Commentaires sur l'effet de serre

Par Bernard Sarrabezolles (29 janvier 2005)

__________________________

On peut estimer que les calculs effectués à partir des données de la Citepa sont indiscutables car émanant d'un organisme officiel. Le tout est de les interpréter intelligemment. Si le total des émissions de CO2 en 2003 est de 492 millions de tonnes, les transports routiers avec 128 représentent 26%.

On peut évidemment rapporter le chiffre au solde de 340 (c'est à dire après déduction des puits à CO2 ) et obtenir 37%, mais on peut dire aussi que les 'puits' avec 152 absorbent largement les émissions du transport routier. On peut imaginer aussi que notre production d'électricité (essentiellement d'origine nucléaire) se fasse comme dans beaucoup de pays à partir du charbon, du gaz ou du pétrole, et la part des transports routiers serait réduite à 15% et serait semblable à la moyenne constatée dans ces pays.

En fait, il y a une déviation du raisonnement pour démontrer à tout prix que les transports collectifs doivent être développés (en passant sous silence les 10 milliards d'euros actuellement reçus par la SNCF ou les 3,5 de la RATP) . Et on accuse les transports individuels de tous les maux d'autant plus facilement que l'esprit humain accepte des explications qui n'ont pas de bases scientifiques mais qui semblent être des vérités qu'il attend..

Le catastrophisme naturel chez l'homme, le pousse à rechercher les motifs de l' augmentation de l'effet de serre, et à prédire des schémas de destruction à peine imaginables avec l'évolution du climat. Il en va de même, pour ceux qui ont une idéologie religieuse et qui cherchent dans l'homme une culpabilité originelle. D'autres, enfin, pensent que l'homme domine le monde et ils estiment que celui-ci ne peut être qu'à l'origine des évolutions naturelles alors qu'il n'est que pour une toute petite partie dans tous ces mouvements.

Les articles qui suivent montrent qu'il existe un doute scientifique sur l'origine du CO2 et ses conséquences, et que la mode actuelle rejetant les transports individuels, pourrait nous conduire à un type de société ne correspondant pas du tout à nos attentes. La sagesse est dans la conclusion qui est proposée.

Analyse des évolutions du CO2

En effectuant des forages dans les glaces polaires, il est possible de reconstituer de manière relativement précise l'évolution des températures sur les 400.000 dernières années (âge des couches les plus profondes). Plus précisément les températures peuvent être déterminées avec une très bon degré de précision sur les 100.000 dernières années, et avec une précision encore acceptable de -100.000 à -400.000 ans

Sur cette période, le maximum de la moyenne annuelle de la température est de 1 à 2°C au dessus de la moyenne actuelle (16 à 17 °C au lieu de 15) ; c'était il y a 130.000 ans.

Lors des dernières glaciations (de -20.000 ans à -100.000 ans), la température du globe était inférieure de 4 à 5°C à la moyenne actuelle.

Une différence de quelques degrés de température moyenne n'est donc pas un changement mineur, loin s'en faut.

La courbe qui mesure l'effet de serre en fonction de la teneur en CO2 dans l'atmosphère admet comme asymptote une horizontale légèrement ascendante. Nous sommes déjà collés à l'asymptote de sorte que toute augmentation a un effet négligeable sur l'effet de serre.

Les volcans constituent la principale source de CO2. La teneur du CO2 dans l'atmosphère est contrôlée par l'océan dans ce qu'il est convenu d'appeler le cycle du C02. Or celui-ci est très mal connu. L'océan absorbe le C02 par dissolution. Il le stocke sous différentes formes.

Les carbonates sont une de ces formes. Ils sont bien connus mais leur formation, leur dissolution, leur transport et surtout leur destruction le sont moins.

Les clathrates sont moins connus. Ce sont des hydrates de méthane, solides, obtenus par une réaction entre l'eau et le CO2 dans un domaine étroit de température et de pression, avec libération d ' oxygène. Sujet tabou, à la pointe des recherches actuelles. Ils sont très instables mais il y en a néanmoins d'énormes quantités dans la mer, interstratifiées avec d'autres dépôts, sable, produits organiques, calcaires (par exemple au large de la Nouvelle Calédonie, sur le plateau continental). Les pétroliers les évitent soigneusement car ils craignent de faire sauter leurs sondes.

Enfin il y a le CO2 qui reste en dissolution. On soupçonne des libérations massive de CO2 obtenues à certaines époques à partir de clathrates d'avoir été responsables de certains "événements" géologiques, c'est à dire de pics soudain de température. L'un d'eux, bien documenté, se situe à 55 millions d'années.

D 'autre part le climat est une donnée aléatoire qui connaît une tendance un peu comme les cours de bourse. Vus en moyenne glissante à six mois les cours montent mais considérés à 30 jours ils peuvent baisser.

Il faut aussi garder présent à l'esprit que le grand gouverneur est l'océan, les courants marins et aussi atmosphériques, qui sont sous la dépendance de divers facteurs dont le plus important est la forme des fonds, d'ordre tectonique. Certains phénomènes peuvent amener un pic brusque de température (des augmentations de 10° C en moins de dix ans sont documentés) qui ne dure pas, mais globalement le temps de réponse (système global non linéaire des auteurs) est grand, 1 000 à 1200 ans par exemple pour l'Atlantique nord. Un bon livre sur le sujet., facile à lire, est 'Quand l'océan se fâche de Jean-Claude Duplessy', (Odile Jacob 1996).

A la fin de la précédente glaciation, le climat a connu une importante montée de la température plus importante que l'actuelle à latitude égale (et du CO2, mais quelle est celle qui est la cause et l'autre l'effet ?), et il est logique qu'il en soit de même à notre époque.

Les puits de carbone, c'est quoi ?

Dans notre environnement, le carbone est présent sous la forme de gaz carbonique dans l'atmosphère et l'océan, de composant de molécules organiques (plantes, animaux, microbes) vivants ou morts, de matières solides (calcaire, charbons).

Les quantités des flux annuels de carbone sont en gigatonnes (milliards de tonnes). Les "stocks" de carbone sont l'atmosphère (750Gt), l'océan profond (36900Gt), les sols (1700Gt) et la végétation (et animaux 610Gt).

Le carbone fait l'objet d'échanges entre l'atmosphère et la végétation (60Gt), l'océan de surface et l'atmosphère (90Gt), entre l'océan et la vie marine (40 à 50Gt). L'homme a rajouté 5,5Gt qui viennent de la combustion des énergies fossiles et de la production du ciment et 1,1Gt due à la déforestation. (L'influence de l'homme ne représente que 3% de tous ces échanges)

On appelle " puits de carbone" la biomasse et l'océan car ce sont eux qui absorbent le carbone dans le cycle. En l'absence des émissions dues à l'homme, la capacité d'absorption dépasse les émissions. Mais avec nos émissions, le bilan des échanges avec l'atmosphère (émissions- absorptions) montre que 3,3Gt sont émises sans être recyclées par l'écosystème.

La séquestration du CO2 pour combattre l'effet de serre

La séquestration géologique du CO2 est une des solutions pour réduire les émissions de CO2 industriel. Le principe consiste à capter le CO2 à son point d’émission (centrale électrique, cimenteries, aciérie …), de le concentrer et le transporter vers un site géologique adéquat pour son stockage. Pour cela, des technologies pour capturer et stocker le CO2 sont déjà disponibles.
La séquestration géologique est a priori adaptée aux sources importantes de CO2 qui représentent environ un tiers des émissions en France. Ce mode de séquestration est complémentaire de la séquestration biologique qui est adaptée aux sources d’émissions diffuses (transports, habitat…).

Plusieurs options sont envisageables pour le stockage du CO2 : utilisation de réservoirs souterrains naturels (réservoirs épuisés de pétrole et de gaz, gisements houillers non exploitables, aquifères salins et cavités salines) ou le stockage dans les océans.
Les gisements de Pétrole et de Gaz naturel épuisés représentent un potentiel de stockage estimé entre 500 et 2 000 Gt ( milliards de tonnes) de CO2, pour un coût de stockage estimé à quelques euros par tonne de CO2.

Dans le cas de l'injection en nappe aquifère saline , la fourchette est encore plus large : de 320 à 10 000 Gt ( milliards de tonnes) de CO2 : cette solution est expérimentée depuis plusieurs années sur le site de Sleipner en Mer du Nord Norvégienne, où un million de tonnes de CO2 sont injectées annuellement.

Et l'homme dans tout cela (avec un peu d'humour)

Un calcul sommaire sur l'homme qui respire 14 fois par minute 0,5 litre d'air, montre qu'il peut rejeter tout l'oxygène avalé sous forme de 2,7 grammes de CO2 par minute soit pour la France 85 millions de tonnes. Ceux qui font du vélo en rejettent sûrement plus.

Dans le domaine des transports collectifs, il est nécessaire d'avoir des hommes pour faire manœuvrer les machines même à vide. Les 180 000 cheminots sont des hommes et sont partie prenante des 492 millions de tonne de CO2 émis dans l'atmosphère, pour un montant d'environ 3,3 millions de tonnes. Si ces hommes avec les 10 milliards d'euros de subvention à la SNCF, étaient utilisés au développement des 'puits à CO2', on ne parlerait plus de l'effet de serre.

Nous devrions nous concentrer sur la nature changeante du climat terrestre et nous préparer à nous adapter à ce que le climat nous réserve

Une scientifique britannique vient de jeter un pavé dans la marre des sciences de la Terre. Selon elle, ce n'est pas un réchauffement de la planète qu'il faut craindre, mais bien un retour à une période beaucoup plus froide.

Leeds, Angleterre

11/09/1997 - Jane Francis est une spécialiste des systèmes climatiques du passé. Et, pour cette scientifique de l'Université de Leeds en Angleterre, tout l'émoi provoqué par la crainte d'un réchauffement de la planète est sans objet.

La Terre est au milieu d'une période glaciaire qui a débuté il y a trente millions d'années, estime l'experte. Le réchauffement actuellement observé n'est qu'un intervalle plus tempéré qui s'inscrit à l'intérieur de la présente période glaciaire.

Et les présentes tendances climatiques n'ont rien d'extraordinaire, selon la scientifique. La Terre a déjà traversé des périodes de réchauffement durant la présente période glaciaire. Notamment, Jane Francis cite en exemple ces travaux sur des fossiles de végétaux qui ont poussé en Antarctique il y a deux millions d'années. Comment ont-ils pu se trouver là? Simplement, répond-elle, parce qu'à cette époque, la Terre a traversé une période de réchauffement suffisamment importante pour permettre à des végétaux de croître au Pôle Sud. Et comme la Terre est redevenue froide après ce bref intermède tempéré, elle pourrait le redevenir dans un avenir rapproché.

Dans les circonstances que suggère la scientifique, Plutôt que de diriger toute notre attention vers le réchauffement de la planète, nous devrions nous concentrer sur la nature changeante du climat terrestre et nous préparer à nous adapter à ce que le climat nous réserve.

Robert Cassius de Linval

L'activité solaire serait en partie responsable du réchauffement global actuel.

Durant le dernier millénaire, l'activité solaire a été maximale au XXe siècle. Ce résultat, obtenu par une équipe de l'Institut d'astronomie de Zurich, est fondé sur des mesures d'un isotope du béryllium au sein de "carottes" de glace de l'Antarctique. En période d'intense activité solaire, la quantité de rayons cosmiques galactiques qui atteint naturellement la Terre est plus faible. Or, le béryllium se forme justement lors de l'impact des rayons cosmiques. Cet élément traduit donc indirectement l'activité solaire. Son abondance dans les glaces de l'Antarctique coïncide bien avec une baisse d'activité solaire pendant le "petit âge glaciaire" de 1645 à 1715, marqué par un climat particulièrement froid. Du coup, les climatologues se demandent si l'activité solaire ne serait pas en partie responsable du réchauffement global actuel. (Ciel & Espace, n° 412 de septembre 2004)

Les transports routiers font des gros efforts

Après avoir pratiquement fait disparaître la plupart des gaz toxiques , les responsables de la construction de nos véhicules ont encore à faire face à la production du CO2 qui participe à l'effet de serre.

Quelle est la variation de 2002 à 2003 ?

Consommation de carburants en milliers de tonnes 52 462 et 51 853 soit -1,2 % Source : CPDP

Trafic routier en milliards de véhicules x kilomètres 553 et 557 soit +0,7 % Source : les comptes des transports INSEE DAEI/SES

Il y a donc un très gros effort dans l'amélioration du rendement des transports (près de 2% sur une année) et une quasi stabilité dans les émissions sur une période plus longue 0,5% d'augmentation par an de 1999 (50 705) à 2003 (51 853) alors que pendant ce même temps il y avait une augmentation moyenne de la circulation de 1,5% par an.

L'effet de serre a des effets positifs

Il peut permettre à l'homme des économies d'énergie tout au moins pour se chauffer. Le résidentiel-tertiaire en France avec ses 98 millions de tonnes de CO2 est très proche des émissions des transports.

Des régions immenses comme la Sibérie , pourraient devenir des centres de production agricole, aussi importants que le centre des Etats-Unis et permettre de nourrir près d'un milliard d'êtres humains actuellement sous-alimentés.

La technique se développant et l'eau de mer étant inépuisable, on peut imaginer des usines de désalement alimentant en eau potable des régions comme le Sinaï, la Lybie ou la Mauritanie et les transformant en riches oasis .

Quel type de civilisation souhaitons nous ?

Pour une meilleure utilisation des transports en commun , on peut rassembler les 10 millions de Franciliens dans des tours construites dans Paris Intra-muros. On ferait passer le pourcentage des déplacements par moyens collectifs de 30 % (moyenne actuelle dans l'Ile de France) à 67 % (moyenne dans Paris Intra-muros) et peut' être le taux de remplissage moyen du RER actuel avec 21% ou du métro avec 24% atteindrait les 50%.

Plus de 50% des français habitent des maisons individuelles et la tendance, confirmée par les sondages, est pour une augmentation. Va t' on faire des plans d'occupation des sols interdisant toute construction hors les périmètres urbains et créer un grand désert rural réservé à la faune et au loisir ?

Pour éviter le transport par route d'éléments de l'Airbus A380 entre Langon et Toulouse, on aurait pu créer 50 000 emplois à Toulouse et rassembler sur des centaines d'hectares ce futur avion. On peut imaginer les déplacements de population qui en seraient résultés et la construction de villes à base de tours dans l'immédiat voisinage, pour respecter le même état d'esprit.

L'homme est par essence, producteur de CO2 tant par lui-même que par son activité. On peut envisager une politique de réduction des naissances pour réduire la population. Il est possible d'en faire autant pour les animaux

Conclusion

Parmi nous, un homme fait preuve de bon sens. Je le nommerai, il s'agit de Claude Allègre qui écrit dans un article ce qui suit:

Les questions posées par l'action de l'homme sont essentielles, qu'il s'agisse des dégagements intempestifs de gaz carbonique et de leurs effets sur le climat et la qualité de l'air dans les villes, de l'angoissante question des ressources en eau potable, de la dégradation des sols, de la biodiversité, des difficiles questions concernant l'ozone (troposphérique ou suburbain), des inondations ou de l'élimination des déchets urbains, chimiques ou nucléaires. Dans chaque cas ou presque, les solutions, issues des progrès de la science, existent, qu'il faut mettre à la disposition de l'homme. La science n'est pas l'adversaire de l'écologie, c'est son alliée, sa vigie et son médecin. Elle permet de guérir les nuisances à condition qu'on le veuille. L'homme doit apprendre à gérer sa planète et à faire entrer l'écologie dans le circuit économique : aménagement du sol ou du sous-sol, développement des voitures à énergie propre, purification automatique de l'air des villes, interdiction progressive des engrais chimiques grâce au développement de plantes autotrophes par le génie génétique, etc.

Bien sûr, certains de ces développements demandent une vision à long terme et des investissements importants dans la recherche. On ne peut pas compter sur le marché pour le faire. L'Etat, garant de l'intérêt général, doit prendre des initiatives et anticiper l'avenir. Mais n'exagérons rien non plus. Si toutes ces nuisances doivent être combattues, si la précaution du long terme doit être présente, les dangers ne sont pas si graves pour l'homme actuellement. Dans les pays industriels les plus pollués, en effet, l'espérance de vie augmente de trois mois chaque année. Soyons déterminés, mais également lucides.

_____________________________________