Le bocage morvandiau

Le maillage des haies structure le paysage et accentue le relief. Il est le fruit du travail des hommes qui ont ainsi enclos leur propriété pour protéger leurs cultures du bétail pacageant dans les bois. Riches d’une trentaine d’espèces arbustives, ces haies offrent un abri à une faune et à une végétation spécifiques.

Dans ce milieu de transition entre zones fermées (forêt, friche) et zones ouvertes (prairies, cultures), se mêlent un grand nombre d'espèces animales et végétales, entretenant une riche biodiversité.

Crées afin d'offrir une protection et un pacage au bétail, elles fournissaient aussi le bois de chauffage, des pieux (robinier, châtaignier), des manches d'outils (noisetier, houx) et des baies.

En Morvan, plusieurs termes désignent la haie vive : la trasse ou tresse (haie cordée), le plant ou piant (haie plantée d'aubépine ou de prunellier), la brosse (haie de broussailles), la bouchure (clôture), la pléchie (haie qui vient d'être faite), un plessis (clôture le long d'un bois faite avec des arbres couchés sans être entrelacés).

Le plessage de haies

Savoir faire qui remonte à la sédentarisation des troupeaux, le plessage fournit un enclos végétal dont l'esthétique n'est pas le moindre avantage.

Le noisetier, le charme, le hêtre, l'aubépine, etc. sont choisis pour leur souplesse. Avant de les plier tous les 30 centimètres, les tiges sont taillées à 1,20 mètres de hauteur. Des piquets sont plantés pour compléter l'ossature. Entaillées avec une serpe à la base, les tiges sont pliées et enlacées de part et d'autre des tuteurs.
 

Les queules

Les perches qui ont été plessées et dont l'entretien a été abandonnés pendant des dizaines d'années acquièrent des formes tourmentées qui marquent à présent les anciennes limites de parcelles.