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LES KHALIFES DE TOUBA
 Au centre-ouest du Sénégal, se trouve le lieu de rencontres de tous les mourides : TOUBA. Située à 193 km de la capitale Dakar, Touba abrite une population avoisinant les 500 000 habitants. Cette communauté rurale du département de Mbacké qui se trouve dans la région de Diourbel a connu une évolution impressionnante depuis sa création jusqu'à nos jours. Son essor et sa croissance ont attiré l'attention de toutes les communautés tant au niveau national qu'international, tout en gardant son aspect spirituel.

L'importance capitale de Touba pour Cheikh Ahmadou Bamba qui en a d'ailleurs fait l'objet de plusieurs de ses écrits, les réalisations des Khalifes et de l'ensemble des talibés ont placé celle-ci comme la deuxième ville du Sénégal après Dakar.

TOUBA : LA REVELATION

            La ferme intention d'adorer Dieu Le Tout Puissant et de vivifier la Sunna du prophète Mahomet (P.S.L.) ont incité le Cheikh à se mettre à la recherche d'un lieu saint. Conformément à la tradition islamique, dont l'histoire nous prouve que bon nombre de saints s'étaient assignés un endroit dans l'unique dessein de servir et d'adorer leur Créateur, Cheikh Ahmadou Bamba s'est mis à sillonner la savane du Baol, du Djoloff et du Cayor (Sénégal). C'est dans cette perspective que le Cheikh par inspiration divine partit à la recherche de ce dit-lieu et reçut à Darou Salam (sa première demeure qu'il a fondée) la révélation de l'endroit qui lui servirait exclusivement de lieu de culte par l'intermédiaire du prophète Mahomet (P.S.L.). Ce lieu, que beaucoup de saints auraient aimé avoir le privilège de découvrir en premier, ne fût que l'exhaussement du voeu qu'il avait formulé auprès d'Allah en ces termes : "Seigneur guide moi vers Touba, préserve moi, donne moi la confiance et l'assurance".

            Touba, symbolisant l'arbre paradisiaque sur terre, deviendra plus tard l'un des plus grands lieux de culte de l'Islam, accueillant chaque année des millions de fidèles, non seulement de la confrérie mouride, mais de tout musulman désirant s'octroyer les bienfaits de l'Eternel.

A cet effet, de nombreux travaux ont été restaurés pour l'évolution de la sainte ville.

LES REALISATIONS

1) La fondation par Serigne Mouhammadou Moustapha MBACKE (1887-1945)

            Né à Darou Salam, sa piété, sa tolérance et son dynamisme lui ont permis d'affronter avec courage les moments difficiles que traversait le mouridisme à cette époque.

Premier Khalife de Serigne Touba de 1927 à 1945, il a investi Touba comme capitale du mouridisme . De par ses nombreux travaux, il créa un premier forage à Ndam, obtint de l'administration coloniale l'autorisation de la construction de la grande mosquée à laquelle tenait son vénéré père et construit 50 km de voies ferrées allant de Diourbel à Touba en passant par Mbacké. De même, il a su tripler la production arachidière de la région malgré la crise économique de l'époque. La disparition le 13 juillet 1945, du Cheikh Mouhammadou Moustapha Mbacké, bâtisseur et fondateur, laissa les mourides dans un climat de confiance et d'entente galvanisés par les préceptes de leur maître. Le travail sera alors continué par son frère cadet Serigne Mouhammadou Falilou Mbacké.

 

2) Le développement par Serigne Mouhammadou Falilou Mbacké (1888-1968)

           Comme son frère aîné, il nacquit à Darou Salam, et prit la relève en assurant le khalifat de la confrérie mouride 23 ans durant (de 1945 à 1968).

Il était aussi bien connu pour son humour, son ascétisme et ses prières miraculeuses. Le développement de la ville s'est effectivement effectué avec Serigne Falilou Mbacké qui a pu achever la construction de la mosquée, augmenter le nombre de forages et créer le marché "occasse" qui a une importance économique pour la ville surtout en période de traite.

Il entreprit aussi de nouveaux plans d'urbanisation avec la construction de nouvelles habitations, les rues convergeant toutes vers la grande mosquée.

Instigateur du grand magal qui consiste à célébrer le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba le 18 safar, il a fait de la ville non seulement un lieu de pèlerinage mais aussi un lieu d'immigration car constituant à cet événement une sorte de foire rassemblant un nombre important de commerçants qui finissent par s'installer.

En 1963, il procéda à l'inauguration de la mosquée et rendit l'âme 5 ans plus tard.

 

3) La modernisation et l'assainissement par Serigne Abdoul Ahad Mbacké (1914-1989)

            L'arrivée du 3ème Khalife marqua une phase de rebondissement par l'évolution de la ville opérationnelle et dynamique. Edificateur, il a procédé à une politique de modernisation avec notamment la construction d'un centre de santé, la construction d'une grande université et d'une grande bibliothèque à l'intérieur de laquelle est établie une imprimerie. Il effectua une phase d'extension et de rénovation de la mosquée en raison de l'affluence de la communauté mouride qui ne cessait d'augmenter. Il fit construire de nouvelles rues et la célèbre corniche permettant une meilleure fluidité de la circulation interurbaine. Il se consacra aussi à la divulgation des écrits de son père et procéda à la multiplication des forages et à l'équipement du puits béni "Aynu-Rakhmati". Son programme d'assainissement est surtout marqué par la restructuration du marché "occasse" afin de lutter contre la contrebande et de redonner un nouveau code de conduite aux talibés pour rendre à Touba son côté sacré. Son appel destiné aux talibés à avoir chacun une résidence à Touba eut pour seul objectif de faire de la ville une métropole commune. Il fût rappelé à Dieu en 1989 après 75 ans de dévotion, laissant aux talibés un patrimoine considérable.

 

4) L'Imam des Imams : Serigne Abdoul Khadre Mbacké

            Serigne Abdou Khadre Mbacké, quatrième Khalife de Khadimou Rassoul, est né le vendredi 2 Muharram (Tamkharite) de l'an 1333 H (1914) à Dar El Amin El Khabir ou NDAME, l'une des villes fondées par Cheikh Ahmadou Bamba pour la lecture et l'apprentissage du Coran. Il est le fils de Sokhna Aminatou Bousso.

A l'âge de 7 ans, le Cheikh El Khadim lui donne sa première leçon d'alphabétisation puis l'envoya à Ndame, chez Serigne Abdourahmane Lô pour apprendre le Coran. Plus tard, il est confié à Serigne Mbacké Bousso où il excella dans les sciences religieuses, le hadith et l'histoire de l'Islam. 

Sa passion était le savoir et la connaissance. Sa caractéristique était l'obéissance et la conformité à l'enseignement de Khadimou Rassoul, tout en restant fidèle aux recommandations de ses frères qu'il aimait et respectait.

Il ne se disputait jamais et disait que les biens matériels et l'autorité ne l'intéressaient pas, car il avait donné sa totalité à Serigne Touba dont il espérait tout. Tant que l'enseignement de Serigne Touba demeurait vivace en lui, le reste n'avait pas d'importance.

Serigne Abdou Khadre reconnaissait sa mission comme étant la conformité à la Sunna, ce qui lui valut le titre de IMAM EL MOURIDIN. On disait qu'il ressemblait beaucoup à son père physiquement.

Serigne Abdou Khadre a été l'Imam de la Grande Mosquée de Touba pendant 21 ans durant lesquels il exhortait les mourides à la connaissance et à l'action dans la conformité du message prophétique. Il mettait toujours l'accent sur la rectitude et la lecture du Coran qui renfermaient tous les bienfaits ainsi qu'il l'enseignait à ses fils. Durant tout son imamat, Serigne Abdou Khadre n'avait jamais manqué une prière à la mosquée qu'il avait bâtie à son domicile, ni une prière collective du vendredi à la Grande Mosquée de Touba, à l'exception de la période de son pèlerinage à La Mecque et la dernière semaine avant son rappel à Dieu, alors qu'il était malade. Les mourides avaient d'ailleurs annoncé sa mort quand ils ne le virent pas à la prière ce vendredi-là. Il avait souhaité avant la mort, en connaître les affres. C’est-à-dire tomber malade et subir les angoisses de l'agonie, en hommage au Prophète élu (PSL). Allah l'avait honoré de cela si bien que les derniers jours de sa vie, il parvenait à diriger la prière chez lui en compagnie de ses intimes et des membres de sa famille.

Les relations de Serigne Abdou Khadre avec ses frères étaient excellentes et très intimes, mais celles avec Serigne Saliou étaient particulières. Ainsi, quand Serigne Saliou a voulu prendre le Wird MAAKOUTH, il écrivit une lettre à Serigne Mbacké Bousso, lui demandant l'IZN, tout en précisant qu'il souhaitait la médiation de Serigne Abdou Khadre dans la transmission. Ce qui laissait Serigne Mbacké Bousso étonné de la foi de Serigne Saliou en Serigne Abdou Khadre.

 

5) Le réaménagement par Serigne Saliou Mbacké

            A Diourbel vers 1915, naquit celui qui plus tard allait devenir le 5ème khalife de Serigne Touba. Sa modestie sans égale, sa générosité, son désintéressement pour ce bas monde et sa piété lui valurent au delà même de la communauté mouride une estime notoire de toute la Ummah musulmane. Serigne Saliou fut rappelé à Dieu le vendredi 28 décembre 2007.

Grand producteur, il a réalisé un énorme projet agricole (Khelcom) sur une surface de 45000 ha. Il reprit de nombreux travaux de rénovations aussi bien internes qu'externes de la mosquée et la construction de l'université islamique qu'avait entamée son frère et aîné Serigne Abdoul Ahad Mbacké.

Il met en place un plan de viabilisation de terrains d'environ 100 000 parcelles et un réseau d'électrification de la ville. De même une canalisation a été effectuée pour une meilleure évacuation des eaux de pluie. Que Dieu le Tout Puissant Le garde longtemps et en bonne santé au devant de la communauté musulmane afin qu'il puisse réaliser tous ses voeux dans cet acte bénit.

            Toutefois des contributions aussi bien individuelles que collectives ont été constituées. Tel est le cas du dahira Matlaboul Fawzeyni qui s'occupe de la propreté de la ville et qui a mis en place le projet d'un hôpital. Nous pourrons aussi citer le dahira Tawfiqoul Hadi qui effectue des interventions ponctuelles dans les centres médicaux avec notamment l'achat de deux ambulances. Pour ce qui concerne la contribution individuelle, la participation des talibés est loin d'être négligeable. Entre autre, certaines participations ont suscité l'attention de la confrérie. A cet égard, on peut noter celles du célèbre et défunt talibé Ndiouga Kébé mais aussi d'un certain anonyme pour une participation de 500 millions cfa tel que nous l'avait fait savoir Serigne Abdoul Ahad Mbacké lors de son appel pour l'extension de la mosquée.

            L'image que le Cheikh a voulu donner à Touba n'est que spirituelle. Son célèbre poème intitulé "Matlaboul Fawzeyni nous" en donne la preuve. Poème dans lequel il s'exprime en implorant Dieu en ces termes : "Seigneur, pour Toi sont fondés Darou Salam et Touba. Fait que ces lieux soient paradisiaques". "Donne moi la pérennité de ce que Tu aimes et agrée ma demeure Touba qui T'appartient".

            Elue par Dieu la ville de Touba occupe une grande importance pour Khadimou Rassoul. Il ne l'a créée que pour adorer et rechercher l'agrément de Dieu. Son attachement à la ville sainte montre son désir de faire de Touba un lieu de culte, d'éducation et de perfectionnement spirituel conformément à la Sunnah du prophète Mahomet (P.S.L.). Il formula cette volonté par ces vers : "Fais ma demeure, la cité bénite de Touba, un centre de la science, un lieu favorable à l'ouverture d'esprit et à des méditations saines qui sanctifient Dieu en permanence !

 Fais de ma demeure Touba un lieu de sanctification , un temple de vérité, le respect de l'orthodoxie et des préceptes traditionnels et un lieu de protection contre l'hérésie!

Fais de ma maison, la maison de celui qui cherche la droiture !"

Cependant après ses exils au Gabon et en Mauritanie, il n'y est retourné que pour y être inhumé. Durant son établissement à Diourbel, ses frères cadets : Mame Thierno Birahim et Cheikh Anta avaient demandé à l'autorité coloniale d'autoriser le Cheikh de retourner au moins un moment à Touba. Mais cette requête fût vaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CHEIKH AHMADOU BAMBA : FONDATEUR DU MOURIDISME
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