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                                                               CORREZE                                       DIMANCHE 24 NOVEMBRE 1996

PARLEZ-MOI DU PAYS !                                                                                                                                           

Les fontaines de Saint-Germain-Lavolps

La commune de Saint-Germain-Lavolps, un temps annexée à celle de Sornac, a repris son autonomie. Son chef-lieu minuscule s'honore de son château. C'est dans la campagne qu'il faut aller retrouver les retrouver les fontaines où, longtemps, on puisa pour tous les besoins. Des fontaines à sauver.

 

SAINT-GERMAIN-LAVOLPS  - Tout paraît ici organisé autour du château, qui lui- même semble posé en bordure de la vallée large- ment évasée où paresse la Diège. L'histoire locale nous fait remonter au XVe siècle, avec la famille des Rochefort-Châteauvert.

   On sait qu'en 1522, Charlotte apporta en dot à son époux Jean d'Ussel les terrs de Saint-Germain et de La Bachelerie.

   En 1661, Gilbert d'Ussel vendait ses biens à Antoi- ne Labarre, seigneur de La Feuillade, prés de Mey- mac. Fils de l'acheteur, Martin Labarre était, quel- ques années plus tard, of- ficier de la Maison du Roi, plus précisement "lieute- nant de grande faucon- nerie au second vol pour milan".

   Vint plus tard une géné- ration avec une seule héri-

-tière, Margueritte, qui par son mariage fit passer Saint-Germain aux mains d'un nouveau Seigneur, Joseph Lachaze, origi- naire de haute Auvergne...

   Ayant bénéficié d'une res- tauration récente, à la dili- gence de ses actuels propri- étaires, le château a au- jourd'hui fière allure, avec son perron, ses deux tours carrées à l'arrière. Avec sa belle maçonnerie de granit.

DES AIRS DE ROMAN

   En contre-haut, au delà de la route, la petite église se donne des airs de roman, avec son portail et les deux baies de son clocher-pignon, dont une seule encadre la cloche qui rythme les événements de la paroisse.

   Devant l'église, une étroi- te place public porte le mo- numents aux morts, hélas gravé d'une trop longue

liste, celle du tribut de la commune aux guerres de ce siècle.

   C'est à partir de ce promontoire qui précède l'église que, sur les pas du maire, Fernand Chavaste- lon, et de l'ancien maire, Jean Loche, j'ai pu appré- cier dans toute sa mesure la silhouette rénovée du châ- teau et son environnement proche et lointain.

   Un coup d'oeil qui in- terpelle quand on vous as- sure qu'après-guerre enco- re se trouvaient réunis sous ce noble toit la recette postale, le café-tabac, l'épicerie, le télé- phone public...

   Quand on vous assure que dans la cour vaquait un troupeau de cochons... Saint-Germain Lavolps a gagné en caractère, ce que l'on pourra toujours regretter d'animation lo- cale.

LES SOUVENIRS D'UN VILLAGE

   Quelques maisons, deux ou trois dont l'ancien presbytère, la mairie et d'autres égaillées alentour, voilà bien modestement ce qui, autour du château et de l'église, donne un chef-lieu à cette commune de Saint- Germain-Lavolps.

   Une commune à part entière, depuis qu'en 1982, elle fut dissociée de Sornac, à laquelle elle avait été annexée dix ans plus tôt. Consultée, la population s'était à une large majorité prononcée pour retrouver son autonomie.

   Et du même coup, le maire délégué élu en 1977, Fernand Chava- stelon, devenait un maire en plénitude de ses fonctions.

   Quand on regarde vivre une commune, on se re- tourne bien vite sur son passé. Et tout naturel- lement apparaissent des temps forts de la vie local, comme la construction de l'école public, à la fin du siècle dernier.

   A Saint-Germain-Lavolps, elle fut bienvenue. Jusqu'alors, deux villages dia- métralement opposés, se partageaient les enfants de la commune: à Madesclaire se trouvait l'école des garçons, à Imbort celle des filles. Certes, on avait préféré les longues marches à la mixité.

  Imbort est un village abrité des vents froids, construit sur un replat qui domine la Diège et les vallons adjacants, Jean

Dans le paysage, un château bien restauré.

 

Loche, né ici, revenu s'y fixer à l'âge de la retraite, évoque la vieille grange à Courbes maintenant démo- lie.

   Il montre l'habitation du XVIeme siècle, la plus an- cienne, et les constructions venues ensuite en appui. Et le bâtiment qui abrita l'éco- le. A Imbort, on dénombrait quinze maisonnées autre- fois, dont l'auberge et celle du tailleur.

   Les personnages? on se souvient du violoneux Benoît Gouyon, qui faisait danser.

   Aujourd'hui, associés en GAEC, Jean-Louis et Yves Loche gèrent là un cheptel ovin de cinq cents têtes; mais le village ne compte plus que huit feux, y compris, bien sûr, les résidents de l'été. C'est aux moments des vacances, quand les portes sont ouvertes que l'on organise une fête à Imbort.

   C'est chaque fois le moment d'évoquer l'an- cienne auberge, le four à pain et la fontaine. Et non pas de regretter; mais de sentir de solides racines!

L'URGENCE DU SAUVETAGE

   Jean Loche m'a entraîné sur l'étroit chemin qui dé- gringole jusqu'à la fontaine du village, dans le contre- bas. Il était tout enfant lors- que, déjà, on lui confiait la corvée d'eau, avec une "barlette".

   Vint ensuite l'âge du petit seau de cinq litres, le seau à confitures. Et la corvée adulte, celle des femmes le plus souvent, qui avaient à porter deux grands seaux pleins, à la pénible remon- tée. Un joug en bois, bien adapté sur le haut de l'échi- ne et les épaules, était par- fois de bon secours.

   De nos jours, l'eau cour- ante coule sur tout les évi- ers. Mais déjà, dans les an-

 

Dessus: à la fontaine de La Bachellerie.

Ci-contre: un évier métamorphosé en banc

 

-nées 30, on avait capté une source sur les hau- teurs et on avait conduit l'eau jusqu'au village par des tuyaux de ciment.

   On avait aménagé un abreuvoir, un lavoir public où l'eau venait en per- manence.

   Jean Loche évoque la joie qui salua l'irruption du précieux liquide, la fin des trop pénibles corvées à la fontaine. On avait tiré une salve de coups de fusil.

   Cependant, cette addu- ction n'allait pas être sans inconvénients. Les racines des arbres s'infiltraient à la jonction des buses de ciment et formaient des

"queues de renard", qu'il fallait extirper...

   Le réseau communal actuel, que distribue un château d'eau alimenté par les sources d'Ende- vaysse, est désormais sans histoire.

   Sur la commune, le village de La Bachellerie est comparable à celui d'Imbort. Il a eu, lui aussi, son alimentation par ca- nalisation de ciment, aboutissant à l'abreuvoir et au lavoir.

   Il avait eu auparavant, depuis toujours, ses cor- vées d'eau à la fontaine, dans le contrebas.

   Sur les pas de Simone Montagne, conseiller muni- cipal, j'ai découvert cette magnifique source qui per- siste à couler en abon- dance.

   Mais à La Bachellerie comme à Imbort, les fon- taines construites en granit, demandent à êtres mises en valeur. Elles sont belles et elles portent témoignage d'un long passé. Fernand Chavastelon entend bien œuvrer pour leur restau- ration, qui entre dans un élan de sauvegarde du pe- tit patrimoine.

   Un petit patrimoine qu'il est urgent de sauver!

Simon LOURADOUR

SOMMAIRE GENERAL   PAGE PRECEDENTE 

Le maire de Saint-Germain : Fernand Chavastelon L'adjoint au maire: Jean-Louis Loche Les adjoints au maire: Simone Montagne et Jean-Louis Loche