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LE TEMPLE
Dans le manuel des joueurs de la 3e édition de Donjons&Dragons sont donnés des exemples de dieux
dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils n'incitent pas à embrasser la carrière sacerdotale. Si Pelor,
Heroneus et compagnie ne satisfont pas votre désir mystique, vous pouvez piocher dans ce joli panthéon
ci-dessous, conçu de mes blanches mains. Ces dieux sont suffisamment " bateau " pour s'inscrire sans
toute campagne normalement constituée, mais pas assez pour inspirer l'ennui au malheureux prêtre du
groupe. Il y en a pour tous les goûts et tous les alignements, alors chaussez votre chasuble, faites flotter
votre gonfanon, signez vous et sus aux païens !


pique

Nom : Hazam
Alignement : NN
Attributions : la connaissance
Représentations : Son apparence est inconnue, on le représente par son animal messager qui est la chouette. Son symbole est un cercle dans lequel s'inscrivent deux autres, plus petits, juxtaposés. Bien que la science martiale lui soit étrangère, ses prêtres ont pour arme de prédilection le bâton.
Philosophie : Nulle considération morale ne doit troubler le jugement du fidèle. Il doit se détacher de la vision humaine du monde pour atteindre à la vérité objective. La quête du savoir est la seule qui vaille qu'on lui consacre sa vie, car de toutes les créations de l'homme, seul le savoir a une chance de survivre durablement à celui qui le crée. La raison est l'arme du fidèle de Hazam, c'est le seul critère qui doit guider son action.
Actions : Les fidèles de Hazam se doivent de rechercher et de professer la vérité en toutes circonstances. Ils sont tenus de s'instruire tout au long de leur vie, et d'instruire ceux qui les entourent, car c'est ainsi qu'on gagne le respect des autres fidèles et les faveurs du dieu. On peut se rendre utile même si l'on n'est pas un érudit : préserver les livres, entretenir les bibliothèques, faire et diffuser des copies, voici des tâches humbles qui plaisent à Hazam. Les prêtres sont appelés professeurs, et sont généralement les plus sages et les plus instruits parmi les fidèles. Nul besoin de cérémonie pour devenir professeur : si une nuit, la chouette se pose au pied du lit du fidèle, et qu'il se réveille avec les pouvoirs d'un prêtre, alors il sera considéré comme " révélé ". L'âge venant, la plupart des prêtres de Hazam se consacrent à l'étude, au travail dans les hôpitaux, les laboratoires et les bibliothèques des temples, à l'enseignement dans les écoles ou comme précepteurs. Toutefois, dans leurs jeunes années, ils partent fréquemment sur les routes pour étudier la faune et la flore, la géographie, les coutumes des autres peuples... c'est surtout un prétexte pour explorer le vaste monde et ouvrir l'esprit des jeunes recrues à la merveilleuse diversité de l'univers.
Sentences : " Qui tue neuf hommes pour en sauver dix fait le bien ", " trois font plus que deux " (souligne une évidence), " rires et pleurs tuent comme l'épée " (les émotions sont toujours néfastes).
Culte : La messe est dite à l'aube chaque jour sauf le mardi dans tous les temples de Hazam. Le professeur y lit un passage d'un des 833 livres saints du culte (mais seuls une douzaine sont lus régulièrement au cours des offices) et en fait le commentaire devant les fidèles. Le mardi, jour saint et chômé, le fidèle est invité à se reposer et à méditer dans la solitude. Ce jour là, les bibliothèques de Hazam sont fermées (mais il y a une permanence dans les hôpitaux).
Au-delà : Les âmes des défunts méritants se fondront dans l'esprit multiple de Hazam, et pourront lire à merci dans son savoir inépuisable. Les plus pieux pourront retourner sur la Terre sous forme d'esprits, pour inspirer les hommes et les guider sur la voie de la connaissance. Les pêcheurs impénitents seront condamnés à errer dans les ténèbres perpétuelles, se cognant aux autres damnés avec lesquels ils ne pourront parler car leurs langues seront embrouillées, et chaque jour, ils perdront les souvenirs de la veille, à jamais.
Temples et clergé : Les temples sont peu nombreux car ils sont immenses, du fait de leur raison d'être. Ils accueillent tous une université, une gigantesque bibliothèque, un hôpital (moins pour faire la charité que pour former les futurs guérisseurs), des dortoirs pour les maîtres et les étudiants, des librairies et des boutiques diverses vendant les produits du travail des occupants, et bien sûr des salles de prière. Toutes les villes ne peuvent s'offrir une telle installation, c'est pourquoi avoir chez soi un temple de Hazam fait la fierté des habitants, même s'ils ne sont pas fidèles eux-mêmes. A défaut, les cités moins fortunées se contentent de chapelles, généralement flanquées d'une école pour les enfants. Chaque temple impose sa hiérarchie à la province environnante, dispose d'une totale autonomie et pratique les prières que bon lui semble, sans tenir compte des habitudes des temples voisins, de sorte que les rites, appellations et coutumes varient énormément d'un lieu à l'autre. Celui qui est grand prêtre dans une région ne sera donc considéré que comme un simple révélé ailleurs, ce qui est déjà pas mal.
Aspect bénéfiques : Ce culte favorise le développements des sciences et techniques, ses dévots sont considérés comme sages et avisés, et font des conseillers ou des ministres recherchés. Ils sont généralement à la base du système éducatif.
Aspects néfastes : Voici une religion bien austère, ce qui peut rebuter. En outre le détachement des affaires humaines, s'il est prisé des intellectuels, pourra être mal compris par ceux qui souffrent et auxquels le clergé de Hazam ne vient pas en aide.
Fidèles : Les savants sont les principaux soutiens de Hazam, ainsi que certains bourgeois épris de culture, et bien sûr ceux des magiciens qui ont du sentiment religieux.
Domaines : Connaissance, magie, air, voyage

symbole béni
Nom : Hanhard
Alignement : NN
Attributions : la force, le combat, l'action
Représentations : Bien que de nombreuses statues de colosses barbus ornent ses temples, les prêtres affirment qu'il ne s'agit pas d'une représentation " officielle " du dieu. L'ours, son animal de prédilection, est une image très populaire. Son symbole est un cercle barré d'une croix aux branches égales, l'une transperçant le cercle pour se terminer en triangle allongé, ce qui symbolise une épée (l'épée bâtarde est l'arme de prédilection des prêtres de Hanhard).
Philosophie : Moins simpliste qu'on ne pourrait s'y attendre au premier abord, la philosophie de Hanhard n'est révélée que progressivement aux fidèles. Hanhard s'est épris de la diversité des races intelligentes, de leur inventivité sans cesse renouvelée et des trésors de ruse et de courage qu'elles déploient pour survivre et se combattre. Le bien et le mal n'ont pas de valeur aux yeux de Hanhard, qui a pour objectif de préserver l'intégrité des espèces pensantes en générale, des humains en particulier, mais se soucie peu du devenir particulier de telle ou telle nation. Lorsque son heure est venue, qu'elle périsse et laisse la place à une autre !
Actions : Quiconque attente à la nature de l'homme, que ce soit pour une bonne ou une mauvaise raison, est l'ennemi de Hanhard. Combattre de tels projets est un devoir sacré et tout fidèle doit s'y préparer par l'exercice physique, la pratique des arts martiaux et la connaissance des armes. Hanhard favorise aussi l'étude de la magie de combat, pour peu qu'on n'en néglige pas sa forme physique... et qu'on mette promptement ses connaissances en pratique ! Celui qui agit vite et avec force a l'avantage sur celui qui réfléchit sans fin avant d'agir, mais Hanhard ne préconise pas la stupidité. S'inspirer des animaux, qui font preuve tantôt de ruse, tantôt de férocité, est une bonne chose. Connaître les stratégies des généraux du passé, savoir construire navires et catapultes sont des choses utiles, mais une connaissance sans application est vaine et amollit le corps comme l'esprit. Bref, le fidèle de Hanhard se doit d'être toujours volontaire et jamais contemplatif, et son prêtre se doit de montrer l'exemple. La fréquentation des champs de bataille est vue favorablement par le dieu, le bon prêtre y trouvera des occasions de soigner les blessures, mais aussi d'en infliger. Tout cela plaît à Hanhard, qui aime entendre le fracas du fer contre le fer. A la guerre, il favorisera souvent l'armée la moins nombreuse, la vaillance étant pour lui une grande vertu.
Sentences : " Le dernier des mendiants est un colosse aux yeux de la fourmi. Pourtant, a-t-on déjà vu une fourmi mendier ? "
Culte : Plusieurs prières personnelles rythment la journée du fidèle, l'oraison du soir se pratique en groupe, autour d'un feu rituellement entretenu dans les temples par des novices, ou simplement allumé par les fidèles en l'absence de temple. Les athlètes et les gladiateurs sont les adeptes les plus fervents, suivis par les soldats.
Au-delà : La vie n'est pas rose une fois qu'elle est terminée : les faibles sont anéantis et sombrent dans le néant, tandis que les forts seuls sont dignes de participer à la Grande Guerre aux côtés de Hanhard. S'il s'y distingue par ses exploits guerriers, il pourra participer au festin des héros avant de repartir se battre.
Temples et clergé : Stratégiquement situés à proximité des casernes, gymnases, corps de garde et autres arènes, les temples sont généralement de dimension modeste, le dieu préfère en effet ceux qui le servent dans l'action à ceux qui le louent dans la prière. Certains prêtres de Hanhard se réunissent en ordres combattants qui peuvent atteindre des effectifs importants, et dont les citadelles peuvent devenir fort imposantes, ces ordres peuvent même être amenés à se faire la guerre entre eux. En dehors de ces structures, le clergé de Hanhard est basé sur les individualités de ses prêtres, qui jouissent d'une grande autonomie et peuvent à leur tour enseigner aux jeunes les vertus de leur dieu et ses bottes secrètes.
Aspect bénéfiques : Ce dieu attire nombre de fidèles parmi les gens d'armes, mais aussi parmi les gens du peuple, car il est facile à servir et bien moins capricieux que d'autres divinités. Le roi qui rendra hommage à Hanhard sera vu favorablement par la population, car il s'affirmera comme fier, responsable et protecteur de son royaume.
Aspects néfastes : Si les prêtres de Hanhard guérissent bien volontiers ceux qui viennent à eux, il ne faut pas trop compter sur eux pour faire la charité, ce en quoi ils ne font que se conformer aux préceptes de leur religion. Ils sont souvent fauteurs de guerre et d'instabilité, surtout s'ils sont groupés en ordres de chevalerie.
Fidèles : Tous les combattants, gladiateurs et athlètes sont susceptibles d'être séduits par Hanhard, qui est aussi le dieu des marchands hardis et des nomades. Ce dieu promet son aide à celui qui prend des risques, voilà qui devrait plaire à des aventuriers, surtout aux guerriers, et aux barbares.
Domaines : Force, voyage, destruction, guerre

symbole béni
Nom : Hima
Alignement : CN
Attributions : L'émotion
Représentations : Traditionnellement une femme d'une grande beauté, à trois yeux. Ses statues et ses icônes ont souvent plus de deux bras, ce qui permet de représenter les multiples signes de la main qui servent aux adeptes pour communiquer leur état d'esprit. Le chat est l'animal qui la symbolise, la main gauche de la déesse composant trois signes forme sacrés le symbole béni que portent tous les prêtres. Le trident est son arme.
Philosophie : L'émotion est une inspiration qui ne doit pas être réprimée, car elle est un fragment de divin laissé en chaque homme. Bien des problèmes du monde sont trop complexes pour être appréhendés par l'intellect, forcément limité, de l'homme, mais celui qui suit son élan spontané agira toujours au plus juste des intérêts de l'univers et en harmonie avec celui-ci, car il suit une sorte de boussole morale laissée en lui par les dieux. Laisser libre cours à ses émotions plait à Hima, renforce son pouvoir et permet au fidèle de se fondre en elle pour, au final, atteindre l'immortalité de l'âme.
Actions : Hima et ses dévots combattent toutes les institutions qui pourraient mener les hommes à agir à l'encontre de leur instinct et de leur cœur. Pour ce faire, plutôt que de sortir le glaive, la doctrine préconise de faire crisser la plume et d'user de la satire, du pamphlet ou de la farce, ou à défaut de ridiculiser les gens trop sérieux par quelque farce bien sentie. Hima favorise les entreprise sincères sans préjuger de leur justesse, à ce titre elle est aussi déesse de la vengeance sous la forme de Nyshra, la divinité destructrice. Hima est aussi la protectrice des artistes sous la forme de Melki (voir plus loin). Hima est fréquemment invoquée par les amants pour protéger leur amour chaste, le reste étant plutôt du ressort de Hanhard ou de Myrna. Plaire à Hima n'est pas chose facile, c'est une déesse capricieuse et changeante. Le meilleur moyen d'y parvenir est de se comporter avec panache, sans parcimonie ni médiocrité, afin que nul n'oublie votre passage, l'impression que vous laissez derrière vous compte en effet autant que l'action réelle que vous avez pu accomplir.
Sentences : " La décadence est l'état naturel de l'humanité ", " La déesse est en toi ".
Culte : Dans les temples les plus importants, plusieurs prêtres célèbrent en permanence l'office, parfois en même temps. Dans les structures plus modestes, on veille à observer le rituel du matin, où le soleil révèle la beauté du monde, et celui du soir, porteur de terreur. Plusieurs fêtes importantes jalonnent le calendrier sacré, donnant souvent lieu à des débordements bachiques. Il paraît que cela plait à Hima.
Au-delà : Les fidèles de Hima sont assurés d'aller en son paradis qui est décrit à chaque office avec moult détails imaginatifs, en général comme un jardin luxuriant. Le sort des pêcheurs, plus rarement évoqué, est de marcher sans fin dans une lande de poussière grise et froide, en compagnie de milliers d'autres. Un sort encore bien doux en comparaison de celui des victimes de la vengeresse Nyshra.
Temples et clergé : Nul dieu ne peut se vanter d'avoir de plus beaux temples que Hima. Dômes rutilants de gemmes et de métaux précieux, tours torsadées plongeant vers le ciel, vitraux vastes comme des collines et clairs comme des cascades de montagne, passerelles vertigineuses, murs grouillants de statues et de bas-reliefs multicolores, rien n'est trop beau pour honorer la déesse. Les mauvaises langues prétendent que c'est le poids de tant de décoration, ainsi que des libertés prises avec les lois de l'architecture au nom de l'esthétique, qui font que ces temples s'écroulent souvent sur la tête de leurs fidèles. Peu importe, ils seront vite reconstruits dans un goût plus contemporain. La stricte hiérarchie qui règne dans les rangs de l'église peut surprendre, mais elle obéit à une logique implacable : le culte a besoin de quantités considérables de richesses et seule une solide organisation permet de lever de tels fonds en évitant les " déperditions ". En dehors de ses obligations administratives, le prêtre de Hima jouit d'une grande liberté de mouvement.
Aspect bénéfiques : Souvent réduite par les âmes simples à son attribut de déesse de l'espoir, Hima est populaire parmi le peuple et ses prêtres sont encouragés à faire la charité. L'or des temples somptueux attirent sans peine une population en quête de rêve.
Aspects néfastes : Les temples sont beaux certes, mais aussi fort chers à construire et à entretenir, le clergé de Hima est donc souvent accusé de faire des dépenses frivoles. En outre, ses préceptes sont rarement du goût des puissants de ce monde, ni des victimes des menus tours du clergé. Enfin, les mœurs dépravées des religieux sont souvent dénoncées, ou enviées.
Fidèles : Si voleurs et courtisanes fréquentent volontiers les temples de Hima, ou au moins lui adressent leurs prières, elle recrute en fait dans toutes les strates supérieures de la population urbaine (elle est peu présente dans les campagnes). Les individualistes, les libertins et les beaux esprits sont adeptes ou prêtres de Hima. A l'opposé, quantités de barbares et quelques rôdeurs lui accordent leur préférence, ainsi que nombre de peuples nomades qui voient en elle la gardienne de leur liberté.
Domaines : Chaos, magie, chance, voyage

symbole béni
Nom : Hegan
Alignement : LN
Attributions : L'honneur et le devoir
Représentations : Un noble vieillard à la barbe blanche symbolise généralement ce dieu austère, l'aigle blanc et le loup sont ses animaux totems et le bâton son arme. La croix doublement barrée est son symbole.
Philosophie : Livré à lui-même, l'homme sombre dans la décadence et la bestialité. Seul le regard d'autrui empêche l'homme de donner libre cours à ses instincts avilissants et stériles, seul l'honneur, la loi et l'obéissance à l'autorité lui permettront de s'élever au-delà de sa condition animale pour atteindre un stade supérieur de l'être. Mais les embûches sur ce lumineux sentier sont légion, la civilisation est une merveille fragile, et il faut la défendre sans trembler, sans hésiter et sans remords. La loi et l'ordre doivent prévaloir à tout prix.
Actions : Sermonner ceux qui s'éloignent du sentier est le devoir du fidèle, les châtier est le travail du prêtre, traquer les aberrations de la nature pour les détruire est la sainte croisade des fidèles de Hegan. Inlassablement, il faut répéter la doctrine de Hegan et la répandre parmi les païens, malheur à eux s'ils ne l'entendent pas. Le vassal maltraité par son suzerain et qui pourtant lui reste fidèle, voici un exemple de conduite honorable et édifiante que les prêtres prennent en exemple lors des sermons. Obéir à ses parents et les honorer est un devoir sacré, car l'union de la famille offre une protection contre les aléas de la vie ainsi qu'un contrôle efficace sur les individus qui, sans cela, sombreraient bien trop facilement dans l'oisiveté, le vice et la débauche. La loi est tout ce qui sépare l'homme de la bête, c'est honorer le créateur que de la respecter. Etre fidèle à sa parole, à son nom et à son pays, c'est le plus sûr moyen de gagner les faveurs de Hegan.
Sentences : " Lorsqu'un clou dépasse, il faut taper dessus pour l'enfoncer "
Culte : La liturgie officielle de Hegan prévoit cinq offices par jour, toutefois seuls les ordres monastiques et quelques fanatiques ont la constance de s'y plier. Le dimanche est chômé et tout manquement à ce règlement est mal vu, voire interdit dans les territoires contrôlés par le culte. Nombre de règles sont édictées dans le Codex, dont l'observance stricte est sensée garantir l'accès au paradis. De l'avis général, il est impossible de s'y conformer, de telle sorte que tous les fidèles de Hegan se considèrent peu ou prou comme des pêcheurs. Beaucoup vivent très bien comme ça, mais d'autres, effrayés par la perspective du châtiment divin, perdent un peu la raison et deviennent des fanatiques, ou bien rejettent la religion, ou bien encore partent sur les routes accomplir quelque quête qui les rachètera aux yeux de leur seigneur.
Au-delà : Les méritants vont au paradis de Hegan goûter le repos éternel parmi les justes. Vivant en présence de leur dieu, ils contemplent l'architecture de l'univers et peuvent se faire expliquer la raison de toute chose, y compris des vicissitudes de leur existence. Les damnés, pour leur part, subiront mille tourments dans nombre d'enfers spécialisés chacun dans le pêché qui les aura perdu. Toutefois, si leur infamie n'est pas trop grande, il pourront expier leur crime au bout d'un certain temps et rejoindront alors le nombre des élus. Détail amusant, un passage du Codex stipule que " les justes seront punis et les méchants seront sauvés ". On suppose qu'il s'agit d'une ancienne erreur de copie, mais comme le Codex est la parole de Hegan donnée aux mortels, personne n'a jamais rectifié.
Temples et clergé : Une nation sous la coupe de Hegan se reconnaît sans peine au fait qu'on ne peut faire dix pas sans tomber sur un temple, un monastère, un oratoire quelconque. Le clergé y est pléthorique et, revers de la médaille, nombre de ses membres sont peu motivés, l'église étant souvent vécue moins comme une vocation que comme une carrière socialement avantageuse et peu fatiguante. Le hiérarque de Boon est la plus haute autorité du culte, sa parole ne souffre pas la contestation et son influence politique et économique est considérable. Toutefois, l'Empire Terrestre (ensemble des lieux où est implantée l'église) est si vaste que bien souvent, sa parole est couverte par celle des grands prêtres locaux, qui souffrent parfois d'ambition. Il existe un clergé séculier, dont les membres ont le droit de se marier, et un clergé régulier tenu à l'abstinence, à la pauvreté et à la claustration, mais nombre de monastères ont plus ou moins sombré dans la décadence, la débauche et, pis que tout, le relâchement dans la règle monastique. Le temple, ordinairement composé d'une seule pièce rectangulaire, est sobrement décoré de représentations du dieu et des saints dans des postures hiératiques. Une colonnade, plus ou moins imposante selon l'importance du temple, marque symboliquement l'entrée. Tout ce qui n'est pas strictement dédié à la prière (logements des prêtres, locaux techniques) est soigneusement bâti à l'extérieur du temple, qui est la maison de Hegan et ne doit pas être souillé par des fonctions profanes. Seuls les fidèles de Hegan ayant dûment accompli leur initiation religieuse ont le droit de pénétrer dans le temple, les contrevenants étant généralement bastonnés. Notons enfin que le clergé de Hegan n'accepte pas de femmes en son sein.
Aspect bénéfiques : Le culte de Hegan est un facteur de stabilité civile, notamment lorsqu'il est seul sur son territoire. Il maintient la population dans l'obéissance à l'autorité, organise l'activité économique, veille au respect des lois. Les monastères sont des lieux d'asile et de charité.
Aspects néfastes : Les fidèles de Hegan font profil bas lorsqu'ils sont en minorité mais, dès que leur nombre est suffisant au sein d'une population, ils réclament le pouvoir, jusqu'à chasser les autres cultes et à les interdire (sauf peut-être Miaris). Dans les territoires qu'ils contrôlent, les prêtres de Hegan accaparent une grande partie des richesses produites, freinent toute évolution sociale pouvant leur être néfaste et n'hésitent pas à employer la violence pour arriver à leurs fins. Voici pourquoi nombre de rois voient cette religion d'un mauvais œil dès qu'elle devient trop influente.
Fidèles : Dans les pays où il prédomine, il n'y a guère le choix, tous sont fidèles de Hegan, même si ce sont les classes dirigeantes qui le soutiennent avec le plus de vigueur pour d'évidentes raisons d'intérêt personnel. Ailleurs, Hegan est le dieu des bourgeois installés, des militaires gradés, des miliciens. Soldats et paladins seront naturellement attirés par ce dieu austère, solide et honorable.
Domaines : Loi, force, soleil, protection

symbole béni
Nom : Miaris
Alignement : LB
Attributions : la sagesse et la charité
Représentations : Ses statues représentent une femme tenant un globe et une coupe, le globe de Miaris est d'ailleurs son symbole divin. Invoquée comme protectrice, elle portera le bouclier " Nanloch " et son épée sainte " Siamiaj ", l'épée longue étant l'arme de prédilection de ses prêtres. Elle se manifeste par un cygne blanc.
Philosophie : Chacun se doit de lutter contre le Malin par l'application de la bonté, de la charité et de la tempérance. La misère est une maladie qui ronge la civilisation, un vaste océan nauséeux qui de prime abord semble invincible. Pourtant, si tous les hommes de bonne volonté s'unissent, si chacun s'efforce, selon ses facultés, de répandre le bien autour de lui, il sera possible de faire reculer la misère et d'atteindre l'Age d'Or, où tous seront frères, prospères, à l'abri de la haine et de la convoitise. Celui qui partage son seul quignon de pain avec plus malheureux que lui a plus de mérite que celui qui, riche, donne une pièce d'or.
Actions : Le riche doit donner au pauvre, la charité est le devoir le plus sacré. Le fidèle se doit de dénoncer l'injustice et de rétablir l'équité, pour le bien de la communauté entière. Lorsque surgissent les forces du mal, déchaînant la violence, le fidèle se doit à contrecœur de prendre les armes pour repousser, sans haine mais avec détermination, l'invasion des ténèbres. Sacrifier sa vie pour défendre les siens, pour donner l'exemple ou pour dénoncer le mal et l'injustice est une attitude noble et sainte. Celui qui s'expose à visage découvert pour défendre une noble cause est digne d'éloge, quelle que puisse être l'issue de sa quête.
Sentences : " Le juste appelle la mort ", " A qui as-tu pris ce que tu dis tien ? "
Culte : Le plus souvent organisé en petites communautés autour d'un prêtre charismatique, le culte de Miaris s'implante aussi bien en ville qu'à la campagne. L'office vespéral, qui a lieu tous les soirs sitôt le soleil couché, est généralement l'occasion du récit de la vie édifiante d'un saint (le plus souvent martyr) et des enseignements à en tirer. On notera qu'il n'y a pas de livre saint dans le culte de Miaris, le langage écrit étant réputé être un paravent contre les réalités du monde et la pureté du bien. Une certaine méfiance envers l'écrit est d'ailleurs de mise chez les vrais croyants.
Au-delà : Déesse de miséricorde, Miaris pourra sauver l'âme des justes et les mener à son paisible paradis, mais ne pourra rien faire pour les pêcheurs, qui seront abandonnés sur le bord du chemin. Les démons s'empareront d'eux et les mèneront aux enfers avec force hurlements et moult moulinets de tridents.
Temples et clergé : Semblables, vus de l'extérieur, à ceux de Hegan, les temples sont néanmoins flanqués d'hôpitaux, d'hospices et de foyers, selon les moyens de la communauté, où les miséreux peuvent trouver une paillasse, une soupe et un peu de réconfort. L'intérieur est dépourvu de tout ornement, à l'exception du retable et de l'autel, sculptés avec goût et sobriété. Le clergé se vêt en toutes circonstances de blanc et se rase soigneusement le crâne, en signe de franchise et d'humilité. Les prêtres sont instruits dans une des citadelles spirituelles du culte, qui sont de véritables petites villes en pleine campagne sous la direction d'un prieur, personnage révéré. Bien que Miaris n'encourage pas la violence, les prêtres qui le souhaitent reçoivent un entraînement martial qui peut être très complet.
Aspect bénéfiques : Nombreux, on l'aura compris. Les prêtres de Miaris sont généralement bien accueillis partout où ils passent et leur culte suscite la sympathie.
Aspects néfastes : S'enrichir est mal vu des fidèles de Miaris, qui y voient le vol d'autrui. Leurs admonestations incessantes peuvent, à la longue, porter sur les nerfs et gêner l'activité économique. En outre certains fanatiques ne font pas bien la différence entre " disposition à se sacrifier, le moment venu, pour sa foi " et " suicide collectif ".
Fidèles : Le culte accepte quiconque se présente avec la volonté de faire le bien. Toutes les classes de la société apportent leur contribution à la grande œuvre de Miaris, l'Age d'Or. Un aventurier en croisade contre le mal, en particulier un paladin, aura avantage à prier Miaris.
Domaines : Bien, guérison, protection, soleil

symbole béni
Nom : Myrna
Alignement : NB
Attributions : la fertilité, l'abondance, la prospérité
Représentations : Une femme sans bouche tenant un rat et un serpent, dont le torse nu s'orne d'une grappe de seins. Le rat et le serpent sont les symboles de la fertilité, et donc les animaux fétiches de Myrna. Son symbole est composé de trois anneaux disposés en triangle. Son arme de prédilection est le marteau de guerre.
Philosophie : Les dieux créateurs ont veillé à disposer les hommes au sein de mille bêtes, bestioles et plantes de toutes sortes afin d'assurer leur subsistance et leur prospérité. Ils leur ont ensuite inculqué l'art, précieux entre tous, de cultiver la terre afin qu'ils soient affranchis du hasard et puissent croître en nombre et en sagesse. Myrna apprécie la jeunesse, les rires des enfants emplissant la maisonnée, la simple générosité de celui qui gère correctement son domaine et partage ensuite son excédent. La nature a donc été donnée aux hommes pour leur usage, mais malheur à ceux qui violent ses lois et ses usages, malheur à celui qui souille, détruit ou modifie inconsidérément l'harmonie naturelle, car le malheur s'abattra sur lui et les siens. Myrna se détournera alors de lui, tandis que Niemh s'emparera de sa terre. Myrna, incarnation de la nature, est une déesse muette.
Actions : Le fidèle de Myrna se doit de faire preuve de sagesse, de prudence et de clairvoyance dans la conduite de son existence. Il s'attire les faveurs de la déesse, et ses entreprises sont couronnées de succès. Il est bon par la suite qu'il fasse étalage de ses largesses, notamment par des dons au temple. Plus les dons sont abondants, plus la déesse est satisfaite, et les prêtres ne se privent pas de faire savoir qu'il n'y a nulle honte à s'enrichir par son travail. Comme elle est en outre déesse de la fertilité, celles qui peinent à enfanter tournent naturellement leurs prières et leurs offrandes vers elle. Myrna n'est pas bien difficile à contenter et ce qu'elle a à offrir est apprécié partout, c'est ce qui lui attire une très large audience populaire.
Sentences : Aucune. Myrna est une déesse silencieuse.
Culte : Fort variables d'un lieu à l'autre, les rituels tournent généralement autour de l'eau et de la terre.
Au-delà : La plupart des prêtres s'accordent à penser que les fidèles méritant participeront aux vendanges éternelles et ripailleront sans fin en célébrant la vie éternelle. Les autres, les paresseux, ceux qui auront souillé la terre et gaspillé ce qui leur avait été donné, ceux-là seront confiés aux bons soins de Niemh.
Temples et clergé : Universellement célébrée dans les campagnes, Myrna y dispose d'une assise solide de fidèles. Myrna est une des plus anciennes déesses qui soit, si ancrée dans la vie paysanne qu'il semble impossible de l'en déloger. Ses prêtres et prêtresses (beaucoup de femmes dans ce culte) sont instruits par apprentissage, sans intervention d'une quelconque hiérarchie, et se recrutent dans la population locale. Beaucoup ne savent pas lire. Les lieux de culte sont généralement en pleine nature, des cercles de pierres, des dol. Au cours des millénaires, le culte de a subi d'une contrée à l'autre des évolutions considérables, si bien qu'il est souvent vain d'y trouver des rites communs. Les prêtres de Myrna ne se sentent donc pas d'obligations particulières les uns envers les autres. La situation est différente dans les villes où Myrna est révérée en tant que déesse de la prospérité, donc du commerce. Les temples y sont toujours construits en dehors des enceintes (sauf dans les cas où la ville a englobé les abords du temple), de préférence sur des points hauts, et comprennent toujours une ou plusieurs cours à ciel ouvert, ainsi que des jardins. Comme nombre de marchands se retrouvent dans ces lieux pour attirer les faveurs de la déesse et faire voir leur opulence, il est fréquent que s'y discutent des affaires qui n'ont rien de sacré, voire qu'on y tienne bourse avec la bénédiction de la prêtrise (qui touche sa commission). Le culte de Myrna recouvre en fait une grande variété de petites religions locales sans grands rapports les unes avec les autres, seul l'aspect général de la déesse est resté inchangé, sans que l'on sache pourquoi.
Aspect bénéfiques : Myrna encourage la paysannerie à l'effort et à l'optimisme. Elle favorise le développement du commerce. Elle soutient en outre la natalité.
Aspects néfastes : Dans les campagnes, le culte de Myrna n'encourage guère l'innovation, les multiples us et coutumes qui lui sont rattachés sont autant de résistances au changement, généralement promues par les anciens. En ville, la prospérité des temples fait des envieux. Il arrive fréquemment que le clergé d'un lieu soit brouillé avec celui d'un lieu voisin, il se peut même qu'on en vienne aux armes, surtout dans les rivalités entre grandes cités marchandes.
Fidèles : Bourgeois, commerçants et paysans rendent culte à Myrna, déesse populaire. Nul besoin d'être un fidèle régulier pour demander les faveurs de la déesse, qui apprécie une contribution (de préférence en nature) d'où qu'elle vienne. Parmi les aventuriers, rôdeurs, druides et parfois barbares lui seront assidus, mais tous pourront lui adresser un menu don avant de partir en quête, afin qu'elle favorise leur entreprise.
Domaines : Eau, terre, faune, flore, chance

symbole béni
Nom : Naong
Alignement : LM
Attributions : la tyrannie, la guerre
Représentations : Un dragon terrible, voici sous quelle forme les dévots de Naong représentent leur dieu. Le saurien apparaît aussi sur le médaillon des prêtres. L'épée à deux mains est son arme de prédilection.
Philosophie : A la fin des temps, seul un petit nombre d'élus survivront au cataclysme qui détruira le monde, protégés qu'ils seront sous l'aile du dieu-dragon. Ce dernier aura besoin d'une armée puissante et disciplinée, d'hommes fiables, forts et obéissants qui l'aideront dans sa guerre contre les dieux du chaos, qui décidera du sort de l'univers. Seuls des êtres de cette trempe sont dignes de survivre, car eux seuls seront assez forts et assez unis pour vaincre les légions de l'entropie. Il ne faut pas compter sur les dieux bénéfiques pour accomplir cette tâche, ils sont faibles et craintifs, et les éternelles jérémiades de leurs adeptes sont stériles et sans objet. Ecraser les faibles sous le joug permet de conforter sa position, mais aussi de faire sortir de la masse bêlante les quelques individus d'exception qui auront l'honneur de rejoindre le Dragon. Naong sait châtier ses ennemis, mais il sait aussi récompenser ceux qui le servent bien. A ceux qui suivent ses enseignements, obéissent et se comportent avec honneur, il offre gloire, puissance et domination, avec générosité.
Actions : Le fidèle de Naong doit avoir une détermination sans faille. Il ne doit allégeance qu'à ses supérieurs dans l'Ordre Noir. Si ces derniers font preuve de faiblesse ou de compassion, c'est qu'ils sont indignes de leur charge, il faut donc les éliminer, le Dragon le veut. Qui veut progresser dans l'Ordre Noir doit s'attirer les faveurs du Dragon par des actions d'éclat, par une obéissance sans faille à la loi de l'Ordre, et s'il le faut, en défiant en duel son supérieur direct et en le terrassant. C'est une noble et honorable coutume qui plaît au dieu, et inspire le respect, pour peu que le supérieur défié soit réputé de force égale. Mais attention ! Les anciens de l'Ordre sont sacrés, malheur à qui les défie pour profiter de leur force défaillante. De tels actes sont vils et n'attirent que le mépris, d'autant que l'ancien en question pourrait bien faire appel à un champion pour le remplacer. Etre un tel champion et terrasser un opportuniste, voici une excellente façon de se faire un nom. Le prêtre de Naong aura à cœur de recruter de nouveaux adeptes parmi les jeunes les plus prometteurs, il les convaincra en leur expliquant la promesse de Naong, le pouvoir pour les forts. Naong est un dieu ancien, mais depuis que la civilisation est devenue complexe, d'autres formes de pouvoir sont apparues que la force physique. L'argent, la politique, voici des champs d'action où les fidèles de Naong avanceront masqués, pour le plus grand profit de l'Ordre.
Sentences : " Force fait loi "
Culte : Les offices magiques servent à attirer l'attention du dieu. Le prêtre pourra aménager un temple souterrain à la gloire de Naong, où son effigie sera présente, et faire quelques sacrifices d'animaux, rarement d'humains. Citer ses actions d'éclat devant la statue du dragon, arborer ses cicatrices, porter à l'autel les crânes de ses ennemis morts ou les reliques des dieux rivaux, ce sont de bons moyens de faire sourire le Dragon.
Au-delà : Les âmes de ceux qui auront bien servi iront dans la Gouve Grise, lieu où ils pourront s'entraîner inlassablement jusqu'au jour du combat final. C'est un lieu spartiate, où l'on cultive ses muscles et ses talents de guerrier, pas un paradis de tarlouze. Ceux qui se sont montrés indignes de Naong n'auront que le mépris du dieu, que d'autres déités moins regardantes se chargent de leurs âmes avortonnes. Par contre, ceux qui auront trahi la parole donnée, vendu leurs frères d'armes, dévoilé les secrets de l'Ordre, menti ou désobéi à leurs supérieurs pour leur seul intérêt, ceux-là serviront de couche à Naong, il passera et repassera sur eux éternellement avec ses écailles tranchantes enduites de poison ardent.
Temples et clergé : La plupart des temples sont clandestins, donc souterrains. Il peut arriver toutefois qu'un temple de Naong soit camouflé cache dans un entrepôt, un théâtre, un temple factice d'une autre divinité. Il est rare que les prêtres de Naong soient connus comme tels. Pris jeunes parmi des orphelins vigoureux, ils sont élevés par plusieurs mentors successifs avant d'être jugés dignes de foi, et partent alors, sous la direction de leur hiérarchie, prêcher la " bonne parole " et repérer les sujets prometteurs. L'Ordre Noir, divisé en Griffe Noire (les guerriers) et Aile Noire (le clergé) est très hiérarchisé et dirigé par un concile permanent de huit hauts dignitaires, quatre de chaque branche. Ils sont sous la direction directe du Dragon, qui ne se prive pas de leur donner personnellement ses directives.
Aspect bénéfiques : Les guerriers de la Griffe Noire sont de rudes combattants aptes à défendre un royaume, ils respectent l'autorité imposée par la force.
Aspects néfastes : Inutile de dire que la charité, la pitié ou le pardon sont des concepts inconnus de Naong. La secte est peu connue du public, et parmi les gouvernants conscients du problème, l'attitude la plus couramment adoptée consiste à traquer les adeptes de Naong pour les exterminer jusqu'au dernier.
Fidèles : Seuls les êtres attirés par le pouvoir peuvent rendre grâce à cette déité vindicative. Des guerriers en quête de gloire, des nobles cherchant la domination, des fils cadets s'estimant injustement lésés, voici les fidèles de Naong. On prétend que des mages ambitieux se sont joints à cette dangereuse coterie. Rares sont toutefois les fidèles de Naong qui assument leur foi au grand jour, l'Ordre préfère avancer masqué.
Domaines : Mal, duperie, force, guerre

symbole béni
Nom : Niemh
Alignement : NM
Attributions : la corruption, la mort
Représentations : Il apparaît sous la forme d'un homme jeune, maigre et souriant, portant un grand cimeterre (son arme de prédilection). Son symbole, la dent de Niemh, est une molaire humaine (en général une vraie) enchâssée dans un médaillon circulaire. Le rat et le serpent sont ses animaux fétiches, tout comme Myrna du reste.
Philosophie : Niemh est le pendant de Myrna, il apporte la stérilité, la maladie, symbolise la ruine et la déchéance. La vie du serf, écrasé de misère, de peine et de chagrin, serait-elle supportable sans la certitude qu'elle s'achèvera un jour ? Bien des tyrannies implacables ont paru invincibles, éternelles et désespérantes à leurs contemporains, pourtant Niemh a fait son œuvre, et jeté les pires horreurs dans l'abîme du temps et de l'oubli. Il y eut aussi, jadis, bien des merveilles, des héros, des peuples admirables aujourd'hui disparus, Niemh ne juge pas, il exécute sa besogne sans distinction. La hache du bûcheron doit passer pour que les jeunes plants poussent, de la place doit être faite pour que la vie renaisse. Tel est le travail de Niemh. Les âmes simples ne voient dans la nature que la glorieuse flamboyance de la vie triomphante, le grouillement des bêtes dans une verdure envahissante, mais les vers et les pourritures qui dévorent les charognes sont une réalité tout aussi présente, et nullement déshonorante. Toute chose doit un jour périr, toute vie doit un jour se flétrir, la vie elle-même, un jour, disparaîtra de l'univers, le laissant vide, silencieux et beau. Ce jour là, dernier parmi les dieux, Niemh lui-même rejoindra le néant en riant.
Actions : Le fidèle de Niemh pourra répandre la désolation, ou non, peu importe. Il a peu de soutien à attendre de son dieu. Niemh préfère agir par l'intermédiaire de ses innombrables agents, les bestioles grouillantes, les germes, les champignons, les insectes. Toutefois, afin que son œuvre soit plus efficace, il a laissé sur la terre quelques puissants artefacts maléfiques, il veille aussi au destin des morts-vivants.
Sentences : " Rampe, marche ou cours, c'est toujours vers Niemh que tu vas ".
Culte : Seuls les fous et quelques mystiques révèrent Niemh, des nécromanciens maléfiques cherchent à s'attirer ses faveurs et ses pouvoirs, mais cette quête est souvent vaine.
Au-delà : Niemh promet l'anéantissement à tous, rapide disparition pour les justes, lente et douloureuse désagrégation pour les autres. Mais les mérites de chacun l'intéressent fort peu.
Temples et clergé : Chez ceux qui n'ont plus rien à attendre de la vie, les réprouvés, les lépreux, les rejetés, dans les ruelles boueuses, les égouts, les ruines abandonnées, c'est là qu'il faut chercher le culte de Niemh. Parfois, parmi la lie de la population, dans l'amas de haillons qui grouille aux pieds des palais orgueilleux, se lève un être aux yeux fous, inspiré par un sentiment mystique, qui se met en devoir de répandre le message du corrupteur. Appeler ces gens des prêtres, qualifier leurs tanières de temples, c'est leur faire beaucoup d'honneur. Il y a aussi, parmi les fils de bonne famille en butte à l'autorité, une tentation de révérer Niemh, plus par souci de provocation que par réelle foi. En temps ordinaires, Niemh n'accorde aucune attention à ces pitoyables adeptes, mais parfois le jeu devient plus sérieux.
Aspect bénéfiques : Quel que soit leur pouvoir, les plus ignobles tyrans n'échapperont pas à l'implacable dieu de la mort. Le passage de Niemh est la condition indispensable au renouveau.
Aspects néfastes : Quel genre d'esprit malade défendrait le dieu de la corruption ? Ses fidèles, réputés fous dangereux, sont une cible de choix pour les paladins de tous poils.
Fidèles : Des druides maléfiques, des liches, des vampires ou bien des révoltés nihilistes, voici l'audience du dieu de la corruption. La seule raison pratique de lui rendre culte est la convoitise que l'on peut avoir pour ses ignobles reliques et le pouvoir qu'elles procurent. Il est aussi impliqué dans le processus de lichéfaction, et à ce titre invoqué par les nécromants.
Domaines : Mort, mal, terre, destruction

symbole béni
Nom : Nyshra
Alignement : CM
Attributions : la destruction, la vengeance, la haine
Représentations : Les statues de Nyshra représentent un monstre à trois yeux, à torse et tête de femme, avec une queue de serpent et six bras brandissant des armes. Son symbole est composé de trois flèches pointées vers le bas, car l'arc long est son arme de prédilection. On l'associe au tigre.
Philosophie : La justice des hommes n'est qu'un leurre, la loi est faite par et pour les dirigeants, dans le seul but de maintenir leur pouvoir et d'accroître leur richesse. Il n'y a rien à attendre de la police ou des tribunaux, sinon une perte de temps et d'argent. Pour obtenir justice, une lame acérée plongée dans le cœur du félon vaut mieux que toutes les plaidoiries, celui qui lave un affront dans le sang sous le coup de la colère plaît à Nyshra, tout comme lui plaît celui qui cultive sa haine durant des années, préparant une cruelle vengeance. Tous deux, s'ils prient Nyshra et sacrifient au temple, sont assurés d'avoir son soutien dans leur juste entreprise. Qu'il ait tort ou raison n'intéresse pas la déesse, le vengeur sera reconnu si son cœur est sincère dans sa haine et exempt de doute ou de remords. Nyshra est aussi la reine de la fureur martiale, que les guerriers invoquent au cœur de la bataille, à l'instant ou honneur, devoir et pitié ne sont plus que vains mots, et où seule subsiste la haine de l'ennemi et l'exaltation du combat. La haine est la plus grande des forces, elle seule permet au faible de surmonter la peur pour terrasser le fort. Nyshra déchaîne aussi les catastrophes naturelles, éruptions volcaniques, tremblements de terre et autres inondations, pour complaire à ses fidèles ou se venger de ceux qui l'offensent. Peu importe que des innocents périssent en grand nombre dans l'affaire, seul le sang apaise Nyshra, de préférence en grandes quantités.
Actions : Selon qu'il vénère Nyshra pour en obtenir vengeance ou pour apaiser son courroux (voir ci-dessous " culte "), le fidèle devra faire des sacrifices d'animaux, plus ou moins importants selon le résultat visé. Les prêtres officiels n'en diront jamais rien, bien sûr, mais si le résultat visé est très ambitieux, le fidèle comprend vite ce qu'il lui reste à faire. La déesse est parfois si en colère qu'il lui arrive de soutenir en même temps deux partis ennemis invoquant son nom, phénomène qui tempère quelque peu la dangerosité de ce culte à haute mortalité.
Sentences : " un œil pour un œil "
Culte : Il est courant qu'on invoque Nyshra lorsqu'on s'estime lésé et qu'on réclame vengeance, les malédictions où son nom est cité sont légion. Rares sont toutefois les individus qui lui rendent un culte régulier. Quelques groupes de fidèles peuvent occasionnellement se rassembler dans des temples de Nyshra ou même de Hima, dans le but d'obtenir une vengeance particulière, à la mémoire d'une cité détruite par exemple. La déesse choisit ses prêtres parmi les âmes torturées au destin tragique, elle exige des sacrifices et, en retour, il arrive qu'elle octroie des armes magiques et des pouvoirs ravageurs, souvent assortis de contreparties désagréables. Chose étonnante, il existe un autre culte de Nyshra, issu des rangs des prêtres de Hima, et qui a pour objet d'apaiser les fureurs de la déesse, là encore par des sacrifices expiatoires. La frontière entre les deux cultes est floue, aussi sont-ils indistinctement confondus dans un commun mépris par la population générale.
Au-delà : Ceux que Nyshra aura choisis parmi les vengeurs les plus violents, les plus sournois et les plus déterminés, seront dignes des rangs d'officiers dans sa Horde infernale. A la fin des temps, la Horde déferlera sur l'univers comme un torrent, emportant sur son passage les forteresses des seigneurs de l'ordre. En attendant ce jour glorieux, en compagnie de leur déesse, les élus ripaillent, rivalisent et se rient des âmes de ceux dont ils se seront vengés, et qu'ils continuent à supplicier pour l'éternité.
Temples et clergé : Les fidèles de Nyshra qui souhaitent apaiser sa colère se regroupent volontiers dans les oratoires dédiés à Hima-Nyshra, généralement situés des cryptes sinistres sous les temples de Hima. Se mêlent souvent à leur nombre ceux qui veulent au contraire attiser sa colère, mais ils peuvent tout aussi bien faire leur sabbat entre eux dans quelque lieu sauvage à l'écart du monde, un temple en ruine étant l'idéal. La déesse choisit librement à qui elle accordera ses pouvoirs cléricaux, le tigre viendra à eux apposer la marque de ses griffes sur sa poitrine. Le maniement de la dague sacrificielle est la principale compétence qu'on attend d'eux.
Aspect bénéfiques : C'est Nyshra qu'il faut prier pour apaiser les éléments déchaînés. Elle seule permet d'obtenir réparation d'une injustice dans une contrée où règne la corruption, ce qui est, convenons-en, un cas assez général dans les sociétés humaines.
Aspects néfastes : Est-il utile de développer davantage ?
Fidèles : Sans distinction de classe sociale, la plupart des gens ont tenté à un moment où à un autre d'en appeler à Nyshra pour un cas de vengeance, mais il faut être bien désespéré pour en faire sa déesse principale. Toutefois l'iniquité du monde ne manquera jamais de lui amener un flot de fidèles à l'âme noire. Parmi les aventuriers, des barbares, des paladins déchus ou des nécromanciens seront particulièrement tentés par les avantages immédiats et brutaux qu'apporte la déesse.
Domaines : Chaos, mal, guerre, destruction

symbole béni
Nom : Melki
Alignement : CB
Attributions : l'art, la beauté
Représentations : Un masque impassible et triopte, aux formes douces et arrondies est la principale représentation de la déesse, et son symbole sacré (normalement, en or). Le paon, son animal totem, inspire les rosaces dont s'ornent ses temples. Son arme de prédilection est la rapière.
Philosophie : Toutes les créatures pensantes, et elles seules, savent apprécier le beau et se gardent instinctivement de la laideur. Cette singulière faculté est en fait un don des dieux, permettant à qui sait regarder de distinguer le bien du mal. S'il est vrai que parfois le mal revêt de chatoyantes parures, rien de ce qui est beau n'est exempt de bien, et rien de ce qui est laid n'est exempt de mal. Plus important, la beauté peut toucher le cœur le plus endurci et ainsi ramener les pêcheurs les plus impénitents sur la voie du repentir. Enfin, apprécier la beauté des arts de toutes les cultures est à la portée de chacun, qu'il parle ou non la langue. L'art est ainsi un pont entre les peuples, et le jour où chacun sera un esthète verra l'avènement de la concorde universelle.
Actions : Les devoirs spécifiques du fidèle de Melki consiste à embellir le monde par son action quotidienne, et à instruire les autres (croyants ou païens) pour qu'ils puissent à leur tour voir la beauté du monde où elle se trouve. Les fidèles n'ayant pas le talent nécessaire à la création artistiques ont la néanmoins la possibilité d'acquérir du mérite en servant ou en protégeant les artistes, en les finançant, en assurant leur promotion etc... Les artistes sont considérés comme des êtres particulièrement précieux et dont la vie et l'œuvre doit être préservée à tout prix. Les prêtres de Hima-Melki ont souvent pour mission secrète de leur procurer l'inspiration ou de les faire échapper à quelque péril, mais en général sans qu'ils se rendent compte de l'attention dont ils font l'objet, car cela pourrait troubler leur travail. Les artisans habiles et novateurs sont considérés comme des artistes, et encouragés de la même manière.
Sentences : " Que tes yeux s'ouvrent " (salutation matinale)
Culte : Les offices sont, là où la richesse du temple le permet, de véritables représentations théâtrales avec chants, danse, pantomime et force démonstrations de costumes sacerdotaux chamarrés. Les temples les plus vastes offrent des représentations permanentes à la gloire de la déesse.
Au-delà : Le paradis de Melki dépasse l'imagination et les mots des mortels. Il est donné en récompense à certains prêtres méritants d'avoir une vision mystique dudit paradis, ce qui leur confère une foi inébranlable et des pouvoirs accrus, à supposer qu'ils ne deviennent pas fous. Ceux qui auront répandu la laideur ou la corruption seront eux aussi conviés dans ce paradis, mais ils seront privés de leurs sens, et ne pourront donc pas profiter des merveilles qu'ils auront à portée de la main. Ils resteront prostrés là, gémissant et pleurant pour l'éternité.
Temples et clergé : Les oratoires de Melki sont généralement disposés dans les temples de Hima, ils sont bien sûr richement décorés grâce aux nombreux dons, même si l'accumulation de statues, tableaux et objets d'arts donne parfois à ces lieux un air de poussiéreuse brocante. Afin d'éviter le vol, ils sont toujours garnis d'œilletons secrets par où des gardes très pieux, très fidèles et très baraqués surveillent discrètement les allées et venues des fidèles. Les prêtres de Melki sont ni plus ni moins que des prêtres de Hima qui, avant leur ordination, ont accompli un voyage initiatique sur les routes afin de contempler toutes les faces du beau et du bon. Ce voyage peut ne durer que quelques semaines, ou bien toute une vie, il ne s'arrête que lorsque le prêtre s'estimera suffisamment instruit et proche de sa divinité. Les prêtres de Melki sont intégrés au clergé de Hima, dans une hiérarchie qui leur est toutefois spécifique.
Aspect bénéfiques : Soutenant la culture, qui accroît le rayonnement d'une cité et la légitime fierté de ses habitants, le culte de Melki jouit de la sympathie de la population et, la plupart du temps, du soutien des dirigeants heureux d'avoir une religion qui ne cherche pas à empiéter sur leurs prérogatives.
Aspects néfastes : Considéré comme futile, le culte est souvent critiqué par les tenants de l'ordre pour sa frivolité, et surtout pour les mœurs relâchéss de ses fidèles. Certains adeptes peuvent aussi être amenés à des expérimentations artistiques dans des domaines avant-gardistes dépassant les limites de la légalité, voire de la morale la plus élémentaire. La beauté étant subjective, des controverses violentes agitent en permanence le clergé sur la pertinence de telle démarche ou la valeur de tel artiste, qui peuvent déboucher sur de virils pugilats, ce qui fait sourire les tenants des cultes concurrents. Enfin, beaucoup peuvent être rejetés par le culte, soit qu'ils n'aient pas le talent requis, soit qu'ils ne soient pas à la mode du jour, et en être fort blessés.
Fidèles : Le culte recrute souvent dans les classes supérieures, la noblesse urbaine. Les bardes sont évidemment les aventuriers les plus tentés par Melki.
Domaines : Feu, chance, bien, voyage


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