Heu, on me les a
plutôt déconseillés mais…
La
deuxième serveuse
Encore elle… Eh bien ils sont quand même très bons. Je
vous conseille le filet de sandre qui est vraiment très
réussi.
Le
client
Bah oui, un filet de sandre, alors…
La
deuxième serveuse
Très bien, je vous apporte ça. Et que désirez-vous
boire ?
Le
client
Un verre de rosé.
La
deuxième serveuse
Je vous conseille plutôt le blanc qui est excellent et, en plus,
il accompagnera très bien le poisson.
Le
client
D’accord, un verre de blanc.
La
deuxième serveuse
Je vous amène tout ça.
La
première serveuse
Voilà votre martini. Vous avez fait votre choix ?
Le
client
Heu… ben, c’est fait. La commande a été prise.
La
première serveuse
Ah ! C’est elle… Qu’avez-vous pris ? Je suis sûre
qu’elle va se tromper, comme d’habitude.
Le
client
Un filet de sandre…
La
première serveuse
Mais… je vous avais déconseillé le poisson…
Le
client
Votre collègue m’a dit…
La
première serveuse
Encore elle… enfin, tant pis pour vous. Vous avez choisi le vin ?
Le
client
Oui, il est commandé.
La
première serveuse
J’espère que vous n’avez pas pris du blanc. Il est très
mauvais. Le rosé est bien meilleur.
Le
client
Ben si, j’ai pris le blanc. Votre collègue…
La
première serveuse
Encore elle… Enfin tant pis, je vous ai prévenu.
La
deuxième serveuse
Voilà votre filet de sandre. Mais… vous n’avez pas
terminé votre apéritif ?
Le
client
Bah, il vient juste d’arriver.
La
deuxième serveuse
Ah bien sûr, c’est elle, toujours en retard quand il s’agit de
travailler. Tant pis pour vous, c’est vous qui avez voulu lui commander
l’apéritif... Avec moi, vous l’auriez eu plus tôt.
La
première serveuse
Tout se passe bien ? Mais… vous n’avez pas de pain ? Et le
vin, vous ne l’avez toujours pas ? Si vous êtes mal servi,
dites-le moi, car avec elle il faut s’attendre à tout, surtout
au pire. Je vous amène le pain.
La
deuxième serveuse
Voilà le vin. Tout se passe bien ? Le poisson est bon,
n’est-ce pas ? Je vous l’avais dit, il ne faut pas écouter
n’importe qui. Ah ! Mais je vois qu’il manque le pain. Je vous
l’amène.
Le
client
Heu… ce n’est pas la peine, votre collègue…
La
deuxième serveuse
Ma collègue, elle pourrait se remuer un peu. Enfin, tant pis
pour vous. Ca fait longtemps qu’elle vous a promis ce pain ? Avec
elle, vous risquez d’attendre jusqu’au déluge. Ce n’est pas une
rapide. Elle est née comme ça, ce n’est pas sa faute,
c’est une mollassonne.
La
première serveuse
Voilà votre pain. Heureusement que je suis là car s’il
fallait compter sur elle… Elle est bête, c’est tout ce qu’on peut
en dire. Je vois qu’elle vous a apporté votre vin blanc. Il est
mauvais, n’est-ce pas ? En tout cas, tout le monde le dit, il n’y
a qu’elle pour soutenir le contraire. Entre tout le monde et elle, qui
a raison, à votre avis ? Je vois que vous avez
terminé. Je vous débarrasse et je vous apporte la carte
des desserts.
La
deuxième serveuse
Elle vous a débarrassé mais elle n’a même pas
retiré les miettes sur la nappe. C’est vraiment du travail
bâclé. Je ne comprends pas que personne n’ait compris que
c’est une feignasse incompétente. Enfin… pour s’en sortir, elle
doit coucher avec le patron. Je vous apporte la carte des desserts.
Le
client
Heu, c’est pas la peine, elle m’a dit qu’elle…
La
deuxième serveuse
… vous l’apporte. Vous n’êtes pas près de la revoir.
Enfin, tant pis, si vous lui faites confiance... Mais ne prenez pas la
tarte du jour, elle est plutôt mauvaise aujourd’hui. D’ailleurs,
je devrais plutôt dire qu’hier elle était infecte, car
c’est un restant d’hier.
La
première serveuse
Voilà la carte des desserts. La tarte du jour est aux abricots.
Elle est très bonne et bien fraîche.
Le
client
Votre collègue m’a dit…
La
première serveuse
Ah ! Elle… encore. Elle n’y connaît rien, elle est nulle.
Pour travailler ici, elle a dû coucher avec le patron, sinon je
ne comprends pas qu’on la garde. Elle fait fuir les clients avec sa
bêtise et ses conseils idiots. Moi, je sais ce que je dis et je
vous dis qu’elle est très bonne, cette tarte.
Le
client
Bon, alors la tarte du jour et ensuite l’addition.
La
deuxième serveuse
Elle ne vous a pas encore apporté la carte des desserts ?
Le
client
Si, si. C’est commandé…
La
deuxième serveuse
J’espère que vous n’avez pas pris la tarte du jour.
Le
client
Bah, si…
La
deuxième serveuse
Mais… enfin, je crois bien vous avoir dit que cette tarte est
dégueulasse. Pourquoi vous l’écoutez cette
écervelée sans goût ? Elle est imbécile
et incapable, je vous ai prévenu, alors pourquoi vous
l’écoutez ? Enfin, tant pis pour vous. Si vous êtes
malade, vous saurez d’où ça vient, et vous vous direz
« Ah ! Si j’avais écouté les bons
conseils ! ». Vous désirez un café ?
Le
client
Non, merci.
La
deuxième serveuse
Alors, je vous apporte l’addition.
Le
client
Heu… ce n’est pas la peine. Elle…
La
deuxième serveuse
… vous l’apporte à la saint-glinglin. Et quand vous l’aurez,
vous y trouverez plein d’erreurs. Les clients n’arrêtent pas de
se plaindre de ses erreurs. Elle est capable de vous compter trois fois
le même plat. C’est peut-être pour ça que le patron
la garde, ses erreurs augmentent la recette.
La
première serveuse
Voilà votre dessert et l’addition. J’espère que cette
pouffiasse ne vous a pas trop gâché votre repas…
Le client abandonne le dessert,
règle l’addition sans la vérifier et s’enfuit en courant.
Malgré le repas frugal, il pense qu’il va avoir une
sérieuse indigestion car il a déjà une grosse
boule dans l’estomac.