Avertissement : cette traduction a fait l'objet de débats sur nzn.fr.langue.grecque. La traduction est le fait d'Anaxagore, Métrodore a assisté Anaxagore pour un certain nombre de commentaires. Le texte grec a été établi par J.Bollack. J'attire ton attention, lecteur, sur le fait que le texte grec est codé en unicode. A l'adresse suivante , chez Denis Liégeois tu en sauras plus sur ce qu'est l'unicode, et à celle-ci, tu trouveras la police nécessaire pour afficher le grec, Code 2000; tu cliqueras alors sur "download Code 2000". Puis, tu iras dans le dossier windows, puis Fonts, et tu copieras la police dans ce dernier. Si cette police est trop lourde, fais la même opération à partir de la page de Denis Liégeois avec la police Vusillus Old Face Italics et dans Outils/Options/Accessibilité ignore les styles de police spécifiés sur la page web. En  dernier ressort, si tu te désespères, écris à Anaxagore

LA LETTRE A IDOMENEE


ἢδη δὲ τελευτῶν γράφει πρός Ἰδομενέα τήνδε ἐπιστολήν· τὴν μακαρίαν ἄγοντες καὶ ἅμα τελευτῶντες ἡμέραν τοῦ βίου ἐγράφομεν ὑμῖν ταυτί· στραγγουρικά τε παρηκολουθήκει καὶ δυσεντερικὰ πάθη ὑπερβολὴν οὐκ ἀπολείποντα τοῦ ἐν ἑαυτοῖς μεγέθους· ἀντιπαρετάττετο δὲ πᾶσι τούτοις τὸ κατὰ ψυχὴν χαῖρον ἐπὶ τῇ τῶν γεγονότων ἡμῖν διαλογισμῶν μνήμῃ· σύ δὲ ἀξίως τῆς ἐκ μειρακίου παραστάσεως πρὸς ἐμὲ καὶ φιλοσοφίας ἐπιμελοῦ τῶν παίδων Μητροδώρου. καὶ ἔθετο μὲν ὧδε.

Presque mourant, il écrit cette lettre à Idoménée : "Alors que nous passons et terminons le jour heureux de notre vie , nous vous écrivons ceci : des souffrances stranguriennes et de la dysenterie se sont succédées sans rien perdre de leur intensité extrême ; la joie dans mon âme au souvenir de nos entretiens passés repousse toutes ces douleurs. "Quant à toi, conformément à une disposition d'esprit depuis ta jeunesse à mon sujet, et à la philosophie*, prends soin des enfants de Métrodore." Et il en fut ainsi.

*J'ai interprété dès le départ comme Ballaudé : ἀξίως + génitif.

On pourra comparer avec la version que donne Cicéron (qui l'adresse à Hermarque) en latin dans De finibus, II, 30, 96.

Audi, ne longe abeam, moriens quid dicat Epicurus, ut intellegas facta eius cum dictis discrepare: 'Epicurus Hermarcho salutem. Cum ageremus', inquit, 'vitae beatum et eundem supremum diem, scribebamus haec. tanti autem aderant vesicae et torminum morbi, ut nihil ad eorum magnitudinem posset accedere.' Miserum hominem! Si dolor summum malum est, dici aliter non potest. sed audiamus ipsum: Compensabatur', inquit, 'tamen cum his omnibus animi laetitia, quam capiebam memoria rationum inventorumque nostrorum. sed tu, ut dignum est tua erga me et philosophiam voluntate ab adolescentulo suscepta, fac ut Metrodori tueare liberos.'

Ecoute, sans que je m'éloigne de mon sujet, ce que dit Epicure en mourant, afin de comprendre que ses actes différaient de ses paroles : "Epicure te salue, Hermaque. Alors que nous vivons ce jour heureux, le dernier, de notre existence, nous t'écrivons ceci : Les malaises occasionnés par la vessie et les coliques sont telles que rien ne pourrait s'ajouter à leur ampleur." Malheureux homme. Si la douleur est un le plus grand grand mal, on ne peut rien dire d'autre. Mais écoutons-le :"ces maux étaient compensés par la joie prise à me remémorer nos raisonnements et découvertes. Mais toi, comme il est digne de ton attitude depuis ta jeunesse envers moi et la philosophie, fais en sorte de protéger les enfants de Métrodore.

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Robin Delisle