Printemps de l’an 434. Joyeuse, la princesse Honoria rit :

- Regarde Eugène cette pièce avec mon image ! Autour du monogramme du Christ, il est écrit que je sauverai Rome !

Eugène sourit :

- C’est en l’honneur de ce que tu es devenue Augusta. Ton futur mari peut devenir l’empereur de Rome.

Honoria dit avec insouciance :

- Je n’y pensais pas. En effet ! Mais c’est toi qui sera mon mari. Tu seras donc un jour l’empereur romain et nous sauverons ensemble l’Empire !

Eugène rougit :

- Mais je ne suis que ton chambellan ...

Honoria l’interrompt :

- Mais nous nous aimons l’un l’autre ! Je suis prête à crier au ciel notre bonheur !

Ils s’embrassent tendrement et longtemps. Eugène dit :

- Pourquoi un tel bonheur pour moi ! Il me semble, souvent, que ce n’est qu’un rêve, que cela ne durera pas longtemps. J’ai peur de quelque chose.

Honoria regarde son ami :

- Parce que tu es tellement intelligent et doué, courageux et fidèle! Je t’aimerai toute ma vie. Nous serons heureux!

Inquiet, Eugène regarde autour de lui et dit :

- Je suis sûr, qu’il y a des espions d’Aetius parmi les esclaves. Il est si facile de les corrompre ! Je sens la malveillance de plusieurs courtisans de Valentinien qui dépassent les limites de la concurrence raisonnable. C’est pourquoi nous devons continuer à soigneusement cacher notre amour à tout le monde.

Son inquiétude se transmet à Honoria :

- Aetius commence à dresser mon frère contre moi. Apparemment, Il ne peut pas vivre sans intrigues et perfidie ! Valentinien n’a que quinze ans et il est si naïf !

Eugène ajoute :

- J’ai peur qu’Aetius ne veuille que tu deviennes l’épouse de son fils. Mais heureusement Gaudentius doit rester encore quelque années otage chez les Huns.

Honoria sourit :

- Je ne veux pas être une belle fille de ce type douteux. En effet, il n’est qu’un insurgé qui a fait un coup d’Etat avec l’aide de l’armée étrangère. Maintenant il dit, que Boniface l’a calomnié, pour justifier sa trahison, quand il s’est brouillé avec les Vandales. Il a obligé ma mère à lui remettre la correspondance concernant cette affaire. Maintenant toutes les preuves de sa culpabilité sont supprimées, il peut dire tout ce qu’il veut. Darius a été obligé de se cacher.

Aetius parle à Valentinien :

- Je suis informé que la princesse Honoria entretient une liaison secrète amoureuse avec Eugène, son chambellan.

L'empereur est indigné :

- Avec un serviteur ! Quelle honte !

Aetius ajoute de l’huile sur le feu :

- Cet Eugéne se voit déjà en futur empereur.

Etonné, Valentinien le regarde attentivement. Aetius explique :

- En effet, s’il devient un jour le mari d’Augusta Honoria, il peut prétendre au trône impérial. Votre soeur se considère comme destinée à sauver l’empire après la frappe de cette pièce avec l’inscription absurde consacrée à sa déclaration comme Augusta.

Aetius voit que son but est atteint et propose :

- Il faut entreprendre des mesures préventives...

Il chuchote à l’oreille du jeune empereur. Valentinien se redresse :

- Je suis d’accord à propos du serviteur... Mais il ne faut pas tuer Honoria. Je propose de l’envoyer à Constantinople, prier et demander pardon de ses péchés en compagnie des soeurs pieuses de l’empereur Théodose.