ISBN : 2351750039 |
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Attila se trouve sur la hauteur dune colline en pente douce sous trois bouleaux. Le vent du matin agite les feuilles. Autour, jusquà lhorizon on voit des champs avec de petits bois et taillis. La reconnaissance rapporte que les troupes dAetius arrivent par cette route. Attila a mis son armée, les Gépides dArdaric et les autres infanteries germaniques dans le centre. Le roi Valamir commande laile gauche, composée principalement de la cavalerie ostrogoths. Le khan Ellak est le commandant de laile droite comprenant les guerriers du peuple Ak-at-seri et les troupes des autre peuples de la Hunnie orientale. Derrière les troupes se trouvent une ancienne fortification circulaire gauloise renforcée par des camps supplémentaires protégés par les chariots disposés en cercle. Dans ces retranchement sont laissées des troupes sûres pour la protection des butins de la guerre et de la cavalerie qui pourrait se retirer là pour le repos et la remise en ordre. Dabord, sont apparus les éclaireurs wisigoths et alain. Ensuite arrive toute larmée ennemie dans lordre de combat. Les légions romaines et linfanterie alliée sont au centre. Contre les troupes de Valamir se trouvent les Wisigoths de Théodoric. Les Burgondes de Gondioc et les Alains de Sangiban sinstallent contre Ellak. Linfanterie romaine est rangée en carrés protégés par des murs de grands boucliers et par de longues lances contre les attaques de la cavalerie. Les deux armées changent lentement leurs formations. Les Romains et les Gépides se rangent les uns contre les autres dans un des flancs protégé par la Marne. Les Francs et linfanterie des autres alliés des Romains restent au centre avec les Alains et les Burgondes. Attila prépare ses Huns à attaquer dabord la cavalerie alaine et burgonde. Il concentre toute son infanterie germanique contre linfanterie de ladversaire. La cavalerie dEllak doit couvrir les flancs et larrière de linfanterie des alliés et compenser ainsi la supériorité numérique de linfanterie dAetius. Les Ostrogoths et les Wisigoths restent les uns contre les autres. Le temps passe. Personne ne veut commencer lattaque le premier. Attila attend afin davoir moins de pertes parmi ses guerriers. Aetius ne veut que tenir bon, il ne pense même pas à une attaque absolument impossible de larmée dAttila. Tous les deux ont dormi peu, ils se souviennent des années de leur amitié. Ils se connaissent depuis quarante six ans et sont amis depuis presque quarante ans. Maintenant le destin les fait se rencontrer sur un champ de bataille ! Déjà trois heures de laprès-midi. Autour de lempereur hun se réunit une foule épaisse de commandants attendant lordre. Soudain Attila décide dencourager ses fidèles compagnons darme fatigués dune attente étrangement longue et se décide à commencer enfin la bataille contre son ancien ami. Dune voix pathétique il dit : - Après tant de victoires
glorieuses sur une telle quantité de peuples, nous sommes
maintenant proches de la conquête du monde, ce serait stupide
et ridicule pour moi de tenter de vous encourager par des mots
comme si vous étiez des gens ne sachant pas se battre.
Laissons ces propos aux généraux débutants,
qui sadressent à une armée inexpérimentée,
de telles paroles sont indignes de moi et de vous. En effet,
qui sait mieux que vous faire la Attila tend sa main vers ladversaire : - Regardez, comment avant la bataille ils se serrent craintivement les uns contre les autres sur les hauteurs, bientôt nous les pourchasserons de là. Pour les Romains est insupportable une moindre blessure ou même une éraflure. Pendant que, cachés derrière leurs boucliers, ils resteront entassés en masses immobiles, attaquez les Alains, les Burgondes et les Wisigoths. Vainquons vite leur cavalerie, coupons ainsi les nerfs et les tendons de larmée ennemie. Les yeux des commandants sallument, ils serrent fort leurs lances et les manches de leurs épées. - Jetons-nous sur lennemi avec la fureur et le courage ordinaires pour vous. Vous êtes des Huns : montrez votre résolution et la supériorité de votre arme. quun blessé tue son adversaire et celui, qui nest pas blessé, les extermine. Ceux, qui sont destinés à vivre, survivront, mais ceux, à qui il est destiné de mourir, néviteront pas la mort, même sans guerre. Lennemi ne supportera pas notre attaque ! Attila sort son épée du fourreau et la lève vers le ciel. Les trompettes sonnent. Les commandants reviennent à leurs détachements. Attila crie : - Ce sont les plus courageux qui attaquent les premiers ! Les Huns, en avant ! Au début de la bataille, quand les cavaliers ostrogoths et wisigoths se sont jetés les uns contre les autres, en tenant à deux mains leurs longues lances, le roi Théodoric a été mortellement blessé par un Ostrogoth Andagis de la famille royale Amale. Les Wisigoths nont pas tout de suite remarqué la mort de leur roi vite écrasé par la cavalerie. Salvien est au milieu dun carré romain, non loin dAetius. Il voit lattaque de la cavalerie hune, comment se heurtent les Wisigoths et les Ostrogoths. Les forces principales de la cavalerie hune se jettent sur les Alains et les Burgondes sans faire aucune attention à linfanterie romaine. Les carrés romains et gépides, francs et germaniques se rapprochent lentement et commencent à se battre. Les Romains doivent repousser avec les lances les attaques fréquentes de la cavalerie dEllak sur leurs flancs et derrière en se protégeant des nuages de flèches par les murs de boucliers. Salvien, officier expérimenté, voit avec surprise les légionnaires portant des cuirasses si détestées par eux et même des casques lourds. Les Huns mettent en déroute les cavaliers alains et bourgondes et une grande partie de leurs détachements disparait derrière lhorizon en poursuivant les deux armées des alliés romains fuyant en panique. Bien sûr, Attila reste avec lautre partie de sa cavalerie pour commander la bataille de son camp. En voyant quAttila nest plus entouré par une armée nombreuse, les Wisigoths osent attaquer les Huns. Mais les Ostrogoths, reformés et reposés, après un retrait temporaire dans leur camp, traditionnel pour leur tactique, se jettent avec une nouvelle force sur les Wisigoths. Plusieurs Goths nont plus leurs lances restées sur les corps de leurs adversaires ou de leurs chevaux. On se bat donc essentiellement avec les épées. Beaucoup de guerriers huns ont deux glaives, une longue épée dans la main droite et une latte dans la main gauche. Certains se battent avec une arme qui ressemble à une lance à deux extrémités, une coupante et lautre perforante. Bientôt Attila emmène ses guerriers se reposer et pourchasse les Wisigoths proches du camp par un nuage de flches. En craignant un coup fort de la cavalerie hune et ostrogothe après le repos, la cavalerie wisigothe se divise en quelques petites armées. Bientôt la cavalerie hune et wizigothe, dispersée en détachements, commence un jeu de poursuite et dévasion sur tout lespace immense des Champs catalauniques. Dans le cas extrême, les cavaliers wisigoths se sauvent parmi les carrés romains et sortent de nouveau, quand séloignent les cavaliers huns attirés par la poursuite des autres détachements de ladversaire. Salvien ne voit quun petit fragment de la bataille et ne sait pas ce qui se passe ailleurs. Aetius commence aussi à montrer des signes dinquiétude. Les Romains occupés par lobservation continue des manoeuvres de la cavalerie dEllak, rangés dans les carrés impénétrables, font lentement reculer linfanterie de ladversaire, moins nombreuse mais bien protégée par la cavalerie, et qui se bat avec une assurance tranquille. Soudain, Aetius profite de labsence temporaire de la cavalerie de ladversaire et sort du carré et court vers lautre carré romain, situé sur un endroit plus élevé et chargé de la protection des détachements de la cavalerie disparaissant dans son intérieur. Certains détachements entrent dans ce carré dun côté et sortent ensuite de lautre côté et disparaîssent derrière les collines. Salvien pense : «Les enfants ! La jeunesse verte ! Ils jouent plus quils ne se battent ! Ils attendent la nuit pour survivre.» Ensuite il se souvient que cétait lordre dAetius de jouer à ces jeux, pour se tenir contre les forces surpassantes de la cavalerie adverse. Dans quelque temps, Salvien passe, lui-aussi, dans le carré voisin et commence à chercher Aetius : - Où est le patrice ! Un soldat le regarde dun air fatigué et montre de la main lautre carré, à peine visible dans le crépuscule qui commence : - Il est allé dans cette direction. La nuit tombe, les trompettes hunes se mettent à sonner. Linfanterie germanique se retire en ordre vers les endroits où appelent dinvisibles clairons et des signaux lumineux. Les Romains, nayant reçu aucun ordre, restent avec linfanterie alliée sur place dans les carrés spontanément rapprochés ou montés sur les hauteurs. Les forces principales des Wisigoths préfèrent séloigner à une distance sûre et se disperser sur les hauteurs de la chaîne des Monts de Reims qui bordent à louest les Champs catalauniques. Le prince Thorismond profite de lobscurité pour attaquer avec son détachement un camp hun, mais est blessé à la tête et réussit difficilement à échapper à la captivité. Où était Aetius tout ce temps ? Il napparait que tard dans la nuit accompagné dun détachement de Wisigoths qui lont retrouvé. Aux questions de Salvien et des autres ses officiers qui lentourent aussitôt, Aetius explique : - Je me suis égaré dans lobscurité. Ensuite je suis tombé sur un camp hun. Jai réussi à me sauver. Jai dû me cacher souvent dans lherbe ou parmi les buissons en revenant avant de trouver un campement wisigoth. Tous sont ébranlés. Leur commandant a failli être capturé ! Dans lesprit de Salvien et de plusieurs autres officiers vient la même idée : «Peut être, en réalité, Aetius a-t-il rencontré son ami Attila ?» |
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