Happy birthday, Eurostar !

_______________(16 novembre 2004)___________________


L'Eurostar vient de souffler ses dix bougies, mais n'atteindra l'équilibre financier qu'en 2007

C'était le 14 novembre 1994. Une nouvelle rame toute de gris et de jaune vêtue entrait en gare londonienne de Waterloo, après un voyage depuis Paris et… sous la Manche. Dix ans plus tard, l'Eurostar a transporté au total 60 millions de voyageurs entre Londres et Paris ou Bruxelles. Si la vitesse du train n'a cessé d'augmenter, de même que sa fréquence (16 allers-retours quotidiens Paris-Londres et neuf Bruxelles-Londres), le chemin est encore long pour engranger des bénéfices.

Une décennie après sa mise en service, le temps de trajet entre Paris et Londres a en effet été réduit grâce au réaménagement du tronçon britannique de la ligne - dont les rails sont désormais compatibles avec ceux du TGV français. La capitale française est aujourd'hui à 2h35 de Big Ben et Buckingham Palace. En outre, les dirigeants de l'entreprise franco-britannique ont annoncé qu'à l'horizon 2007, la gare d'arrivée serait déplacée de Waterloo, au sud de Londres, vers St-Pancras.

Gain de temps et meilleure desserte ferroviaire

S'il est vrai qu'il était délicat pour les Français d'arriver dans une gare leur rappelant les défaites napoléoniennes de 1815… ce déplacement permettra tout d'abord un gain de temps. Il ne faudra plus que 2h15 pour relier Paris et Londres et 1h53 – soit moins de deux heures – entre Bruxelles et Londres. De plus, la gare de St-Pancras est mieux desservie par le "tube" londonien et permet de se rendre directement dans le nord de l'Angleterre, vers des villes comme Leeds ou Nottingham.

Malgré ces tentatives pour rendre l'Eurostar plus attractif, les grandes ambitions affichées à sa naissance ont du être revues à la baisse. Les attentats du 11 septembre 2001 et la multiplication des compagnies aériennes "low cost" ont eu pour effet de diminuer la fréquentation de la ligne. En moyenne, l'Eurostar n'est rempli qu'à moitié. Point positif : grâce à la réduction du temps de parcours, Eurostar s'octroie aujourd'hui 66% du trafic entre les capitales française et britannique et 63% à destination de la Belgique.

Des comptes dans le rouge

Toutefois, le bilan financier est loin d'être satisfaisant. Si les pertes ont diminué (elles sont passées de 130 millions d'euros en 2002 à 60 millions en 2003), l'équilibre financier ne sera atteint qu'en 2007, selon Guillaume Pépy, président d'Eurostar Group et numéro deux de la SNCF. A cette date, les péages payés par Eurostar aux gestionnaires d'infrastructures, comme Eurotunnel pour pouvoir emprunter le tunnel sous la Manche, ne seront plus forfaitaires.

Stéphanie Riet

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PARIS, 16 jan 2001(AFP) Eurostar

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Eurostar, le train à grande vitesse entre Londres et Paris ou Bruxelles via le tunnel sous la Manche, a amélioré son activité commerciale en 2000, faisant selon sa direction un pas supplémentaire vers son objectif d'équilibrer ses comptes pour la première fois à la fin de 2003.

Le chiffre d'affaires annuel a progressé de 12% par rapport à 1999 à 667 millions d'euros, tandis que le trafic a progressé de 9% à 7,666 millions de billets vendus, a annoncé mardi la société Eurostar Groupe, qui exploite le service transmanche, dans un communiqué.

En 1999, les revenus n'avaient augmenté que de 9% et le trafic de 4%. Son président David Azéma s'est félicité des "très bons résultats" commerciaux de l'année 2000 qui sont selon lui "de bon aloi pour la suite". Il a confirmé l'objectif d'Eurostar d'équilibrer ses résultats financiers "à la fin 2003", dans un entretien téléphonique avec l'AFP. C'est à cette date que doit entrer en service un premier tronçon de la nouvelle ligne à grande vitesse côté britannique, qui réduira le temps de parcours de 20 minutes à 2h35 entre Paris et Londres.

Le déficit net cumulé des trois réseaux français, belge et britannique, a diminué de "55-65 M EUR" en 2000 par rapport à 1999, à environ 175-185 M EUR (1,1 à 1,2 milliard FF) comparé à 240 M EUR (1,5 md FF), a-t-il précisé. "Ce chiffre est une appréciation du déficit cumulé de l'ensemble des partenaires, Eurostar Groupe ne consolidant pas ses résultats financiers", a-t-il souligné.

Malgré son succès commercial, Eurostar est déficitaire depuis le début de son activité il y a six ans (novembre 1994) car il doit supporter des coûts fixes importants, notamment les péages versés à Eurotunnel, Railtrack et Réseau Ferré de France pour emprunter leurs voies.

La progression de l'activité en 2000 est due principalement à "l'excellente performance d'Eurostar sur le marché des déplacements professionnels", tandis que l'activité pour la clientèle de loisirs a été tirée par des tarifs promotionnels, notamment l'aller-retour dans la journée pour 450 FF entre Paris et Londres. "Nous espérons continuer sur la même lancée en 2001", a indiqué M. Azéma. Eurostar est resté l'an dernier confronté à la concurrence des compagnies aériennes à bas prix basées en Grande-Bretagne, tandis que les conditions d'exploitation étaient compliquées au dernier trimestre côté britannique par les travaux sur la ligne nouvelle à grande vitesse et par les inondations. L'activité a pour cette raison davantage progressé au premier semestre (hausses de 19,4% des revenus et de 8% du trafic) qu'au second.

Le groupe a gardé sa position de leader entre Paris et Londres, où sa part de marché face à l'aérien a progressé de près d'un point à 62,9%. Entre Bruxelles et Londres, elle a augmenté de trois points à 46%. Outre l'avantage de proposer une liaison de centre-ville à centre-ville, Eurostar bénéficie d'une ponctualité nettement supérieure à l'aérien. Citant des chiffres de la Civil Aviation Authority (autorités britanniques de l'aviation civile), la société indique que 81,1% de ses trains sont arrivés à l'heure ou avec moins de 15 minutes de retard sur les neuf premiers mois, contre seulement 62% pour l'avion sur les mêmes liaisons. Les allongements de temps de parcours dus à des limitations de vitesse côté britannique en fin d'année ont maintenant été résorbés, indique le groupe. Le temps de parcours Paris-Londres ne sera plus que de 2h20 en 2007, date prévue d'entrée en service de la totalité de la ligne à grande vitesse côté britannique. Eurostar prévoit d'investir entre 200 et 250 MF en 2001 (38,11 à 30,49 M EUR), dans le cadre de son plan de refonte du produit jusqu'en 2003: il va notamment réaménager les salons d'affaires des gares de Paris, Londres et Bruxelles et rénover l'intérieur de ses rames.

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(Suite) Actualités Décembre 2003

Thalys en rouge

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Thalys terminera l'année avec un déficit de 10 millions d'euros, alors qu'il était bénéficiaire depuis 3 ans. Le ralentissement économique et la concurrence accrue des compagnies aériennes low-cost seraient les causes essentielles des pertes de trafic qui ont provoqué le déficit.

Des décisions ont été prises pour les relations les plus déficitaires. Sur Liège et Ostende, la SNCB, actionnaire de Thalys, se dit prête à supporter les déficits. La relation Bruxelles-Genève a été supprimée car son taux d'occupation de 30% à 35% n'assurait pas sa rentabilité. Sur Bruxelles aéroport Charles-de-Gaulle, l'équilibre devrait pouvoir être atteint en 2005 et des bénéfices sont envisageables.

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