Encore une crise... Allons nous encore la payer ?
Une analyse critique du plan de relance (journal Mediapart) au format .pdf
La crise ne cesse de s’aggraver. Début septembre, Renault avait déjà annoncé 6 000 suppressions de postes en Europe, dont 4 900 en France. Depuis tous les constructeurs automobile en rajoutent (6 000 postes chez PSA, des semaines de chômages techniques dans les usines de Renault et Peugeot-Citroën, etc.). General Motors menace de fermer son site à Strasbourg, Ford le sien près de Bordeaux. On prévoit au total 85 000 emplois supprimés dans l’Automobile dans le monde. Naturellement, ce sont les intérimaires et tous les précaires qui seront les premiers touchés : on voit clairement quel était l’objectif de ces contrats, qui se sont multipliés ces 20 dernières années !
La crise…pour qui ? Comme tout est lié, ce sont ensuite chez les sidérurgistes, le géant Arcelor-Mittal, mais aussi Sorral à Strasbourg, que les travailleurs et les travailleuses vont être mis au chômage partiel… ou licenciés (9 000 à Arcelor). Puis ensuite, le commerce est touché : 800 licenciements à la Camif, 600 à la Redoute… Et oui, les chômeurs et les chômeuses achètent moins de vêtements ! Serait-ce vraiment une crise économique qui s’annonce ? Mais non, rassurons-nous, les profits des entreprises ne sont pas menacés ! Total annonce 13 milliards de profits en 2008, PSA annonce 49% de hausse des profits au 1er semestre, et Carlos Gohn (PDG de Renault) déclare : « Renault n’a jamais été aussi rentable » (septembre 2008). Malgré la baisse des ventes, les patrons n’ont donc pas de souci à se faire… Nous payerons pour eux ! Ils nous ont fait payer leur prospérité indécente à coup de blocage des salaires, de précarité et de chômage ces dernières années, entendent maintenant nous faire payer leur crise, encore plus durement si c’est possible…
Les caisses sont vides… pour qui ? 360 milliards d’euros, c’est le cadeau prévu par Sarkozy pour sauver les banques. Pour la Sécurité sociale, pour les retraites, les hôpitaux, l’éducation, il n’y aurait plus de sous. C’est pareil à l’échelle de la planète où les gouvernements des pays riches ont promis 3 000 milliards d’euros pour voler au secours des banquiers et des actionnaires. Ouf, tout pourra continuer comme avant ! Peut-être un jour pourra-t-on s’inquiéter qu’un milliard de personne dans le monde souffre de famine, que des millions de familles américaines perdent leurs logements et retraites, que le chômage augmente encore en octobre de 40 000 personnes, comme en août...
Sauver le monde ! Il faut sauver les banques, pour espérer sauver le monde : c’est une évidence médiatique ! Même la gauche nous présente cela comme une nécessité. Elle se félicite même à sa manière du plan de sauvetage gouvernemental : les 360 milliards consacreraient enfin le retour de l’intervention de l’Etat dans l’économie. L’argent donné aux banques serait même un investissement qui pourrait rapporter, disent-ils… C’est un mensonge : Si c’est un investissement de l’Etat, c’est le plus mauvais placement jamais imaginé ! L’Etat rachète des actions dans les banques, mais il se refuse à tout contrôle sur leur conseil d’administration. L’Etat garantit les prêts entre banques, mais c’est autant d’argent « investi » dans la spéculation, au moment où les bourses s’effondrent ! L’Etat n’est que la garantie attendue par tous les patrons et banquiers… qui pourront ainsi continuer comme avant : baisse des salaires, licenciements, etc. Dans ce naufrage de l’économie, pour l’Etat, c’est « les bourgeois et les banquiers d’abord ! »
En finir enfin avec le système capitaliste L’ivresse des marchés boursiers aurait rendu les capitalistes un peu fous, nous expliquent les politiciens de tous bords. Une erreur qu’il suffirait de corriger... Mais ce système, lorsqu’il est en « bonne santé », laisse la majorité de l’humanité dans la misère et nous exploite sans vergogne… jusqu’aux jours où les poches des travailleurs et des travailleuses sont trop vides pour continuer de l’alimenter. Nous n’avons rien à gagner à ce système ! Nous ne pouvons pas attendre de quelques capitalistes qu’ils gèrent les richesses pour le bien de tous et de toutes. C’est à nous d’exproprier les grands patrons de l’industrie et de la finance. Il serait temps d’imaginer une alternative, où les richesses sont produites pour répondre aux vrais besoins. Une alternative où ce sont ceux et celles qui produisent qui décident démocratiquement du fonctionnement de leur société.
« Travailleurs, sauvons-nous nous-mêmes ! » Aux cris de « Tous ensemble, grève générale » et « Interdisons les licenciements », 2500 personnes ont manifesté samedi 8 novembre au Havre. Puis ce sont les salariés de Renault Sandouville et des entreprises sous-traitantes, les travailleurs et travailleuses de General Motors à Strasbourg, ceux et celles de la Camif qui ont manifesté. Dans le même temps, l’éducation nationale manifeste contre les 10 000 suppressions, chaque année, depuis 3 ans, spécialement dans les réseaux d’aides aux élèves en difficultés… Sans doute pour favoriser les entreprises payantes de soutien scolaire. Ce n’est pas de l’Etat qu’il faut attendre des solutions, c’est à nous de prendre en main notre avenir.
De quel droit les patrons seraient-ils les seuls à connaître les comptes de nos entreprises ? De quel droit les capitalistes pourraient-ils cacher dans des banques l’argent issus de notre travail ? De quel droit des actionnaires pourraient-ils décider de de mettre à la porte ceux et celles dont le travail est à l’origine de leurs profits ?
Que ce soit dans la métallurgie, l’automobile, les brasseries, ou les commerces, les salariés ont tous et toutes les mêmes intérêts ! C’est avec tous ensemble que l’on peut résister ! Il faut que cette colère devienne mobilisation générale, que ces luttes se développent et se réunissent ! Ce n’est qu’en construisant un rapport de force, que nous mettront en place nos propres règles du jeu !
Fraction l'Etincelle de Lutte ouvrière Alternative libertaire - Alsace |
En Alsace / International / Revendications
Chômage partiel chez Peugeot Mulhouse, 12 licenciements chez Hymer Cernay, 38 licenciements sans indemnités chez Nicosofra Burnhaupt, 43 licenciements chez Zodiac Buhl, 69 licenciements chez Mahle Colmar, 183 licenciements chez Mathussière & Forest, chômage partiel chez Liebherr Colmar, 170 suppressions de postes chez Alcan Rhenalu Neuf Brisach, 18 licenciements chez IPV Villé, 108 licenciements chez Alplast Sainte Marie aux Mines, 7 licenciements chez Thealec Rosheim, 18 jours d’arrêt chez General Motors Strasbourg, 214 suppressions d’emplois chez Kronenbourg Strasbourg et Obernai, 227 suppressions de postes et fermeture de la manufacture de tabac à Strasbourg, chômage partiel chez Sorral Strasbourg, 126 suppressions de poste et fermeture de l’usine chez Fischer Schiltigheim, 250 suppressions de postes chez Schaeffler Haguenau, etc.
Riposte internationale
La crise financière a éclaté il y a un an aux Etats-Unis en commençant par les crédits immobiliers à risque (les subprimes). Résultat : des millions de familles américaines modestes ont perdu leur logement. Les spéculateurs désertant le marché de l’immobilier se sont rabattus sur les matières premières. Résultat : 950 millions d’individus souffriront de la faim en 2009, soit 75 millions de plus que l’an dernier ! Aux Etats-Unis comme en Europe (Pologne…), les retraites par capitalisation fondent comme neige au soleil. Mais en France, le gouvernement Sarkozy-Fillon-Parisot veut encore revenir sur les retraites par répartition ! En France, de nombreuses entreprises licencient. Dans le monde, l’ONU estime à 20 millions le nombre de chômeurs supplémentaires en 2009. Aux attaques des patrons du monde entier, les travailleurs doivent opposer une seule et même lutte, en commençant, en France, par une solidarité entre travailleurs français et immigrés !
C’est maintenant qu’il faut réagir ! Cette crise montre l’incapacité des capitalistes à organiser l’économie et la société. Ce n’est pas le moment de mettre nos revendications dans la poche en attendant des jours meilleurs, bien au contraire ! Leur argent part en fumée, pas les richesses concrètes que nous produisons au travail. Pour rattraper 20 ans de baisse du pouvoir d’achat, exigeons la répartition des profits entre les salariés et non les actionnaires, afin d’assurer à tous et toutes un bon niveau de vie. L’industrie licencie alors qu’ils continuent à faire des profits. Ils ne se préoccupent pas de nos emplois ! Imposons la réquisition des entreprises pas les travailleurs et les travailleuses, seuls à être légitimes ! Luttons ensemble pour l’embauche massive de tous les chômeurs et les chômeuses grâce à une réduction de la journée de travail, jusqu’à assurer du travail pour tous et toutes ! Les actionnaires pleurent comme des madeleines sur leurs pertes futures, mais où sont leurs profits passés ? Exigeons la levée du secret bancaire et commercial pour pouvoir contrôler leurs comptes et leurs investissements, afin de réquisitionner les fruits de notre travail passé ! |