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un jean-foutre dans le siècle

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C'était pourtant un joli bateau Né le 24 avril 1887 dans la petite ville de Clermont-Ferrand, je fus très tôt attiré par la bassesse et la lâcheté. Ces qualités étant traditionnellement fort appréciées par le corps enseignant, je pus, flattant les uns, menaçant les autres et trichant sans vergogne aux examens, faire des études poussées et décrocher brillamment un diplôme d'architecte naval. Je fus alors embauché - moyennant un léger pot de vin - par le constructeur britannique Harland & Wolff en 1907, alors même qu'ils venaient de recevoir commande de deux grands paquebots, dont je conçus moi-même les systèmes de compartiments étanches. Toutefois, je dus quitter mon poste suite à diverses remarques que me durent des dysfonctionnements observés sur le deuxième navire de la série. Les gens sont d'un mesquin...


Cause toujours Toutefois, le chômage ne guette pas les jeunes gens entreprenants, et un ami, directeur de la recherche chez le chimiste allemand IG Farben, me proposa un poste de cadre dans son département des organochlorés, qui jouissaient à l'époque d'un regain d'intérêt de la part des responsables politiques du Kaiser. Lorsqu'éclata la première guerre mondiale, je dus cependant rentrer en France pour répondre à l'appel de la nation. Or il faut dire que j'éprouvais une répulsion profonde pour le nord-est de la France, dont le climat froid et humide ne me valait rien. Par bonheur, j'avais un oncle employé au ministère de la guerre et soucieux de ma santé qui me trouva une affectation plus digne de mes compétences : vaguemestre au 78ième Régiment de Tirailleurs Planqués de Bayonne. J'y passais l'essentiel du conflit.


Pratiques anti-commerciales américaines dans les années 20 Démobilisé, je remontai à Paris, où je constatai que le chômage sévissait. Il faut dire que les employeurs de l'époque donnaient, pour quelque raison, la priorité à l'embauche pour les innombrables mutilés de guerre, amputés, gazés et autres gueules cassées, qui encombraient les rues. J'eus beau faire valoir ma luxation du poignet attrapée suite à une trop grande ardeur dans l'entretien des bottes du colonel, ces tristes sires ne surent rendre hommage à mon esprit entreprenant. Je dus donc m'expatrier vers les Etats-Unis, où les particularités de la législation locale et ma connaissance de la langue française me permirent de monter une discrète mais prospère société d'import-export entre Bangor (Maine) et Saint-Pierre et Miquelon. Je dois dire, dut ma modestie en souffrir, que la prospérité de cet archipel battu par les vents doit beaucoup à mon activité d'alors.


De la fenêtre de ma chambre Répondant aux demandes insistantes d'un entrepreneur de Chicago, je lui cédais mon affaire en 1930 pour un bon prix, et vécus en rentier durant plusieurs années. Mais, vous vous en doutez, je n'allais pas rester inactif. Ma parfaite connaissance du milieu industriel allemand me permit de prendre des contacts utiles et, en 1933, des amis favorisés par les changements politiques dans ce pays me demandèrent d'initier de fructueux liens culturels et commerciaux entre nos deux pays. C'est bien sûr avec enthousiasme que je répondis à leur appel ! Je pus réunir autour de moi un groupe de grands noms de l'économie française, soucieux des intérêts de la nation et attentifs aux idées modernistes qui étaient en vogue à l'époque en Europe, et nous mîmes au point un certain nombre d'orientations qui nous permettraient de faire entendre notre voix dans les hautes sphères de l'état. Cependant, en 1936, le Front Populaire arriva au pouvoir et, plus tard, le climat international ne se prêta plus guère à nos ambitions.


Moi, derrière une voiture A la fin 1939, je partis pour l'Espagne afin de parfaire ma connaissance de la langue Ibérique et pour régler quelques affaires, ce qui me prit un an. A mon retour, je constatai que divers changements politiques avaient eu lieu, je réactivais donc mes réseaux pour coopérer avec les autorités du moment, chez lesquelles ils se trouvait que j'avais des accointannces. Conscient que la France avait besoin de moi, je parvins à convaincre mon ami Jacques Doriot de me donner des responsabilités dans l'organisation patriote qu'il avait fondée. Cependant lorsque j'appris par hasard les horreurs de la solution finale et la scandaleuse persécution des résistants (le 7 juin 1944), ma conscience me commanda de prendre mes distances avec le nazisme et le pétainisme et offris mes services aux FTP et au parti communiste clandestin, avec qui je négociais les plans des casernes de la milice et les listes de ses membres et de leurs familles. Pour mon comportement courageux, je reçus à la libération la légion d'honneur des mains du général de Gaulle.


Mes modestes installations La reconstruction de la France nécessita un grand apport de capitaux. Par bonheur je pus mettre au service de la nation les actifs considérables dont je disposais suite à quelques affaires conclues durant l'occupation, afin de monter mes propres usines. Je dois dire que les fonds du plan Marshall, orientés par quelques relations que j'avais gardé à Washington, m'ont bien aidé dans mon oeuvre de patriotisme. Conscient de ce que je devais à mon pays, qui m'avait tant donné, je décidais de consacrer une fraction non négligeable des revenus de mon groupe à animer la vie politique française, qui a toujours souffert d'un dramatique manque de moyens.


Un siège social très bien situé Ces dernières années, mon groupe a réalisé de considérables investissements en Asie afin de profiter des enfants des esclav main d'oeu du développement économique de la région et pour partager le savoir-faire occidental avec les pays du tiers-monde, en particulier la République Populaire de Chine, la Birmanie et la Corée du Nord. Diverses considérations d'ordre philosophique m'ont malheureusement contraint à déplacer mon siège social dans l'état souverain de Barbudos y Craignos. Mais si mon portefeuille est dans les tropiques, mon coeur reste en France !


Afin que mon parcours serve d'exemple aux jeunes générations, vous pouvez m'écrire pour que je vous envoie le livre de mes mémoires :



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L'HONNEUR ET LA PITIE
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par Asp Explorer (1993)
Editions Charlemagne O.C.
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