21 Septembre 2007
Et
c'est le dernier jour de l'été. Pas un nuage, pas une goutte, les chats
sommeillent au soleil et seul le retour de mon addiction pour le thé me
rappelle que l'automne est pour demain. J'aime Vincennes et son air si
clair quand les rues tranquilles se balayent d'ombres et que les
enfants courent vers un midi naissant. On voit là un étudiant aux
premières heures de sa liberté, feignant d'oublier l'heure et la
sacoche au côté, errant sous les marrons précoces. Les sinus encore
tout plein de polen, il rêve à une existence printanière et aux amis
nouveaux. Là, remontant la rue de Fontenay, les jambes agiles, une
autre les romans sous le bras se précipitant d'un pas décidé vers la
bibliothèque. Et tous ses rendez-vous du midi, les brasseries qui
s'animent; les dieux, prenant le bois pour oreiller, ont reposé leurs
reins ancestraux dans le rue du Midi et s'étallent paisibles et repus,
couvrant l'est et l'ouest d'un regard bienveillant. Ecoute moi donc,
ville assouvie, lorsque je caresse ta rue Diderot et plonge en ton
centre merveilleux, garde moi près de ton soleil et de tes arbres
paresseux. Ne me laisse pas partir comme ces trains et enrobe moi dans
tes brumes matinales qui vivifient l'air et l'esprit. Car je n'ai eu de
cesse de t'aimer, comme on aime au premier jour et que l'on oublie
jamais.
© Laurent M.