Colloque Femmes & Hommes en Eglise –Genre en Christianisme

International et œcuménique

Paris – Vendredi 20 et Samedi 21 Janvier 2006

 

 

Femmes prêtres

Enjeux pour la société et pour les Eglises

 

La parité et le partenariat  entre les hommes et les femmes sont aujourd’hui des exigences, des chances et des valeurs-clés pour  toute vie communautaire.

 

Dans nos démocraties, les femmes sont citoyennes à part entière et disposent des mêmes droits humains, civils et sociaux que les hommes. Même si les mentalités évoluent parfois plus lentement que les lois, on peut se réjouir des avancées significatives du statut féminin : la parité  permet aux  hommes et aux femmes de construire ensemble une société plus juste et toujours plus humaine.

Pourquoi, dans ce contexte de mutations profondes, l’Institution catholique romaine s’obstine-t-elle dans son refus d’ordonner des femmes ?

En quoi cette interdiction concerne-t-elle notre société toute entière ? 

 

Les enjeux pour la société

·         La question du pouvoir et du partage des responsabilités se pose dans tous les domaines, aussi bien politiques qu’économiques, scientifiques et sociétaux. Partout, on constate que les femmes n’accèdent pas équitablement aux postes de direction. Cette résistance au partage du pouvoir n’aurait-elle pas des liens avec l’ordination des femmes qui met en question les structures du pouvoir ? Si des femmes, elles aussi, deviennent des médiatrices du « sacré », de nouvelles relations égalitaires entre les sexes s’instaureront, de nouvelles symboliques du masculin et du féminin se créeront et se répercuteront dans la société toute entière.

·         L’Eglise catholique valorise la maternité et met excessivement l’accent sur le rôle de la mère au foyer. La prêtrise la ferait entrer dans la prise en charge d’une communauté, qui est une véritable « profession » avec comme dans la vie civile ses contraintes inévitables. Que penser de l’écrasante visibilité des hommes dans la vie politique et professionnelle et de leur absence dans la vie familiale ! Une meilleure répartition des rôles est à l’ordre du jour !

 

Les enjeux pour l’Église

Dans l’Eglise catholique, l’ordination des femmes constitue une question hautement symbolique. Elle y est devenue un lieu d’affrontements et de tensions : il s’agit d’un changement d’anthropologie parcouru de courants opposés entre tradition et transformation, théorie et pratique, loi et nécessité. L’Église a régulièrement tenté de verrouiller cette question en faisant de l’exclusion des femmes du ministère ordonné une doctrine définitive, présentée comme loi intangible et/ou comme volonté de Dieu. Cet ordre n’est ni évangélique ni pertinent pour les mentalités d’aujourd’hui, aussi on abordera les enjeux suivants :

·         L’égalité des baptisés-ées,

·         La désacralisation de la fonction et le partage des ministères,

·         Les attitudes et les stratégies possibles face à l’ordination des femmes, compte tenu de son interdiction actuelle. Que faire lorsqu’une religion ne reconnaît pas les normes et valeurs de la démocratie ? Des femmes ordonnées prêtres ou diacres depuis plusieurs années nous expliqueront leurs démarches.

 

C’est bien dans la continuité de ses engagements pour la parité et pour le partenariat que Femmes & Hommes en Eglise inscrit ce 15ème colloque : l’ordination des femmes pourrait transformer profondément les relations entre hommes et femmes et devenir un gage de progrès, de paix et de convivialité entre cultures, nations et religions. Pour autant, ces enjeux positifs n’excluent pas le risque que l’ordination des femmes puisse parfois renforcer un système qui a pour lui la force de la tradition.

 

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