Lutte contre l'exploitation maximale et raciste !

 

200 travailleurs  et travailleuses sans papiers en grève coordonnée !

 

COMMUNIQUE CGT SUR TRAVAILLEURS SANS PAPIERS EN GREVE

CGT Ile de France

 

PLUS DE 200 TRAVAILLEURS SANS PAPIERS SE METTENT EN GRÈVE POUR LEUR RÉGULARISATION ET EXIGENT CELLE DE TOUTES ET TOUS LES SANS PAPIERS

 

Le 13 février 2008, les cuisiniers "sans-papiers" du restaurant « La Grande Armée » se mettaient en grève pour exiger leur régularisation. Six jours après, en référence à la circulaire gouvernementale du 7 janvier 2008, sept, d'entre eux étaient régularisés.

 

Deux mois plus tard, le 15 avril 2008, plus de 200 travailleurs sans-papiers entament une nouvelle grève sur leurs lieux de travail, en ayant en tête la régularisation des dizaines de milliers d'autres "sans-papiers" vivant et travaillant en France.

 

Depuis des décennies, les travailleurs "sans-papiers" occupent les emplois dans les 150 métiers dits « en tension » (restauration, BTP, nettoyage, jardinage, aide à la personne…), là, où, en comptant avec eux, le gouvernement reconnaît qu'il y a officiellement un manque de main-d’œuvre.

 

 Dans le même temps, ce même gouvernement veut les empêcher de travailler en leur interdisant les emplois inclus dans la liste des 150 métiers….

 

La grande majorité d'entre eux a des feuilles de paye, déclare ses impôts et verse aux caisses d’assurance maladie, retraite, ASSEDIC…, des cotisations, sans pouvoir prétendre en retour en avoir le bénéfice.

 

Travaillant ici aux conditions des pays où la main d'œuvre est sous-payée, ce sont les délocalisés des branches non-délocalisables. Pour que les groupes dégagent de plus en plus de profits, ils sous-traitent en cascade. Du coup, pour que les troisièmes, voire septièmes sous-traitants récupèrent un bout de profit (qu’aura bien voulu lâcher le premier sous-traitant), on trouve en bout de chaîne des travailleurs sans droits et des travailleurs sans papiers.

 

Il faut arrêter l'hypocrisie et mettre un terme à cet esclavage moderne qu'imposent les patrons à ces travailleurs.

 

Le gouvernement et le patronat doivent prendre leurs responsabilités.

 

 Les travailleurs "sans papiers" doivent être régularisés !

 

Travailler dur pour nourrir sa famille, y compris quand elle est restée au pays, n'est pas un délit. Expulser le travailleur "sans papier" et priver ainsi sa famille des quelques dizaines d'€uros qu'il lui adresse chaque mois en est un, au moment où les révoltes de la faim gagnent les pays du sud.

 

Les "sans papiers" ne peuvent continuer à être, au quotidien, les victimes des rafles et des discriminations, à être entassés par milliers dans les indignes centres de rétention, et subir la violence et l’humiliation des expulsions.

 

Les travailleurs "sans papiers" de ces restaurants, de ces entreprises de nettoyage, du bâtiment… ont décidé à leur tour de dire stop! D'exiger leur régularisation.

 

Dans cette lutte, pour l'égalité des droits, ils ont besoin de la solidarité et du soutien des citoyens et des salariés de ce pays.

 

N'hésitez pas à venir les rencontrer sur leurs lieux de grève:

A Paris:

La chaîne de restaurant « Chez Papa » : grève et occupation - 206 rue Lafayette – 75010 Paris – métro Louis Blanc

 

 « Pizza Marzano » SARL Mountain Pizza Company : grève et occupation - 30 boulevard des Italiens – 75009 Paris – métro Opéra

 

« Fabio Lucci » : piquet de grève depuis le 27 mars – avenue Jean Jaurès – 75019 Paris – métro Porte de Pantin

 

Entreprises de construction – désamiantage – démolition – TDBM (Blanc Mesnil) – ARCADEM (Les Pavillons sous Bois) – DEMERET (Rueil Malmaison) – COGEDIM : grève et occupation – 6/8 rue Xantrailles – 75013 Paris – métro Olympiades

 

Dans le 91 :

VEOLIA : grève et occupation – 31 rue Ampère – Z.I. de Villemain – 91320 Wissous

 

LPP : grève et occupation – 1 chemin de la Maison Blanche – 91790 Boissy-sous-Saint Yon

 

MILLENIUM : grève et occupation – 14 rue Ampère – 91430 Igny

 

BBF (jardinage) : grève et occupation – Zone Industrielle (près de intermarché) – 91540 Ormoy

 

Dans le 92 :

US PASSION TRAITEUR : grève et occupation – 145/153 boulevard de Valmy – 92700 Colombes

 

Dans le 93 :

Magasin CASA NOVA : grève et occupation – 58 avenue Victor Hugo – 93320 Les Pavillons-sous-Bois

 

Dans le 94 :

Entreprises de nettoyage : ISS (Roissy) – SENI (Kremlin Bicêtre) – SAMSIC (Roissy) – DUCA (Grigny) … et bien d’autres

 

Grève et occupation : Maison du nettoyage – Fédération des Employeurs – 3 rue Jean Jaurès – Bâtiment A – 94800 Villejuif

 

PARIS STORE : Centrale d’achat distribution – 15/21 rue du Puits Dixme – 94657 THIAIS

 

Nous exigeons la régularisation de tous les "sans papiers"

Contacts CGT :

CHAUVEAU Raymond – 06.60.64.15.76

AUBRY Caroline – 06.61.33.34.66

NIEL Didier – 06.71.57.44.97

TRAVAILLEURS FRANÇAIS, IMMIGRES, AVEC OU SANS PAPIERS – SOLIDARITE !

 

 

Grève simultanée de plusieurs centaines de salariés sans papiers en Ile-de-France

 

LE MONDE | 15.04.08 |

 

Mardi 15 avril, à 8 heures, une centaine de travailleurs sans papiers ont investi le siège de l'organisme de formation des entreprises de nettoyage Faf Propreté, à Villejuif (Val-de-Marne). Au même moment, une vingtaine d'ouvriers en situation irrégulière occupaient un chantier dans le 13e arrondissement de Paris. Dans l'Essonne, à Wissous, une quinzaine de salariés sans titre de séjour manifestaient sur leur lieu de travail, une filiale de Veolia propreté. A 9 heures, une quarantaine de salariés de Millenium, société de nettoyage industriel, occupaient eux aussi leur entreprise, située à Igny, toujours dans l'Essonne. A Paris, un peu plus tard, vingt cuisiniers de la chaîne de restaurant Chez Papa, dans le 10e arrondissement, et huit autres de Pizza Marzano, dans le 9e, devaient occuper leurs établissements. Près de 300 travailleurs sans titre de séjour se sont mis en grève illimitée, le même jour, dans cinq départements de l'Ile-de-France, occupant le siège de plus d'une dizaine d'entreprises. Un mouvement qui a été organisé et coordonné par laCGT.

 

Africains pour la plupart, les salariés ont tous un contrat, mais ils ont été embauchés en présentant de faux papiers. D'autres viennent d'être licenciés quand leurs patrons ont "découvert" qu'ils n'étaient pas en règle. Tous cotisent, possèdent une carte Vitale, une feuille d'imposition, mais pas de titre de séjour. "C'est pour cela qu'on fait grève", scande Ousmane Kane, 30 ans, un des cinq grévistes du magasin Casa Nova en Seine-Saint-Denis.

 

L'opération est préparée depuis des mois par Raymond Chauveau, secrétaire général depuis deux ans de la CGT à Massy (Essonne). Il a l'expérience des grèves de sans-papiers pour avoir mené avec succès celles de la blanchisserie Modeluxe, en octobre 2006, 22 régularisations, et du restaurant Buffalo Grill, en juillet 2007, avec 22 autres régularisations. Enfin, en février, sept cuisiniers du restaurant parisien La Grande Armée ont obtenu aussi des papiers après une grève avec occupation. A chaque fois, les travailleurs en situation irrégulière en ont profité pour dénoncer des conditions de travail intolérables.

 

"ÇA CRAQUE DE PARTOUT"

 

"Notre seule arme, c'est la parole, explique Kouma Bakar, 37 ans. Nous sommes de véritables esclaves. Nous ne voulons pas voler pour manger, mais vivre à la sueur de notre front." Les grévistes veulent retrouver leur "dignité" avec un slogan : "On bosse ici, on vit ici, on reste ici." Pour Francine Blanche, secrétaire confédérale de laCGT, "notre action a pour but de montrer qu'une bonne partie de l'économie de la région repose sur des employés sur exploités".

 

La plupart de ces sans-papiers ont découvert à "la télé" qu'une grève peut conduire à une régularisation. "Pourquoi pas nous?", explique Issaga Traoré, 39 ans, cuisinier au restaurant Chez Papa. Ils ont donc décidé de rejoindre la CGT. A Massy, plus de 600 sans-papiers ont maintenant leur carte. Ils étaient 400en février.

 

Près de 150 bénévoles et militants ont été mobilisés pour encadrer les "camarades". "C'est le bon moment, se félicite M.Chauveau. Ça craque de partout. Les patrons demandent même qu'on régularise les travailleurs." Et les Africains osent désormais se montrer. "Je ne veux plus vivre en cachette", martèle Mamoudou Sissoko. "Ils en ont marre de leur situation", assure M. Chauveau.

 

Le but de cette opération, c'est la régularisation de "tous les travailleurs sans papiers". La CGT veut traiter directement avec Brice Hortefeux, ministre de l'immigration, et Xavier Bertrand, ministre du travail. La consigne est claire : pas de négociations avec les préfectures.

 

L'action se prépare depuis le début de l'année. Rien n'a filtré. Pas un mot sur l'opération n'a été prononcé via un téléphone portable, au cas où la police écouterait les conversations. Il fallait éviter à tout prix les fuites. Quelques travailleurs sans-papiers seulement ont été dans la confidence et ont pu assister aux réunions préparatoires.

 

Lundi 14 avril, à la veille de la grève, un SMS collectif leur a été envoyé avec un lieu de rendez-vous et une heure précise. "C'est une organisation à la française, l'heure c'est l'heure", insiste M.Chauveau. Il faut se munir de sa brosse à dents, de son téléphone cellulaire avec des recharges, de sa carte CGT… Et ne pas oublier les preuves, celles qui attestent que le patron savait qu'il employait un sans-papiers. "Moi j'ai des fiches de paie avec deux numéros de sécurité sociale", lance l'un d'eux. M. Chauveau sourit : "Très bien, amène."

 

Mustapha Kessous

 

Grève des cuisiniers sans papiers du Charlie Birdy !

 

Communiqué de Solidaires et de la CNT.

Dimanche 20 avril 2008.

 

Aujourd’hui, dimanche 20 avril 2008, cinq cuisiniers de la chaîne de restaurants « Charlie Birdy » ont engagé, avec le soutien de syndicalistes de la CNT et de SOLIDAIRES et de militants associatifs, l’occupation du restaurant du 124 rue de la Boëtie, où la chaîne a vu le jour.

 

Depuis plus d’un an déjà, ils travaillent là, cachés, sans papiers. Aujourd’hui ils ont décidé de sortir de l’ombre et de rejoindre les centaines de travailleurs sans papiers en grève pour leur régularisation dans les restaurants, les entreprises de nettoyage, sur les chantiers du BTP, entre autres secteurs, partout en Ile-de- France.

 

Il ne s’agit pas d’un simple restaurant. Charlie Birdy est une entreprise appartenant au groupe Bertrand, puissant trust de la restauration qui comprend entre autres les brasseries Lipp et Printemps, les restaurants Mood, Deli-Cieux, Baramaki, Impala Lounge, Libre-Sens, Angelina, les Grandes Marches, les cafés Madelios, Sir Winston, Tsé et World Bar, les restaurants rapides Bert’s, Viagio, Nemo, ainsi que de nombreuses cafétérias et franchises Quick.

 

Les occupants du Charlie Birdy adressent à tou(te)s les travailleuses et travailleurs du groupe, avec ou sans papiers, le message suivant : « tout le monde doit aujourd’hui rejoindre la lutte en cours pour la régularisation de tou(te)s les travailleuses et travailleurs sans papiers, et se dresser contre les injustices qui les frappent au quotidien (salaires, conditions de travail, logement, arrestations au faciès…)

 

LES SALARIES SANS PAPIERS OCCUPANT LE RESTAURANT CHARLIE BIRDY 124 RUE DE LA BOETIE M° FRANKLIN D ROOSEVELT

 

PRENEZ CONTACT AVEC LES SYNDICATS, REJOIGNEZ LE COMBAT !

 

SOLIDAIRES Paris 144 bd de la Villette 01 40 18 79 99/06 89 38 00 56 75019 PARIS

 

CNT Union Régionale Paris 33 rue des Vignoles 06 78 05 94 82 75020 PARIS