LUEUR DES ORIGINES, 1999, Peinture-relief Nadia de Clauzade est partie le samedi 30 novembre 2002... "Les jours passent si vite et les regards restent neufs les fleurs sont des oiseaux sauvages et l'amour devient plus fort.On croit qu'il est parti en voyage qu'il a deserté la planète terre mais il avance impertubablement avec un éclair dans les yeux. Tu te demandait où il se cachait et il était dans ta propre peau de voyageuse. Les cloches de la revivance son- naient sur le seuil de tes oreilles embrumées le brouillard t'encerclait et essayait de te gommer du paysage mais te renaissais toujours, tu t'échappais de la nuit et tu marchais dans le matin alerte et vive comme l'eau. J'ai gardé de toi des lettres, un foulard quelque chose qui t'appar- tenait et qu'un jour tu m'as donné pour que malgré les distances, je reste avec toi proche. Ne pas se quitter meme d'un pas de pigeon disais-tu et on ne se quittait jamais. C'était devenu impossible Un jour tu es partie si loin que tu ne pouvais plus revenir, tes signes étaient devenus ténus, ta vois était faible. Alors tu venais dans mes rêves, tu souriais j'entendais ta vois de sirène. Tout est mystère, disais- tu avec cette intonation qui n'appartenait qu'à toi et j'étais dans le ravis- sement des retrouvailles. Les étoiles de la nuit m'envoyaient des clins d'oeil, c'était toi qui était aux commandes de ces phares lointains et intermittents, tu marchais dans les galaxies du cou- chant au ponant, tu peignais avec cette irréductible douceur les matins et les soirs tu n'avais pas encore déposé le pinceau. Une après-midi, on t'a ramenée à la maison tu n'étais qu'un petit tas de poussières déri- soires. Ton âme flottait sur les cendres, tu souriais encore. Ton âme disait: c'est impossible de fermer les portes, l'esprit les traverse. Des oiseaux familiers voletaient dans la cour, un chat blanc apparut, se frotta contre ma jambe droite et disparut c'était ton âme égyptienne qui faisait résurgence. Quand le bruit de la route qui borde ta maison se fut tu. J'ai laissé le soleil rentrer par la fenetre." Pour Nadia de Clauzade l'envolée Julos en Tourinnes la Grosse le 19-12-02 Nadia de Clauzade, née el Kerdany en 1929 au Caire en Egypte où son imaginaire est fortement marquée par le désert. A partir de 1955, mariée au peintre Philippe Garouste de Clauzade, elle habite à Paris, en Provence et aux Etats-Unis. Formation artistique en cours libre de l'Ecole des Beaux-Arts du Caire et c'est dans l'atelier Goerg aux Beaux-Arts de Paris que débute son initiation à la gravure suivie plus tard par la découverte de la technique au carborandum. En 1972 à Londres, la critique remarque son premier ensemble de peintures- reliefs. Après Paris et Genève, plusieurs villes de Belgique exposent ses réalisations. C'est à Dallas (Texas) où elle réside de 1982 à 1990, que, tout en poursuivant ses recherches et expositions de plasticienne, elle s'intéresse à la création de bijoux qu'elle exposera dans différentes villes américaines. ...."Les artistes de l'égypte ancienne, qui étaient aussi des artisans, utilisaient pour leurs sculptures des matériaux d'une grande diversité. les carriers leur rapportaient du désert et de la montagne, parfois très lointains, la diorite, le granit, l'albâtre, le calcaire, le quartz, le grès... A ma connaissance, Nadia de Clauzade n'est pas sculpteur, mais elle aussi apprivoise la pierre. Elle s'en sert à sa façon, broyée, malaxée, mélangée, pour la faire resurgir, glorieuse, dans ses oeuvres. Ceux qui ont suivi son parcours connaissent sa période "noire", celle du noir du basalte, seigneur de la roche, qui nous évoque les plus belles têtes de pharaons, sombres d'un noir envoûtant et serein à la fois. Cela me remet en mémoire des vers du poète arabe Adonis que j'ai traduit il y a quelques années: "De toutes les couleurs/ le noir est la plus dense/celle aussi qui le mieux dévoile/l'invisible." " Anne Wade Minkowski expositions personnelles: Depuis 1955, Nadia de Clauzade a exposé, en Egypte, en France, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Suisse, aux U.S.A. Exposition de PHILIPPE GAROUSTE et de NADIA de CLAUZADE au Centre Culturel Français d'Alexandrie (Egypte) du 8 au 29 avril 2002. expositions collectives: en France, en Grande-Bretagne, en Irak, en Belgique. Nadia de Clauzade a illustré quelques ouvrages: Georges Henein "Ces grands espaces blancs" 1 gravure, 25 exemplaires. ADdA (La Balance) Julos Beaucarne, "Le familier des nébuleuses" 1 gravure rehaussée d'un collage, 90 exemplaires. ADdA (La Balance) Robert Piccamiglio, "Cérémonie", illustré par Albert Woda, couverture empreinte rehaussée de couleurs, 30 exemplaires. Editions Jacques Brémond Gisèle Prassinos, "Le séjour", placard, gaufrage in-texte, 75 exemplaires. (La Balance) Nohad Salameh, "Elégie Blanche", couverture gaufrage, 36 exemplaires. (La Balance) Jean-Pierre Geay, "Fragments illimités", 1 gravure,45 exemplaires,et 2 gravures, 15 exemplaires. (La Balance). Marc Alyn, "Les servitudes extatiques", 2 gravures et 1 vignette de couverture, 39 exemplaires. (AEncrages & Co). Nohad Salameh, "Porte sur le jour", 1 gravure rehaussée d'1 collage, 39 exemplaires. (La Balance). Un exemplaire de chacune de ces éditions a été réservé pour la nouvelle BIBLIOTHECA ALEXANDRINA, Egypte.
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