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Le « gag » est un geste, le gag est un effet comique
produit par des jeux de scène burlesques, des répliques
ou des péripéties inattendues. Il est l’exposition
de l’être-dans-le-langage.
« La définition du mystique est à la lettre
une définition du gag. Il y a assurément de l’inexprimable.
Celui-ci se montre, il est l’élément
mystique. Et alors tout grand texte philosophique est le gag qui exhibe
le langage même, l’être-dans-le-langage même comme
un gigantesque trou de mémoire, comme un incurable défaut
de parole. »
Double défaut de parole comme mutisme et comme étouffement,
comme asphyxie.
Si gag a pour lointaine origine le verbe anglais
to gag, bâillonner, il signifie à la fois le haut-le-cœur
et l’étouffement.
Ça s’étouffe au bout du patibulaire et
ça rit jusqu’à la nausée, de voir cette face
crispée, mourir morte pourrir.
Ah ! ça rigole.
Imaginons aussi que celui qui pend comme un sac au bout de
la corde, celui qui pend comme une dépouille dans les railleries,
c’est aussi celui qui n’a pas le même usage de la langue,
de l’autre langue. Le dévoyé invente sa langue, vulgaire
et argotique, comme modification des usages, appropriation des enjeux
de la langues pour quelques uns.
Alors l’expérience de la langue, est un enjeu
éthique; un rétablissement des langues pour quelques uns,
argots, pratiques corporatrices, nouvels usages grammaticaux.
L’enjeu politique serait la profanation, la pratique
distraite et négligente de toute langue, comme déclassement,
et transformation, comme parodie et comme « gag ».
Ça peut faire rire.
Sursum Corda, hauts les cœurs !
Adieu littérature, bonjour parodie.
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