Entre le ciel et l'eau
Trois expositions pour cet été 2007 à la galerie PO.
En juillet Patricia Oranin a choisi de présenter Laurent Dauptain. En parallèle de son exposition à la galerie amie de New-York "Axelle Fine arts", une cinquantaine d'œuvres sont accrochées sur les murs de la galerie bigoudène. Des huiles sur toile et des gouaches représentant des paysages de la région et d'ailleurs côtoient les fameux autoportraits qui ont fait la réputation de cet artiste singulier.
Au mois d'août, comme l'année précédente, la galerie est occupée par une exposition collective où l'on retrouve avec plaisir les tableaux de Abraham, Bouchart, Bouvard, Brenner, Chaussepied, Dauptain, Godin, Lorthioir, Marie, Sacksick, Vasseur, Weemaels, ainsi que les nouveaux venus Daniel, Guèble et Werhung.
Pour cette fin d'été 2007, une exposition thématique regroupera quelques artistes ayant travaillé autour du bleu. Après l'exposition très réussie" Du Ha Gwen" (Noir et Blanc) de l'automne dernier le bleu, couleur dominante en Bretagne, sera à l'honneur avec ce clin d'oeil au guitariste Dan Ar Braz auquel la galerie s'est permise d'emprunter le titre de l'un de ses plus beaux albums dont la pochette avait été illustré par un certain Jean-François Chaussepied...
Représentation
Au-delà de
l’opposition figuration/abstraction, déjà périmée par la continuité de la
réflexion sur l’art, nous en sommes à l’admission quasi unanime de la
« Représentation » comme traduction des conflits entre l’univers intérieur
de l’homme et la société, toujours à reconstruire.
C’est dans le courant de la peinture de représentation, qui n’a cessé
d’être, traversant les modes plus ou moins éphémères, que se situe sans la
moindre ambiguïté Laurent Dauptain, mais avec les atouts d’une forte
personnalité qui le démarque résolument de l’exploitation de la simple
imagerie de la vie.
Qu’il prenne pour sujet : paysages urbains, natures mortes ou autoportraits,
il n’ a d’autre but que de représenter, par les moyens de l’art, les
rapports complexes entre l’homme qu’il est, la vie telle qu’il la ressent,
et les valeurs et faiblesses de son environnement tant physique que
socioculturel.
Ce ne sont donc ni maisons, routes, ciels ou traits d’un visage qui le
préoccupent comme éléments figuratifs en soi. Il s’agit d’agencements de
structures, perçus comme autant de vecteurs de représentation. Comme résumés
conjugables du monde et de son monde. Configurations formelles complexes, où
la technique, le dessin, la couleur et l’agencement de la touche jouent les
grands rôles. Ce, dans les limites ascétiques, anciennes mais toujours
renouvelables, les deux dimensions de l’espace pictural, qu’il soit
constitué de papier, de toile ou de bois.
Au-delà de l’intérêt qu’il peut susciter par lui-même, le sujet n’est jamais
que prétexte à contenir, et à dire tout ce que le peintre ne peut exprimer
que par son art. Surtout par ses autoportraits, Laurent Dauptain nous montre
que, finalement, l’ artiste est le vrai sujet de son œuvre, quelle que soit
la manière qu’il choisisse pour se communiquer.
Jean-Pierre Ghesquière