Education nationale : Mise au pas et sanctions
Roland Veuillet Conseiller principal d’Education au lycée Dhuoda à Nîmes et syndicaliste SUD éducation a été muté d’office à Lyon en 2003. Sa hiérarchie lui reproche d’avoir empêché le remplacement de surveillants grévistes par des élèves majeurs, pour assurer la sécurité de l’internat. Cet ordre de remplacement était illégal, il constitue une attaque frontale contre le droit de grève, et une mise en danger des élèves internes. Depuis il est victime de l’acharnement de l’administration. Le 25 janvier 2005 le Conseil supérieur de la Fonction publique s’est prononcé pour l’annulation de toutes les sanctions contre lui, pourtant le ministère refuse d’obtempérer. Depuis le 23 décembre Roland a entamé une nouvelle grève de la faim, nous renouvelons notre solidarité avec lui. Nous exigeons l’annulation des sanctions et demandons que sa pétition de soutien soit massivement signée (http://roland-veuillet.ouvaton.org/).
Didier Goncalves Emploi vie scolaire au collège des Noirettes à Vaux-en-Vellin est victime de l’acharnement de la direction contre la section de la CNT-FTE dont il est membre actif. Pour le faire taire, son Contrat d’accompagnement à l’emploi n’a pas été renouvelé à son terme en décembre 2006. Nous exigeons le réemploi de Didier dans le même collège et appelons tout le monde à le soutenir en signant sa pétition de soutien (http://www.cnt-f.org/fte/article.php3?id_article=625).
Erwan Redon, professeur des écoles à l’école de La Paix à Marseille est militant de l’Union des alternatives syndicales et du Réseau éducation sans frontières. Déjà dans le collimateur de l’Inspection d’académie pour son refus d’inspection, ses pratiques pédagogiques alternatives et son engagement syndical, Erwan est suspendu de ses fonctions depuis décembre 2006. L’Inspection académique a saisi pour prétexte une altercation entre deux inspecteurs et des parents d’élèves FCPE de sa classe qui demandaient des nouvelles du projet de classe de neige préparé par Erwan, pour réclamer l’intervention de la police dans l’école, déposer une plainte contre les parents et suspendre Erwan alors qu’il était absent au moment des faits. Nous exigeons la réintégration d’Erwan sur son poste, l’arrêt immédiat des mesures disciplinaires engagées contre lui et l’abandon des poursuites pénales contre les parents d’élèves de l’école de La Paix. Nous appelons tout le monde à les soutenir en signant leur pétition (http://www.millebabords.org/article.php3?id_article=5331)
La casse du service public de l’Education nationale est une réalité. Quel qu’ils soient les gouvernements qui se succèdent au pouvoir continuent dans la voie de l’allongement du temps de travail, de la flexibilisation des statuts sur fond de suppressions de postes de titulaires, accroissant la charge de travail pour les enseignant-e-s et la dévalorisation du service public. La précarisation des personnels se développant, les chefs d’établissements tendent à devenir des chefs d’entreprises qui décident de l’embauche et de la réembauche d’un nombre croissant de salariés.
La casse de l’EN va de pair avec un renforcement des hiérarchies, un regain de l’autoritarisme et de l’arbitraire de l’administration. Il n’y a pas à se tromper, le ministère pour faire passer ses contre-réformes en force doit briser la résistance des personnels, en s’attaquant aux militantes et militants combatifs pour effrayer celles et ceux qui seraient tenter de les imiter. Personnes n’est à l’abri, les personnels précaires ou sous statut sont victimes de petits chefs empressés de se faire bien voir de leur hiérarchie.
Ces cas de répression ne sont que la partie visible d’une politique globale de mise au pas des personnels de l’Education nationale. Ne les laissons pas faire !
Alternative libertaire, le 23 janvier 2007