Au joly boys, en l'ombre d'ung soucy,
M'y fault aller pour passer ma tristesse, Remply de dueil d'ung souvenir transy, Menger m'y fault maintes poires d'angoisse, En ung jardin remply de noires flours De mes deux yeulx feray larmes et plours. Fy de lyesse et hardiesse! Regret m'oppresse, Puis que j'ay perdu mes amours. Las! trop j'endure, Le temps m'y dure, Je vous asseure: Soulas, vous n'avez plus de cours! | Au joli bois en l'ombre d'un souci,
m'y faut aller pour passer ma tristesse. Rempli de deuil d'un souvenir transi, manger m'y faut maintes poires d'angoisse. En un jardin rempli de noires fleurs, de mes deux yeux ferai larmes et pleurs. Fi de liesse et hardiesse ! Regret m'oppresse puisque j'ai perdu mes amours. Las trop j'endure. Le temps m'y dure. Je vous assure : Soulas vous n'avez plus de cours. |
Amatemi ben mio,
che se d'amarmi dolce vita mia. Non vimostrate pia. Vivero, virero sconsolato, sol per amarvi non essendo amato. Felice la mia vita Sarà d'ogn'altra, sel del vostro Amore Se nutrira il mio core, Ma se voi ch'io tant'amo Me non amate, piu viver non bramo Amor tu pur'il sai Il non amar quanto sia grande errore Dunque quel duro core Passerai, co'l tuo strale Accio ch'amando temperi ilmio male. | Aimez-moi, ma bien aimée,
Car si, de m'aimer, ma douce vie, Vous ne vous montrez pas charitable, Je vivrai inconsolé Par le seul fait de vous aimer Sans être payé de retour. Ma vie sera heureuse Plus que toute autre Si mon coeur pourra se nourrir De votre amour, Mais si, vous que j'aime tant, Ne m'aimez pas, je ne désirerai plus vivre. Mon amour, tu sais bien Que c'est une grande erreur que de ne pas aimer. C'est pourquoi ta flêche évitera ce coeur qui souffre, Afin que, en m'aimant, tu apaises mon mal. |
Lärchenbaum, mein Lärchenbaum !
Sag : Wer dich hieher gesetzt ? Pflanzte dich der Frülingswind ? Oder war's ein Vogel ? Oder kamst von selbst hier auf, wie uns die Liebe kommt ? Nicht kam ich von selbst hier auf, wie die Liebe kommt. Noch hat mich der Frühlingswind, noch ein Vogel her gepflanzt, doch ein Mädchen, das hat mich mit der weissen Hand an des teuren Bruders Grab hieher gepflanzt vor Jahren. Früh am Morgen kam sie her. Weinte sehr um ihn. Nacht schon war's, da ging sie erst. Klagte sehr um ihn. Ach ! Und ihre Tränenflut wurde mir zum Regen. Und ihr schmerzlich Klagelied wurde mir zum Lüftchen. Ihre Seufzer wärmten mich, wie die Sonne wärmt. Und ihr helles Tränenauge wurde mir zum Monde. Ihr Tränenaug' zum Monde, Lärchenbaum, Lärchenbaum, mein Lärchenbaum ! | Mélèze, mon mélèze !
Dis : Qui t'a placé ici ? Le vent du printemps t'a-t-il planté ? Ou était ce un oiseau ? Ou es tu venu ici de toi-même, comme l'amour nous vient ? Je ne suis pas venu ici de moi-même, comme l'amour vient. Ce n'est ni le vent du printemps ni un oiseau qui m'a planté ici, mais une jeune fille, qui m'a avec sa main blanche sur la tombe de son cher frère planté ici pour des années. Tôt le matin elle est venue ici. Elle pleurait beaucoup pour lui. C'était déjà la nuit, quand elle est enfin partie. Elle se lamentait beaucoup pour lui. Ah ! Et le flot de ses larmes a été ma pluie. Et sa complainte douloureuse a été ma brise. Ses soupirs m'ont réchauffé, comme le soleil réchauffe. Et son oeil triste éploré a été ma lune. Son oeil éploré ma lune. Mélèze, mélèze, mon mélèze ! |
O salutaris hostia,
quae coeli pandis ostium. Bella premunt hostilia, Da robur, fer auxilium. Uni trinoque domino sit sempiterna gloria, qui vitam sine termino nobis donet in patria Amen | O salutaire victime,
tu ouvres la porte du ciel Les [guerres hostiles | puissantes hostilités] nous accablent. Donne de la force, apporte de l'aide Au seigneur unique et triple soit la gloire éternelle qui nous donne la vie sans fin dans la patrie. Amen | O salutaire hostie, adorable victime,
qui nous ouvres le ciel à tous, d'un puissant ennemi l'insulte nous opprime: Soit notre force et défends nous. Gloire soit à jamais à l'être inconcevable de la sainte unité des trois dont la bonté nous donne un règne interminable en la patrie où tous sont rois. Amen P. Corneille |
Es geht eine dunkle Wolk' herein.
Mich Deucht : Es wird ein Regen sein, ein Regen aus den Wolken whol in das grüne Gras. Komme liebe Sonne! O komme bald ! Komme liebe Sonne! Und kommt die liebe Sonn' nicht bald, verwelket alls im grünen Wald, und alle müden Blumen, die haben müden Tod. Es geht eine dunkle Wolk' herein. Es soll und muss geschieden sein. Ade, Feinslieb, dein Scheiden macht mir das Herze schwer. Scheiden ist schwer. | Un nuage sombre arrive.
Je le crains : Il va y avoir de la pluie, une pluie sortie du nuage, en plein sur l'herbe verte. Viens cher soleil! O viens vite! Viens cher soleil! Et si le cher soleil ne vient pas vite, tout dans la forêt verte dépérira, et toutes les fleurs fanées mourront. Un nuage sombre arrive. Il faut nous séparer. Adieu, mon amour, Te quitter me brise le coeur. La séparation est pénible. |
O take me in your arms, love
For keen doth the wind blow O take me in your arms, love For bitter is my deep woe. She hears me not, she heeds me not Nor will she listen to me While here I lie alone To die beneath the willow tree. My love hath wealth and beauty Rich suitors attend her door My love hath wealth and beauty She slights me because I am poor. The ribbon fair that bound her hair Is all that is left to me While here I lie alone To die beneath the willow tree. I once had gold and silver I thought them without end I once had gold and silver I thought I had a true friend. My wealth is lost, my friend is false My love hath he stolen from me While here I lie alone To die beneath the willow tree. | O prends moi dans tes bras, mon amour,
Car un vent glacial souffle. O prends moi dans tes bras, mon amour, Car ma détresse profonde est amère. Elle ne m'entend pas, elle ne s'intéresse pas à moi. Elle ne veut pas non plus m'écouter, alors que je suis allongé seul pour mourir sous un saule. Mon amour a la fortune et la beauté. De riches prétendants se pressent à sa porte. Mon amour a la fortune et la beauté. Elle me dédaigne parce que je suis pauvre. Le joli ruban qui attachait ses cheveux est tout ce qui me reste alors que je suis allongé seul pour mourir sous un saule. J'ai eu un jour de l'or et de l'argent Je pensais qu'ils dureraient toujours J'ai eu un jour de l'or et de l'argent Je pensais avoir un ami fidèle. J'ai perdu ma fortune, mon ami m'a trahi. Il m'a volé mon amour, alors que je suis allongé seul pour mourir sous un saule. |