Histoire du cinéma japonais en France (1951-2001)

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Un nouveau cinéma japonais, un nouvel exotisme (1965-1980)

Les années 1970 présentent au niveau du public français un paysage cinématographique un peu différent. C'est l'affirmation au box office d'un cinéma traditionnel, secoué toutefois par quelques éclairs et séismes créatifs à scandales et à succès : Orange Mécanique de Kubrick, le Dernier Tango à Paris de Bertolucci, ou la Grande Bouffe de Ferreri.

L'intérêt des Occidentaux pour le cinéma japonais culmine dans les années 1960, puis rebondit dans les années 1970 avec la vitalité de l'avant-garde sociopolitique (Oshima ) ou esthétique (Terayama ), avant de retomber dans les années 1980. En 1978, la France est le pays qui possède le réseau le plus ramifié de salles classées "arts et essai". Or quelques salles seulement dans la région parisienne ou en province pratiquent une réelle politique de découverte, prennent réellement des risques. Le "Saint André-des-Arts", le "Racine", le "Logos", le "Saint Séverin" et longtemps le "studio des Ursulines" (la salle a du finalement être vendue, tout récemment, après avoir été la première salle d'art et d'essai française sous la direction d'Armand Talier , puis de madame Line Peilhon ), quelques autres encore seraient à citer parmi les plus courageuses, parmi celles assumant une politique fondée sur l'esprit de découverte et acceptant de prendre des risques, alors que la plupart des exploitants "art et essai" se contentent de jouer sur des valeurs sures, déjà acquises et imposées. L'absence d'aides de l'état à l'époque incite peu à l'audace et que certaines salles en situation difficile ont tendance à s'abriter derrière une politique plus rudente, par des reprises notamment.

Quel cinéma japonais a-t-il le plus marqué les esprits durant la décennie 1970? On remarque une vigueur nouvelle : en effet, si entre 1951 et 1970, soit en 19 ans, 78 films japonais sont sortis, 88 ont connu une sortie nationale entre 1971 et 1980.

Sont sortis pendant cette décennie 4 films alternatifs, 3 d'animation, 6 d'arts martiaux, 6 d'aventures, 7 comédies dramatiques, 4 documentaires, 12 drames, 7 jidai geki, 6 érotiques, 18 de sciences fiction, 10 politiques ou sociaux [1] …..


L es années 70 : un nouveau cinéma japonais

Le cinéma japonais a été découvert dans les festivals internationaux, notamment lors de la quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes . Le genre de films qui étaient primés s'est épuisé de lui-même à la fin des années 1960 : les carrières se sont arrêtées ou bien les auteurs sont partis tourner hors du Japon (Oshima en France, Kurosawa en Russie…) : Les Japonais se sont mis à préférer à ce cinéma les comédies adolescentes [2] . Le système indépendant auxquels ces cinéastes appartenaient s'est marginalisé.

Il y a eu un double phénomène : L'ATG qui distribuait les films japonais a connu des difficultés financières, le créneau des films art et essai n'étant que peu rentable à l'époque. Le circuit du cinéma indépendant n'arrivait de son coté plus à survivre : Imamura , qui faisait des documentaires à l'époque, avait même renoncé à tourner de nouveaux films, accablé par les échecs commerciaux de sa production.

On disait qu'il n'y en avait pas d'autres, un manque de renouveau se faisait sentir entre la fin de la Nouvelle Vague et les nouveaux auteurs japonais. Cela correspondait à l'époque où les majors japonaises avaient des problèmes financiers, et tentaient de les combler en produisant des films érotiques bas de gamme, ce qui fut une catastrophe à long terme.

        La nouvelle vague des films japonais (Yoshida ) est arrivée alors que les anciens (Kurosawa ) reprennent le travail après une période de crise. [3] L'ensemble a été porté par les coproductions qui permettaient des capitaux plus importants, poussés par le succès de ces films dans les festivals de Berlin , Cannes et Venise . [4]


[1] Voir figure treize.

[2] Entretien avec Hubert Niogret op.cit

[3] Entretien Hubert Niogret op.cit

[4] Entretien avec Hubert Niogret op.cit