LA ROUTE DE LA TRAVERSÉE (Au départ de Pointe-noire) "Une île paresseuse où la nature donne des arbres singuliers et des fruits savoureux'. Charles Baudelaire Parfum exotique La route N2 descend vers le sud de Base Terre. Nous la quittons 4 km après la Maison du Bois à l'embranchement de Mahaut. Ici à gauche la D23 grimpe vers les crêtes et traverse l'île jusqu'à la région de Petit Bourg sur la rive ouest du Petit Cul de Sac. Sur près de 20 km, cet itinéraire montre de la Guadeloupe un aspect assez inattendu pour qui ne voit des régions tropicales que les images conventionnelles et parfois surfaites : cocotier, sable fin et chaleur constante. Là, au contraire, nous sommes dans un véritable paradis de fraîcheur et de verdure aux eaux jaillissantes particulièrement vivifiantes en période d'hivernage. II s'agit du Parc National de la Guadeloupe. Créé en 1989, il protège des sites prestigieux et certainement l'une des plus belles forêts des Petites Antilles. Le parc s'étend sur 17 300 hectares du Morne Dos d'Ane à l'extrême Nord, à la Madeleine dans le Sud ; il englobe l'architecture montagneuse et volcanique de la Basse Terre. La flore (300 espèces d'arbres, plusieurs dizaines d'espèces d'orchidées) et la faune (38 espèces d'oiseaux, 17 de mammifères...) y sont heureusement préservées pour notre bonheur... d'autant que la Basse Terre n'abrite aucun animal dangereux.
La route monte vite sous les flamboyants et l'on atteint à 743 m une première halte au Morne à Louis. Du relais hertzien tout proche, la vue panoramique s'étend jusqu'au Nord de la Basse Terre. L'air est déjà vivifiant. Le parc zoologique et botanique un peu plus loin se visite tous les jours. Comme pour tout l'ensemble du parc, la mascotte est le Racoon, (les quelques exemplaires de cet adorable mammifère nous ont paru bien tristes dans leur cage...) A quelques kilomètres, surgissent du couvert végétal luxuriant, deux pitons volcaniques que la route sépare ; le plus élevé : la Mamelle de Pigeon est à 768 m, l'autre, dit Mamelle de Petit Bourg, culmine à 716 m. Les randonneurs peu aguerris peuvent facilement en faire l'ascension en 50 à 60 minutes. Ils découvrent alors un magnifique panorama vers l'Est sur Pointe-à-pitre et la Grande Terre. |
Puis la route descend au travers de la forêt dense où ont été aménagées des aires de repos et des installations très intéressantes : c'est d'abord La Maison de la Forêt près de la rivière Bras David : on y présente une exposition qui montre, en une série de panneaux très bien conçus , les ensembles de toutes les végétations naturelles de l'île. Non loin, sous la luxuriance de la forêt dense, trois sentiers bien banalisés permettent trois approfondissements de découverte de la faune et de la flore ; chacun a son rythme. Plus bas c'est la "Pépinière de la Providence" et l'aire de pique-nique de Corossol !
Enfin, il ne faut pas manquer de s'arrêter à la Cascade aux Écrevisses, après 5 minutes de marche le long de la rivière Corossol. Le cadre y est très rafraîchissant et l'eau qui bouillonne au pied de la chute est bien tentante. Une réplique plus impressionnante de cette cascade se trouve à 5 km en aval en dehors de la forêt, après la rivière à Goyaves, au carrefour Barbotteau. II faut prendre à droite en direction de Vernou. L'eau se précipite d'une quinzaine de mètres dans un bassin aux dimensions imposantes. C'est au Saut de la Lézarde qu'aboutit l'un des chemins de randonnées les plus audacieux de la Basse Terre : La Trace Merwart conduit en effet (par les crêtes du Morne Moustique, et celles du Sans Toucher) jusqu'à Matouba à 9 ou 10 heures de marche... courageuse, mais tellement exaltante... |
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