Les animaux se cachent pour sourire

Hubert LUCOT

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fulminer contre les fumeurs provoque des maladies graves.

Autrefois, les hommes étaient nus et soûls. Aujourd'hui, les magasins de fringues remplacent les petits bistrots parisiens.

Les débats pluralistes font-ils un tabac buraliste ?

La drogue ou la grogne ? A vous de choisir.

Un caméscope est un instrument d'optique qu'utilisent les camés pour essayer de voir le monde extérieur.

Le dictionnaire de la langue de bois est un échec commercial : 30 euros pour moins de 20 mots.

Ricard organise des campagnes contre l'alcoolisme, les banques contre la drogue, B.H.L. contre la folle bêtise, les U.S.A. pour la paix. Quel gâchis.

L'interdiction totale du tabac créera un immense trafic, créateur de richesses et d'emplois.

Les sportifs s'abstiennent de fumer pour ne pas contrecarrer les bons effets de la drogue.

La vache folle transmet sa maladie aux fleurs qu'elles broutent, celles-ci aux pucerons, ceux-là à la vigne, et les ivrognes meurent fous.

N'importe qui peut écrire un roman, n'importe qui peut publier un livre, rares sont ceux qui ont appris dans une école à les pilonner.

Le Salon du livre s'est déroulé sans bruit. On n'entendait même pas tourner les pages.

« Ils ne savent pas lire, ils ne savent pas écrire, mais, rassurez-vous, ils ne savent pas davantage compter. »

Les grands écrivains sont d'infatigables travailleurs : ils relisent la moindre ligne écrite par leurs nègres.

Certains journaux disent tout haut ce que nous pensons bassement.

Quand vous lisez non pas « Maison de la presse » mais « Maison de la prose », vous commettez une grave bévue.

La biographie du grand homme commence par son sinistre enterrement, mais, après, tout s'arrange.

On appelle écrivain l'individu qui n'a pas le talent de faire travailler des nègres.

Si les écrivains devaient écrire eux-mêmes leurs livres, quelle perte de temps et donc d'argent ce serait.

Certains livres sont illisibles. Sujets, verbes, compléments, directs, indirects, adjectifs, adverbes, il nous faut avaler tout cela, quand la vie est simple et facile.

Chez le dentiste, ce n'est pas la roulette qui fait mal, c'est la lecture des magazines.

A leur mort, les grands écrivains laissent une grande bibliothèque, qu'on disperse, et de nombreux tiroirs, dont les grands éditeurs raclent le fond.

« Prenons un grand écrivain. Qu'est ce qui nous intéresse ? Ses livres ? Trop difficiles. Non : ses confidences. Il faut qu'elles soient spontanées, pleines de fautes et de bêtise. »

Quand les hommes préhistoriques créèrent le langage, chaque mot suscita des réunions interminables.

Tous les promoteurs se sont un jour déguisés en clochards pour que les imprègne l'esprit du quartier où ils construiront.

Au marché de l'emploi, les employeurs sont de drôles de clients.

Vous voulez un meilleur salaire ? Faites 3615 GREVE.

Aujourd'hui, les patrons sont tellement révolutionnaires que les syndicats réformistes ont peine à les suivre.

Les jeunes ne sont pas raisonnables. Ils envahissent le marché du travail et le chômage s'accroît.

Etre menacé par le chômage n'est rien. Etre menacé par les chômeurs est pire. Heureusement, la police est là.

Certaines heures de la matinée sont plus longues que d'autres, mais le soir c'est l'inverse.

Sortir de la crise ce n'est pas sortir de la merde. Bien au contraire. Français, au charbon !

Il rêvait de devenir clochard, les siens l'ont poussé dans le fauteuil de président-directeur général.

S'asseoir devant l'assiette de l'impôt coupe l'appétit.

Le marché de l'emploi vous tend les bras et ses pièges.

Il faut sortir de la crise avec élégance. Sinon, restons-y.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les animaux se cachent pour sourire, slogans de Hubert Lucot, avec des collages de l'auteur.
Ce volume de la Collection Mémoires, dirigée par Eric Coisel, a été achevé d'imprimer le 12 octobre 2006, sur les presses de la S.A.I.G..
Cette édition originale est constituée de 40 exemplaires numérotés et signés, plus quelques H.C. réservés aux collaborateurs.

Lecture de slogans par Hubert Lucot, dans son appartement ( Paris ), enregistré par Eric La Casa. Durée du CD : 17 minutes.