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Groslay, 3 septembre 2006

Cour de la Mairie, le monument aux morts.

 

Guy Dumont, président du Comité des fêtes et responsable du service communication de Deuil la Barre, célèbre le soixante-deuxième anniversaire de la libération de la commune.

"Souvenons-nous, il y a soixante-deux ans, le dimanche 27 août 1944 dans l'après midi, les premiers chars frappés de l'étoile américaine et de l'emblème de la 2ème division blindée pénètrent dans notre village. Les occupants allemands ont à peine quitté le territoire de notre commune que les cloches se mettent à sonner pour annoncer aux Groslaysiens la libération de leur ville. C'est l'abbé Patoueille qui, accompagné de deux Groslaysiens, hisse notre drapeau tricolore en haut du clocher de l'église. Ils font sonner les cloches à la volée en les poussant avec leurs pieds ...

 

 

 

 

de droite à gauche : Madame Philippon, Madame Mottard née Janneau et son petit-fils

 

Mais cette joie, cette liberté, ce grand bonheur, ils auraient tant voulu les partager avec ceux qui ne sont plus. Notre bonne ville de Groslay n'a pas fait exception à la règle et l'on a compté parmi ses enfants de grands résistants auxquels je souhaiterais rendre un hommage tout particulier :

Claude Warocquier, vingt ans, fusillé le six octobre 1943 au Mont Valérien avec un autre enfant du pays, Raoul Duchesne.

Pierre Corre, camarade de résistance de Claude Warocquier, décédé en déportation.

Jean Bricquet, membre d'un groupe de Francs tireurs partisans, décédé en déportation.

Le docteur Goldstein, déporté racial, décédé.

Rémy Janneau, assassiné le 26 août 1944; son frère Louis a été tué sous un bombardement en Allemagne.

Paul Philippon, 36 ans, père de deux enfants, tué le 27 août quelques minutes avant que les cloches ne résonnent.

Tous morts pour la France, morts pour nous, leurs familles, leurs enfants et petits-enfants, afin que nous puissions vivre libres et heureux. Faisons en sorte qu'ils n'aient pas combattu pour rien.

 

Au nom du Conseil municipal des jeunes, Hadja et Mô déposent une gerbe

 

 

Emma a bien voulu répondre à mes questions.

 

 

Nous étions une famille de sept enfants.

Mon père travaillait à la salle des ventes, ma mère était couturière.

Quelques semaines auparavant, en juillet 1944, mon jeune frère Rémy Janneau et notre père avaient été arrêtés près de la gare du Nord à Paris. Rémy avait bousculé un milicien sur le trottoir. Ils furent relâchés. Je suis certaine qu'il l'avait fait exprès.

 

   

 

 

 

 

 

 

Rémy a dix-sept ans. Personne ne le sait à la maison, il s'est enrôlé dans les FFI.

Le 26 août il assiste à une réunion qui se termine tard. Vingt heures ! Le couvre-feu est dépassé. Les jeunes gens décident quand même de rentrer chez eux. Rémy tient à la main le vélo d'un camarade. Soudain une patrouille allemande apparaît dans la rue de Montmagny. C'est le sauve qui peut !

Tout le monde se précipite vers la maison de Madame Colin et s'y réfugie. Sauf Rémy, empêtré avec son vélo qu'il ne veut pas lâcher ...

Un soldat allemand tire. Rémy est mortellement blessé.

rue de Montmagny, la plaque commémorative

 

 

 

Mon frère Arthur a su incidemment le drame le lendemain matin et c'est lui qui aura la lourde tâche de l'annoncer à nos parents. Le corps de Rémy est ramené à la maison. Nous le garderons jusqu'à son enterrement.

 

Deux de mes autres frères avaient été requis pour le S.T.O (Service du travail obligatoire) en Allemagne.

 Louis avait été tué en avril sous un bombardement à Ratnau.

René, rentrant de Berlin en 1945, apprit la triste nouvelle sur le quai de la gare...

 

Louis Janneau

 

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