Vous le connaissez sûrement, vous l'avez forcément aperçu tout comme moi à la
télé dans les années 80 et je parie qu’il est resté dans un coin de
votre mémoire. Je vous propose de lire quelques extraits d'un article paru dans
le Télé 7 Jours n° 1335 (du
28/12/85 au 3/01/86), vous saurez enfin d'où vient ce pseudo de Loeki
!
LE
PETIT LION DE TF1 FÊTE SES DIX ANS !!!
Nous avons souhaité
un bon anniversaire à Loeki dans son château d'Hilversum, en Hollande, où il
continue de vivre de nouvelles aventures grâce à Louise, sa maman.
Il est le héros de
l'émission, à la fois la plus vue et la plus courte puisqu'elle ne dure que quatre secondes, et déjà l'une des plus
anciennes, puisqu'elle a commencé le 20 décembre 1975.
Loeki, le petit lion dont les avatars mettent un
point-virgule aux écrans publicitaires de TF1, fête son dixième anniversaire. Mais
qui est donc cette marionnette de bois,
de fil de fer et de feutre orangé, qui se cogne contre les réverbères, fait
sauter des crèpes qui restent accrochées au plafond ou, se prend parfois pour
le lion de la Métro Goldwyn Mayer ? Elle est née à Amsterdam, dans le studio de
Joop Geesink, un célèbre réalisateur
hollandais de films d'animation.
C'était en 1971,
à l'époque où la télévision des Pays-Bas diffusait ses premiers spots
publicitaires. Et celle-ci fut la première cliente de Loeki, suivie, quatre ans plus tard, par TF1. Aujourd'hui,
l'Angleterre, l'Italie, l'Autriche, le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay et le
Chili diffusent également les bévues de Loeki dont le nom est une adaptation
hollandaise du mot anglais look. Un personnage dont le look est
typiquement hollandais, puisqu'il ressemble
étrangement au lion des armoiries de la cour des Pays-Bas. « En beaucoup
moins sérieux, admet cependant Louise Geesink, la fille cadette du père de
Loeki. En tout cas, poursuit-elle, lorsque Sa Majesté la reine Beatrix a visité
le studio, en compagnie de son mari Claus von Armsberg, elle ne m'a pas paru
choquée ».
Dans le bureau aux
couleurs vives et gaies, qu'elle occupe dans le vieil Amsterdam, à deux
pas des célèbres canaux, Louise Geesink s'occupe, également, de la
commercialisation de son petit personnage. Elle vient d'éditer un album en
français dont elle a réalisé le scénario et les dessins. Dans le 45 tours
publié chez ADÈS, qui accompagne ce livre pour enfants, on entend, grâce à la
voix de Roger Carel, Loeki parler pour la première fois. Une grande
première car, jusqu'à présent, on s'était toujours contenté des sons
inarticulés et des mini rugissements, enregistrés par Joop Geesink en personne.
Mais c'est près d'Hilversum, à une trentaine de
kilomètres d'Amsterdam, que le lion en feutre s'anime devant la caméra. Dans un
décor de rêve, car c'est au château de Nederhost, dont les premières pierres
datent de 1301, et dont le propriétaire est un anicen champion de moto, Louise
Geesink a installé ses décorateurs, animateurs, monteurs et caméramen. Une
dizaine de personnes qui bricolent dans le calme champêtre, les centaines
de décors et accessoires des sketches.
Loeki dispose d'un habilleur
spécialement attaché à sa personne. Il est vrai que chaque séquence exige un
nouveau déguisement et que les deux chaînes hollandaises ne consomment pas
moins de quarante cinq tranches quotidiennes de lionceau.
L'animation se fait image
par image. Chaque seconde de film exige vingt-cinq positions du
personnage, soit cent au total, puisque le film est invariablement de quatre
secondes. Un travail de patience, qui exige un savant découpage des gestes.
Un des spécialistes de la chose est Pieter Merckxs, un géant débonnaire qu'on
surprend parfois à s'asseoir et se relever vingt fois de suite ou à danser tout
seul au milieu du studio pour observer ses propres mouvements. C'est à cette
équipe rodée que Louise confie ses idées de gagas que concrétisent de très
jolis dessins.
Un long métrage dont Loeki serait la vedette ? Louise
Geesink y songe. « Mais il n'est pas question, dit-elle, de rallonger les
traditionnelles séquences de quatre secondes et de déborder sur le temps
réservé aux publicitaires. Au début, ceux-ci étaient d'ailleurs méfiants car
ils croyaient que Loeki détournait l'attention à son profit. Mais ils ont admis
très vite que son succès augmentait l'audience des spots. Aujourd'hui, tout le
monde se reconnaît dans les mésaventures du petit lion ». Les adultes autant
que les jeunes, puisque Loeki passe sur les écrans des chaînes hollandaises à vingt-trois
heures, quand les enfants sont au lit...
Michel ALEXANDRE (Envoyé Spécial Télé 7 Jours)