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Texte grec Traductions
ΧΡΥΣΑ ΕΠΗ
1
᾿Αθανάτους μὲν πρῶτα θεούς,
νόμῳ ὡς διάκεινται,
Τίμα καὶ σέβου ὅρκον, ἔπειθ᾿
ἥρωας ἀγαυούς,
Τούς τε καταχθονίoυς σέβε
δαίμονας, ἔννομα ῥέζων.
2
Τούς τε γονεῖς τίμα, τούς τ᾿
ἄγχιστ' ἐκγεγαῶτας.
Τῶν δ᾿ ἄλλων ἀρετῇ ποιεῦ φίλον
ὅστις ἄριστος.
3
Πραέσι εἶκε λόγοις, ἔργοισί τ᾿
ἐπωφελίμοισι,
Μηδ᾿ ἔχθαιρε φίλον σὸν
ἀμαρτάδος εἴνεκα μικρῆς,
῎Οφρα δύνῃ. Δύναμις γὰρ
ἀνάγκης ἐγγύθι ναίει.
4
Ταῦτα μὲν οὕτως ἴσθι· κρατεῖν
δ᾿ εἰθίζεο τῶνδε
Γαστρὸς μέν πρώτιστα, καὶ ὕπνου
λαγνείης τε
Καὶ θυμοῦ. πρήξης δ᾿ αἰσχρόν
ποτε μήτε μετ᾿ ἄλλου,
Μήτ᾿ ἰδίῃ· πάντων δὲ μάλιστ᾿
αἰσχύνεο σαυτόν.
5
Εἶτα δικαιοσύνην ἄσκει ἔργῳ τε
λόγῳ τε.
Μηδ᾿ ἀλογίστως σαυτὸν ἔχειν
περὶ μηδὲν ἔθιζε.
Ἀλλὰ γνῶθι μὲν ὡς θανέειν
πέπρωται ἅπασι.
Χρήματα δ᾿ ἄλλοτε μὲν κτᾶσθαι
φίλει, ἄλλοτ᾿ ὀλέσσαι.
Ὅσσα τε δαιμονίῃσι τύχαις
βροτοὶ ἄλγἐ ἔχουσιν,
Ὧν ἂν μοῖραν ἔχῃς, ταύτην φέρε
μηδ᾿ ἀγανάκτει.
Ἰᾶσθαι δὲ πρέπει, καθόσον δύνῃ.Ὧδε
δὲ φράζευ·
Οὐ πάνυ τοῖς ἀγαθοῖς τούτων
πολὺ μοῖρα δίδωσι.
6
Πολλοὶ δ᾿ ἀνθρώποισι λόγοι
δειλοί τε καὶ ἐσθλοὶ
Προσπίπτουσ᾿, ὧν μήτ᾿
ἐκπλήσσεο, μήτ᾿ ἄρ᾿ ἐάσῃς
Εἴργεσθαι σαυτόν. Ψεῦδος δ᾿
ἥνπερ τι λέγηται
Πράως εἶχ᾿. ῞Ο δέ τοι ἐρέω, ἐπὶ
παντὶ τελείσθω.
Μηδεὶς μήτε λόγῳ σε παρείπῃ
μήτε τι ἔργῳ,
Πρῆξαι, μηδ᾿ εἰπεῖν, ὅ τι τοι μὴ
βέλτερόν ἐστι.
7
Βουλεύου δὲ πρὸ ἔργου, ὅπως μὴ
μῶρα πέληται
Δειλοῦ τοι πρήσσειν τε λέγειν τ᾿
ἀνόητα πρὸς ἀνδρός.
᾿Αλλὰ τάδ᾿ ἐκτελέειν, ἅ σε μὴ
μετέπειτ ἀνιήσῃ.
8
Πρῆσσε δὲ μηδὲν τῶν μὴ
᾿πίστασαι, ἀλλὰ διδάσκευ
῞Οσσα χρεών, καὶ τερπνότατον
βίον ὧδε διάξεις.
9
Οὐδ᾿ ὑγιείης τῆς περὶ σῶμ᾿
ἀμέλειαν ἔχειν χρή.
᾿Αλλὰ ποτοῦ τε μέτρον καὶ σίτου
γυμναστίων τε
Ποιεῖσθαι· μέτρον δὲ λέγω τόδ᾿
ὃ μή σ᾿ ἀνιήσει.
10
Ειθιζου δε διαιταν εχειν
καθαρειον αθρυπτον.
11
Καὶ πεφύλαξό γε ταῦτα ποιεῖν,
ὁπόσα φθόνον ἴσχει.
Μὴ δαπανᾶν παρὰ καιρόν, ὁποῖα
καλῶν ἀδαήμων·
Μηδ᾿ ἀνελεύθερος ἴσθι. Μέτρον
δ᾿ ἐπὶ πᾶσιν ἄριστον.
12
Πρῆσσε δὲ ταῦθ᾿ ἅ σε μὴ βλάψει·
λόγισαι δὲ πρὸ ἔργου.
Μηδ᾿ ὕπνον μαλακοῖσιν ἐπ᾿
ὄμμασι προδέξασθαι
Πρὶν τῶν ἡμερινῶν ἔργων
λογίσασθαι ἕκαστον.
Πῇ παρέβην; τί δ᾿ ἔρεξα; τί μοι
δέον οὐκ ἐτελέσθη;
Ἀρξάμενος δ᾿ ἀπὸ πρώτου
ἐπέξιθι· καὶ μετέπειτα
δειλὰ μὲν ἐκπρήξας ἐπιπλήσσεο,
χρηστὰ δέ, τέρπου.
13
Ταῦτα πόνει, ταῦτ᾿ ἐκμελέτα·
τουτῶν χρὴ ἐρᾶν σε,
Ταῦτά σε τῆς θείης ἀρετῆς εἰς
ἴχνια θήσει·
Ναὶ μὰ τὸν ἀματέρᾳ ψυχᾷ
παραδόντα τετρακτύν,
Παγὰν ἀενάου φύσεως. Ἀλλ᾿
ἔργευ ἐπ᾿ ἔργον,
Θεοῖσι ἐπευξάμενος τελέσαι.
Τούτων δὲ κρατήσας
Γνώσῇ ἀθανάτων τε θεῶν θνητῶν
τ᾿ ἀνθρώπων
Σύστασιν, ᾗ τε ἕκαστα διέρχεται
ᾗ τε κρατεῖται·
Γνώσῃ δ᾿ ᾗ θέμις ἐστι, φύσιν
περὶ παντὸς ὁμοίην,
Ὡστέ σε μήτε ἄελπτ᾿ ἐλπίζειν,
μήτε τι λήθειν.
14
Γνώσῃ δ᾿ ἀνθρώπους αὐθαιρετα
πήματ᾿ ἔχοντας
Τλήμονας, οἵ τ᾿ ἀγαθῶν πέλας
ὄντων οὔτ᾿ ἐσορῶσιν
Οὔτε κλύουσιν· λύσιν δὲ κακῶν
παῦροι συνίσασι.
Τοίη μοῖρα βροτών βλάπτει
φρένας· ὡς δὲ κύλινδροι
Ἄλλοτ᾿ ἐπ᾿ ἄλλα φέρονται,
ἀπείρονα πήματ᾿ ἔχοντες.
Λυγρὴ γὰρ συνοπαδὸς ἔρις
βλάπτουσα λέληθεν,
Σύμφυτος, ἣν οὐ δεῖ προάγειν
εἴκοντα δὲ φεύγειν.
15
Ζεῦ πάτερ ἧ πολλῶν κε κακῶν
λύσειας ἅπαντας,
Εἰ πᾶσιν δείξαις, οἵῳ τῷ
δαίμονι χρῶνται.
16
Ἀλλὰ σὺ θάρσει, ἐπεῖ θεῖον
γένος ἐστὶ βροτοῖσιν,
Οἷς ἱερὰ προφέρουσα φύσις
δείκνυσιν ἕκαστα.
Ὧν εἴ σοί τι μέτεστι, κρατήσεις
ὧν σε κελεύω,
Ἐξακέσας, ψυχὴν δὲ πόνων ἀπὸ
τῶνδε σαώσεις.
17
Ἀλλ᾿ εἴργου βρωτῶν, ὧν εἴπομεν,
ἔν τε καθαρμοῖς,
Ἔν τε λύσει ψυχῆς κρίνων, καὶ
φράζευ ἕκαστα,
ἡνίοχον γνώμην στήσας
καθύπερθεν ἀρίστην.
18
Ἢν δ᾿ ἀπολείψας σῶμα ἐς
αἰθέρ᾿ ἐλεύθερον ἔλθης,
Ἔσσεαι ἀθάνατος θεὸς ἄμβροτος,
οὐκ ἔτι θνητός.
Traductions :
VERS D'OR
Henri Tournier
En alexandrins :
1
Honore les dieux saints, dans leur ordre assigné,
Et le Serment. Révère
aussi les grands héros
Et respectant la loi, tous les démons
terrestres.
2
Honore père et mère et tes proches parents
Et sois
ami de ceux que la Vertu distingue
3
Cède aux propos de paix et
actions profitables
Ne hais point ton ami pour une peccadille,
Si tu peux
: le Pouvoir confine au Nécessaire.
4
Ainsi soit-il. Il faut dominer
ce qui suit :
La faim et le sommeil, le sexe et la colère.
Ne fais rien
de honteux en compagnie d'autrui
Ni même seul. Surtout, respecte-toi
toi-même.
5
Observe la Justice, en actes et paroles.
Prends le pli
de n'agir jamais sans réfléchir
Mais sache-le, la mort est notre seul
destin.
Pour l'argent, aie à cour d'acquérir et de perdre.
La douleur
qu'un humain doit aux Destins divins,
Si tu en as ta part, subis-la sans mot
dire.
Préserve-t-en, si tu le peux. Mais, sache-le,
Le sort n'envoie
jamais ces maux à l'honnête homme.
6
A l'homme des pensées viles ou
généreuses
Echoient. N'en sois choqué aucunement. Evite
De les fuir. Dans
le cas où se dit un mensonge,
Paisible, observe bien ce que je vais te dire
:
Ne laisse nul t'induire, en parole ou en acte,
A faire ou dire ce qui
t'est défavorable.
7
Pense avant que d'agir, te gardant des sottises
:
Faible est l'homme qui dit et commet des folies.
Que tes actes plus tard
ne te chagrinent point.
8
N'accomplis rien que tu ne saches, mais
apprends
Ce qui convient, et tu vivras des plus heureux.
9
Du corps
il ne faut pas négliger la santé.
Avec mesure bois et mange et fais du sport
;
Par mesure j'entends ce qui ne t'ennuiera.
10
Que ton mode de vie
soit pur et rigoureux.
11
Evite toute action qui provoque
l'envie.
Ne dilapide point, tel l'ignorant du Beau ;
Point d'avarice. En
tout la mesure prévaut.
12
Fais ce qui ne te nuit ; pense avant que
d'agir.
Refuse le sommeil à tes yeux assoupis
Sans t'être interrogé sur
tes actes du jour :
Qu'ai-je fait ? Quelle faute ? Et qu'ai-je omis de faire
?
Parcours tout du début. Ensuite punis-toi
Pour tes péchés ; de tes
bienfaits réjouis-toi.
13
Avec zèle étudie ces conseils. Aime-les
:
Ils t'ouvriront la voie de Vertu la divine.
Oui ! par l'Entremetteur de
l'âme à la Tétrade,
Source de Nature infinie ! Fais ton travail
Et prie
les dieux de l'achever. Fort de ceci,
Des mortels et des dieux tu sauras la
nature,
Et comment se sépare et s'unit chaque chose,
Et, pourquoi pas ?
combien Nature se ressemble.
Alors, plus de secrets, plus d'impossible
espoir !
14
Tu sauras que tout homme a les maux qu'il
mérite,
Malheureux qui ne voient ni n'entendent près d'eux
Le bonheur ;
délier le mal, bien peu le savent.
De tels destins troublent leur cour. Tels
des rouleaux,
Ils errent ça et là, souffrant des maux sans nombre.
La
Discorde les suit pour les tromper, sinistre,
Innée, qu'il ne faut pas
provoquer mais chasser.
15
Grand Zeus ! de bien des maux tu nous
délivrerais,
En montrant à chacun quel démon est le sien.
16
Va !
courage ! un mortel est de race divine,
A qui sainte Nature a montré toutes
choses.
Les sachant, tu sauras maîtriser mes préceptes,
Et ton âme,
guérie, évitera ces peines.
17
Dans le rite, abstiens-toi des mets que
j'ai cités,
Songe à sauver ton âme et réfléchis sur tout,
Pour guide
ayant, venu d'en-haut, le pur Esprit.
18
Ayant quitté ton corps, si tu
atteins l'Ether,
Tu seras immortel, dieu sauf de toute mort.
Anaxagore
En 14 syllabes
I
Les immortels d'abord, ainsi que la loi l'établit,
Et le serment, révère-les ; puis les héros fameux
Et les démons chthoniens, vénère-les, suivant la loi.
II
Honore père et mère et ceux qui sont de
ta famille
Et pour autrui, fais-toi l'ami du meilleur en vertu.
III
Rends-toi aux amènes discours et oeuvres
profitables,
Ne hais pas qui t'es cher pour une méprise mineure,
Tant qu'il t'est possible. Pouvoir vit près de Contingence.
IV
Ainsi soit-il. Habitue-toi à maîtriser
ceci,
En tout premier la faim puis sommeil et libertinage,
Et l'ire aussi. N'agis pas laidement en compagnie,
Ni seul non plus. Par dessus tout aie respect de toi-même.
V
Puis aie à coeur d' être juste en
actes et en paroles
Et accoutume-toi à n'agir en rien sans réflexion
Mais sache que mourir est un lot commun à chacun.
Accepte pour les biens les aléas de gains et pertes.
Quant à ce que mortel souffre des fortunes divines,
La part que tu aurais, supporte et n'en prends pas ombrage.
Cure convient, à ta discrétion ; songe ceci :
Il n'est certes que peu part de ces maux aux gens de bien.
VI
Nombreuses sont les pensées, survenant,basses ou probes,
Aux hommes ; n'en sois frappé ni par suite ne t'abandonne
A t'en tenir l' écart. S'il se dit quelque mensonge,
Reste calme. En toute chose, observe ce que je dis
Que personne ne t'induise en acte ni en parole
A dire ni accomplir ce qui t'est défavorable.
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