Le cadeau.


 
La maman et le petit. La maman était très… patiente (mais tout de même un peu énervée). Le petit était très… fatigant (mais très mignon quand même).

- Moi, quand j’serai grand, j’veux être le Père Noël.
- En attendant, va te coucher.
- Maman, quand est-ce qu’y va passer le Père Noël ?
- Je ne sais pas, tard dans la nuit. Quand tu seras dans les bras de Morphée.
- C’est qui Morphée ?
- C’est quelqu’un qui vient te chercher quand tu t’endors et qui te fait voyager dans le monde des rêves.
- C’est où le monde des rêves ?
- C’est quelque part, très loin d’ici.
- Et Orphée, il m’emmène avec lui ?
- Morphée, pas Orphée. Oui, il t’emmène avec lui mais il est très gentil. Quand tes rêves sont finis, il te ramène dans ton lit et tu te réveilles.
- Alors c’est quand il est en colère, que j’fais de mauvais rêves ?
- Oui. Ou quand tu n’es pas sage, comme maintenant quand je te demande d’aller te coucher et que tu fais semblant de ne pas comprendre.

Le petit fit une grimace et hésita un peu avant de continuer :

- Dis, maman, quand est-ce qu’y va passer le Père Noël ?
- Je te l’ai déjà dit cent fois. Il passera quand tu dormiras.
- Mais alors, si j’dors pas, j’aurai pas mes cadeaux ?
- Non. Si tu les veux, il faut que tu ailles te coucher tout de suite.
- Comment il va faire pour me retrouver le Père Noël ? T’as pas oublié de mettre mon nom sur la porte ?
- Le nom est toujours sur la porte.
- Y faut mettre le nom sur la cheminée aussi ?
- Ne t’inquiète pas, le Père Noël te retrouvera, il ne se trompe jamais. Mais si tu n’es pas endormi quand il va passer, il ne pourra pas entrer et il ne saura pas où déposer tes cadeaux. Et il va les remporter.

Le petit était scandalisé par le comportement désinvolte du Père Noël :

- Y va repartir avec mes cadeaux ? Mais ils sont à moi !
- Il a plein de cadeaux à livrer, il est très pressé, il doit courir toute la nuit. Alors, il n’a pas le temps d’attendre que tu veuilles bien te coucher. Si tu vas au lit maintenant, quand il fera sa tournée tu dormiras et il déposera tes cadeaux au pied du sapin. Sinon il les garde.
- Mais il est fou le Père Noël. Qu’est-ce qu’y va en faire de mes cadeaux si y repart avec ?
- Je ne sais pas. Il va les donner à un autre enfant, peut-être, ou il les rapportera l’année prochaine.
- Mais non. L’année prochaine, j’en voudrai plus. C’est maintenant que j’les veux.
- Si tu te dépêches d’aller te coucher, tu les auras demain tes cadeaux.

Le petit ne parlait plus, il réfléchissait en se mettant un doigt dans le nez (on réfléchit mieux avec un doigt dans le nez). Puis il reprit :

- Dis maman, t’as demandé quoi comme cadeaux au Père Noël ?
- Pour moi ? Rien. C’est pour les enfants, le Père Noël. Il ne fait pas de cadeaux aux grands.
- Ha bon ? C’est bête. Alors t’auras pas de cadeaux ?
- Non. Enfin… si, peut-être. Mais ce n’est pas le Père Noël qui me les apportera.
- Bah moi, quand j’serai grand et que j’serai le Père Noël, j’donnerai aussi des cadeaux aux grands. Et toi, t’auras un gros cadeau. T’auras plein de cadeaux grands comme ça, y en aura jusqu’au plafond.

Il faisait de très grands gestes avec ses tout petits bras.

- C’est gentil, mon chéri. Mais tu n’es pas encore bien grand et pour grandir, il faut dormir.
- Pourquoi tu demandes pas un papa au Père Noël ?
- Pourquoi je demanderais un papa au Père Noël ?
- Enfin, j’veux dire un papa pour moi. Quelqu’un qui vivrait avec nous, comme un papa. Moi, j’voudrais bien un papa. Et toi, tu voudrais pas un papa ?
- Non, qu’est-ce que j’en ferais ? On n’est pas heureux tous les deux ?
- Des fois, la nuit, quand j’me réveille, j’t’entends pleurer et parler dans tes rêves. J’t’entends dire que t’es toute seule. Moi, j’comprends pas pourquoi, parce que j’suis là moi, t’es quand même pas toute seule. Mais quand tu dis ça, j’sais pas quoi faire. Alors j’croyais que t‘avais besoin d’un papa. Tu sais, moi aussi, j’veux bien un papa.
- Je n’ai pas besoin d’un papa. Je ne sais pas si le Père Noël livre ce genre de cadeaux, mais si tu en voulais un, il fallait le lui demander. Allez, va te coucher, sinon je vais me fâcher.
- Tu me raconteras une histoire pour m’endormir ?
- Oui, monte vite te coucher, je te rejoins.

Après avoir tout arrangé comme il faut, la maman monta dans la chambre du petit. Il était déjà couché et il attendait patiemment l’histoire de sa maman.

- Tu t’es lavé les dents ?
- Oui, maman. Regarde, elles sont toutes blanches. Maintenant, dis-moi une histoire.

 Elle s’assit sur le bord du lit et elle commença :

- Il était une fois un petit garçon bien sage et très gentil. Un jour, sa maman lui donna une pièce pour aller chercher du lait. Le gamin prit la pièce et partit joyeusement chez le laitier. Il était content de rendre service à sa maman car elle avait beaucoup de travail et elle était toujours très fatiguée. Alors qu’il gambadait sur le bord du chemin, le petit garçon vit dans une prairie plein de fleurs avec de jolies couleurs et il les cueillit pour sa maman à qui personne n’en offrait jamais. Puis il repartit en courant pour aller chercher le lait que sa maman attendait. Arrivé devant la boutique du laitier, il se rendit compte qu’il tenait le beau bouquet dans la main où il avait mis la pièce pour payer le lait. Et il n’avait plus la pièce. Il avait dû la faire tomber quand il était allé cueillir les fleurs. Il refit le parcours en sens inverse et il la chercha longtemps au milieu des herbes de la prairie. Il ne la trouva pas. Il chercha aussi sur la route, dans la poussière et les cailloux, dans les broussailles, sous les arbres. La pièce n’était nulle part, il l’avait perdue. Il s’assit sur le bord du chemin et il réfléchit. Sa maman n’était pas riche et il avait peur de la voir pleurer s’il lui disait qu’il avait égaré cette pièce si précieuse, même si c’était pour lui cueillir un beau bouquet de fleurs. Il se mit à pleurer et le soir vint et tout devint noir autour de lui. Il avait peur et il avait froid mais il finit par s’endormir, recroquevillé dans un fossé, en se faisant tout petit pour que les méchantes bêtes ne le voient pas. Le lendemain, il avait très faim et très soif mais il ne quitta pas le fossé. Il ne pouvait pas se décider à rentrer chez lui pour annoncer la triste nouvelle à sa maman. Elle pleurait déjà si souvent, il ne voulait pas qu’elle soit triste à cause de lui. Et la nuit suivante il eut encore très froid avant de s’endormir. Il resta longtemps dans le fossé avant que les villageois, qui le cherchaient depuis trois jours, ne le découvrent un matin, tout mouillé de rosée et frissonnant de fièvre. Il tenait toujours dans son poing serré le bouquet dont les fleurs s’étaient un peu fanées, et il ne le lâcha que quand les villageois l’eurent ramené chez sa maman. Quand le petit garçon put enfin parler et qu’il avoua tout penaud sa faute à sa maman, elle lui dit, en le serrant très fort dans ses bras : « Mon chéri, c’est toi mon trésor. Ta vie compte plus pour moi que toutes les pièces de l’univers. Et le bouquet que tu m’as apporté est le plus beau cadeau qu’on m’ait jamais fait ». Alors le petit s’endormit tranquillement, bercé pour le doux chuchotis de sa maman.

- Dis, maman, tu m’aimes, toi aussi ?
- Oui, mon chéri.
- Mais moi, j’t’ai jamais apporté de bouquet de fleurs.
- Ce n’est pas grave, je t’aime quand même. Dors.
- Moi aussi, j’t’aime.

Le petit avait les yeux fermés. La maman éteignit la lampe et sortit silencieusement de la chambre. Alors le petit ouvrit un œil et attendit, puis il ouvrit le deuxième œil et il attendit encore quelques instants. Tout était calme, il se leva rapidement et s’agenouilla près de son lit comme pour faire une prière. Il dit :

- Père Noël, s’il te plaît, écoute-moi. Ma maman m’a dit que t’es très occupé ce soir, mais j’ai oublié de te demander quelque chose. Voilà, ce que j’veux comme cadeau, c’est un papa. J’savais pas qu’on pouvait te demander ça, alors c’est pour ça que j’l’ai pas fait. Si tu me donnes un papa, c’est pas la peine de m’apporter les autres cadeaux que j’t’ai demandés, j’veux rien d’autre, rien qu’un papa. Tu comprends, c’est pas un cadeau pour moi tout seul, c’est aussi pour ma maman. Tu peux m’apporter n’importe quel papa, blanc ou noir, celui que t’auras sous la main, mais j’veux qu’y soit gentil et intelligent pour m’apprendre plein de choses. S’il te plaît, Père Noël, si c’est pas trop tard, tu m’apportes un papa, c’est même pas la peine de l’emballer dans un carton avec des ficelles, tu m’l’amènes comme ça, on se débrouillera avec ma maman. Merci, Père Noël, je t’embrasse bien fort.

Le Père Noël lui avait toujours amené tout ce qu’il avait demandé, sans jamais rien oublier. Pourquoi serait-ce différent cette année ? Le petit avait quand même un peu peur parce qu’il demandait son papa un peu tard : le Père Noël avait déjà préparé tous ses colis et il les avait mis dans sa hotte et il avait sûrement commencé sa grande tournée autour du monde. Mais il était si gentil qu’il avait certainement enregistré cette commande urgente faite par un petit garçon malheureux de voir sa maman triste. Le petit se recoucha et s’endormit pour faire de beaux rêves.

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La maman entrait dans sa chambre pour se coucher quand elle entendit du bruit dans le jardin devant la maison. Elle mit sa robe de chambre, ouvrit la fenêtre et regarda au travers des fentes d’une persienne. Le jardin était sombre et elle ne vit rien. Comme le bruit persistait, elle descendit au rez-de-chaussée et entendit nettement une sorte de gémissement comme s’il y avait un blessé dans le jardin. Elle avait peur mais elle ne pouvait pas laisser quelqu’un mourir devant chez elle sans rien faire. Elle prit une lampe torche, ouvrit la porte et sortit. Il faisait très froid et elle se dit qu’elle aurait dû mettre un manteau par-dessus sa robe de chambre. Elle avait les pieds gelés dans ses petits chaussons et ses mains lui faisaient mal. Il tombait une pluie glaciale qui lui fit regretter la douce chaleur de sa maison. La personne qui gémissait devait beaucoup souffrir dans ce froid et sous cette pluie.

Sans quitter le haut du perron, elle fit circuler le faisceau de la lampe sur la pelouse. A la moindre alerte, elle était prête à rentrer dans la maison et à fermer la porte à double tour. Dans le rayon de la lampe, elle vit une forme humaine étendue sur l’herbe à cinq mètres. Etait-ce un vagabond qui squattait son jardin ? Même s’il était complètement ivre, c’était peu probable qu’il ait choisi de s’arrêter dans cette zone pavillonnaire, sans chercher à s’abriter de la pluie et du froid sous un auvent. Etait-ce la ruse d’un cambrioleur pour dévaliser sa maison ? Ou quelqu’un qui s’était blessé en essayant de traverser son jardin ? Devait-elle appeler la police ? Elle ne savait que faire. L’individu couché restait immobile mais elle voyait que son corps était agité de tremblements et ses gémissements étaient ininterrompus. Il s’agissait probablement d’une personne inoffensive ayant trop fêté Noël et qui n’avait plus la force de rentrer chez elle.

Elle essaya de calmer sa peur et s’approcha avec précaution. L’eau de pluie, qui pénétrait sous sa robe de chambre et s’écoulait dans son dos, la faisait grelotter. Elle aurait dû prendre un parapluie pour se protéger mais il était trop tard, elle était déjà toute trempée. Elle se pencha prudemment sur le corps étendu. Sous le faible éclairage de sa lampe, elle vit que c’était un homme assez jeune, plutôt beau mais mal rasé. Il sentait mauvais comme s’il ne s’était pas lavé depuis plusieurs semaines. Les vêtements qu’il portait, une veste et un pantalon légers, étaient sales et déchirés, ses chaussures étaient trouées. L’odeur qui s’échappait de lui était due à la crasse mais il ne semblait pas saoul car il n’y avait pas de relent d’alcool. Il s’agissait d’un clochard et elle n’avait pas envie de le toucher, en pensant à toute la vermine qui courait et sautait sur son corps et qui était en train de le dévorer. Elle se demanda comment un homme aussi fort avait pu se retrouver dans une situation pareille.

A première vue, il ne semblait pas blessé. Il devait être extrêmement fatigué ou en hypothermie à cause du froid. C’était un vagabond mais elle ne pouvait pas le laisser sous cette pluie glaciale, demain il serait certainement mort. Elle agrippa un de ses bras et essaya de le relever et de le traîner mais il était trop lourd. Elle le secoua violemment et lui donna des gifles pour le réveiller. Il fallait qu’il se mette debout tout seul sinon elle n’arriverait jamais à le transporter à l’intérieur de la maison. Elle pensa à faire appel aux voisins pour l’aider à le déplacer mais ils refuseraient certainement de toucher un individu aussi sale et puant et ils voudraient appeler la police. Le jour de Noël on consacre son temps à faire des cadeaux aux enfants mais pas à sauver les miséreux.

Elle continua à le secouer et à le frapper jusqu’à ce qu’il ait suffisamment repris connaissance pour se relever maladroitement et alors elle le guida lentement vers la maison. Elle le serrait très fort contre elle pour le soutenir et lui transmettre un peu de sa chaleur. Leurs deux corps soudés titubaient sous la pluie, ils glissaient sur les plaques de verglas et tombaient et se relevaient et ils repartaient vers la maison, vers la chaleur, vers la sécurité et le confort. Les cinq mètres furent longs à parcourir, ils avançaient et ils reculaient et ils avançaient encore inlassablement. Ils étaient couverts de boue, leurs corps étaient mouillés et gelés. Ils étaient unis dans la douleur et la détresse, elle gémissait quand il gémissait, elle avait mal quand ils chutaient ensemble et qu’il peinait pour se relever, elle ressentait sa souffrance et son désespoir. Enfin, après des minutes qui lui parurent des heures, serrant toujours son vagabond dans ses bras engourdis, elle atteignit la porte, elle entra et fut submergée par la chaleur bienfaisante de son foyer.

Elle tremblait et elle était épuisée mais elle ne s’en inquiétait pas. L’homme étendu sur le canapé allait beaucoup plus mal qu’elle. Il grelottait et geignait comme sous l’effet d’une douleur insoutenable. Il lui fallait un bain chaud pour faire remonter sa température corporelle. Elle remplit la baignoire et le conduisit jusqu’à la salle de bains. Puis elle le déshabilla et l’aida à entrer dans l’eau brûlante. Elle le frotta longuement pour accélérer la circulation du sang. De temps en temps, elle rajoutait de l’eau chaude dans la baignoire, et elle continuait à le frictionner énergiquement. Maintenant il avait la peau toute rouge mais il ne tremblait plus et il semblait apaisé.

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Quand le petit s’éveilla, il se dit que c’était le jour de Noël et que les cadeaux devaient attendre devant le sapin. Puis il repensa à son dernier souhait fait au père Noël. Il se leva précipitamment et, sans s’habiller, il descendit en trombe l’escalier. Devant le sapin, il y avait plein de paquets emballés avec du papier de toutes les couleurs et entourés de beaux rubans. Il se jeta sur les paquets en se demandant si sa maman serait contente quand elle constaterait qu’il les avait ouverts avant qu’elle ne soit levée. Mais l’hésitation du petit ne dura pas très longtemps, la tentation était trop forte devant tous ces paquets qui n’attendaient que lui pour déverser leurs trésors sur la moquette. Il les ouvrit les uns après les autres pour vérifier si le père Noël lui avait apporté tout ce qu’il lui avait demandé. Il était heureux mais aussi un peu triste. Si le père Noël lui avait donné tous ces cadeaux, c’est qu’il n’avait pas entendu sa dernière commande.

Il se dirigea vers le canapé pour regarder tristement ses cadeaux de loin. Mais le canapé était occupé par un homme qui dormait. Le petit s’assit sur le bord du canapé et attendit en silence. Il n’avait jamais vu cet homme. Il avait l’air gentil et intelligent malgré ses cheveux en désordre et sa bouche ouverte. Il portait le pyjama que le petit avait déjà vu dans l’armoire de la chambre de sa maman. Et les vêtements qui se trouvaient sur la chaise, à côté du canapé, provenaient de la penderie. L’homme se réveilla et vit qu’il était épié par un enfant bien sage. L’homme semblait un peu perdu, comme s’il ne se rappelait plus comment il était arrivé dans cette maison, sur ce canapé. Mais le petit garçon savait comment l’homme était venu.

- Dis, monsieur, c’est le Père Noël qui t’a apporté cette nuit ?
- Je ne sais pas.
- Alors, il est gentil, le Père Noël. Il m’a quand même donné tous mes autres cadeaux. Il était pas obligé, j’lui avais dit qu’un seul suffisait.
- Ha ?
- T’as beaucoup voyagé pour venir ici ?
- Oui, …beaucoup voyagé…
- Tu viens d’où ?
- De loin, de très loin. Là-bas, il faisait froid, et j’avais faim, j’étais sale et fatigué.
- Alors il est gentil le Père Noël de t’avoir amené ici. Ici y fait chaud et ma maman nous donne plein de trucs à manger.

Un bruit de pas dans l’escalier. C’était la maman qui descendait. Elle était belle et souriante, bien maquillée comme si elle devait sortir pour aller au travail. Elle jeta un regard rapide sur l’homme qui s’était levé du canapé. Il était un peu gêné d’être en pyjama devant une aussi belle femme. La maman embrassa son petit garçon et le prit dans ses bras et le petit lui dit combien il était content de tous ses cadeaux livrés sans erreur par le gentil Père Noël.

- Il est génial, le père Noël. Il m’a tout apporté.
- C’est bien, mon trésor. S’il avait oublié quelque chose, on lui aurait tiré les oreilles.
- Il a pas d’oreilles, le père Noël ! Et en plus, tu sais quoi ?
- Non, mais tu vas me le dire.
- Hé bien, hier, j’lui ai demandé quelque chose et il me l’a amené.
- Ha bon ? Tu lui as demandé quoi ?
- Bah ! Heu… tu sais… j’voulais pour toi et moi…
- Ha, oui…

Elle rougit un peu.

- … je me souviens.
- Dis, maman, t’es belle aujourd’hui.
- Heu… merci pour les autres jours.
- Non, j’veux dire que t’es encore plus belle que d’habitude. Tu sors ?
- Non, pourquoi ?

La maman sourit et se tourna vers l’homme qui attendait debout devant le canapé.

- J’espère que vous avez bien dormi ?
- Oui, merci, mais…
- Le canapé n’est pas très confortable, je suis désolée.
- Si, si.
- Si vous voulez rester ce soir, je m’arrangerai pour…
- Merci, mais…
- Vous avez fait la connaissance de mon fils ?
- Oui, il est très mignon.
- Il ne s’est pas présenté, je pense. Il s’appelle Louis. Vous voulez un café ?
- Oui, je veux bien.
- Je vais préparer le petit déjeuner. Pendant ce temps, vous pouvez discuter avec Louis. Il sera très content de vous montrer ses autres cadeaux.
 


Le 25 décembre 2004.

Fabrice Guyot.