Le 6 août 2005, au micro de Sophie Torlotin pour RFI, Marjane Satrapi raconte sa vie, ses œuvres, ses souvenirs… lors du festival de la bande dessinée d’Angoulême. A découvrir ici! IntroductionIl y a à peine cinq ans, elle n'imaginait pas écrire de bande dessinées. Depuis, ses histoires autobiographiques en noir et blanc, très simples, visant juste sur la vie quotidienne à Téhéran l'ont propulsées nouvelle représentante d'une génération de dessinateurs, et, consécration ultime dans le petit monde de la BD, son "Poulet aux Prunes" lui offre le prix du meilleur album au Festival d'Angoulême en janvier dernier. Elle a le verbe haut et le regard fier, celle qui a grandi à Téhéran et étudié à Vienne en Autriche avant de s'installer à Paris, ne supporte pas la chaleur caniculaire. Rendez-vous donc dans un café à la climatisation bourdonnante... portrait d'été : Marjane Satrapi. Il y a six mois, au Festival d'Angoulême, vous receviez la consécration, le grand prix pour "Poulet aux Prunes". Qu'est-ce que cette reconnaissance a changé dans votre vie ? Est-ce que ça a changé quelque chose ou pas du tout ?Peut-être dans ma vie, de façon pragmatique un effet particulier sur ma vie, non. Mais en revanche, moi ça m'a beaucoup plu d'avoir le prix du meilleur livre pour ce livre en particulier. Sur Persepolis, les mauvaises langues ont dit que c'était connu et reconnu à tort, parce que c'était un phénomène ethnique et parce que c'était un sujet à la mode. Or, sur Poulet aux Prunes on ne peut pas dire ce genre de choses parce que c'est une histoire d'amour qui se passe dans les années 1950. C'est vrai que ça se passe en Iran parce que j'ai besoin d'un fond pour croire à mon histoire. Chaque personne écrit de ce qu'il connait le mieux. Mais ce truc de :"c'est un sujet à la mode ou d'actualité" n'existe plus, donc c'était pour moi un peu un soulagement pour que les gens qui parlent trop ne parlent plus. Il faut rappeler que vous avez un peu un parcours hors norme. Déjà vous êtes une femme dans un univers majoritairement masculin : la bande dessinée. Vous venez d'Iran, vous avez fait vos études en Autriche et puis maintenant vous êtes installée en France, et puis il y a encore 5 ans vous ne faisiez pas de bande dessinée.Ce n'est pas que je décide dans ma vie de faire quelque chose, c'est un peu le hasard qui fait des choses dans ma vie. Je ne suis pas quelqu'un d'obstiné en me disant "il faut que je fasse ça dans ma vie". Des choses arrivent. Quand ça m'intéresse je les prends et une fois que ça m'intéresse, je mets toute mon énergie, mais j'ai rien de très précis dans ma tête de ce que je veux faire plus tard. Je laisse la vie venir un peu. Bon j'étais obstinée au début quand je suis venue à Paris puisque je voulais absolument faire des livres, je voulais absolument dessiner et écrire, je ne savais pas trop comment le faire, alors je me suis dit "je vais faire des livres pour enfants", et je suis arrivée dans un atelier où tout le monde faisait de la bande dessinée et c'est parce que j'étais à côté de ces gens qui faisaient de la bande dessinée, je me suis dit que j'allais faire de la bande dessinée. Mais c'était un hasard. La plupart des gens qui font de la bande dessinée, ce sont des gamins qui ont toujours lu de la bande dessinée et qui ont toujours rêvé de faire de la bande dessinée. Ce n'était pas du tout mon cas. Ce qui a été un grand handicap au début, car je ne connaissais pas les codes, je ne savais pas du tout comment ça se composait et puis je ne pensais même pas que ça allait m'intéresser de le faire, parce que la bande dessinée, contrairement aux livres illustrés, ça demande un temps monstrueux, c'est un travail de moine. Non seulement vous devez écrire un scénario, le découper, faire des dialogues, après vous devez faire un découpage, dessiner, penser à comment vous dessinez une case, ensuite une page, ensuite une double page, ensuite sur l'ensemble du livre et tenir aussi en compte que le dessin dans la bande dessinée c'est narratif, ça fait aussi partie de la lecture. Ce ne sont pas juste les illustrations qui viennent pour illustrer le propos. Vous écrivez avec vos dessins dans une bande dessinée, donc tout cela il fallait l'apprendre, et moi je suis un peu pressée tout le temps et je ne pensais pas du tout que j'aurais la patience de faire de la bande dessinée, mais c'est arrivé et ça m'a beaucoup plu. C'est un mode de narration qui me convient complètement. Et maintenant je fais du cinéma, je vais faire un film d'animation à partir de Persepolis, alors ça non plus, ce n'était pas "ah ouais! je vais faire un film après" non plus. On m'a dit "tu ne veux pas faire un film ?", je répondais "ouais, d'accord, on verra". C'est toujours comme ça dans la vie. Donc vous revenez en France en 1994, après des études en Autriche puis un retour en Iran, vous voulez faire des livres pour enfants. Entre la volonté de faire des livres pour enfants et puis raconter votre enfance, votre adolescence de jeune iranienne qui a 10 ans en 1979 au moment de la Révolution, comment vous en arrivez à Persepolis ?Persepolis, ce n'est pas une histoire que soudain j'ai écrit. Persepolis je l'ai beaucoup racontée avant. C'est pour ça que l'histoire était un petit peu à point. Les deux fois où je suis partie de mon pays, une fois en 1984 et une fois en 1994, j'ai été confrontée à des idées complétement folles sur mon pays. On me décrivait des trucs sur mon pays, et moi qui venais de ce pays, je ne me retrouvais pas là dedans, et je me disais qu'ils prenaient la chose la plus extrême de mon pays, et c'était ça tout le pays. Moi, mon principe c'était que moi je ne suis pas politicienne, je ne suis pas historienne, je ne suis pas sociologue. En revanche, je suis née dans un endroit précis à un moment précis et malgré moi j'étais témoin des choses. Sur pleins de choses je peux avoir des doutes, je ne peux jamais me fier à ce qu'on me dit. En revanche, ce que je sais c'est ce que j'ai vu moi-même, et pour moi c'était évident étant donné que je n'ai pas toutes les formations que celles que je viens de nommer, je n'allais pas me mettre ne position de maître penseur en disant : voilà ce qui fut en Iran. J'utilise mon histoire personnelle pour dire : voilà, c'est comme ça que c'est arrivé. En assumant complètement ma subjectivité dans l'histoire parce que je pense qu'un point de vue objectif ça n'existe pas, même ceux qui prétendent qu'ils écrivent un article objectif, à partir du moment où un être humain est sujet à son écriture, l'écriture est subjective, donc il n'y a pas d'objectivité. Subjectivité à 100% complètement assumée. A ma grande surprise, beaucoup d'iraniens se sont retrouvés dans cette histoire. Encore une fois, c'était un hasard. Persepolis a été traduit ou édité en Iran, en persan ?Non, non, non. C'est très marrant car j'en parlais avec Spiegelman, lui, le premier tome de Maus est sorti en Israël, ils n'ont jamais voulu le rééditer, le deuxième tome n'est jamais paru en Israël parce que selon Spiegelman, une bonne histoire qui arrive aux juifs ça doit finir en Israël, et ils doivent aller vivre là bas et ils n'ont pas souhaiter publier la suite. Par contre, son livre est publié en persan, et moi, mon livre sort en israël et ne sort pas en Iran. Vous voyez, on est jamais les bienvenus de là où on vient en fait finalement. Donc si les gens ont envie de le traduire, mais de toutes façons, ce ne sera jamais de façon officielle, en tous les cas pas maintenant, surtout pas maintenant. Avez vous toujours été passionnée par la politique ? Parce que dans le premier tome de Persepolis on vous retrouve vous avez dix ans qui déjà est passionnée par la politique, dans une famille aisée et instruite, en tous cas concernée par les évènements, de conscience de gauche, qui au départ soutient la révolutionBien sur, vous savez, le nouveau président dit qu'on n'a pas fait la révolution pour avoir de la démocratie. Contrairement à ce qu'il dit, tous les gens que j'ai connu qui ont fait la révolution, c'était pour avoir de la démocratie, donc peut être lui, il n'a pas fait la révolution pour la démocratie, mais pleins de gens l'ont faite pour la démocratie. Il y a des gens qui sont absolument imperméables à ce qui se passe à l'extérieur, même par exemple la météo et tout ça par exemple ça ne leur fait rien. Moi je suis perméable à tout, quand il fait moche, je suis déprimée, quand il fait beau, je suis de bonne humeur. Tout ce qui se passe à l'extérieur de moi même, j'absorbe tout. C'est pas tant que je sois passionnée par la politique, que j'adore la politique. Je ne m'intéresse pas à la politique. Le problème c'est que c'est la politique qui s'intéresse à moi et à vous. Si les politiciens prenaient leurs décisions et qu'ils payaient un peu la facture, je m'en foutrais complètement, ce serait pas le problème. Le problème c'est que eux ils décident, et c'est vous et moi qui payons. Le changement politique dans un pays, par exemple dans le mien, a fait qu'il y a eu une révolution, qu'il y a eu une guerre. Une guerre c'est une expérience affreuse,il ne faut pas le minimiser non plus. Vous voyez, vous, après 60 ans, à peu près un fois par semaine, il y a des émissions sur la seconde guerre mondiale. En Iran, il y a eu un million de morts. C'est la plus grande guerre, après la guerre de Corée, des temps modernes. Donc nous, notre guerre est finie depuis 17 ans seulement. Donc ça vous affecte complètement : j'ai été séparée de mes parents, j'ai été dans un pays que je n'aimais pas trop, donc effectivement je dois m'intéresser à cette politique, parce que ça affecte ma vie personnelle, de très près et directement. Dans Persepolis, vous racontez un pan de votre vie. Grosso modo, de 1980 à 1994, votre enfance, votre adolescence à Vienne, votre retour à Téhéran. Est-ce que vous pourriez écrire sur l'actualité récente, par exemple vous parlez du président nouvellement élu, Markmoud Amadinajab, est-ce que ça pourrait vous inspirer ?Ecoutez, moi j'écris sur les événements actuels et je fais beaucoup beaucoup de papiers pour la presse. La seule chose, c'est que je suis très très consciente du phénomène de saturation et il me semble qu'il n'est pas nécessaire de faire tout dans le même pays. Comme mes livres sont publiés dans beaucoup de pays et dans beaucoup de langues, je préfère, quand je fais des boulots de presse, les faire dans des pays différents, parce que je pense que de voir Marjane Satrapi, en haut, en bas, à gauche, à droite, si c'était quelqu'un d'autre que moi, j'en aurais marre de moi même. Je comprends ça complètement, donc la semaine dernière, j'ai fait quatre pages pour le Monde 2, pour les élections en Iran,mais en même temps j'ai fait un papier pour le New York Times, j'ai fait un papier pour Internazionale en Italie. Je fais pleins pleins de choses sur l'actualité, sauf que ce que je fais sur l'actualité, je ne le fais pas en France. Donc vous ne vous voyez pas faire un album là dessus, sur l'actualité ?Non, parce que vous savez pour moi faire un livre, c'est avant tout avoir du recul. Je déteste avoir des réactions à chaud, parce que ça c'est de l'étalage de sentiments, moi je ne suis pas une politologue, donc je ne suis pas quelqu'un qui peut analyser à froid. Les choses m'affectent réellement. C'est pour ça, quand il y a eu les élections, les radios m'ont appelé et me disaient "décrivez votre choc" et j'essayais d'expliquer aux gens que je ne pouvais pas décrire mon choc, mon rôle, ce n'est pas d'étaler mes sentiments devant les gens en disant "ah mais regardez comment je suis choquée". Je ne veux pas être à la radio à tout prix pour dire ce que je pense. Si j'ai un rôle à jouer, c'est d'essayer d'analyser un tout petit peu la situation, essayer d'avoir de la distance et essayer d'avoir un avis analytique, pas un avis à chaud, et pas d'étalage de sentiments. Malheureusement, ce qu'on veut dans les médias aujourd'hui, c'est du sentimentalisme, c'est de l'étalage de sentiments. Moi, ça je refuse complètement, pour moi, ça fait partie du domaine de ma vie privée. Quand je vous vois vous, tout seul, sans le micro, je vous dis exactement ce que je pense, je vous étale mes sentiments, ça c'est autre chose. Parler publiquement c'est autre chose. Moi, tous ces gens qui sont énervés, qui viennent, qui disent tout et n'importe quoi, comme quand Le Pen était passé au deuxième tour, ce qui m'a épaté c'était tous ces gens qui disaient tout et n'importe quoi. De ce tout et n'importe quoi ne sort pas des bonnes choses, parce qu'avec la colère, vous n'arrivez jamais à transmettre les choses, parce que vous rentrez dans le même panneau que votre agresseur. Il faut avoir le temps de comprendre les choses, parce que si on comprend pourquoi ça arrive, ensuite on peut arrêter les choses, faire en sorte que ça n'arrive plus, pour qu'il n'y ai plus de conséquence. Tout le temps on dit qu'on a la fièvre, on va vous mettre dans un bain glacé mais dès que vous resortez, la fièvre est toujours là. Il faut savoir d'où vient l'infection, ça c'est beaucoup plus intéressant. Mon rôle ce n'est pas de donner des informations, moi je ne suis pas journaliste, moi j'essaye de porter un regard et d'essayer d'expliquer à ma façon, avec ma vision des choses pourquoi ça arrive, c'est tout. Vous avez pu retourner en Iran depuis que vous en êtes partie en 1994 ?Oui, depuis 1994, je rentrais à peu près deux à trois fois dans mon pays tous les ans, jusqu'au moment où j'ai écris Persepolis. Personne m'a dit "ne rentre pas" ou que je n'avais pas le droit de rentrer, mais je crains de ne plus avoir le droit de repartir, ce sont deux choses différentes. En même temps, je vais vous dire quelque chose : quand j'ai fait Persepolis, je savais que comme conséquence, ça pourrait être le fait que je ne rentre plus dans mon pays, ça je le savais et c'est pour ça aussi que je n'ai pas du tout envie de m'étaler sur ce sujet parce que c'est une décision que j'ai prise en toute conscience, sachant que ce serait peut être ça les responsabilités, ce qui arrive par rapport à ça je l'assume, j'ai toujours refusé de jouer la victime. Je n'en suis pas une. Parce que si moi je suis une victime, alors les gens qui vivent en Iran ils font quoi ? Ils meurent ? Je n'ai même pas le droit à ça, pour les gens qui sont là bas et qui vivent au jour le jour en Iran, il me semble que c'est trop si moi aussi ici avec la vie que j'ai, je joue la victime, je n'en suis pas une. Il faut quand même comprendre que les échelles sont complètement différentes et si on a un tout petit peu de dignité, il faut se dire qu'il y a des problèmes bien plus graves, surtout des gens que vous connaissez directement. Je pense que toute cette Diaspora à l'extérieur de l'Iran, on peut conseiller les gens effectivement, si un jour on peut retourner dans notre pays, mais ce n'est pas à nous de jouer un rôle parce que les autres ne voudront pas et ils ont bien raison. Parce qu'en même temps que les gens vivent des situations affreuses en Iran, même si mon coeur il bat et que je me sens très concernée, en même temps je suis quand même en train de prendre mon café dans un café parisien où je ne suis pas harcelée. Moi quand j'écris quelque chose ici je suis quand même en paix. Un type qui écrit les mêmes choses en Iran, lui il ira en prison. Donc s'il y a un avenir pour l'Iran ce sera par lui que ce devra être fait, parce que quand même par rapport à eux, je me la coule douce ici. Donc s'il y a un Iran de demain ça sera fait avec les iraniens d'Iran. Nous si on peut apporter un point de vue extérieur avec de la distance et tout, ça serait bien. Moi j'ai fait un témoignage, c'est tout. C'est pas plus et c'est pas moins que ça. Pour croire à une histoire, je vous disais que vous avez besoin d'avoir des références. Moi intellectuellement je sais très bien ce qui se passe en Occident, mais je ne saurais jamais aussi bien que vous, parce que vous il y a des choses instinctives que vous comprenez que moi je ne comprendrais jamais, parce que je n'ai pas votre mémoire génétique. Vous votre grand mère elle disait "dans les années 50, quand on allait chez l'épicier, Monsieur George il disait ça". Dans les années 50, ma grand mère elle n'allait pas chez l'épicier qui s'appelait Monsieur George, elle allait chez un Monsieur Mohamed qui vendait de l'opium, qui vendait tout, donc moi si j'écris une histoire avec Monsieur George dans les années 50, je suis totalement décrédibilisée parce que je ne le connais pas, parce que je n'ai pas entendu toutes ces petites anecdotes qui font qu'un personnage devient réel. Moi, je viens d'un endroit très précis. Même si je reste encore cinquante ans ici, toute ma vie je resterai iranienne parce que je suis faite là bas, parce que j'ai grandi là bas, parce que mon affection est iranienne et que ça, dans 100 ans ça ne va pas changer. A la fin du premier tome de Persepolis, vous dites adieu à votre oncle Anouch qui après avoir lutté contre le régime du chah va être exécuté par les révolutionnaires et vous congédiez dieu, vous étiez petite fille, vous vouliez être prophèe et là vous lui dites "part maintenant, je ne veux plus te voir". Est-ce que vous êtes toujours sur cette colère là ?Je pense que dieu et la religion sont des questions très personnelles, moi je n'ai rien contre les religions ni contre les croyances, à partir du moment où ça reste sur un niveau personnel. Je trouve ça très très dangereux quand quelque chose de très personnel et en rapport avec quelque chose qui n'est pas matériel devient quelque chose d'idéologique, parce qu'on voit l'exemple dans la terre entière, il ne s'agit pas d'une religion mais de toutes les religions dans l'ensemble quand vous mettez cette pensée personnelle et cette relation à l'au delà au plan universel, ça ne fonctionne pas. Donc sur cette question, je ne me prononcerai pas parce que ça, c'est mon histoire personnelle. Par contre, être en colère, je le suis toujours et je pense que c'est le moteur de ma vie, tout me rend colérique. Mais au lieu de sortir dans la rue et faire la gueule à tout le monde, je préfère faire avec ça autre chose. Alors chacun aun moteur, il y a des gens qui écrivent par amour, d'autres qui écrivent par nostalgie, moi tout ce que je fais c'est par colère. Je pense que dans mon cas, ce qui est le plus grave, c'est que le temps n'y fait rien à ma colère. Quand je repense aux choses, ça me met dans la même colère que ça m'a mis il y a 20 ans ou 25 ans de ça. J'aurais souhaité que ma colère s'atténue. C'est pas plus mal qu'autre chose, mais au moins, je n'engueule pas les gens, c'est mieux non ? Le 6 août 2005 || Source et copyright : RFI.fr |