Crise des retraites, réformées en Pologne.
Il y a 10 ans la reforme du système de retraites a introduit les fonds de pensions en Pologne. Avec la crise actuelle, c’est l’anniversaire très amer pour les prochaines retraites.
Et la leçon n'a pas été retenue: c'est maintenant au tour de la santé d'être privatisée: voir l'article.
Article de Dariusz Zalega dans l'Humanité, octobre 2008.
2 miliard de zloty – c’est la
somme perdue par les fonds de pensions polonais (OFE) en seulement deux
jours – les 17-18 septembre. Jusqu’à aujourd’hui les OFE ont perdu au
moins 10 % de leurs actifs.
Les pertes sont liées au recul sur la bourse à Varsovie, ou les OFE ont
placé 30 à40 % de leurs avoirs (la reste est placé tout d’abord dans les
obligations d’État).
En 1997, la réforme du gouvernement de droite avait introduit trois piliers de système de retraites – d’ailleurs selon les recommandations de Banque Mondiale : Un pilier traditionnel - solidarité générationnelle (ZUS), un autre pilier à la base de fonds de pensions polonais (OFE) et un dernier pilier non obligatoire, construit par les entreprises. Tous les grands médias ont soutenu la reforme, d’autant plus qu’ils ont reçu des sommes colossales de budgets publicitaires d’OFE.
La problème est que l’année prochaine un premier groupe de personnes devraient percevoir des retraites d’OFE – ça sera quelques milliers de femmes. Déjà avant la crise on savait que leurs retraites seraient très basses, mais avec la crise leurs pensions de retraite seront moindre de quelques dizaines zloty (environ 20 euro) chaque mois – une somme considérable pour des retraites en Pologne. Ce qui est paradoxal, c’est que les économistes calment les esprits, en disant qu’il n’y aurait pas de tragédie, parce que quand même la majorité des montants des pensions proviennent des ZUS. C’est a dire du système de solidarité intergénerationelle, qui est meilleur que les fonds de pensions – chose qui paraissait incroyable à ces économistes néolibéraux il y a quelques mois encore.
Comme les OFE ont perdu des milliards de zlotys pour les prochaines retraites la Commission Européenne – comme le pompier pyromane – a demandé au gouvernement polonais d’abolir l’interdiction pour les fonds de pensions polonais d’investir à l’étranger plus de 5 % de leurs valeurs. Selon Bruxelles cette interdiction est contraire au politique d’ouverture de marchés dans l’Union Européenne et à la libre circulation du capital – ce qui est bien sûr plus important qu’une vie digne pour les retraités.