Mouvement universitaire:
Autogérer, amplifier, tenir
CLASH 34, avril 2009
Tract de la Branche jeunesse d'AL
Avec des piquets de grèves bloquant toujours plusieurs dizaines de facs, les objectifs sont clairs: amplifier et tenir. L’heure est aussi à la vigilance face aux tentatives de hold-up sur la lutte. Pour s’en prémunir, le plus simple reste de ne laisser personne diriger notre lutte, et de s’organiser pour l’autogérer.
Autogérer
Et dépasser la défense de sa
chapelle… Comme c’est trop souvent le cas lors des coordinations
nationales. Car plus qu’un lieu d’échange sur nos pratiques, nos
objectifs et les moyens d’y parvenir, elles restent un front ouvert
entre certaines organisations syndicales et politiques. Pour trop de
militant-es de ces organisations, (NPA, LO, UNEF et sa tendance
minoritaire…) l’enjeu des coord’ est la prise du contrôle de la lutte,
au profit de leur organisation. A nous d’opposer à leurs velléités de
direction la démocratie directe, et le mandat impératif. Ainsi, le
mandaté est tenu de défendre les positions définies en amont par l’AG :
il ne fait pas ce qu’il veut. Et il n’est pas pour autant condamné à
n’être « qu’un robot », ne pouvant que répéter mot pour mot les
décisions de l’AG. En effet celle-ci peut adopter des positions de
principes, répondant (dans la mesure du possible) aux circonstances
particulières. .
Amplifier
L’appel à l’abrogation de la LRU est un acquis. C’est aussi une
position de repli. L’enjeu, c’est de sortir des limites sectorielles,
pour toucher l’origine même du malaise : la dégradation de nos
conditions de vie et sa cause, le capitalisme. Cette perspective
représente la limite même de notre lutte à l’heure actuelle :
étudiant-es, nous sommes majoritairement des travailleurs et
travailleuses précaires. Notre mouvement n’est donc pas un simple «
mouvement étudiant », de défense du statut, etc. C’est un mouvement
politique, au sens où il s’agit de reprendre le contrôle de nos vies, de
notre avenir. Sans tomber dans un catastrophisme stérile, il s’agit
d’avancer des mots d’ordre simple, comme par exemple, « Non à la
précarité et l’exploitation », les catalogues de revendications montrant
leurs limites. A nous ensuite de développer cette perspective, de poser
la question, en AG, des boites qui vivent concrètement du travail des
précaires, des plus emblématiques (Mac Do, Quick ou…La Poste) à toutes
les autres. De pousser à sortir du simple défilé autour du centre ville,
à des manifs devant ces boites. Posons aussi la question de la vie
chère, à travers des pratiques de réquisitions de richesses dans les
supermarchés, etc. Enfin, allons vers l’unification des secteurs en
luttes : avec les lycéens et les lycéennes, mais aussi plus largement en
construisant des AG interluttes. La journée du 19 a montré la volonté
massive de luttes des salariés. Mais pour aller au delà de la simple
journée, il est illusoire d’attendre le feu vert des organisations
syndicales. C’est à la base que les perspectives de grèves
reconductibles peuvent être construites, par les salarié-es eux-mêmes.
Tenir
La répression a déjà commencé. En particulier contre les piquets de
grèves, les procédures sont rodées : Intimidations, remises en cause de
la « légitimité des AG » par une poignée d’anti-grévistes appuyés par
l’administration…Intervention des flics. Et ce qui s’en suit, fermeture
administrative avec la mascarade des référendums présentés comme le
summum de la démocratie … A l’heure où les partiels se rapprochent, la
pression va continuer a monter. Il s’agit de tenir.
Opposons à l’Etat notre détermination, et ne lâchons rien.