côtés des cheminots le 14 ou le 15 novembre selon les villes. Nous appelons à manifester massivement le 20 novembre avec la fonction publique.

 

Nous appelons les salariés du public comme du privé à se saisir de ces dates pour nous rejoindre dans la grève, car c'est tous ensemble étudiants lycéens travailleurs que nous ferons céder le gouvernement.

 

La coordination ne reconnaît pas et condamne toute négociation de syndicat ou organisation avec le gouvernement car l’objectif est la mise en place d’un rapport force, le seul moyen de satisfaire nos revendications.

 

Rennes, 11-11-07

 

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Mercredi 7 novembre 2007

Loi Pécresse d'autonomie des universités:

licence Auchan ou master Areva ?

 

Après avoir créé lui-même les conditions d’une crise de l’université, le pouvoir entend aujourd’hui proposer sa solution: permettre aux universités d’aller chercher de l’argent ailleurs (entreprises, fondations privées, collectivités territoriales…).

 

Et cette autonomie des universités s’accompagne d’une nouvelle baisse des crédits de l’État…et rend donc obligatoire la course effrénée à la subvention privée. Il ne faut pas être devin pour comprendre ce qui se cache derrière cette loi d’autonomie (LRU)  du gouvernement Sarko-MEDEF.

 

 

Après des dizaines d' années de pénuries budgétaires, de gel des crédits de l’État, l’université connaît une crise ! Pourtant, prétendre la régler par une fausse autonomie financière ne servira qu’à la mettre sous une autre dépendance que celle de l’État.

 

 Une université autonome…

...au service des intérêts privés !

Naturellement, les nouveaux investisseurs de l’ université n’entendent pas les financer par bonté d’âme ! Ils attendent un retour sur investissement. Que ce soit les grandes entreprises, orientant la recherche selon leurs intérêts, ou les régions ou villes voulant une université de prestige pour attirer les habitants et les entreprises.

 

Drôle d’autonomie que de passer sous le contrôle des intérêts privés ! Et ce contrôle sera bien assuré puisque la LRU prévoit de diminuer les places attribuées aux élus des étudiant-e-s et des personnels dans les conseils centraux (CA, CEVU) pour donner le rôle principal aux représentants extérieurs (collectivités territoriales, entreprises…), choisis par le président seul !

 

Des universités autonomes…

...en concurrence !

Il va de soi qu’à partir du moment où les universités devront trouver elles-mêmes une partie de leur financement, une concurrence se mettra en place à différents niveaux:

 

Concurrence entre les différentes filières, plus ou moins intéressantes pour les investisseurs (certaines filières délaissées réduiront leurs capacités d’accueil… ou seront supprimées !)

 

Concurrence entre les universités situées dans des régions riches, comprenant de nombreuses grandes entreprises, et les universités situées dans des plus petites villes ou des régions en crise.

 

Concurrence entre les universités déjà suffisamment riches pour démarcher largement les investisseurs potentiels, et les petites universités.

 

Ce que nous propose cette loi, c’est un système universitaire à l’américaine, profondément inégalitaire, où les étudiant-e-s devront compenser les pénuries budgétaires, en payant des droits d’inscription toujours en hausse, et en restreignant l’accès aux facs ! Le prétexte économique servira donc à justifier une nouvelle sélection.

 

Une recherche autonome…

...contrôlée par les investisseurs !

Des exemples existent déjà: les universités de Nancy, dans le cadre d’un partenariat avec l’ANDRA (Agence National de Gestion des Déchets Radioactifs), ont du orienter leurs recherches en sciences humaines sur l’« acceptabilité » par les populations… alors que l’ANDRA recrute justement des personnes au niveau Master pour « faciliter le choix du futur site de stockage [de déchets nucléaires] et l’acceptabilité... » !

Bel exemple d’une recherche universitaire autonome...

 

 Une résistance autonome !

Le mouvement de 2006 contre la loi dite « sur l’égalité des chances » a démontré que la lutte paie, et que les étudiants, étudiantes et personnels des universités, organisés démocratiquement, peuvent faire reculer le pouvoir étatique, pour promouvoir un autre modèle universitaire, égalitaire et réellement libéré des tutelles étatique et patronale.

 

Le tract au format .pdf

 

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