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Vers 1850 / 1851 est né à Mbacké Baol, village situé à 40 km environ à l'est de Diourbel, un enfant dénommé Ahmed ben Mohammed ben Abibou-Lahi ben Mohammed Al-Khayri ben Abibou-Lahi Al-Awal ben Mohammed Al-Kabir.

Ses ancêtres du côté paternel descendirent d'une famille chérifienne du Sahara (connue sous le nom de Alou Nalla) d'où ils émigrèrent pour venir s'installer d'abord au Fouta, puis au Djoloff et ensuite au Baol, où son arrière grand père Mohammed Al Khayri, surnommé Maharame, fonda le village de Mbacké Baol vers l'an 1194 de l'hégire, 1789 de l'ère chrétienne. Le Damel Teigne Amary Ngoné FALL lui avait octroyé un grand fief dans la contrée de Laa.

Quant à sa mère, elle s'appelait Diaratou Lâhi Mariama, fille de Mohammed ben Mohammed ben Alioune BOUSSO. Sa lignée maternelle remonte à Assane ben Ali ben Aby Talibe. Comme vous le voyez, le Cheikh est donc, chérif de père et de mère.

Le Saint a passé sa toute première jeunesse sous le giron de son père. A l'âge de scolarisation, le père l'a confié à son oncle Mohammed BOUSSO, frère germain de sa mère Diarra BOUSSO. Quelques temps après, ce dernier à son tour, l'a mis sous la surveillance de son grand-père maternel, Tafsir Mbacké Ndoumbé, frère germain de la grand mère du Cheikh, Aïchatou Walo Mbacké. Après la mort du nouveau précepteur, Khadime retourna chez son père qui était alors un éminent professeur d'arabe, pour continuer ses études coraniques avec une assiduité et un dévouement légendaire et ne tarda pas de savoir réciter le tout par coeur, alors qu'il n'avait pas encore dix (10) ans.

En 1862, son père Momar Anta Sally émigra au Saloum et emmena avec lui le jeune Bamba et sa mère Diarra BOUSSO qui y décéda en 1863 et fut entérée au villa de Prokhane.

En 1867, après la mort de Maba Diakhou, le père retourna au Cayor en compagnie de Lat-Dior. Le jeune Ahmed, lui, resta au Saloum avec son oncle Samba Toucouleur KA, cousin de son père, pour apprendre le droit isalmique. Quelques temps après, il rejoignit son père à Patar pour continuer auprès de lui ses études arabiques avec une application extraordinaire, car il s'imposait le principe de réciter par coeur tout livre avant d'apprendre à le commenter, fut-il en vers ou en prose. Pendant cette période, il noua des relations avec Khali Madiakhaté Kala, un grand poète sénégalais d'expression arabe, sous forme de joute littéraire. Par ailleurs il fit connaissance avec d'autres arabisants maures, tel Mohammed ben Mohammed Al Karim qui lui apprit la logique.

Il entra également en contact avec d'autres savants musulmans tant maures que sénégalais, comme Abdou Lahi Tamaklavi, Hadji Diamé, etc... En 1878, Lat Dior s'étant installé à Souguère, le père du Cheikh fonda Sally y resta jusqu'à sa mort en 1883 et il fut depuis sa première jeunesse un exemple légendaire de dévotion, d'intelligence et d'assuidité dans les études au point qu'il a écrit sur presque toutes les matières de la littérature arabe, alors qu'il avait à peine vingt (20) ans, tels : les Présents du Très Saint; Adoucisseur des Coeurs; la Perle Précieuse; Attraction des Jeunes etc........

Celà est en nette contradiction avec les affirmations du professeur SY qui prétend que BAMBA a reçu sa formation littéraire à l'école de Cheikh Sidiya en Mauritanie.

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DIEU M’A ACCORDÉ DES PRIVILLÉGES QU’IL N’A JAMAIS ACCORDÉS ET QU’IL N’ACCORDERA JAMAIS A UN AUTRE.

Serigne TOUBA

SUR LE CHEMIN DE L’EXIL

Après la prière du matin récitant le CORAN et louant le Meilleur des hommes, son Intercesseur et Maître : le Prophète MOUHAMMAD (PSL), Khadimou Rassoul reprit la direction de Ndar.

La seconde journée passée à COKI est sanctionnée par cette note tirée entre autres de son carnet de voyage : "J’ai senti ce jour le besoin de versifier les noms de ceux de BADR (sur eux l’agrément de celui qui grâce à eux m’a préservé de toute traîtrise) et de prier sur notre Seigneur et Maître MOUHAMMAD".

Dans le poème tiré "ASSIROU MAAL ABRAARI" ou ma compagnie avec ceux de BADR (les compagnons du Prophète), il devait révéler être accompagné en permanence par cette suite illustre et puissante dont il avait convoité auprès du Prophète leur intégration. D’où la portée des vers esquissés à la troisième escale vers St Louis : "Je quittais cette localité (Coki) bénie, dans la nuit, accompagné d’une foule de créatures et ce fut comme si je marchais seul sans associé : Nous arrivâmes peu avant l’aube dans le cercle de Louga….".

Après la prière de Tisbar effectuée à la gare de ce bourg d’alors, Serigne TOUBA prit le train pour la capitale coloniale et cessait de composer des louanges adressées à DIEU et à son Envoyé (PSL). "Je descendis du train peu avant la prière du Maghreb, et fut interné dans une résidence par l’oppresseur. J’ai passé dans cette résidence le reste du mois de Safar et le mois de Rabiul Awwal sur l’ordre de celui sur qui on s’appuie et auprès de qui on trouve assistance. Les deux derniers jours de ce mois Jeudi et Vendredi et durant tous ces deux mois le POURVOYEUR m’a octroyé des dons choisis et réunis en mon intention".

Et Serigne TOUBA de marquer ce sombre tournant en ces termes : "J’ai subi dans cette île au cours de cette période des sévices que je n’évoquerai jamais par courtoisie à l’endroit du plus DIGNE de RECONNAISSANCE (DIEU)…Lui qui m’a dispensé de recourir aux armes contre l’assassin"

Le 5 septembre, Cheikh Ahmadou BAMBA comparaît au palais du gouverneur général qui avait réuni le conseil privé afin de statuer sur son sort. A l’époque, évidemment la hargne anti-islamique du colonisateur avait atténué l’engouement religieux et relégué en pratique clandestine tout acte de dévotion dont les cinq prières obligatoires. Serigne TOUBA qui fulminait quant à lui dans une piété ininterrompue fît un scandale légendaire en s’adonnant dès son arrivée dans la grande salle à l’accomplissement de deux rakkas. Un comportement qui heurta au plus haut point les membres du conseil privé voyant en cette démarche une déclaration d’hostilité. Ainsi, ce sera par procès verbal n°1 délibération n°16, qu’il fut décidé de sa déportation au Gabon.

La condamnation exécutée sans délai et Khadimou Rassoul fut transféré par le train pour Dakar qu’il quitta le 21 septembre de la même année vers le Gabon par voie maritime. Toujours selon son propre carnet d’exil : "Et c’est après que je fus transféré de cette île vers une autre (Mayumba) où n’existait personne qui éprouvait le besoin pour l’au-delà. Après avoir accédé à cette île, j’y ai souffert et mené le combat contre mon âme charnelle et les illusions terrestres".

Et Serigne TOUBA de poursuivre "Je me suis entretenu avec Dieu (qu’il est Exalté et Sublime) durant ces années à travers des écrits qu’il n’est pas permis et ne sera jamais de divulguer car ils constituent des secrets profonds de DIEU qui ne cessent d’être confirmés".

DIEU SEUL A INSPIRÉ LE DESSEIN DE MON INTERNEMENT DANS LE CŒUR DE CEUX QUI FURENT LES INSTIGATEURS DE L’EXIL LOINTAIN A DES HORIZONS OU J’AI OBTENU DES PRIVILEGES AU-DESSUS DE LA SONDE DE TOUTE INVESTIGATION.

Serigne TOUBA.

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LA DEPORTATION

Le 18 septembre 1895, l’exil du "Marabout Ahmadou Bamba" est confirmé par lettre du commissaire général du gouvernement français au Gabon. Cette notification en application de la décision prise en conseil privé réuni à Saint-Louis par le gouverneur le 5 septembre fait ressortir l’accusation portée sur le Serviteur du Prophète (PSL) en ces termes : "ses agissements et ceux de ses talibés menacent de troubler la tranquillité du bas Sénégal".

21 septembre 1895 : L’ALLER

"J’ai quitté Saint-Louis le matin du jeudi par la grâce d’Allah, après avoir vu le gouverneur, et je suis monté dans le train jusqu’à Dakar. Je n’oublierai jamais la nuit du vendredi qui suivit, à Dakar, jusqu’à ce que je sois au paradis promis à ceux qui croient. Je me rappelle que le gouverneur m’a fait appeler de la maison où je m’apprêtais à passer la nuit et il m’a fait transférer dans une autre maison où personne n’aurait voulu se reposer.

J’étais seul dans une pièce, et il faisait très sombre. Mais Allah, le Très Haut m’a sauvé de toutes ces ténèbres par s grandeur, et j’ai commencé à prier pour le Prophète (PSL). Après que je sois sorti de cette pièce, on m’a embarqué sur un petit bateau qui m’a conduit vers un grand navire. Allah (qu’il soit loué et exalté) m’a offert ce jour-là son appui et m’a donné une constante extraordinaire jusqu’à ce que je sois arrivé sur ce navire et j’ai su que la parole d’Allah est la plus sublime".

"Lorsque je suis monté dans ce navire qui m’amenait hors de mon pays pour m’emporter au Congo, je marchais avec les Élus, là où j’allais, alors que l’ennemi me croyait son prisonnier."

"Celui qui dit que j’étais en exil par les colonialistes (Nassaranes) détenteurs de sabres et de lances, ma réponse est qu’Allah m’a suffit en cette circonstance car c’est lui qui m’a protégé contre leurs armés.

Ils m’ont exilé en disant que j’étais un adorateur d’Allah faisant la guerre sainte.

Ils croyaient que nous avions des canons et tous parmi eux nourrissaient de la haine envers moi.

Alors qu’en vérité j’étais l’adorateur d’Allah et le serviteur du Prophète auquel on doit louange.

Et leur propos disant que je faisais la guerre sainte était vrai.

Certes c’est pour la gloire d’Allah que j’ai mené ce combat. J’ai fais cette guerre sainte avec pour seules armes le savoir et la piété.

Je suis l’adorateur d’Allah.

Et son serviteur, et Allah m’en a rendu témoignages".

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UN APERCU DE LA VIE DE SERIGNE TOUBA : 1853 - 1927

1853 : Naissance de Cheikh Ahmadou BAMBA à Mbacké Baol.

1884 : Cheikh Ahmadou BAMBA fonde son premier village non loin de Mbacké Darou Salam où naîtront Serigne Mouhammadou Moustapha MBACKE et Serigne Fallou MBACKE ses premiers héritiers.

1886 : Cheikh Ahmadou BAMBA fonde le village de Darou Marnane non loin de Darou Salam.

1888 : Rapport de l’administrateur LECLERC au directeur des affaires politiques sur les "Prétendus agissements de Cheikh Ahmadou" alors que le fondateur du Mouridisme dont la renommée grandissante venait aussi de fonder une capitale : TOUBA avec l’établissement de Darou Khoudoss.

1889 : Inquiétudes des autorités françaises devant l’influence croissante de Cheikh Ahmadou BAMBA.

Mars 1895 : Cheikh Ahmadou BAMBA a presque 40 ans lorsqu’il quitte Touba pour fonder Mbacké Bary dénommé Touba Djoloff. Il venait de signer le pacte conduisant aux épreuves qui allaient suivre.

10 août 1895 : Cheikh Ahmadou BAMBA qui venait de quitter Mbacké Bary rencontre à Djéwol le détachement de 120 soldats venus l’arrêter.

5 septembre 1895 : Cheikh Ahmadou BAMBA interné à Saint Louis est convoqué au palais du gouverneur. La réunion du conseil privé décide de l’exiler par PV N°1 délibération N° 16.

21 septembre 1895 : Cheikh Ahmadou BAMBA quitte le Sénégal pour le Gabon par Dakar.

Avril 1902 : François Carpot est élu député du Sénégal.

11 novembre 1902 : Retour de Cheikkh Ahmadou BAMBA au Sénégal.

Février 1903 : La renommée du Chef religieux revenu d’exil prend de nouvelles proportions. Inquiétudes des autorités coloniales.

Mai 1903 : Refus en ces termes de Cheikh Ahmadou BAMBA de répondre à une convocation du gouvernement à Saint Louis. "Je suis le captif de DIEU et ne reconnais d’autre autorité que lui…."

Juin 1903 : Opération de 150 soldats sur Mbacké

14 juin 1903 : Cheikh Ahmadou BAMBA est envoyé en résidence obligatoire à Saout El Mah en Mauritanie auprès de Cheikh Sidya BABA.

Avril 1907 : Retour au Sénégal avec cette fois résidence obligatoire à Thièyenne (cercle de Louga) où malgré l’enclavement comme en Mauritanie, continuent d’affluer les multiples talibés et de nombreux savants.

CHEIKH AHMADOU BAMBA : FONDATEUR DU MOURIDISME
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