B I
O G R A P H I E S
des interprètes et
compositeurs
(par ordre alphabétique)
nicolas bacri | karol beffa | louis-noël belaubre | jacques boisgallais |
duo thorette.farjot | olivier greif | rené maillard | geneviève laurenceau |
lorène de ratuld | |||
Nicolas Bacri,
né à Paris en 1961, est l'auteur de plus de quatre-vingt œuvres dont six
Symphonies, cinq Quatuors à cordes, six Cantates, trois Trios avec piano et
plus de quinze œuvres concertantes pour piano, deux pianos, violon, alto,
violoncelle, flûte, hautbois, clarinette, trompette, violon-piano et orchestre,
hautbois-violoncelle et cordes.
Pianiste et compositeur
né en 1973, Karol Beffa est reçu premier à
l'Ecole Normale Supérieure où il étudie l'histoire, l'anglais, la philosophie et
les mathématiques. Il entre en 1988 en classe d'écriture au CNSM de Paris et
obtient sept Premiers Prix (harmonie, contrepoint, fugue, musique du 20ème
siècle, orchestration, analyse, improvisation au piano) ainsi que le Prix
d'Accompagnement Vocal. Reçu premier à l'agrégation de musique, il enseigne à
l'Université Paris IV-Sorbonne, à l’Ecole Polytechnique, au Conservatoire du
XVIIIème arrondissement, et prépare une thèse de doctorat sur les Etudes pour
piano de György Ligeti.
Né à Muret en
1932, Louis-Noël Belaubre passe son
enfance en Languedoc avant d'achever ses études musicales au Conservatoire
National Supérieur de Musique de Paris où il est l'élève de Lazare Lévy, pour le
piano et de Tony Aubin, pour la composition.
Jacques Boisgallais
a reçu le Prix de composition du Festival international de Divonne (1958) avec
son Quatuor à cordes n° 1 (créé le 28 octobre 1958, Salle du
Conservatoire de Paris, par le Quatuor Quattrochi, inédit) et le Grand Prix
musical de la Ville de Paris (1971) pour sa Symphonie n° 2 " Les
Ombres ",
Denis HAVARD DE LA MONTAGNE
Se consacrant entièrement au répertoire pour alto et piano depuis leur rencontre
en 1999, Arnaud THORETTE et
Johan FARJOT
ont pris à la lettre la prophétie du compositeur Paul
MEFANO. En effet, leur démarche originale et rigoureuse est rapidement remarquée
par des compositeurs contemporains. Ainsi, dédicataires de plusieurs œuvres, ils
sont en lien direct avec les représentants de la musique française
d'aujourd'hui, collaborant notamment avec Nicolas BACRI, Olivier KASPAR, Tristan
MURAIL, Philippe HERSANT, Pierre JANSEN, Karol BEFFA…
Nicolas Bacri a écrit à
propos d’Olivier Greif
:
Nicolas Bacri ***
Née à Strasbourg en
1977, Geneviève Laurenceau
commence le violon à 3 ans, et se produit dès l'âge de 9 ans avec l'orchestre de
chambre philharmonique de sa ville natale. Ses études musicales l'amènent en
Allemagne, à Fribourg-en-Brisgau, où elle entre à 12 ans dans la fondation pour
jeunes talents dirigée par Wolfgang Marschner, avant d'intégrer à 17 ans la
classe de Zakhar Bron à la Musikhochschule de Lübeck, puis de Cologne. Après son
diplôme, elle se perfectionne auprès de Jean-Jacques Kantorow au conservatoire
de Rotterdam. ***
D'origine polonaise, Lorène de Ratuld, née
en 1979, commence ses études musicales à l'age de six ans et se produit pour la
première fois en public à onze ans. Elle suit d'abord les enseignements du
Conservatoire National de Région de Boulogne-Billancourt (DFE mention Très Bien
en 1994), puis du Conservatoire National de Région de Paris où elle obtient en
1996 un Premier Prix de piano dans la classe d'Olivier Gardon.
***
L’affrontement avec les réalités de la vie a eu
rapidement raison des " grandes espérances " de ce compositeur, peu de temps
après l’obtention de son Prix de Rome. L’indépendance, aussi bien matérielle que
philosophique, dont il a toujours fait preuve, a obligé cet artiste à se
reconvertir à la " vie civile ", celle qui permet d’assurer le bien être
matériel, à défaut de la consécration. Et pourtant, les quelques œuvres qu’il a
eu le temps d’écrire démontrent que ce musicien était en pleine possession de
son art, n’appartenant à aucune chapelle, laissant s’exprimer une sensibilité
profonde et une imagination naturelle. Son Concerto da Camera, écrit en
1953 et donné en première audition publique à l’Ecole Normale de Musique de
Paris le 21 mai 1954 par Bernard Wahl, à la tête de l’Orchestre de chambre de
Versailles, rencontra à l’époque un certain succès; l’auteur avait écrit ici une
œuvre sincère, directe, destinée à un public presque populaire.
Né le 8 avril 1931 dans la banlieue parisienne, à
Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), René Maillard
fait notamment ses études secondaires au collège Gay-Lussac de Limoges au cours
de la seconde guerre mondiale. Il se souvient d'ailleurs parfaitement de son
tout premier professeur de violon dans cette ville, Charles Paillier, envers
lequel il conserve une profonde estime. Elève ensuite d'Arthur Hoérée, qu'il
qualifie lui-même de « personnage brillant », il fréquente également le
Conservatoire de Versailles, où il bénéficie de l'enseignement d'Aimé Steck
(lauréat du Prix de Rome en 1922), dans sa classe d'écriture, avant d’entrer au
Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Dans cet établissement
supérieur, René Maillard suit les classes d’harmonie, de contrepoint et de fugue
de Samuel-Rousseau et de Noël Gallon, puis intègre la classe de composition de
Tony Aubin. En 1955 il concourt pour le Prix de Rome avec la scène lyrique
d'après Rabelais, Le rire de Gargantua, sur un livret de Randal Lemoine.
Interprétée par l'Orchestre de l'Opéra-Comique, sous la direction de Jean
Fournet, avec René Bianco, Louis Rialland et Jacqueline Cauchard, elle est
primée par un Second Grand Prix.
René Maillard n’avait pas attendu son Prix de Rome
pour taquiner la muse. Il avait déjà composé auparavant un Essai
chorégraphique, un Quatuor pour bois, des Pièces faciles pour
le clavier et une fort belle Sonate pour piano, qui sera interprétée à la
salle Cortot de l’ENM de Paris, le 16 avril 1953, par Hélène Pignari. C’était
d’ailleurs à l’occasion de la première parution en public du " Groupe
Pentacorde ", qui se produisait parfois lors des concerts " Le Triptyque " de
Pierre d’Arquennes. La critique musicale souligna à cette occasion le style
incisif, le rythme étudié et la sensibilité très vive de cette œuvre. Le 31 mars
1955, c’est Jean Della Valle à son tour qui la jouait dans cette même salle de
la rue Cardinet. Cette page pour piano, donnée également par la Radio les 21
mars et 13 mai 1953, était suivie peu de temps après d’une Sonate pour
alto et piano, jouée le 15 février 1954 au Cercle Paul Valéry de la rue de
Clichy par Colette Delagarde et Denise Chirat, puis d’une autre Sonate
pour violon et piano,écrite durant la même période et donnée en première
audition publique par R. Quattrocchi et A. Collard le 1er juin 1954,
dans le cadre des concerts du " Groupe Pentacorde ". Maurice Fueri et Jean
Hubeau l’interprétèrent plus tard eux aussi à la Radio, les 17 février et 15 mai
1957.
C’est de cette époque que date le Concerto da
Camera de René Maillard, l’une de ses œuvres majeures. Ecrite en deux mois
au cours de l’été 1953 et composée pour cordes seulement, cette pièce est conçue
dans l’esprit du " concerto grosso ", réservant une part importante aux
instruments solistes de l’orchestre. Elle comporte trois mouvements : un
" Moderato ", écrit dans la forme sonate à deux thèmes; un " Andante non troppo ",
utilisant un thème unique présenté par les solistes, puis repris par les
différents groupes de l’orchestre; et enfin un " Allegro " avec un sujet
principal et en arrière plan des allusions au folklore. Donné à la Radio le 4
mai 1954 par l’Orchestre de chambre Armand Belai, ce Concerto fut ensuite
exécuté à l’Ecole Normale de Musique le 21 mai, puis par Louis de Froment, à la
tête de l’Orchestre de chambre de l’ORTF, le 23 décembre 1956, et plus tard par
l’Orchestre de Nice le 15 mai 1958.
En 1957, René Maillard entrait chez EMI, comme
directeur artistique. Durant trois années il fut en quelque sorte, suivant sa
propre expression, " le façonnier " de grands artistes, tels Samson François,
Paul Tortelier ou encore Villa-Lobos. Mais ce genre de travail, " au service "
de millionnaires du disque, ne correspondait guère à ses aspirations ! En outre,
cette situation était peu rémunératrice et ne lui laissait aucun instant de
répit pour composer! Dépité, et de plus se heurtant à un système institutionnel
décourageant les jeunes compositeurs à se produire, René Maillard démissionna de
chez EMI, renonça à toute carrière musicale et se résolut à faire profession
dans un tout autre domaine. C’est ainsi qu’il fut recruté comme cadre supérieur
par un important laboratoire pharmaceutique américain (absorbé plus tard par les
Laboratoires Roche), où il dirigea notamment les secteurs des ventes et de la
formation. Peu de temps avant d’abandonner à regret la musique, il composa
néanmoins une page pour orchestre intitulée Tre partite attaccate, créée
par Serge Baudo au Festival d’Aix-en-Provence le 23 juillet 1960, et surtout,
pour des raisons évidentes, un Contre-Pas pour quintette à vent et
orchestre à cordes. Cette dernière pièce, commandée en 1961 par l’Etat, ne fut
jamais exécutée faute d’argent pour faire établir le matériel d’orchestre ! On
lui doit également quelques autres œuvres orchestrales écrites dans les années
cinquante ou soixante, notamment Le Nid à cousins et La Danse des
Farfadets (commandes de l’ORTF, éditées à la Sofirad), Pour la fête du
Printemps (ORTF, Paul Bonneau) et de la musique légère (éditions Salvet)
enregistrée sur disques (Emi, Barclay).
Retraité sur la Côte d'Azur, où, dans la douceur
du climat, il s'adonne à ses passions de toujours : le golf et le bridge, René
Maillard, après une interruption de plus de quarante ans, au début des années
2000 est revenu à la composition sur les conseils de Nicolas Bacri. C'est ainsi
qu'il a écrit une Sonate n°2 pour alto et piano pour le duo Arnaud
Thorette et Johan Farjot et a procédé au remaniement de son Trio à cordes
à la demande du "Trio des Solistes de Cannes" (Berthilde Dufour, Eszter Biro,
Philippe Cauchefer). Enfin, il a récemment révisé son Concerto Grosso
pour quintette à vent et orchestre à cordes (appelé à l'origine Contre Pas)
et y a ajouté un final (allegro-presto). Fin 2003, Nicolas Bacri lui a demandé
de rejoindre l'association de compositeurs qu'il venait de fonder : "Cantus
Formus". C'est au cours d'un des concerts de ce groupe donnés au Grand
Auditorium du CNR de Paris qu'est créée, le 16 Avril 2004, sa Sonate n° 2
pour alto et piano. Denis HAVARD DE LA
MONTAGNE
Récemment sa Sixième
Symphonie écrite à la demande de Radio-France pour l'Orchestre National de
France et Leonard Slatkin a été enregistrée, et son Divertimento pour piano,
violon et orchestre, commande de la Ville de Paris, a été créé par l'Orchestre
Philharmonique de Radio-France au Théâtre du Châtelet, diffusé en direct par
France-Musique et télévisé. Son œuvre, Une Prière, pour violon et orchestre,
vient de faire l'objet d'un enregistrement discographique pour la firme RCA (BMG),
avec Laurent Korcia et l'orchestre de la WDR de Cologne sous la direction de
Semyon Bychkov.
N. Bacri commence par
l'apprentissage du piano à l'âge de sept ans puis complète sa formation par
l'étude de l'harmonie, du contrepoint, de l'analyse musicale et de la
composition avec Françoise Gangloff-Levéchin et Christian Manen puis, à partir
de 1979, avec le compositeur d'origine allemande Louis Saguer. En 1980, il entre
au CNSM de Paris où il recevra l'enseignement de Claude Ballif, Marius Constant,
Serge Nigg et Michel Philippot. Il quitte le Conservatoire avec le premier prix
de composition en 1983 et devient, pour deux ans, pensionnaire à l'Académie de
France à Rome (Villa Médicis). En 1987, Radio-France le nomme au poste de
délégué artistique du service de la musique de chambre. Il abandonne cette
activité en 1991 pour se consacrer entièrement à la composition en devenant
pensionnaire de la Casa de Velasquez (jusqu'en 1993). Soutenu par la Fondation
d'entreprise Natexis de 1993 à 1996 il réside à La Prée à l'invitation de
l'Association culturelle "Pour Que l'Esprit Vive" de 1993 à 1999 et remporte de
nombreux prix parmi lesquels le Grand Prix de l'Académie du disque 1993 et
plusieurs prix de la S.A.C.E.M. et de l'Académie des Beaux-Arts pour l'ensemble
de son œuvre. Il est actuellement en résidence au CNR de Bayonne.
Depuis la création de
son premier Concerto pour violon lors de la série de concerts à Radio-France
"Perspectives du XXème Siècle" (1985), N. Bacri a reçu des commandes régulières
de Radio-France, du Ministère de la Culture et de nombreux orchestres, solistes
et festivals.
«Un temps ancrée dans une esthétique constructiviste post-webernienne dont le
point culminant est sa Symphonie n°1 dédiée à Elliott Carter, sa musique a
progressivement renoué, depuis son Concerto pour violoncelle de 1987 (dédié à
Henri Dutilleux), avec cette continuité mélodique que l'esthétique prédominante
de l'après-guerre avait évacuée. Loin de constituer une régression, au sens
adornien du terme, ce virage contribue à inscrire N. Bacri dans l'esthétique de
son temps, une esthétique de la réconciliation.»
(Philippe
Michel, The New Grove Dictionary of Music and Musicians)
En plus des meilleurs
solistes, orchestres et ensembles français tels l'Orchestre National de France,
l'Orchestre Philharmonique de Radio-France, l'Ensemble Orchestral de Paris, la
Maîtrise de Radio-France, les Pages et les Chantres de la Chapelle Royale de
Versailles et l'Ensemble Accentus, la musique de N. Bacri à été interprétée par
des artistes étrangers de renommée internationale parmi lesquels Pierre
Bartholomée, Martyn Brabbins, Peter Bruns, Semyon Bychkov, Akiko Ebi, Richard
Hickox, Vassili Lobanov, John Poole, Diemut Poppen, Leonard Slatkin, Pieter
Wispelwey, le Quatuor Lindsay, le Quatuor de Vilnius, l'Ensemble Asko
(Amsterdam), l'Orchestre Philharmonique de Liège, l'Orchestre de la W.D.R. de
Cologne, le Philharmonia Orchestra (Londres), le Riverside Symphony Orchestra (New-York),
le Tapiola Sinfonietta (Helsinki) et les BBC Singers (Londres).
Il se produit en duo
avec Lorène de Ratuld ou en soliste avec orchestre et improvise régulièrement
sur des films muets. Ses œuvres sont jouées en Europe, aux Etats-Unis et au
Japon par des orchestres tels que l’Orchestre Philharmonique de Radio-France,
l’Orchestre de l’Opéra de Lyon ou l’Orchestre National des Pays de la Loire.
Sélectionné par la Biennale Internationale des Jeunes Artistes de Turin (BIG
Torino 2000) pour représenter la France, il est également boursier de l’Institut
de France et lauréat de la Fondation Nadia et Lili Boulanger (2001), de
l’Académie de Villecroze et de la Fondation Natexis-Banques populaires (2002).
Soliste de l'ORTF et de diverses Radios, en
Allemagne notamment, il est lauréat des Concours Internationaux de Piano Viotti
et de Munich.Pour la
composition, il obtient le Prix de la Musique de Ballet de Genève, en 1965, pour
son ballet en 3 tableaux "
L'Ecole des Pickpokets
" qui est créé sous la direction d'Ernest Ansermet, et repris au Festival du
Ballet, en I968, au théâtre des Champs-Elysées à Paris. Puis le Prix de
Musique de Chambre pour sa
3 ème Sonate pour Piano
, au Concours de Composition Musicale de Monaco et
enfin 1e Prix de Composition du Concours de Stroud (Angleterre) pour
son "
Tombeau de Louisa Paulin
" ( mezzo soprano et ensemble instrumental ) en 1971.
Après avoir été professeur au Conservatoire National de Musique de Saint-Maur et
Directeur du Conservatoire de Musique de Chevilly, il a dirigé le Conservatoire
de Musique de Grasse.
Louis-Noël Belaubre a enregistré des
disques, notamment avec le flûtiste Alain Marion et le clarinettiste Michel
Lethiec, le violoncelliste Charles Reneau. Plusieurs de ses oeuvres ont fait
l'objet d'enregistrements, parmi lesquelles
les Romances du Gai Savoir
, Le tombeau de Louisa Paulin ou
l’Ode à Jean de la Fontaine,
son 2 ème Concerto pour piano, sa Sonate pour violoncelle…
En 1980, Louis-NoëI Belaubre obtient le prix de composition Chevillon - Bonnaud
de la Fondation de France, pour l'ensemble de son oeuvre pour piano.
Metteur en ondes durant
une trentaine d’années à la Radiodiffusion française, Jacques Boisgallais s’est
forgé au fil des années un langage qui lui est propre dans lequel on perçoit une
recherche stylistique constante, refusant de s’attacher à aucune chapelle afin
de ne pas s’enfermer dans un système trop rigide. Ses dernières compositions
pour orchestre, notamment Vexilla regis (1995, Eschig), Rituel
symphonique (1995, pour le centenaire de la mort d’Anton Bruckner, Eschig),
Dies irae (1998, inédit), ainsi que des œuvres de musique de chambre
récemment écrites, comme il le déclare lui-même " empruntent aux mélodies
modales de caractère incantatoire, une forme de développement où consonances et
dissonances, tonalité et atonalité, modes et chromatismes ne s’opposent pas mais
interviennent dans des situations sonores qui traduisent les variations-même de
toute vie. "
Né le 9 août 1927 à Le
Mêle-sur-Sarthe, non loin d’Alençon (Orne) aux confins de la Normandie et du
Maine, Jacques Boisgallais effectue des études classiques tout en prenant des
cours de piano notamment auprès de Lucette Descaves. Etabli à Paris en 1947, il
commence par être auditeur libre dans la classe d'harmonie de Samuel-Rousseau au
Conservatoire National Supérieur de musique, avant d’y être admis l’année
suivante en classe d’harmonie, puis en 1952 en classe de contrepoint et fugue de
Simone Plé-Caussade et en 1955 dans celle de composition de Darius Milhaud et
Jean Rivier. Dès 1949, il compose une Sonate pour piano en hommage à
Albert Roussel (inédit). Ses premières œuvres laissent apparaître une certaine
prédilection pour la dynamique du discours par la construction contrapunctique.
A cette époque Roussel, Stravinsky et Bartok l’inspirent davantage que Debussy
ou Ravel. Le cycle des Quatuors de Bartok,
entendu au lendemain de la guerre, de son propre aveu le marquera profondément
et l’incitera à cette recherche de la diversité avec une richesse de la palette
sonore dans la force du propos.
A cette même époque
(1953) et parallèlement à ses études musicales, il est organiste titulaire de
l’église Notre-Dame Auxiliatrice de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine).
Construit au début du XXe siècle par le facteur Béasse, l’orgue était alors
composé de 17 jeux, répartis sur 2 claviers de 56 notes et un pédalier de 30
notes. Gaston Singéry, qui avait été quelque temps professeur d’orgue
intérimaire au CNSM entre Gigout et Dupré, avait touché cet instrument à la fin
des années trente. Dans cette tribune, aux claviers de son instrument Jacques
Boisgallais peut donner libre cours à son style et langage d’alors, au travers
de ses improvisations dont il soigne particulièrement la composition
orchestrale. Dans son catalogue on trouve une page composée spécialement pour
orgue (1953) : Sonate en trio (inédit). Celle-ci a été créée le 22 mars
1953 par René Saorgin aux grandes orgues de l’église St-Pierre-de-Montmartre
(Paris XVIIIe).
Au début des années
cinquante, en compagnie de quatre autres jeunes compositeurs d’esthétiques
diverses (René Maillard, Pierre Doury, Bernard Wahl alors directeur de
l’Orchestre de chambre de Versailles, et le canadien Clermont Pépin venu en
France pour achever ses études de composition), il fonde le groupe
" Pentacorde ", accueilli par le " Triptyque " de Pierre d’Arquennes, sous
l’égide d’Arthur Hoérée. Sa première apparition en public eut lieu le 16 mars
1953 à la Salle Cortot de l’Ecole Normale de Musique de Paris et au cours de
cette séance fut notamment interprété un Trio d’anches de sa composition.
Entre 1953 et 1956, furent également créées lors des concerts du Pentacorde
plusieurs autres œuvres de Jacques Boisgallais : une Sonate n° 3 pour
piano (Monique Duphil, ENM, 12 décembre 1953, Eschig), une Sonate à
deux pour violoncelle et piano (Françoise Evelie et Chantal Auber, ENM, 31
mars 1955, Eschig), une mélodie pour baryton et piano : Chant de mort d’Uryen
(Jacques Villisech et Chantal Aubert, ENM, 31 mars 1955, inédit).
En 1955, Jacques
Boisgallais quitte la région parisienne pour résider à Saint-Jean-de-Luz, où il
écrit un Concerto da Socoa pour orchestre à cordes (inédit) qui est
retenu par la Tribune Internationale des Compositeurs et créé par l’Orchestre de
chambre de la Radio, sous la direction de Tony Aubin. Mais, reçu l’année
suivante au concours de musicien metteur en ondes à la Radiodiffusion française,
il part pour Lyon où il est nommé en 1957 et retransmet à la radio les concerts
de l’Orchestre de Lyon, alors dirigé par René Corniot. C’est de cette époque que
date sa Symphonie concertante pour violon et orchestre, commandée par
Fernand Lazerne, violon solo de l’Orchestre de Lyon, qui crée cette œuvre le 22
mars 1960. Ultérieurement restructurée, elle deviendra en 1999 le Concerto
pour violon et orchestre (inédit). C’est également à la fin des années
cinquante que Jacques Boisgallais évolue dans son esthétisme musical par un
infléchissement du style et du langage au profit du développement thématique,
devenu pour lui principe essentiel de composition. Il voit dans cette tendance
" la volonté de sortir du confort des formes traditionnelles pour exprimer les
variations d’une vie intérieure, ou le classicisme et l’expression romantique ne
s’opposent pas mais au contraire deviennent complémentaires. "
Nommé à Paris en 1959,
il rejoint à la Radio ses collègues metteurs en ondes Yvan Devries, Jean-Etienne
Marie, Michel Philippot, Pierre Hasquenoph, tous excellents musiciens. Il
restera jusqu’en 1989 au sein de cet établissement, devenu plus tard Radio
France, et sera notamment responsable des retransmissions de l’Orchestre
National de France et de l’Orchestre Philharmonique, ainsi que des
enregistrements commerciaux effectués par ces formations. A ce titre il
participe à l’enregistrement des concerts radio, des festival, des tournées
d’orchestre et à l’élaboration de nombreux disques qui lui donnent l’occasion de
collaborer avec des chefs prestigieux : Charles Munch, Otto Klemperer, Hermann
Scherchen, Eugen Jochum, Léonard Bernstein, Lorin Maazel… Il côtoie également
d’éminents compositeurs : André Jolivet, Darius Milhaud, Paul Hindemith, Olivier
Messiaen, Maurice Ohana, Luigi Dallapicolla, Witold Lutoslawski, Dimitri
Chostakovitch et bien d’autres encore. Ses nombreuses activités professionnelles
ne l’empêchent pas pour autant de poursuivre son œuvre de compositeur et entre
1960 et 1970 il écrit, sur commande, plusieurs partitions d’illustration
musicale radiophonique (L’Homme et la Sirène, Neuf métamorphoses
d’Ovide, Le Gendre…), ainsi qu’une pièce pour ensemble instrumental
intitulée Cercles II (inédit), créée à la Salle Gaveau le 28 mars 1962
par Jacques Bondon à la tête de l’Orchestre de chambre de musique contemporaine,
une œuvre pour ondes Martenot, percussion et cordes : Relation 12
(inédit), donnée en première audition à la Maison de la Radio le 8 février 1967
par Robert Quattrochi et l’Orchestre de chambre de l’O.R.T.F., et des pages
symphoniques : Cantus tractus pour orchestre (1969, Editions
Transatlantiques), créé le 7 juin 1969 par l’Orchestre philharmonique de
l’O.R.T.F., Symphonie n° 2 " Les Ombres " (1970, éditions
Billaudot), commandée par Pierre Petit, créée l’année suivante par l’Orchestre
national de France, sous la direction de Pierre-Michel Le Conte, qui lui vaut le
Grand Prix musical de la Ville de Paris.
Les années suivantes
verront composer en 1973 un curieux Quatuor " Les Distances " (inédit),
sorte d’essai de musique dans un espace microphonique variable, où les
interprètes se déplacent et évoluent dans des climats sonores très différenciés.
Cette pièce, écrite pour alto, hautbois, trompette et trombone, a été créée à
France Musique le 27 juillet 1978 et est restée exclusivement radiophonique.
Puis en 1978, le compositeur et chef d’orchestre Max Deutsch, fondateur en 1960
des Grands Concerts de la Sorbonne, lui commande un quatuor à cordes, qui sera
son Quatuor n° 2 (inédit). Créée par le Quatuor de l’O.R.T. F., cette
œuvre comporte de nombreuses séquences aléatoires, dont l’exécution sera
facilitée ultérieurement par une réécriture plus traditionnelle qui en fixe les
rapports instrumentaux (2001). Dans cette même optique seront écrits Musique
pour violon et alto (1982-1996, éditions Max Eschig), Variations
lyriques pour orchestre à cordes (1983, créées en 1956 par l’Orchestre de
chambre de Toulouse, éditions Max Eschig) et Sextuor à cordes (1989-1990,
commande de Radio France, créé à la Salle Gaveau le 20 janvier 1990 par le
Sextuor de Vienne, éditions Max Eschig).
Depuis 1989, année où
il cesse ses activités de metteur en ondes, Jacques Boisgallais se consacre
exclusivement à la composition. Il résume lui-même son travail dans ce domaine
qui se présente d’ailleurs sous deux formes complémentaires. Tout d’abord
révision de certaines œuvres dans un souci de synthèse et de cohérence
d’expression, qui aboutissent à des versions définitives. Parmi celles-ci :
Sonate à deux pour violoncelle et piano, 1954-1995 (deuxième version créée
le 4 mars 2003 au CNSM de Paris par Clémentine Meyer et Thomas Valverde);
Sonata breve pour deux violoncelles et piano, 1956-1995 (première version
créée le 29 octobre 1957 à Paris par Paul et Maud Tortelier, et Christiane
Verzieux ; seconde version le 28 mai 1995 aux Rencontres musicales de La Prée,
par Christophe Beau, Pejman Memarzadeh et Eric N’Kaoua) ; Sonate n° 3
pour piano, dédiée à Jean Rivier, 1953-1996 ; Toccata pour deux pianos
(inédit), 1957-1997 (première version créée le 13 février 1958 à Lyon par Jean
Derbès et Arlette Wenger) ; Symphonie n° 1 pour orchestre à cordes,
dédiée à Darius Milhaud, 1959-1996 (Eschig); Variations lyriques pour
cordes, 1983-1996 ; Cercles II pour ensemble instrumental, 1962-1997. Il
révise également en 2000 sa suite concertante pour instruments à vent, piano,
ondes Martenot et percussion " Musique pour Divonne " (dédiée à
Georges Auric), écrite en 1959 sur commande du Festival de Divonne et créée le
29 juin 1959 au Théâtre de cette ville par Pierre Colombo à la tête de
l’Orchestre de chambre de Genève (inédit). La seconde forme du travail de
composition de Jacques Boisgallais consiste en l’écriture de plusieurs œuvres
symphoniques nécessitant un large déploiement orchestral, forme qu’il
affectionne tout particulièrement de nos jours : Vexilla régis, Rituel
symphonique, Dies Irae. Il ne délaisse pas pour autant les œuvres de
musique de chambre, domaine dans lequel on lui doit récemment un Moderato
tranquillo pour tuba et piano (Billaudot, 1992), une Chaconne pour
violoncelle et piano, écrite en mémoire de Paul Hindemith (1995-1997, inédit),
créée à Paris, Temple St-Marcel, le 16 novembre 2000 par Guy Bonnemain et Gérard
Saint-Guirons, une nouvelle Sonate pour piano (2000, inédit), un Trio
pour piano, violon et violoncelle, dédié à Alain de Chambure (2001, inédit),
un Duo pour violon et violoncelle (2001), créé à Paris le 16 mars 2002
par Jean-Claude Bouveresse et Onana Unc (2001), Fuocoso I pour
violoncelle (2001, inédit), créé à Nancy le 29 septembre 2002 par Paul Boufil et
Fuocoso II pour alto (2002, inédit), Vexilla pour ondes Martenot
et quatuor à cordes (2002, inédit) et un Quatuor pour clarinette si b,
violon, violoncelle et piano (2002, inédit).
Plusieurs fois
récompensé pour ses partitions : Prix William Copley (Chicago, 1956), Prix
Georges Auric (1957), Prix Emmanuel Chabrier (1958), Prix du Festival de Divonne
(1958), Grand Prix de la Ville de Paris (1971), Jacques Boisgallais, parvenu de
nos jours à une maturité artistique qu’il revendique au travers de ses œuvres,
continue de s’adonner à la composition dans le calme des montagnes suisses où il
aime se retirer en compagnie de son épouse Maya Boisgallays, peintre graveur,
non loin du château de Chillon que le poète Byron rendit célèbre.
Soutenant leur singularité artistique, le CNSMD de Lyon leur
offre un partenariat musical, en organisant, dans le cadre du cycle de
perfectionnement en musique de chambre, des concerts dans des lieux prestigieux
tels que l'Opéra et la salle Varèse de Lyon ou le musée des Invalides à Paris.
Ils sont par ailleurs les invités de nombreux festivals et salles de concert en
France (Festival de Besançon, Festival de Deauville, Saison de l'AJAM en Alsace,
Festival de Printemps de Saint-Jean de Luz, le Mois Molière de Versailles, les
Concerts d'Astrée à Lyon, Toulouse, Saint-Etienne, Paris...) et à l'étranger
(Saison «Classica» en Italie, tournées en Allemagne et au Portugal) tout en
étant accueillis en résidence à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon et au Salon
d’Honneur des Invalides à Paris pour la saison 2003-2004. Ils élargissent du
reste souvent leur formation et se produisent aux côtés de personnalités
musicales telles qu’Emmanuelle BERTRAND, Yvan CHIFFOLEAU...
Lauréats du Mécénat Musical de la Société Générale 2002 et soutenus
par l' AFAA, ils remportent les concours internationaux de musique de chambre
«New Talents 2002» (Italie) et UFAM (France), et participent aux académies Ravel
de Saint-Jean-de-Luz, Chigiana de Sienne, et Belgais au Portugal. Ils cultivent
enfin leur spécificité en recueillant les conseils d'éminents professeurs tels
que Tasso ADAMOPOULOS, Peter CSABA, Vladimir MENDELSSOHN, les membres du trio de
TRIESTE et du Quatuor LUDWIG, Augustin DUMAY et Maria Joao PIRES…
Lauréat de quatre Premiers Prix au CNSMD de Paris, Johan Farjot
poursuit actuellement la classe de Direction d'Orchestre de Zsolt NAGY.
Agrégé de Musicologie, il obtient parallèlement en 2000 une allocation de
recherche pour sa thèse consacrée à la musique pour orchestre de Ravel.
Arnaud Thorette obtient le Diplôme d’Etudes Supérieures d’alto mention Très
Bien (à l’unanimité avec félicitations du jury, 1er nommé du CNSMD
de Lyon. Il est par ailleurs lauréat des concours de Nüremberg et
d'Ile-de-France ainsi que du Prix de l'Académie Ravel pour 1'interprétation de
la Sonata da camera opus 67 de Nico1as Bacri. Il poursuit actuellement
la classe de Perfectionnement du Conservatoire de Rotterdam.
La disparition d'Olivier
Greif (1950-2000) n'est pas seulement une perte considérable pour moi, son
ami et frère en musique, ou pour tous ceux qui ont eu la chance d'approcher
l'être exceptionnel qu'il était, mais pour la musique d'aujourd'hui.
Comme l'a si
admirablement écrit Brigitte François-Sappey, la musique d'O. Greif « en
appelle à une forme d'art total, non pas totalité des arts, mais bien totalité
de l'homme : de ses joies et peines, espoirs et désillusions. (...) Semblable
position humaniste et spiritualiste interdit, on s'en doute, de trier
l'inspiration inédite de la chanson de rue ou du cantique multicentenaire :
seule importe la vision de l'artiste et sa manière de laisser remonter à la
surface l'humus qui a nourri son Moi profond. Aussi, aux côtés d'"idées"
musicales personnelles, l'art de Greif accueille-t-il sans crainte les
réminiscences d'un quotidien ou d'un passé déformés par le prisme du temps et
l'anarchie de la mémoire».
Bien qu'il soit encore
difficile d'avoir une vision synthétique de sa production je vais essayer de
tracer en quelques lignes un schéma qui, je l'espère, éclairera un peu les
interprètes et mélomanes avides de pénétrer dans l'univers d'un compositeur des
plus fascinants.
Comme Britten, à la
mémoire duquel il dédia son merveilleux cycle de mélodies, "Chants de l'âme"
(1979/93-95), O. Greif fut, en même temps qu'un compositeur prodigieux, un
compositeur prodige. Il n'est que d'écouter sa Deuxième Sonate pour violon et
piano (aux éditions Leduc), écrite à l'âge de dix-sept ans, pour s'en
convaincre. Le lyrisme incandescent et la rigueur formelle s'y mêlent avec une
maîtrise confondante pour un si jeune auteur.
De cette première
période créatrice — celle que l'on a pas choisi tout à fait puisque sous
l'influence de ses maîtres ou de quelque illusion de jeunesse (ce qui revient au
même) — datent également plusieurs Sonates pour piano (Olivier était, comme en
témoignent ses très beaux disques Poulenc et Britten publiés par Pianovox, un
pianiste remarquable), de nombreuses mélodies qui forment un axe essentiel de sa
production, et un Quatuor à cordes (1966).
Son maître fut Tony
Aubin pour la composition et c'est à dix-neuf ans qu'il poursuivra sa
"formation" avec Luciano Berio à la Juillard School de New-York. Olivier dira
par la suite, avec autant de modestie que d'humour que ses œuvres de jeunesse
étaient "du Tony Aubin Mittle-Europa"... Presque toutes les œuvres de cette
période sont encore inédites mais si elles sont de la même encre que la Deuxième
Sonate pour violon et piano, il faut s'attendre à de belles découvertes.
La deuxième période est, comme il se doit, une période de recherche dans
laquelle la personnalité du compositeur commence à s'affirmer, au détriment,
parfois, de la rigueur formelle si réjouissante des premières années. Mais tout
progrès véritable n'exige-t-il pas l'acceptation de l'abandon de certains
acquis, même des plus valorisants ?
A la fin de cette
période, presque entièrement consacrée à la voix et au piano, et avant un
silence de dix ans environ dévolu tout entier à une quête spirituelle exigeant
la moindre parcelle de son énergie créatrice (où Olivier Greif deviendra pendant
vingt ans Haridas Greif), c'est l'ébauche du premier chef-d'œuvre, les "Chants
de l'âme", terminé quinze ans plus tard au début de sa troisième et dernière
période. C'est là une synthèse magistrale des deux premières qui s'offre à nous,
dans laquelle une rigueur d'écriture d'un classicisme intemporel s'allie à une
fantaisie toute personnelle, mélange de gravité et d'humour, de tragique et de
facétie, de visions prométhéennes et de clins-d'œils post-modernes
iconoclastes...
Il serait tentant de
citer toutes les œuvres de cette période mais il faut faire un choix tant ici,
qualité rime avec abondance. Il y a d'abord les "Hymnes spéculatifs" (1996),
pour voix, clarinette, cor, violoncelle et piano, et puis "Tenebrae", Symphonie
(n°1) pour Baryton et orchestre sur des poèmes de Paul Celan (1997), le
quadruple concerto pour piano, violon, alto, violoncelle et orchestre (1998), le
Trio avec piano (1998), l'"Office des naufragés", pour voix, piano, clarinette
et quatuor à cordes (1998), le Concerto pour violoncelle "Durch Adams fall"
(1999), "Ich ruf zu dir" (Sextuor pour clarinette, piano et quatuor à cordes,
1999), "Portraits et apparitions" pour piano (1999-2000), et, last but not
least, les trois derniers quatuors : le deuxième avec chant, sur des sonnets de
Shakespeare (1996), le troisième "Todesfuge" (1998), (encore P. Celan) et le
quatrième "Ulysses", d'une durée de cinquante-cinq minutes (1999-2000) — créé
par le jeune et talentueux ensemble Syntonia, il y a un mois à l'Abbaye de La
Prée, où O. Greif résidait à l'invitation de l'Association Pour Que l'Esprit
Vive — véritable somme de l'art « d'un créateur chez qui la musique ne suffit
plus à exprimer toute la vie si toute la vie n'est pas en elle. Un créateur pour
qui la musique n'est pas une finalité mais un outil au service de la vie. Un
outil de dérèglement des genres et des catégories».
Ces mots, c'est Olivier
Greif qui les avaient écrits lui-même à propos... d'un autre compositeur. On ne
saurait pourtant mieux définir l'esprit dans lequel Olivier Greif œuvra
s'inscrivant en cela dans la descendance spirituelle d'un Beethoven, d'un
Schubert ou d'un Mahler.
Parallèlement à ses études, Geneviève Laurenceau a enrichi sa formation en
suivant les conseils de musiciens tels que Shlomo Mintz, Ida Haendel, Viktor
Liberman et Irina Botchkova.
Après plusieurs succès internationaux (Weimar, Ludwig Spohr), elle remporte le
1er prix au concours international de Novossibirsk (Russie), ainsi qu'un prix
spécial pour son interprétation de l'oeuvre contemporaine.
En septembre 2001, elle est distinguée avec le Grand Prix de l'Académie Ravel à
Saint-Jean-de-Luz.
En mars 2002, elle est lauréate du 5ème concours « le violon de l'Adami ».
Très attirée par le
répertoire contemporain, Geneviève Laurenceau travaille également avec des
compositeurs tels que Nicolas Bacri, Karol Beffa, Michel Merlet ou François
Rossé qui lui confient la création de plusieurs oeuvres.Son partenaire au piano,
Jean-Frédéric Neuburger, est lui-même compositeur.
Geneviève Laurenceau a
été invitée à se produire en soliste avec de nombreux orchestres (orchestre
philarmonique de Strasbourg, orchestre philharmonique de Cannes, orchestre de
chambre de Lausanne, orchestre philharmonique de Novossibirsk, orchestre
philharmonique de Lorraine, Jenaer Philharmonie), sous la direction de chefs
tels que Frédéric Lodéon, Arnold Katz, Jacques Houtmann, Jean-Jacques Kantorow,
Philippe Bender...
Sollicitée par de
nombreux festivals français et européens (Strasbourg, Colmar, MDR à Dresde, NDR
à Berlin, MIDEM de Cannes...), Geneviève Laurenceau est programmée dans des
lieux prestigieux comme la salle Gaveau, le Métropole de Lausanne, le Palais des
Beaux-Arts à Bruxelles, le Palais des fêtes à Strasbourg, le Stadttheater à
Weimar, le Palais des Festivals à Cannes,l'Hôtel du Palais à Biarritz... France
3 l'a plusieurs fois conviée, ainsi que France Musique.
La sortie d'un CD, avec
le soutien de l'Adami, est prévue pour fin 2003.
Elle est invitée à se
produire aux flâneries musicales de Reims en août 2003 ainsi qu'au festival de
Kuhmo (Finlande) en juillet 2004.
Elle entre alors au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la
classe de Brigitte Engerer où elle se voit décerner en 2000 le Prix de piano
mention Très Bien à l'unanimité ainsi que le Diplôme de Formation Supérieure de
piano mention Très Bien.
Poursuivant ses études musicales au CNSMDP, elle entre dans la classe
d'accompagnement vocal d'Anne Grappotte en 1999, en cycle de perfectionnement de
piano avec Jean-François Heisser en 2000, et reçoit l'enseignement de Christian
Ivaldi dans sa classe de musique de chambre où elle obtient en 2002 le Prix en
formation de trio. Elle bénéficie par ailleurs des conseils de personnalités
telles que Idil Biret, Pascal Devoyon, Dominique Merlet, Sergio Perticarolli,
Ferenc Rados et Vladimir Tropp.
En 1997, elle est lauréate (première nommée à l'unanimité) du IXème Concours
F.L.A.M.E. et reçoit en 2000 le Prix Feydeau de Brou Saint-Paul. Titulaire pour
l'année 2000 de la bourse des Zonta-clubs de France, elle est finaliste des
XIèmes Rencontres Internationales de Pontoise en 2001 et, en 2002, du Concours
de la Yamaha Music Foundation. En 2003, elle bénéficie d'une bourse de la
Fondation Meyer et est lauréate du Concours International de piano Seiler.
Lorène de Ratuld se produit régulièrement en soliste et au sein de divers
ensembles de musique de chambre. Elle a notamment donné des concerts à Paris à
la salle Gaveau, à la salle Cortot, aux Archives nationales, à l'UNESCO, à la
SACEM, à la Cité de la musique, à la Maison de l'Europe, à la BNF, au musée de
l'armée des Invalides, à l'institut culturel italien. En France, elle a joué à
l'auditorium d'Orsay, au Moulin d'Andé, au Théâtre des Louvrais de Pontoise et a
été l'invitée des Rencontres Internationales Frédéric Chopin, des Fêtes
Romantiques de Nohant, du festival Georges Cziffra, du Festival « Piano en
Saintonge ». A l'étranger, elle a joué à Abu Dhabi et à Nouakchott, et a été
produite par le Festival de la Ruhr, par le festival de Salzbourg. Elle est
l'invitée de plusieurs émissions sur France musiques, France culture et Arte. `
Avec quatre autres pianistes, Lorène de Ratuld participe par ailleurs à des
concerts où ils donnent une intégrale des sonates de Scriabine. Parrainé par le
Mécénat Musical Société générale et Yamaha, le groupe est l'invité de festivals
prestigieux (Piano à Auxerre (2003), le 2e Festival musical des Grands Crus
d'Alsace) et va enregistrer en disque l'intégrale des sonates.