Loulou, mon
trésor, arrête d'embêter ce chien. Je t'ai
déjà dit qu'avec ces gros chiens, il faut se
méfier. Ca paraît gentil comme ça, mais dès
qu'ils sont énervés, ils montrent leurs dents. C'est
sauvages, ces bêtes, ne l'oublie pas.
Allez, viens, laisse-le, tu vas te faire mordre, et ce sera bien fait
pour toi. Allez, viens, mon chéri ! Mais… pourquoi tu
l'attrapes par le cou ? Il ne t'a rien fait, ce chien, et tu vas
l'énerver. Je sens que ça va mal se terminer, cette
histoire. Je sais que tu as besoin de t'amuser, tu n'as pas beaucoup de
camarades pour jouer avec toi, mais tu devrais te défouler
autrement.
Mais laisse ce chien ! Tu lui fais mal. Regarde, il peut à peine
respirer. Allez, lâche-le, et viens, mon Loulou chéri ! On
va trouver autre chose pour t'occuper, et je te promets que ça
te plaira.
Mais, arrête, Loulou ! Tu n'entends pas qu'il est en train de
hurler, ce pauvre chien ? Tu lui fais mal, très mal, et il va
t'en vouloir, j'en suis sûre. Si tu ne le lâches pas
immédiatement, je vais me fâcher !
Oh, regarde ce que tu as fait ! Ca, c'est une grosse bêtise, tu
as répandu du sang partout ! Ce pauvre chien, il ne demandait
qu'à vivre, et voilà que tu l'égorges. Ah non ! Tu
n'es pas raisonnable… c'est la dernière fois que je sors
avec toi ! Et ton visage… Bien sûr, tu ne peux pas voir
ton visage, mais on dirait un monstre avec tout ce sang autour de ta
bouche. Oh, quelle horreur ! Tu es répugnant !
Prends ce mouchoir et nettoie ta figure. Si ton père te voit
comme ça, il va être très en colère, et tu
sais ce qu'il fait quand il est en colère… Je te plains,
ça va être ta fête… Et je lui donnerai
raison, cette fois, parce que ce que tu viens de faire, c'est…
c'est… pas bien. J'ai honte de toi.
Allez, file à la maison, et je ne veux pas te revoir tant que tu
n'auras pas nettoyé toutes les traces de cette boucherie.
Ah, mon dieu ! J'ai honte de ce petit ! J'ai honte !
Le
17 décembre 2007.
Fabrice Guyot.