Note individuelle
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Chasseur 3ème compagnie du
3ème bataillon du 20 ème régiment d'Infanterie
légère immatriculé au corps sous le numéro
3727
Acte mortuaire établi
à l'hôpital de Constantinople.
Mort des suites de
dyssenterie
Guerre de Crimée
quelques points de repaires
avec le site Hérodote
--- http://www.herodote.net/
Début de la guerre de
Crimée
27 mars 1854 :
déclaration de guerre
25 octobre 1854 : la charge
de la Brigade légère
8 septembre 1855 : prise de
Malakoff
30 mars 1856 : traité
de Paris
Le 27 mars
1854, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à
la Russie. C'est le début de la guerre de Crimée.
À l'origine du
conflit, une querelle surréaliste entre l'empereur
français Napoléon III (*) et le tsar Nicolas Ier. Chacun
veut assurer en
exclusivité la protection des Lieux Saints de Jérusalem,
partie intégrante de l'empire turc.
Comme le sultan d'Istamboul
semble donner la préférence aux catholiques
représentés par Napoléon III, le tsar Nicolas 1er
propose à
l'Angleterre de se partager l'empire turc en déliquescence
(«L'homme malade de l'Europe», selon le mot du diplomate
Alexandre Gortchakov).
L'Angleterre refuse par
crainte que la Russie n'acquière trop d'influence en
Méditerranée et en Orient.
Dépité, le
tsar attaque et détruit de son propre chef la flotte turque de
la mer Noire. Il envahit aussi les provinces roumaines de l'empire turc.
Il profite de l'occasion
pour combattre les tribus insoumises du Caucase, en particulier les
Tchétchènes regroupés autour du prince (ou imam) Chamyl.
L'empereur des
Français, qui avait proclamé à son
avènement : «L'Empire, c'est la paix !», est
poussé à la guerre par sa jeune épouse, la belle Eugénie de
Montijo, désireuse de promouvoir les intérêts
catholiques.
Napoléon III et le
gouvernement anglais de la reine Victoria font cause commune avec le
sultan. C'est la première fois depuis... le couronnement d'Aliénor d'Aquitaine
et Henri II Plantagenêt, 700 ans plus tôt, que les deux
nations s'apprêtent à combattre ensemble! ! !
Invoquant la
préservation de l'empire ottoman, les deux alliés
envoient leur flotte dans la mer Noire (*).
Le
siège de Sébastopol
Sous le commandement
respectif des généraux Saint-Arnaud et lord Raglan,
Français et Anglais débarquent à Eupatoria, dans
la presqu'île de
Crimée, le 14 septembre 1854.
Ils remportent une victoire
sur les bords du fleuve Alma avant de mettre le siège devant
Sébastopol, puissante forteresse russe, le 26 septembre 1854. Saint-Arnaud, victime du
choléra, comme le seront beaucoup de ses soldats, est
remplacé par Canrobert à la tête des troupes françaises.
Bientôt rejoints par
des soldats du royaume de Piémont-Sardaigne, les
assiégeants, au nombre de 185.000, découvrent la
dureté de l'hiver
russe et doivent mener une éprouvante guerre de tranchées
autour de la citadelle, remarquablement défendue par le colonel russe Franz Todleben.
Le 25 octobre 1854 s'engage
l'une des principales batailles de la guerre de Crimée, autour
de la base anglaise de Balaklava.
Les alliés
franco-anglo-turcs veulent faire de ce petit port entouré de
hautes falaises le point de départ de leur offensive sur la citadelle russe de Sébastopol,
à quelques kilomètres plus au nord.
Au matin de ce jour, les
Russes lancent une puissante attaque contre les batteries turques des
falaises. Ils s'en emparent mais ne peuvent aller plus loin du fait de la
résistance stoïque des Écossais du 93e Highlanders
de Sir Colin Campbell.
Un détachement de
cavaliers russes tente de contourner le régiment par la droite
mais il tombe nez à nez avec la Brigade lourde du général Sir James Scarlett.
Celui-ci, dont c'est
à 55 ans la première expérience du feu, fait
aligner ses troupes comme à la parade. Tuniques rouges et
bonnets à poils. Les
Russes sont décontenancés et reculent.
Lord Raglan veut consolider
ce succès. Il demande à Lord Lucan, commandant de la
cavalerie, de déloger au plus vite les Russes des hauteurs. Il veut les empêcher
d'emporter les canons des batteries turques.
Au vu des puissantes
défenses russes et ne pouvant compter sur un soutien de
l'infanterie, Lord Lucan se refuse à bouger. Mais Lord Raglan insiste. Lord Lucan transmet
alors l'ordre à son beau-frère (qu'il déteste !).
Celui-ci, Lord
Cardigan, commande une Brigade de cavalerie dite légère.
Lui aussi comprend l'inanité de la mission mais il n'ose se défiler devant un ordre
écrit du général en chef. Il n'ose pas davantage
s'en expliquer devant lui.
Lord Cardigan, qui aurait
dû se contenter de la notoriété
conférée à son nom par un sweater, conduit ses 673
lanciers au combat.
Ils ont un peu plus d'un
kilomètre à parcourir avant d'atteindre les batteries
russes.
La première
moitié du parcours se déroule comme à la parade...
Lord Raglan s'émerveille devant un Lord Cardigan «aussi courageux et fier qu'un lion».
Mais voilà que les
canons russes ouvrent le feu. 20 minutes plus tard, la Brigade
légère laisse 113 morts et 247 blessés sur le
terrain !
«C'est magnifique mais
ce n'est pas la guerre», commente sobrement le
général Bosquet.
Un poème de Lord
Tennyson (1864) et un film de Tony Richardson (1968) ont
immortalisé ce fait d'armes inutile...
Et nous n'avons rien
trouvé de mieux que d'introduire dans notre langue non seulement
le cardigan mais aussi le raglan (paletot à pèlerine), d'après le nom
du général en chef britannique.
L'enlisement
L'hiver se fait meurtrier
pour les troupes, victimes du froid, du choléra et du typhus
plus encore que des combats. Une Britannique de 34 ans, Florence Nightingale, émue
par l'abandon des malades, organise avec talent des hôpitaux de
campagne. Son talent et son dévouement
font la Une des journaux anglais.
À Londres et Paris,
l'opinion s'exacerbe devant l'enlisement du conflit. Un consommateur
parisien est interpellé pour avoir lancé dans un café : «C'est ici
comme à Sébastopol, on ne peut rien prendre !»
Le 8 septembre 1855, le
général de Mac-Mahon s'empare avec ses zouaves de la tour
Malakoff, qui surplombe la citadelle de Sébastopol. Ce succès
laisse entrevoir la fin de l'épuisante guerre de Crimée,
entamée un an plus tôt.
Selon une aimable
légende, ce général doté d'une insondable
naïveté aurait informé son partenaire, le
général en chef anglais, lord Raglan, en lui faisant dire : «J'y
suis, j'y reste !»
Le 8 septembre 1855, le
général de Mac-Mahon s'empare avec ses zouaves de la tour
Malakoff, qui surplombe la citadelle de Sébastopol. Ce succès
laisse entrevoir la fin de l'épuisante guerre de Crimée,
entamée un an plus tôt.
La chute de Malakoff
décide du sort de Sébastopol. Les Russes se retirent de
la citadelle deux jours plus tard, après l'avoir proprement incendiée.
Napoléon III exulte
Quelques mois plus tard, le
tsar demande la paix. Le traité de Paris, le 30 mars 1856, hisse
Napoléon III au pinacle, quatre ans à peine après son avènement.
Le bonheur de l'empereur est à son comble avec la naissance de
son fils Eugène Louis Napoléon, le 16 mars 1856, pendant le congrès !
L'influence française
sort renforcée en Orient et Napoléon III intervient en
faveur de l'union personnelle des deux principautés de Valachie et Moldavie, dans l'empire
ottoman, d'où sortira le futur royaume de Roumanie.
Mais la Russie
humiliée prend conscience de sa faiblesse et reproche
durablement à son ex-allié autrichien de ne pas l'avoir soutenue. Le nouveau tsar, Alexandre II,
entreprend de vastes réformes. L'Angleterre, quant à
elle, déçue par son alliance avec la France, après... sept
siècles de conflits quasi-ininterrompus, se retirera dans un
«splendide isolement» jusqu'à la fin du
siècle.
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