Gottfried Wilhem Leibniz   (1646-1716)

Gottfrid Wilhem Leibniz naît à Leipzig le 1er juillet 1646. Son père, professeur de philosophie et de morale lui inculque très tôt les bases d’une solide éducation mais le laisse orphelin à 6 ans . Particulièrement précoce, le jeune Gottfried apprend seul le latin et le grec, langues  qu’il maîtrise à 8 ans . Il lit les ouvrages des grands savants de l’époque, Bacon, Galilée, Descartes.

Il s’intéresse très tôt à la logique et cherchera toute sa vie à définir un langage symbolique, et dès 1666, à 20 ans il publie un document sur le sujet, « Dissertatio de arte combinatoria ». Ceci l’amène bien entendu au système binaire qu’il découvre dans les travaux de Bacon et surtout dans les documents de la Chine antique.  Il fut initié à cette culture par des jésuites qu’il rencontra lors de son séjour en France de 1672 à 1676, et retrouva la structure du système binaire dans le « Hi-King » traité philosophique basé sur l’opposition du Ying et du Yang et attribué à l’époque au légendaire empereur Fou-Hi (3ème  millénaire avant JC).

Ses travaux sur la logique binaire annoncent avec 150 ans d’avance ceux de Boole. Son autre contribution importante concerne le calcul mécanique. On a retrouvé dans ses papiers un document daté de 1670, c'est-à-dire avant qu’il ait pu prendre connaissance des travaux de Pascal lors de son séjour en France, intitulé « Lebendigue Rechenbank », ce qui veut dire « banc à calculer vivant », dans lequel il expose les principes d’une machine à calculer.

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 Ses travaux viennent aux oreilles de Pierre de Carcavi , libraire royal à Paris et celui-ci l’invite à Paris pour les exposer à Colbert qui, comme on le voit, s’intéressait à   tout.    

 Leibniz est à cette époque conseiller à la cour suprême de l’électorat de Mayence. Il passera  4 ans à Paris dans le cadre d’une mission diplomatique au service du baron Christian de Boyneburg. Il y rencontrera de nombreuses personnalités, Huygens, le duc de Chevreuse et Colbert (le beau père de ce dernier) . Il fera depuis Paris un déplacement à Londres où il prendra connaissance des travaux de Newton . C’est de cette époque que date le désaccord entre les 2 grands savants, qui durera toute leur vie, sur l’invention du calcul différentiel.

 Bien entendu il découvre aussi durant ce séjour la  machine de Pascal. Pour obtenir à partir de celle-ci une machine à multiplier et à diviser il faut lui apporter les modifications suivantes : 

 

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-          Mémorisation des opérandes qui sont utilisés plusieurs fois dans les multiplications et les divisions.

-          Possibilité de répéter la même opération.

-          Décalage du chariot.

-          Possibilité de travailler dans les 2 sens (addition et soustraction).

 

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Il  imagine pour cela le tambour à dents inégales coulissant sur son axe. De cette façon, suivant sa position sur son axe celui-ci engrène avec les autres rouages de la machine sur le chiffre désiré.

 Ce dispositif très ingénieux sera utilisé dans pratiquement toutes les calculatrices mécaniques ultérieures mais est à l’époque extrêmement difficile à réaliser. Un mécanicien contacté en France renoncera à le réaliser et ce n’est qu’en 1694, après de longs efforts et de grosses dépenses, qu’un prototype sera réalisé. Un autre fut fabriqué  en 1704, mais seul le premier demeure. Il est conservé à la bibliothèque de la principauté de Hanovre.

 Indépendamment de ses apports déterminants dans de très nombreux domaines (philosophie, mathématiques, linguistique, histoire, théologie…) Leibniz a  été le premier formalisateur de la logique binaire et le précurseur de toutes les machines à calculer mécaniques.  

 Il mourra seul et oublié en 1716.

 

Bibliographie :

Préhistoire et histoire des ordinateurs de Robert Ligonnière, Robert Laffont

Encyclopédia  Universalensis

La recherche de la langue parfaite, Umberto Eco, Points Essais

Les cahiers de science et vie, déjà cité.  

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