Jacques Capdeville
Peintre
Quelques remarques sur son travail
Jacques Capdeville :
Limites,
frontières, indices ou encore " frustrations ",
les contours de l'être tels que les esquisse ou plutôt les " réduit " Jacques
Capdeville marquent le seuil de l'intime, la transgression vers la prolifération
d'un intime partagé mais qui ne se donne cependant pas pourtant pour
tel. En cette peinture un double mouvement a lieu : l'intime accepte le dehors,
s'y projette ou bien s'y soustrait, se ferme. A travers le jeu des épaisseurs
il ne s'agit plus de donner à voir de l'être d'une manière
plus ou moins réaliste : se voit remis en question le sujet de la
représentation et se posent aussi deux questions majeures : quel est
l'enjeu lorsque la représentation dérive ? S'agit-il d'un épuisement
ou de la réversibilité du regard en de telles diaphragme de
transgression ? Et ces questions renvoient elles-mêmes bien sûr
au sens, à la valeur de l'image en ce moment crucial et nécessaire
d'un franchissement du même à l'autre lorsque l'image repose
sur un minimum de matière pour un maximum d'étendue.
Chez Capdeville c'est de cette manière que les codes cassent en des " cadrage " autant
de proximité que d'éloignement, d'épure que de " plein ".
Sous cette pression de l'image, notre perception fluctue entre un vide et
un rempli, entre un noir et un blanc pour nous livrer quelque chose à la
fois de tranché et de composite qui repose toute l'ambiguïté de
l'art et de l'humain. La matière picturale crée de la sorte
d'autres niveaux d'identification. D'une certaine manière l'image
ne fonctionne plus - ou mal - pour son bien. La matière sort du cadre
et du champ mais ce champ est contaminé par le vide que dégage
les " découpes " par les traits épais, épars
et sombres. Tandis que dans l'image traditionnelle la matière-corps
n'a cesse de déplier ses masses en long, en large, en extension, ici
au contraire une autre extension, une autre extrapolation a lieu au moment
où nous sommes au plus près du passage de l'externe à l'interne
en une image qui ne représente plus du réel mais où le
rapprochement extrême, la concentration déploient un jeu capable
de montrer l'étrangeté de l'intime lorsque les indices
traditionnels d'identification se dissipent. ( Textes Diaphragme
de transgression de Jean-Paul
Gavard-Perret 2004. )
Parcours et repères
bio-bibliographiques
Jacques Capdeville, né en 1953, vit et travaille près de Céret.
Nombreuses expositions en
France, Italie, Catalogne…
Principales publications
Catalogue Serrabonne, Texte de M. Fréchuret,
Catalogue Collioure, Texte de J.M. Reynard,
Catalogue Labège, Poésie de F. Zénone, dessins,Toulouse
Catalogue Les salines, peintures, éd. Musée d'Art Moderne de
Céret, 1994
Ouvrages illustrés
Barrabam, Col. Cabinet à Dessein, peinture éd.
Carte Blanche
En treize vents, Texte de Patrick Gifreu, dessin, éd. Musée
d'Art Moderne de Céret / Carte Blanche
Tramontane, Poésie de Jacques Dupin, dessins, éd. Etant donné
Mœurs
de césure, Poésie
de Philippe
Denis, livre entièrement peint, 30 exemplaires,
éd. Collection Mémoires, 2004
Livres manuscrits
Collections publiques
Fonds National d'Art Contemporain, Musée d'Art Moderne de Céret,
Musée d'Art Moderne de Collioure, F.R.A.C. Midi-Pyrénées