Histoire du cinéma japonais en France (1951-2001)

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Le cinéma japonais dans la presse française.

Une bonne campagne de presse permet d'attirer l'attention de la section culture des médias, générant ainsi dans les grands quotidiens une page consacrée à tel ou tel auteur, une minute de reportage au journal télévisé.

La compagne presse reste assez subjective quant aux films qu'elle décide de promouvoir en consacrant au film apprécié des encarts plus grands, un nombre de pages plus important. Mais comme le souligne Jean Roy dans l'Humanité du 25/01/1984 dans un article intitulé "De rêve et de pain"

"Souvent, trop souvent, la pratique du cinéma n'est qu'une frustrante confrontation entre ce que les écrans nous proposent (pardon, nous imposent), les débilités du moment, et ce que les érudits nous enseignent, l'existence de ces œuvres qui sont l'absolu d'un art. (…) Prisonnier de l'actualité, contrairement à l'historien, le critique en vient à louanger le médiocre, simplement parce que le reste est pire, et que le lecteur attend ses conseils sur ce qu'il peut voir, et non une confrontation avec ce qui repose sur les étagères de la cinémathèque"

En France, Il est une vue étriquée dominante chez les critiques de cinéma qui veut que l'on se cantonne à la reprise des grands classiques, ou aux Jeunes Turcs, tout en ignorant le cinéma populaire. Si le cinéma grand public japonais est selon Hubert Niogret à 90% médiocre voire catastrophique, il reste cependant 10% de films très intéressants qui mériteraient d'être reconnus.

Le phénomène d'engouement, teinté de snobisme, pour la chose japonaise ne dépassa pas le début des années 1965, et retomba naturellement : la crise du cinéma à l'époque qui s'installait et la rareté des chefs d'œuvre accessibles en sont la cause. Une bonne partie des réalisateurs de l'époque furent les victimes du trop soudain succès d'un ou deux films ( Shindo , Ichikawa , Kobayashi ), unanimement qualifiés de chef d’œuvre par la presse, avant de sombrer dans l'oubli le plus complet.

-la polémique Mizoguchi - Kurosawa .
La "politique des auteurs" (notamment aux Cahiers du Cinéma), a privilégié Mizoguchi au détriment d'autres auteurs qui furent réhabilités par la suite (Kurosawa, Ozu …).

Alors que Mizoguchi, Ozu ou Naruse sont considérés par les étrangers comme " authentiquement Japonais", Akira Kurosawa, à cause peut-être de sa technique "occidentale" vigoureuse et de l'intérêt qu'il porte dans son oeuvre aux grands­ auteurs littéraires étrangers, Dostoïevski, Gorki ou Shakespeare, a été longtemps traité par la presse spécialisée de cinéaste "non Japonais", trop occidentalisé, ayant renié sa culture nationale, et le plus souvent par ceux-là mêmes qui la connaissaient mal, au nom d"un nouveau purisme qui voulait que les Japonais soient plus Japonais que nature. Les deux revues antagonistes Positif et les Cahiers du Cinéma se sont affrontées de façon rhétorique, chacune défendant son champion : Kurosawa pour la première, Mizoguchi pour la seconde.

En 1957, à propos de Vivre, Luc Moullet écrit

"Un véritable désastre dont on a peine à rendre compte. Vivre bat tous les records de ridicule".[1]

La bêtise de jugement sans appel surprend André Bazin , maître du jeune Luc comme tous les animateurs des Cahiers du Cinéma. Bazin réplique :

"Quelle mouche piqua donc notre jeune ami quand il écrivit pour le dernier petit journal sa note?...Le metteur en scène de Rashômon semble souffrir aux Cahiers d'un préjugé défavorable au profit du tendre et musical Mizoguchi …Mais je trouve Vivre peut être le plus beau, le plus savant et le plus émouvant des films japonais qu'il m'ait été donné de voir."[2]

Jacques Rivette ; qui écrivait en 1958 dans les Cahiers du Cinéma:

"Trêve de rapprochements: le petit jeu Kurosawa Mizoguchi a fait son temps. Laissons ramasser ses billes le dernier carré des Kurosawiens, on ne peut comparer que ce qui est comparable et d'ambitions aussi hautes..".[3]

Les Cahiers du Cinéma influencent plus ou moins les autres revues généralistes non consacrées spécifiquement au cinéma. C'est ainsi que cette idée de la supériorité de Mizoguchi à Kurosawa apparaît dans la presse généraliste. Jean Rochereau écrit dans la Croix du 17/04/1959

"Mizoguchi (…) nous semble, aux yeux d'un spectateur occidental, très supérieur. Kurosawa s'évade rarement de l'exotisme et mise, d'abord, sur le dépaysement de son futur public, Mizoguchi(…), narrant des histoires situées à l'époque féodale, renonce à tout le bric à brac moyenâgeux pour attester la vérité permanente de la condition humaine"

A l'époque, d'autres revues sont moins "antikurosawa" que les Cahiers du Cinéma : Positif notamment ne marchande pas son soutien au cinéaste nippon. Avec le temps, Luc Moullet finira lui-même par changer de fusil d'épaule. En 1965, à propos de la Forteresse Cachée, il célébra Akira Kurosawa en inventant un néologisme : "le Tiers Cinéma". Le Tiers Cinéma est un cinéma lointain géographiquement et culturellement, mais dénué de folklore. Compris dans sa dimension historique, il devient proche de nos préoccupations dans son éloignement même. Ce concept étrange, forgé pour un film de cape et d'épée, aidera surtout les nouveaux rédacteurs de la revue à considérer d'un autre œil les productions d'une nouvelle génération de cinéastes bien plus jeunes que l'illustre japonais, dont notamment Oshima .

Le fait est que quelle que soit la revue, peu de place a été consacrée au cinéma japonais.

-Les revues françaises qui ont traité du cinéma japonais
Charles Tesson , rédacteur en chef des Cahiers du cinéma a toujours eu un grand intérêt pour le cinéma asiatique, mais déplore cependant de ne pas avoir pu lui consacrer plus de pages.

CAHIERS DU CINEMA (1951- ) / Thierry Jousse (mensuel)[4]

La plus prestigieuse des revues critiques françaises, à l’origine, entre autres, de la définition de la " politique des auteurs ", dans les années cinquante. Vivier de nombreux critiques, cinéastes, théoriciens, parmi lesquels : A. Bazin , J. Doniol-Valcroze, F. Truffaut, J.-L. Godard , E. Rohmer, J. Rivette , Cl. Chabrol , J. Narboni, J. Fieschi, J.-L. Comolli, S. Daney.

Il existe peu d'autres revues qui traitent du cinéma japonais.

Parmi elles, les plus remarquables sont :

POSITIF (1952- ) / Michel Ciment (mensuel)

Créée à Lyon en 1952 par Bernard Chardère, la revue Positif, longtemps publication irrégulière, devient mensuelle et s’oppose très rapidement aux Cahiers du Cinéma avec lesquels elle ne partage pas les mêmes enthousiasmes (notamment pour la Nouvelle Vague). Plus politisée, en tout cas à ses débuts, et plus " matérialiste " que les " idéologiques " Cahiers, Positif défend des cinéastes tels que Huston, Brooks, Bunuel, Losey, Autant-Lara, Kurosawa puis Pollack, Altman, Scorsese , Kubrick..., au travers de longs dossiers spéciaux, des entretiens, et un important cahier critique livré à chaque numéro. Quelques célèbres rédacteurs : A. Kyrou, R. Benayoun, R. Tailleur, B. Amengual, R. Borde, L. Séguin, puis J. A. Gili, J. P. Jeancolas, F. Audé, J.-L. Bourget.

Max Tessier a beaucoup défendu le cinéma japonais avec la revue

CINEMA (1954- ) / Fédération française des ciné-clubs ; Pascal Brack (rédacteur en chef actuel) (bimensuel)

Dirigé par Pierre Billard en 1954, le mensuel Cinéma prend la suite du bulletin Ciné-club lancé, lui aussi, par la FFCC. Voulant former des spectateurs critiques, la revue propose un épais dossier du mois, un " guide du spectateur ", des pages d’histoire, des " actuelles ", des entretiens. Elle soutient la Nouvelle Vague puis s’ouvre dans les années 70 aux cinémas du Tiers-monde, aux nouveaux auteurs allemands, hongrois, s’intéresse à Duras, Godard , Straub, Akerman... Dans les années 80, des changements de format et de périodicité fragilisent la revue et son contenu s’amoindrit considérablement : les critiques deviennent des notules et aujourd’hui Cinéma, qui a accueilli des textes de Marcel Martin , J.L. Passek, J. Magny, B. Tavernier, Y. Boisset, G. Frot-Couttaz, rend essentiellement compte - brièvement - de tous types de manifestations.

, puis avec

ECRAN (fusionne avec : La Revue du cinéma) (1972-1979) / Henri Moret (mensuel)

Fondé par des "dissidents" de la revue Cinéma (parmi eux : M. Martin , H. Moret, Cl. Beylie, J. A. Gili, G. Hennebelle, M.Tessier ), qui souhaitaient une plus grande autonomie par rapport à la Fédération française des ciné-clubs, Ecran revendique d'emblée son goût pour l'indépendance, le pluralisme, la diversification. Avec des sommaires très copieux, la revue appréhende le cinéma sous tous ses aspects, en se gardant toutefois de s'aventurer sur le terrain sémiologique ou politique. On peut y lire de solides dossiers sur un point d'histoire ou de théorie, des entretiens, des critiques nombreuses qui suivent efficacement l'actualité, des comptes rendus de lecture, et parmi les multiples rubriques, des fiches documentaires sur les interprètes ("Les mille acteurs")

Il a animé la seule revue française exclusivement consacrée au cinéma japonais , mais force est de constater que celle-ci, avec seulement 4 numéros en 2 ans, n'a pas fait long feu.

CINEJAP Bulletin d’information sur le cinéma japonais (1977-1979) / Hiroko Govaers , Max Tessier (irrégulier ; 4 n°s parus)

Le propos de Cinéjap est d’enrichir la connaissance du cinéma japonais d’hier et d’aujourd’hui à travers des articles biographiques, des entretiens, des études (" Témoignages sur l’art de Yasujiro Ozu ")

Au début des années 1980 sont apparues d'autres revues qui ont défendu, entre autre, un cinéma japonais un peu plus populaire. Starfix était une revue beaucoup plus spécialisée. Sa particularité était d'écrire à propos de films qui ne sortaient pas en France. Cette revue, animée par Christophe Gans , a fait connaître les cinémas d'action chinois et japonais.

STARFIX (1983-1991) / Christophe Gans (mensuel)

D'abord spécialisé dans le cinéma fantastique, de science-fiction et d'aventures, le magazine Starfix ne s'adresse pas uniquement à des spécialistes : c'est au grand public qu'il cherche à faire connaître ces genres. Le tirage atteint vite 100 000 exemplaires, et, " grand public " oblige, la revue élargit ces centres d'intérêt à l'ensemble de l'actualité cinématographique, privilégiant tout de même le cinéma américain. Abondamment illustré, Starfix propose enquêtes, reportages de tournages, entretiens avec réalisateurs et techniciens, et divers dossiers dans lesquels la partie informative l'emporte sur la partie critique.

STARFIX Nouvelle génération(fait suite à Starfix) 1998/ Piéric Guillomeau (bimestriel)

Magazine abondamment illustré, nettement moins axé sur le fantastique et les effets spéciaux que le précédent Starfix, il concerne essentiellement les grosses productions américaines. Rubrique sur les séries Z

Le même Christophe Gans a lancé en 1996 une revue entièrement consacrée au cinéma asiatique.

H.K. Orient extrême cinéma (1996 - ) / Christophe Gans (trimestriel).

Parallèlement à la création en 1996 du label H.K. Vidéo, spécialisé dans l’édition de films asiatiques inédits (polars, kung-fu, chambara, manga), Christophe Gans fonde la revue H.K. : Orient Extrême Cinéma qui pour objectif principal de " tenter de rendre enfin leur place aux grands cinéastes d’Asie et sa légitimité à un cinéma considéré comme mineur, quand il n’est pas carrément ignoré " (éditorial du premier numéro). Le magazine commente donc l’actualité du cinéma asiatique - essentiellement du Japon et de Hong Kong - en proposant des critiques, des brèves, des reportages accompagnant les sorties de nouvelles vidéos, de nombreux entretiens (avec notamment : Maggie Cheung, Takeshi Kitano , John Woo , Wong Kar Wai , Tsui Hark, Chow Yun Fat) suivis de filmographies détaillées, des numéros spéciaux (Tsui Hark, John Woo).

Le fait est que la presse cinéma a un impact relativement restreint. Celle-ci est consultée par les cinéphiles-cinéphages et s'adresse de toute façon à des personnes qui vont déjà au cinéma. Elle permet aussi aux autres de parler de films qu’ils n’ont pas forcément vus.

Il existe aussi une grande presse dite "intello", dont le trio "Télérama- Les Inrockuptibles- Libération" est le meilleur représentant. Celle-ci défend des films parfois complexes (M/other , H Story de Suwa par exemple), avec parfois un peu de snobisme. Or ceux-ci rebutent le grand public, pour se concentrer sur un public plutôt branché, jeune, urbain, intellectuel, parisien

Apparaît comme beaucoup plus révélateur les encarts cinéma parus dans la presse généraliste, qui amèneront un public moins ciblé à se tourner vers le cinéma japonais. C'est ainsi qu'un article dans le Monde, le Figaro, l'Humanité, France soir, …seront lus par un public bien plus nombreux que celui de première ou que des Cahiers du Cinéma. Il faut cependant reconnaître que le critique qui écrit dans ces revues à plus large tirage se seront certainement inspirés des propos tenus dans les revues spécialisées, telles Positif ou les Cahiers du Cinéma……Il reste difficile de mesurer l'impact de la presse. Comment savoir sur le nombre d'exemplaires vendus le nombre de lecteurs qui aura lu les encarts consacrés au cinéma japonais, et combien, à leur suite, aura décidé d'aller s'enfermer dans les salles obscures visionner une japonaiserie ?

Au début des années 1990 est apparu un phénomène de décrédibilisation des spécialistes du cinéma japonais. Ceux-ci, pendant de longues années, se sont plaints du manque de films à disposition en France. Or, la multiplication du nombre de films disponibles dans les années 1990, tant dans les salles qu'avec les VHS et à présent des DVD, a permis à quiconque veut s'informer de pouvoir visualiser directement les œuvres, sans se contenter uniquement de quelques commentaires et photos sur support papier. Si celui-ci apparaît de plus en plus au fil des pages des revues des années 1990, c'est qu'il y a une demande du public.

Il y a donc un conflit de pérennité quant à l'existence des spécialistes. Ceux-ci possédaient une grande liberté tant que leur territoire demeurait inconnu. C'est ainsi que certaines erreurs d'appréciations ont pu être commises, comme le relève Jean-Pierre Jackson [5], telle que dire que tous les films de Naruse des années 1950 sont médiocres, qu'Hideo Gosha n'était qu'un "tâcheron", que les films fantastiques n'ont aucune qualité plastique….Le fait est que l'appréciation d'une œuvre reste très subjective. Si une seule personne peut émettre un avis et qu'elle le diffuse, celui-ci apparaîtra comme une vérité, puisque personne ne pourra le contester, au sens où personne d'autre n'aura accès au dit film. C'est ainsi que lorsque la société Alive a sorti 21 films d'Ozu en copies neuves, et disponibles au public par l'intermédiaire des cinémas, il y eut des critiques pour dire que ce n'était pas suffisant. Le spécialiste, pour conserver son intérêt, doit rester un medium par rapport à ce qui est ignoré de tous, et ainsi pouvoir continuer à travailler en tant que tel, en écrivant des articles, en interférant en tant que conseiller dans les festivals.

Son rôle est d'éclairer son lecteur en le documentant sur le film, lui apportant les éléments de culture qui lui manquent et pourrait nuire à son appréciation du film. Souvent les notations sombrent dans le pittoresque. C'est ainsi que par dérision, les réalisateurs, avant une interview, sont plus ou moins mis en scène par le journaliste, qui s'amuse à accumuler les clichés, s'offrir des envolées lyriques plus ou moins inspirées de la littérature japonaise,

"Le soleil aveugle la plaine. Lui, frêle et frémissant comme les bambous qui l'abritent, semble habité d'ombres, de glace et d'étranges certitudes. Une volée piaillante de demoiselles en tenue de tennis passent sur la route.."[6]

ou de l'idée qu'il s'en fait, ou rappeler des événement racoleurs pour attirer l'attention du lecteur, tel ici Dominique Jamet qui dans sa critique d'Onibaba parue le 21/01/1984 dans le Quotidien de Paris associe le contenu d'un film et un fait divers sanglant qui veut qu'un japonais anthropophage ait assassiné une jeune hollandaise dans le but de la manger, et ne pouvant la garder indéfiniment, avait congelé le corps.

"Suivent leur état, elles attendent leur mort ou les achèvent, puis elles se repaissent de leur dépouilles. Non pas littéralement, semble-t-il, à la manière de cet autre japonais, notre contemporain, qui raffolait de produits hollandais congelés…"

Les critiques se plaisent aussi à sans cesse évoquer le haïku qu'Ozu composa de retour de l'enterrement de sa mère (le Monde, Télérama..)

"Les fleurs de cerisier sont fripées comme des chiffons, le saké est amer comme un insecte"

La multiplication des films japonais disponibles permet une plus grande connaissance du cinéma japonais, et permet d'épingler certaines erreurs de jugement qu'a pu porter la presse française, faute d'éléments de comparaison. C'est ainsi que Kaneto Shindo, encensé par la critique en 1961 avec la sortie de l'Ile Nue , a été démoli par les mêmes organes de presse en 1966 avec Onibaba, avant de sombrer dans l'oubli. La Porte de l'Enfer a perdu sa crédibilité pour ne plus devenir qu'un objet exotique.

La presse française a joué un grand rôle dans la confusion des valeurs.

A présent, il existe de très nombreuses personnes capables de parler du cinéma japonais, le grand nombre de sites internet qui lui sont consacrés, souvent amateurs, parfois même crées par des lycéens.

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[1] Cité dans Libération, 02/08/1995, Edouard Waintrop, Kurosawa , six d'épique.

[2] idem

[3] Cité in Max Tessier, Images du cinéma japonais 2e éd. - Paris : H. Veyrier, 1990.
- collection : Cinéma., page 180.

[4] Ces notes concernant chaque revue sont les notes bibliographiques que la Bifi a réalisées dans le but de présenter chacune des revues consacrées au cinéma.

[5] Voir note 14.

[6] In Le Monde, 27/09/1983, R.-P Paringaux, Sans espoir.