Elle s’appelle Flora.
Elle attend, fait quelques pas, s’arrête. Elle regarde avec
indifférence l’agitation autour d’elle. Quelques uns la
bousculent, mais elle ne s’en offusque pas. Elle jette un coup d’œil
vers le ciel, peut-être pour voir s’il va pleuvoir ou pour
regarder une envolée de pigeons ou pour rien, pour avoir l’air
de s’intéresser à quelque chose.
Elle fait de nouveau quelques pas, s’arrête. Un grand gaillard
malpoli la bouscule violemment. Elle gémit doucement, de douleur
et de crainte. Elle s’efface pour éviter la cohue. Et elle a
peur. Où est-elle ? Pourquoi l’a-t-on abandonnée
dans un endroit aussi dangereux ? Au milieu de ces gens
malfaisants, de ces bruits et de ces odeurs inhabituelles.
Son indifférence s’est muée en panique. Elle ne bouge
plus, paralysée par la peur. Peur de l’inconnu, de la douleur,
de la mort. Elle s’allonge sur le sol, remue la queue et elle attend.
Elle attend qu’on vienne la chercher. Elle a toujours été
une bonne chienne fidèle, on ne peut pas l’avoir
abandonnée.
Alors elle attend…