1943-1944
RAFLES ET ARRESTATIONS DANS LES BATIMENTS UNIVERSITAIRES
8 mars 1944 : Arrestations à l'Hôtel-Dieu

Le 8 mars 1944 eurent lieu les dernières arrestations dans des locaux dépendant de l'Université Française de Strasbourg. Elles étaient dirigées plus particulièrement contre le corps médical, celui de la Faculté de Médecine de Strasbourg et celui de l'Ecole de Médecine de Clermont-Ferrand.
Ces médecins avaient été dénoncé à la Gestapo comme "des résistants particulièrement actifs" par le directeur de l'Hôtel Dieu un dénommé Maucour.
Ce jour là vers 17 heures, le docteur Louis Gery, Professeur d'Anatomie Pathologique de la Faculté de Médecine de Strasbourg fut arrêté dans son laboratoire de l'Hôtel Dieu, en même temps qu'une douzaine d'autres personnes dont notamment les docteurs Albert et Francis Rohmer chef de clinique à la Faculté de médecine de Strasbourg, les docteurs Chaumerliac et Limousin, Professeurs à l'Ecole de Médecine de Clermont-Ferrand et le directeur général des Hospices Forestier.
Le Professeur Vles échappa à l'arrestation de la Gestapo, mais se présenta volontairement 2 jours plus tard le 10 mars 1944 pour éviter à d'autres des représailles.
Dans les jours, qui suivirent d'autres membres du corps médical furent arrêtés à titre individuel pour fait de Résistance dans des lieux divers.
Les docteurs : Lignerat, Fric, Thomas, Thabourin, Wurm et Roche. Ils furent emprisonnés au 92ème R.I., et partirent tous ensuite par différents convois vers les camps de concentration.

8 mars 1944 : Des grenades rue Montlosier - Les pelotons d'execution : 3 Etudiants fusillés


La Poterne

Ce même 8 mars 1944, pratiquement à l'heure des arrestations à l'Hôtel Dieu, trois grenades étaient lancées rue Montlosier, près de la place de la Poterne, contre un détachement de soldats allemands, faisant 1 tué et 4 blessés graves.

Immédiatement, il y eut des rafles dans les cafés autour de la place de Jaude et de la gare, particulièrement fréquentés par des Alsaciens-Lorrains, qui furent suivies le lendemain par des arrestations à domicile, tel fut le cas du Professeur de Droit Claude Thomas.

La seconde conséquence de cet attentat fut que les autorités allemandes donnèrent l'ordre à leur Justice Militaire, qui siégeait à Lyon d'accélerer les jugements des dossiers de "50 ennemis du Reich" et d'en assurer immédiatement l'application. C'est ainsi, que furent condamnés à mort pour espionnage et exécutés :

* l'étudiant en Droit et instituteur Alfred Klein des Ardents, fusillé le 24 mars 1944,
* l'étudiant en Droit Henri Weilbacher, membre du réseau ORA, fusillé le 25 mars 1944,
* l'étudiant en Droit François Marzolf, membre du réseau ORA, fusillé le 10 mai 1944,
* le Lieutenant Colonel Jacques Boutet chef régional de l'ORA fut fusillé le 10 mai 1944, non sans avoir été auparavant au cours de son interrogatoire torturé par Georges Mathieu, avec sauvagerie et sadisme.

Le 25 mars 1944, 3 étudiants Alsaciens-Lorrains, également membre du réseau ORA, et qui assuraient malgré tous les dangers une permanence clandestine avec radio émettrice furent arrêtés à leur tour par la Gestapo.

Le dernier membre de l'Université Française de Strasbourg a être arrété et déporté fut le Professeur de la Faculté de Lettres Jean Lassus. II avait été appréhendé par la Gestapo le 5 juin 1944, la veille du débarquement.

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