> Emmanuelle Maunaye

Intervention dans le cadre de la rencontre/débat organisée
par le Palais de Tokyo dans le cadre du Festival Art et Squats
le samedi 21 septembre 2002


> Introduction


La notion de collectif d'artistes est indissociable des squats. La recherche d'un "être ensemble" fondé sur l'engagement sans réserve des artistes, facteur d'épanouissement en permettant des rencontres, des échanges, des critiques mutuelles, sous-tend ces expériences et est érigé en valeur centrale, incontournable voire indiscutable du squat. Le groupe, le collectif deviennent ainsi des entités dans lesquelles on ne distingue plus les individualités les composant. Dans cette perspective, il est intéressant de se poser précisément la question des liens entre le collectif et les individus, les artistes qui créent ce collectif. Qui sont-ils ? Pourquoi avoir "choisi" (choix plus ou moins subi ou assumé) de travailler et/ou de vivre dans ces lieux ? Les réponses à ces questions pourront nous donner quelques éléments de réponse concernant le sens et la fonction de ces lieux, de ces expériences dans le parcours de l'artiste. Mon propos sera développé en deux points. Dans un premier temps, je m'attacherai à décrire les valeurs importantes (la pluridisciplinarité, la liberté et l'absence de hiérarchie) qui font fonctionner les squats et qui sont autant d'objectifs recherchés par les artistes qui composent le squat. Dans un deuxième temps, je voudrai comprendre les effets que peut avoir le squat sur l'artiste ou comment le groupe, le collectif a une fonction de révélateur de soi, de l'identité pour d'individu.
Cette réflexion se base sur une recherche sociologique effectuée en 2001 auprès des squats parisiens. Nous avons ainsi pu interroger dans ce cadre une cinquantaine d'artistes.


> Les mots-clés du squat


Le contexte de pénurie de lieux de travail associé à celui de la précarité économique a de multiples effets et conduit certains artistes vers les squats. Peu dotés économiquement, ces derniers n'ont pas les moyens financiers de louer des espaces de travail dans le secteur privé ; si ce n'est des espaces réduits, excentrés qui ne correspondent évidemment pas à leur recherche : bénéficier de lieux suffisamment grands pour être adaptés à leur pratique artistique et rester au cœur de Paris. Le squat apparaît donc comme une solution pour contourner ces obstacles financiers et matériels ; ces lieux proposant des espaces de travail adaptés sans contrepartie d'argent ou pour une somme très modique. Au-delà de cette logique marchande, matérielle, opportuniste, une logique artistique prend le pas. L'expérience du squat séduit certains artistes car elle propose des conditions de travail, un rapport à l'Art (pluridisciplinarité, liberté, aventure, occupation éphémère, …) qui entrent en résonance avec des points de vue personnels plus ou moins révélés. Comme l'explique cet artiste rencontré : "J'ai trouvé ma voie (dans le squat). C'est ce que je cherchais depuis longtemps. C'est-à-dire un travail avec d'autres, le partage de la vie avec tout ce que ça comporte : le partage de l'art, de la création".
Précisément, quelles sont ces valeurs que recherchent les artistes dans le squat ?

La pluridisciplinarité
La pluridisciplinarité et, ce qui en découle, l'émulation artistique sont les deux notions les plus fréquemment utilisées par les artistes pour valoriser leurs expériences de squats. Dans ces lieux, de nombreuses pratiques se côtoient : les arts plastiques (peinture, sculpture, installation, …), la vidéo, la danse, le théâtre, la musique… Cette pluridisciplinarité s'enrichit d'une grande diversité dans la composition des groupes : les artistes, femmes et hommes, jeunes et vieux, sont issus d'horizons culturels variés. Deux raisons interdépendantes justifient cette recherche de la pluridisciplinarité.
D'une part, le squat, ouvert sur l'extérieur, propose une fenêtre culturelle riche et originale. Pour le quartier et ses habitants, il est le reflet de rencontres inédites entre des artistes, des disciplines artistiques, des influences que chacun peut s'approprier, dont chacun peut se nourrir. D'autre part, la pluridisciplinarité est voulue par et pour les artistes qui appartiennent au lieu afin de provoquer une émulation artistique stimulante pour la pratique de chacun. Cette émulation artistique a, à cet égard, deux effets sur la création : un effet d'enrichissement et un effet critique. Grâce aux très nombreux contacts qui peuvent être noués, entre artistes aux pratiques différentes, la création de chacun se colore de multiples influences, évolue : s'enrichit.
Le travail artistique, pour les squatters, doit ainsi se nourrir de son environnement. S'il reste individuel, car très peu de réalisations sont collectives, il est nécessaire qu'il soit relié aux autres par quelques manières que ce soit. Cela permet de renouer les fils d'une communication, quelque fois interrompue, avec le monde extérieur. "Quand on est artiste" remarque ce peintre de Chez Robert "on est un petit peu autiste aussi. Déjà pour faire de l'image, de la peinture, il faut avoir une petite fêlure quand même et on a tendance à être individualiste, à chercher, à creuser son sillon, à essayer de se débrouiller déjà avec tout ce qu'on a à sortir, toutes les petites inquiétudes. Quand on se met à travailler dans un squat, on redevient des êtres sociables".

La liberté
Le squat est un lieu d'enrichissement, c'est aussi "un espace de liberté" comme l'affirme cette plasticienne de Châteaudun Créateurs. Ce point de vue est commun à tous les artistes interviewés. Le squat : "c'est vraiment se créer un espace de liberté qui n'existe pas dans les lieux dits institutionnels" précise l'artiste précédemment citée. La liberté de ces lieux artistiques illégaux se trouve dans leur capacité à s'affranchir de règles, de codes artistiques mais aussi administratifs des mondes de l'Art officiels. Elle permet ainsi l'expérimentation. Cette notion est encore un mot-clé de la culture et du langage des squatistes et plus généralement de tous les intervenants des nouveaux lieux culturels. "Ces espaces, froids, difficiles à maîtriser en termes acoustiques, souvent soumis à des actes de vandalisme, sont devenus des lieux de travail vivants où les artistes ont souhaité installer leurs bases. La liberté qu'ils permettent, la convivialité qui peut s'y instaurer les ont transformés en terrains d'expériences et d'expérimentations" (Lextrait, 2001, p.19).
Dans l'esprit des squatters, expérimentation rime souvent avec "aventure". "La friche, c'est un terrain d'aventures "(plasticien, Art et Toit), "c'est devenu une aventure et un mode de vie. Je me suis laissé emporté" (peintre, Collectif 21 Label-Grange). En devenant des aventuriers, les artistes endossent le rôle de découvreur, de défricheur. Le but : explorer des espaces vierges, inexploités où l'imagination créative ne demande qu'à s'exprimer. "J'ai beaucoup de plaisir à découvrir des lieux" explique ce plasticien du collectif Art et Toit "à imaginer leurs possibilités créatives ou de création, ou d'espace de création ou d'espace de rêves, ou d'espace de possibles pour faire des choses". Pour cet artiste, trouver ce lieu idéal s'apparente à dénicher "un gros trésor". Puis la découverte se fait invention : Dans le squat, "t'as le rêve de partir de rien, t'as encore la perspective de faire quelque chose" (plasticien, Art et Toit). L'objectif commun de tous les squats, comme de tous ces nouveaux lieux culturels, est d'inventer de nouveaux rapports à l'Art : entre les artistes eux-mêmes, entre les artistes et les œuvres, entre les artistes et le public, entre les œuvres et le public. Pour Fabrice Raffin (2000), le rapport à l'Art peut être traduit "en termes de simplicité et de spontanéité" (p.59). "Fondé sur l'émotion, le rapport à la forme esthétique se construit dans un jeu spontané du 'je ressens quelque chose' ou 'je ne ressens rien'. Cette dichotomie révèle un rapport immédiat à l'œuvre, c'est-à-dire qui ne passe pas uniquement par la mobilisation de catégories d'interprétation spécifiques à sa compréhension (…) Valoriser le lien entre les dispositions ordinaires des individus et l'œuvre peut être lu comme une tentative d'établir des continuités entre les productions esthétiques et le quotidien (…) Pour de nombreux acteurs de ces lieux, les pratiques culturelles fondées sur la contemplation de l'œuvre sont remplacées par une relation esthétique participative inscrite dans le quotidien" (p.59/60).

Ces expériences de liberté, d'expérimentation sont transcendées par le souffle de l'éphémère. Les squats ne sont pas faits pour durer. Les artistes en ont conscience. C'est conjoncturel : ce sont des occupations illégales qui, à Paris, n'ont jamais pu se pérenniser. La plupart ont été expulsées sur décision de justice. La notion d'occupation éphémère est également un parti pris créatif et est vécue dans un sens positif. Elle est le ciment du groupe comme l'explique Barbara Panvini. "L'éphémère est présenté comme un moment propice à la création artistique et comme un instant de magie qui soude le groupe" (2000, p.75). Elle démultiplie les énergies en inscrivant le projet du squat "dans l'urgence" (peintre. Alternation). Dans cette perspective, les artistes squatters s'opposent aux lieux institutionnels où la pérennité de l'occupation, certes confortable, provoque à terme "un ronron" (peintre, Alternation). "Ça s'endort et puis il n'y a plus trop d'urgence, plus trop de liberté". Mais on ne peut ignorer le versant négatif et pesant de cet éphémère qui se nomme alors précarité.
Cette précarité, versant négatif de l'occupation éphémère devient source de fatigue personnelle et collective. Ces tensions font, par moment, douter de l'action menée. "C'est éreintant de se battre comme un fou pour que finalement l'action soit à peine reconnue "s'interroge cet artiste des Falaises qui poursuit "Des fois, ça me fait super peur. Je me dis par exemple 'Mais quelle énergie ! Si ça se trouve, dans un mois, ça n'existe plus' ". L'événement de l'expulsion, point final à l'expérience du squat, reste toujours à l'esprit des artistes. Son évocation est empreinte de craintes : peur de violences physiques (se faire déloger par la force) et symboliques (voir son travail, ses projets, ses espoirs et ses rêves anéantis). Selon les périodes de l'année (trêve hivernale ou non) et l'avancement de la procédure d'expulsion, ces difficultés sont plus ou moins bien mises à distance. La source d'angoisse la plus importante pour les artistes est surtout de ne pas savoir réellement de combien de temps leur occupation peut encore disposer. Hors trêve hivernale et si le dossier juridique a bien avancé, l'expulsion peut intervenir à tout moment. La peur du lendemain s'installe. Ces tensions ont des répercussions indéniables sur le travail de chacun. Si certains affirment être galvanisés artistiquement par l'approche d'une expulsion, d'autres avouent leur malaise et leurs difficultés à travailler.

L'absence de hiérarchie
Cette liberté et cette aventure vécues dans les squats sont permises grâce à une organisation légère et peu structurée du collectif. Cette organisation est fondée sur l'idéologie d'une absence de hiérarchie. Tout est dit pour faire penser qu'il n'existe pas de chefs même s'il y a des personnes responsables de certains dossiers. La répartition des tâches s'effectue selon les spécialités de chacun : les responsables des activités de théâtre sont comédiens, auteurs dramatiques, etc. ; les responsables des activités plastiques sont peintres, sculpteurs, installateurs, etc. Elle se détermine également en fonction des compétences et des envies personnelles : certains seront plus intéressés à la gestion du dossier juridique quand d'autres préfèreront se centrer sur l'organisation de la vie quotidienne du lieu.
Tous les squatistes doivent donc théoriquement avoir le même pouvoir de décision. Dans les faits, cela semble moins évident. Un des défis majeurs que doivent relever les squats est de réussir à composer avec l'hétérogénéité des groupes. Tous les artistes, du fait de modes de vie, de parcours différents (nombre des lieux fréquentés, responsabilités prises lors de l'ouverture) n'ont pas la même conscience de l'expérience qu'ils sont en train de vivre. Dans un collectif d'artistes squatters, il est très rare que tous les individus le composant en soient rendus au même moment de leur histoire personnelle et artistique, de leurs motivations. De même, au fil des ouvertures et des expulsions, les groupes se font, se défont, se refont. Ces groupes sont souvent composés d'un noyau dur comportant des compagnons de route auquel s'agrègent de nouveaux arrivants. Si ces derniers permettent d'injecter "du sang neuf" dans l'aventure, ils contribuent également à déstabiliser le groupe. L'expérience du squat demande à cet égard une redéfinition et une renégociation permanente des rôles et des places de chacun. Le squat est ainsi fondé sur un autre paradoxe : c'est une aventure qui ne cesse de se renouveler ; ce qui provoque des désorganisations, en même temps que les groupes travaillent sans arrêt à leur cohésion.


> L'artiste dans le squat, dans le collectif


Nous avons jusqu'à présent décrit le squat artistique dans sa dimension collective d'où il émane une recherche commune de nouveaux rapports à l'Art, de nouvelles conditions de travail plus légères, moins institutionnelles. Cette recherche met en avant des notions d'ouverture sur le public, sur les autres artistes, sur d'autres pratiques valorisant l'échange, le partage, la pluridisciplinarité. Mais si la recherche est commune, le profit reste individuel. Dans tous les cas, les pratiques artistiques en squat restent personnelles : il existe très peu de réalisations collectives.
Le squat a ceci d'original de lier de façon particulière le groupe et l'individu, construisant une "communauté des individus" (Delorme, 2002). Le squat apparaît donc comme une configuration originale où la nature collective de l'organisation du lieu et des rapports sociaux permet la révélation, la consolidation d'un soi artistique.
D'une part, l'absence d'autorité forte, de règles préétablies, de cadres fixes construisent ces lieux comme des espaces de possibles, d'expérimentations libres personnelles et artistiques (essayer, tâtonner, avoir le droit à l'hésitation). D'un point de vue créatif, les exigences du squart sont assez faibles. S'il faut présenter un projet lors de l'entrée dans le lieu, le groupe demande peu de compte concernant sa réalisation. Le respect du rythme de chacun et de sa recherche personnelle semble plus important que la production même d'œuvre. "Le droit à l'hésitation" (Roulleau-Berger, 1999) est primordial. Le squart n'est pas un lieu de travail au sens strict du terme : un espace de réalisation d'œuvres artistiques. C'est aussi un espace de travail sur soi, de création de soi. A cet égard, ces lieux d'occupation artistique illégale ont la spécificité d'accueillir des artistes pas toujours convaincus, pas encore affirmés. Les valeurs sur lesquelles ces lieux se fondent concourent à révéler ces identités d'artistes encore floues. "Le droit à l'hésitation, c'est prendre le temps de se réaliser dans un projet où les identités personnelles vécues comme négatives deviennent positives" (p.156).
D'autre part, le rapport à l'autre est central dans la construction de soi. Dans la conception moderne de l'individualité : l'identité personnelle n'est pas donnée mais elle est à rechercher au fond de nous-mêmes (de Singly, 1996). Cette recherche ne peut se faire seul, elle nécessite des rapports interpersonnels. "Ma découverte de ma propre identité ne signifie pas que je l'élabore dans l'isolement, mais que je négocie par le dialogue, partiellement extérieur, partiellement intérieur, avec d'autres. Ma propre identité dépend vitalement de mes relations dialogiques avec les autres" (Taylor, 1992, cité par de Singly, 1996)… mais par avec n'importe quels autres "Les relations 'personnelles' et affectives sont requises pour aider (…) à se découvrir. (…) Dans les sociétés contemporaines, la quête de soi étant toujours inachevée, elle demande en permanence des liens avec des très proches" (p. 14). Ainsi, les autres artistes du squat, avec lesquels l'individu entretient des relations de confiance, d'échanges, de solidarité, souvent d'affection deviennent ces proches, ces autruis significatifs ; centraux dans le processus de révélation du soi artistique.
Il faut tout de même préciser : si le regard des autres est certes stimulant, il peut également être pesant quand la production personnelle ne se renouvelle pas. "Quand tu es inactif, le fait d'être dans un squat, c'est pire que tout parce que tu as le reflet des autres qui s'activent autour de toi" (comédienne, Les Falaises). De ce point de vue, "le droit à l'hésitation" ne permet pas une inactivité totale comme l'explique ce peintre du Collectif 21 Label-Grange : "s'il y a quelqu'un qui ne fait rien du tout, du tout, qui est là et qui ne va pas participer ni au côté domestique entre guillemet, ni au côté créatif, à mon avis ça va finir par poser des problèmes. Mais ça dépend du temps que ça dure, de la communication qu'il a avec les autres. Mais à mon avis, s'il y a un manque quelque part, ça se sait et puis les gens se le disent et il y a des éclats qui partent dans les réunions". Pour Fabrice Raffin, tous ces nouveaux lieux culturels développent une "culture du faire" (2000, p.57). A partir d'une enquête auprès de trois espaces différents (tous aujourd'hui légalisés et pérennisés) le Confort Moderne à Poitiers, l'Usine à Genève et l'Ufa-Fabrik à Berlin, Fabrice Raffin insiste sur cette logique : "'On fait ce que l'on fait et l'on fait ce que l'on dit de faire'. L'inflation redondante du verbe 'faire' exprime l'attachement à ce qui, dans la pratique considérée pour elle-même ou dans le 'travail', conduit à 'produire' dans le sens le plus strict du terme, c'est-à-dire à faire apparaître quelque chose là où il n'y a rien" (p.57). L'auteur reconnaît dans ce comportement des "traits culturels distinctifs" de la culture populaire ; culture dont sont issus bon nombre d'intervenants de ces lieux. On peut également voir dans cette "culture du faire" une nécessité issue même de la situation du squart. En faisant, on crée, on entretient un lieu qui ne peut pas vivre sans cela. Rester sans rien faire dans un squart, c'est d'une certaine façon mettre en danger le lieu.


> Conclusion


Dans cette courte présentation, j'ai essayé de comprendre la spécificité du squat en le replaçant dans le parcours de l'artiste, la construction de son identité. Pour tout ce qui vient d'être développé, le squart apparaît comme une expérience enrichissante, passionnante où les enjeux artistiques sont réels mais tout de même difficile. "Ce n'est pas donné à tout le monde" souligne ce peintre de Chez Robert. L'artiste doit savoir se forger "une volonté personnelle, une discipline" (graffer, La Miroiterie). Le travail en collectif peut très vite devenir le pire ennemi de la création personnelle si l'artiste se laisse porter par le groupe et oublie sa spécificité personnelle. "C'est un combat quand même de chaque jour parce qu'on pourrait vite se faire happer comme ça par les gens qui passent, le fait aussi de faire le malin" (peintre, Chez Robert). "Le truc, c'est d'être toujours ouvert aux trucs des autres et le danger, c'est d'arriver à une passivité ou une complaisance et justement ne pas se dynamiser par une activité" (graffer, La Miroiterie). Il y a "un paradoxe inhérent aux espaces intermédiaires : ce sont à la fois des espaces de protection, de restauration identitaire et de mise à l'épreuve de soi" (Roulleau-Berger, 1999, p.177).
Ce n'est encore que le début de la réflexion : il faut essayer de réfléchir à plus long terme et se demander la place que prend l'expérience du squat dans une vie d'artiste ? Est-ce une période intermédiaire ou un mode de vie et de création affirmée ? Une étude plus longue pourrait nous le dire utilement.


> Emmanuelle Maunaye est l'auteur du rapport "Parcours d'artistes dans les squats parisiens ", 2002