Népotisme et grand capital

 

Trois nouvelles prisons pour Bouygues 

(N'oublions pas que Martin Bouygues est le parrain du dernier fils de Sarkozy...)

 Keren Lentschner, 08/01/2008

 

Le ministère de la Justice charge le groupe de concevoir, construire et gérer de futurs établissements pénitentiaires.

 

Elles sont décidément très convoitées les prisons françaises. Au terme d'une consultation qui l'opposait à ses trois grands concurrents français (Vinci, ­Eiffage et Spie Batignolles), Bouygues Construction a remporté le troisième lot de prisons mis sur le marché par l'État. Le groupe de Martin Bouygues se chargera à la fois de la conception, de la construction, du financement, de l'exploitation et de la mainte­nance de ces nouveaux établissements pénitentiaires à Nantes (570 places), Annœullin, près de Lille (688 places), et Réau, près de Melun (798 places). Soit, au total, 2056 places.

 

C'est la troisième fois que l'État a recours, pour des prisons, à ce dispositif de partenariat public privé (PPP). Le premier lot de quatre prisons avait été remporté en février 2006 par Eiffage; le second de trois établissements dont la construction est en cours avait été attribué à Bouy­gues en octobre 2006. Le système de PPP «assure en effet de meilleurs délais de construction, annonces et tenus », indique-t-on au ministère de la Justice. Son utilisation, qui connaît depuis environ deux ans une montée en puissance, a déjà fait ses preuves pour la construction d'hôpitaux, de routes ou d'écoles. Il devrait permettre, dans les années à venir, de mener à bien la rénovation des universités, promise par le gouvernement. Les groupes de BTP sont déjà sur la ligne de départ.

 

À la Santé

Avec les trois prisons confiées à Bouygues, l'État va plus loin. Pour la première fois dans l'histoire de la justice française, l'ensemble des services à la personne assurés dans ces trois prisons reviendra aussi au secteur privé : restauration, formation des détenus, accueil des familles, travail pénitentiaire et transport seront assurés par un groupement composé de plusieurs entreprises (Sogeres, Exprimm, Idex et Preface).

 

La livraison des trois prisons devrait intervenir à partir de 2010. D'ici là, les groupes de BTP français lorgnent un autre contrat, plus emblématique, celui de la prison de la Santé, à Paris. Le temps presse pour la rénovation de cet établissement dont les conditions sanitaires et de sécu­rité ne sont plus conformes aux normes. Les derniers travaux remontent à plus de trente ans.