FAQ : vos questions usuelles - Mes réponses

 

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Liste des questions :

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Peut-on utiliser les notes du Bloc-notes ?

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du silence de l'historiographie sur la période du 4/09 au 30/10/1870

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faut-il réhabiliter Bazaine ?

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Quelle proportion de simples soldats de 1870 ont écrit leurs souvenirs ?

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Peut-on utiliser les notes du Bloc-notes ?

La page de ce site intitulé "bloc-notes" contient un certain nombre d'informations ou réflexions susceptibles d'intéresser un chercheur ou un autre. Chacun peut les utiliser comme il l'entend, sachant bien, toutefois, qu'il ne s'agit que de notes de travail, jetées sur le papier - si on peut dire - au hasard, ce ne sont que des notes de brouillon pouvant être à tout moment démenties, reprises, corrigées. L'utilisation de ces notes ne peut donc se faire que sous la responsabilité de l'utilisateur, au risque pour lui de se voir démenti par moi-même si mes recherches me conduisent à contester mes propres hypothèses.

 

puce UNE QUESTION IMPERTINENTE

Pourquoi la période du 4 septembre au 30 octobre 1870 est-elle ignorée des historiens à l'exception de ceux qui s'intéressent à la guerre franco-prussienne ?

-> Ce cours laps de temps correspond à un épisode de notre histoire dont les Français ne sont pas très fiers et sur lequel ils préfèrent ne pas s'appesantir. Il appartient surtout à un moment où la France était en train de changer de régime politique sans savoir encore lequel allait s'imposer : la République autoproclamée le 4 septembre, l'Empire abattu par la défaite de Sedan mais capable de renaître de ses cendres, la monarchie ou la République sociale et communarde ?

De fait, pour les historiens de l'Empire, cette période ne les concerne pas puisqu'elle se situe après l'abdication de Napoléon III, événement au delà duquel leur récit ne saurait se poursuivre. Ils n'en parlent donc pas. De même, pour les spécialistes de la République, elle n'est qu'un prémisse sur lequel ils ne sauraient s'attarder, l'histoire du nouveau régime ne commençant vraiment (au plus tôt) qu'au lendemain de la capitulation de Metz, lorsque Gambetta et ses partisans exprimèrent leur volonté farouche de poursuivre la "guerre à outrance" ou en février-mars 1871 après la défaite définitive de la France. 

Moralité : si vous voulez savoir quelque chose de précis sur ces deux mois (pourtant décisifs) de notre histoire, inutile de vous reporter à une histoire de l'empire ou à son équivalent sur la 3ème République. Vous n'y trouverez que des évocations lapidaires. La seule solution : se reporter à une histoire de la guerre de 1870. Encore faut-il trouver la bonne. Je vous recommande :

Audouin-Rouzeau, Stéphane : 1870, la France dans la guerre, Armand Colin Paris 1989. 

et

Roth, François : la guerre de 1870, Fayard Paris 1990. 

Sur le sujet, c'est actuellement ce qui se fait de mieux et de plus à jour.

Disponibles dans toute bonne bibliothèque municipale.

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Faut-il réhabiliter Bazaine ? 

Mon travail sur "la trahison de Bazaine", interpelle peut-être le lecteur : entretiendrai-je le souci de réhabiliter Bazaine et faut-il encourager une telle procédure ? Ma réponse sera sans équivoque : je ne suis motivé par rien de tel. Je ne suis pas juge, mais historien et, comme tel, je cherche à comprendre ce qui s'est passé, à l'expliquer à ceux que le sujet pourrait intéresser et rien d'autre.  Et qu'est-ce que je comprends, dans l'état actuel de mes recherches, que faut-il retenir des batailles sous Metz et de la capitulation du 27 octobre 1870 ? Je dirai ceci :

1- Le maréchal Bazaine est "fautif" de n'avoir pas accompli la mission qui lui avait été confiée, à savoir réaliser l'impossible et redresser une situation qu'il n'avait pas créée. Seul un coup de génie (dont les suites ne pourraient être garanties dans le sens espéré alors par toute la France), aurait pu sauver l'armée du Rhin du blocus sous les murs de Metz. Le commandant en chef de l'armée du Rhin n'en a pas été capable. 

2- Laissé à lui-même dans Metz, sans recevoir la moindre directive ou information du gouvernement du 4 septembre, il a tenté de trouver une solution politique et a été joué par un adversaire plus habile que lui et pourvu de meilleurs atouts. Il a perdu une partie particulièrement difficile. Surtout, il n'a pas su justifier (sur le moment comme par la suite) sa démarche ou convaincre ses compatriotes de ses bonnes intentions, tel est son principal tort.

3- Il a déçu les espoirs insensés que tous les Français avaient mis en lui. Le mot "trahison" pris dans le sens de "décevoir" s'explique aisément et se justifie dans le contexte d'une humiliation nationale dont il n'est pas pour autant le principal initiateur. Bazaine a focalisé sur son nom les rancœurs légitimes de tout un peuple, ce qui ne signifie pas qu'il ait commis le crime dont il fut accusé (et pour lequel il ne fut pas reconnu coupable par les juges de son procès).

4- Pour sauver pendant la guerre la fragile République du 4 septembre d'une menace de restauration monarchique, voire bonapartiste,  puis pour réhabiliter après la guerre les partis politiques au regard de l'opinion publique, Bazaine a été sacrifié sur l'autel de la réconciliation nationale.  La nécessité politique faisant loi,  il fut accablé de la pire accusation qui fut et celle-ci fut entretenu jusqu'au jour de la Revanche. Il a servi de bouc émissaire au sens fondamental de l'expression.

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Quelle proportion de simples soldats de 1870 ont écrit leurs souvenirs ?

 

Parmi ceux qui ont écrit leurs mémoires, la proportion de soldats est assez modeste. Si on se réfère aux seuls "sans grade", elle doit être de l'ordre de 20% des "souvenirs (à confirmer). Si on ajoute les sous-officiers, on peut atteindre les 30%. Si on comptabilise enfin tous les écrits qui nous sont parvenus grâce à la publication tardive par les familles de carnets de guerre, lettres ou souvenirs, on peut atteindre les 40% pour certaines batailles ou périodes de la guerre. Cette moindre proportion par rapport aux officiers se double d'un impact plus faible pour au moins trois raisons : la faible notoriété de ces soldats dont les "souvenirs n'intéressent que les proches ou d'anciens camarades de combat ; la moindre richesse historiographique de leurs témoignages, le soldat ne disposant pas de sources officielles ou d'une position qui lui permit d'observer des faits considérés comme importants ; la parution souvent tardive de leurs écrits, à des époques (1970, date anniversaire en particulier) où l'histoire de la guerre de 1870 semblait définitivement écrite. Notons encore que les soldats de 1870 ont proportionnellement moins écrit que ceux de 1914-1918. On peut y voir une raison très pratique : n'ayant pas  bénéficié des apports de l'école de la République, beaucoup, sans doute, n'en étaient tout simplement pas capables.

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