(AFP)
WASHINGTON, Oct. 26 2002- Thousands of protesters marched through Washington's
streets, chanting and waving banners against possible military action against
Iraq. The rally was one of several held in American and foreign cities today.
(titre extrait du New York Times.)
(extraits de l'article du Monde paru le 7 novembre 2002)
L'ONU s'apprête à voter la résolution américaine
sur l'Irak
Après d'ultimes consultations, la France a donné son feu
vert au nouveau projet de résolution sur le désarmement du
régime de Saddam Hussein. Cet accord entre Paris et Washington ouvre
la voie à un vote consensuel au Conseil de sécurité
des Nations unies.
Après près de deux mois d'une rude bataille diplomatique,
la France s'apprête à voter en faveur de la résolution
sur l'Irak proposée par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. "Nos
principales préoccupations ont été prises en compte,
même si certaines formules posent encore problème",
indiquait-on, mercredi 6 novembre, de source proche de l'Elysée.(...)
Le texte de résolution présenté au Conseil de sécurité
n'est pas en tout point celui pour lequel la France s'est battue. Il ne
concède pas clairement aux inspecteurs en désarmement de l'ONU
la prérogative exclusive de constater les éventuels manquements
de l'Irak à ses obligations ; il ne reconnaît pas non
plus au Conseil de sécurité la prérogative exclusive
de "décider" d'une intervention militaire, puisqu'il
stipule seulement que le Conseil devra se réunir et "examiner"
la situation.
Mais par rapport au temps où George Bush se faisait fort de renverser
le régime irakien tout de go, avec l'ONU si elle voulait, mais sinon
sans elle et sans regret, beaucoup de chemin a été parcouru.
Le seul fait que ces négociations aient duré si longtemps
sans se rompre est un indice, pour Paris, que les choses ne sont pas aussi
simples qu'il y paraît et qu'on peut raisonnablement prendre le risque
de conclure à leur succès.
Claire Tréan
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Voici les principaux points du projet de résolution américain
sur l'Irak qui devrait être soumis au vote du Conseil de sécurité,
vendredi 8 novembre.
Violation patente :
Le Conseil affirme que l'Irak "a été et continue d'être
en violation patente" de ses obligations. Mais il décide
de lui accorder "une dernière occasion" de s'y conformer.
Calendrier :
Bagdad a sept jours pour confirmer "son intention de respecter pleinement"
les termes de la résolution.
Déclaration :
Bagdad doit fournir aux inspecteurs et au Conseil de sécurité,
dans un délai de trente jours, "une déclaration
précise, actualisée et complète de tous les aspects
de ses programmes de développement d'armes chimiques, biologiques
et nucléaires, de missiles balistiques et d'autres rampes de lancement".
Incidents :
Toute fausse déclaration ou omission et tout défaut de coopération
de l'Irak "constituera une violation patente supplémentaire"
qui sera "rapportée au Conseil de sécurité
pour être évaluée". Compte tenu du délai
serré donné aux Irakiens pour faire leur déclaration,
cette disposition est jugée inquiétante par les Français
et les Russes. C'est pourquoi ils ont négocié le "barrage"
imposant le retour au Conseil pour "évaluer" les
infractions.
Inspections :
L'Irak doit fournir un accès "immédiat, sans entraves,
inconditionnel et sans restrictions" "aux zones, installations,
bâtiments, équipements, aux archives et aux moyens de transport"
ainsi qu'aux sites présidentiels.
Interviews :
Les inspecteurs doivent pouvoir approcher "tous les responsables
et personnes" qu'ils veulent interroger. Ils "peuvent"
mener leurs interviews hors d'Irak et proposer aux personnes d'emmener
leur famille avec eux.
Les inspections doivent reprendre dans un délai de 45 jours.
Rapport doit être fait au Conseil 60 jours plus tard.
Sanctions :
Les inspecteurs doivent rapporter immédiatement au Conseil de sécurité
"toute interférence de la part de l'Irak dans les inspections",
ainsi que "tout manquement". Le Conseil se réunit
alors "immédiatement" pour "évaluer
la situation et la nécessité du respect complet de toutes
les résolutions du Conseil de sécurité". Le
Conseil rappelle qu'il a "averti à plusieurs reprises l'Irak
des graves conséquences auxquelles il aura à faire face s'il
continue à manquer à ses obligations".
Ce sont ces paragraphes qui autorisent l'action militaire internationale.
Les Américains, refusant de se "lier les mains"
en cas d'inaction prolongée du Conseil ou de désaccord sur
l'ampleur des incidents, ont exigé la mention d'une évaluation
par le Conseil et non d'une décision.
après l'adoption le 8
novembre de la résolution par le Conseil de sécurité
...
L'Irak se donne quelques jours pour répondre à
la 1441
(dépêche AFP © AFP Henny Ray Abrams)
Le vote du Conseil de Sécurité
L'Irak a annoncé samedi qu'il se donnait quelques jours pour répondre
à la résolution 1441 du Conseil de sécurité
de l'ONU qui le somme de saisir avant le 15 novembre cette "dernière
chance" de se conformer à ses obligations de désarmement.
le vote de la résolution 1441 par le conseil de sécurité
(© AFP Henny Ray Abrams)
Le vote unanime du conseil de sécurité a continué d'être
analysé de façon divergente dans le monde : pour certains,
comme une nouvelle victoire dans la stratégie du président
George W. Bush et des Etats-Unis pour en finir avec Saddam Hussein, pour
d'autres comme un nouvel espoir donné à la paix. Le président
américain s'est engagé samedi à faire respecter le
"jugement du monde" enjoignant à l'Irak de désarmer,
dans son adresse radiophonique hebdomadaire. "Le monde s'est rassemblé
pour dire que le régime hors-la-loi en Irak ne sera pas autorisé
à construire ou développer des armes chimiques, biologiques
ou nucléaires. C'est le jugement du Conseil de sécurité
des Nations Unies. C'est le jugement du Congrès des Etats-Unis. Et
mon administration fera en sorte que le jugement du monde soit respecté",
a dit George W. Bush.
Les antimondialistes ont répondu samedi en participant massivement
à la marche pacifiste organisée par le Forum social européen
à Florence, en Italie. "Non à la guerre", proclamait
une grande banderole en tête du cortège. Le slogan était
repris dans toutes les langues dans la manifestation qui a réuni
de 400.000 à 1.000.000 de personnes, selon la police ou les organisateurs.
En dépit du fait que "la résolution (...) est mauvaise
et injuste, le commandement en Irak l'examine calmement et annoncera dans
les prochains jours une réponse appropriée", a annoncé
l'agence officielle irakienne INA.
Au Caire, le ministre irakien des Affaires étrangères, Naji
Sabri, a estimé, qu'en votant ce texte, "la communauté
internationale a fait avorter une décision des Etats-Unis d'utiliser
la force contre l'Irak", laissant entrevoir une réponse positive
de Bagdad.
George W. Bush et la diplomatie américaine ont remporté une
victoire majeure, ont estimé samedi deux importants quotidiens américains.
"C'est un triomphe bien mérité pour le président
Bush, un tribut à huit semaines de diplomatie américaine patiente,
mais déterminée et coercitive", a estimé l'éditorialiste
du New York Times. Le Washington Post couvrait également de louanges
la stratégie de la Maison Blanche. Le vote à l'unanimité
du Conseil de sécurité "aligne le monde derrière
la campagne du gouvernement Bush et devrait aider à assurer que toute
action militaire américaine sera accompagnée d'un large soutien
international", estimait le journal. Le Times modérait cependant
un peu ses compliments, en insistant sur le fait que toute action contre
l'Irak devrait intervenir avec l'accord de la communauté internationale.
La Syrie, seul pays arabe membre du Conseil, n'a pas brisé l'unanimité
du Conseil de sécurité en votant le texte, en dépit
des attentes de Bagdad. Radio Damas a affirmé que la Syrie avait
reçu des "assurances de membres permanents du Conseil de sécurité
selon lesquelles la résolution ne sera pas utilisée comme
un prétexte pour attaquer l'Irak".
Les ministres des Affaires étrangères des pays arabes commençaient
à arriver samedi au Caire où ils doivent se prononcer collectivement
sur ce texte. D'ores et déjà, un porte-parole de l'organisation,
Hicham Youssef, a déclaré que "la Ligue arabe respecte
les résolutions du Conseil de sécurité".
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